Victimologie
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La notion de victimologie est récente. Elle débute avant la 2e guerre mondiale, mais prend son essor après, en raison du grand nombre de victimes qu’elle a causées. Benjamin Mendelsohn, avocat pénaliste, est le premier à s’intéresser aux victimes (1937). La querelle s’ouvre entre deux conceptions de la victimologie : l’une humaniste d’origine européenne, l’autre nord-américaine qui est une victimologie typologique, qui cherche à définir les différents types de victimes.
En France, la victimologie actuelle est héritée de la victimologie humaniste, dont les grands noms sont : Hans von Hentig (1948), Ezzat Faltah (1971), Micheline Baril (1984), qui a réalisé une thèse intitulée « l’envers du crime » (Montréal), et qui fonda la 1re association de victimes du Canada. Gérard Lopez, fondateur du premier diplôme universitaire français de victimologie en 1993 (université Paris 5) a publié l'ouvrage de référence, actuellement épuisé (Lopez G. Victimologie. Paris, Dalloz, 1997). Robert Cario, professeur de sciences criminelles, a créé un DESS de victimologie à la faculté de droit de Pau et publié un ouvrage de référence constamment mis à jour (Cario R. Victimologie. De l'effraction du lien intersubjectif à la restauration. Paris, L'Harmattan, 2006). Enfin, Jo-Anne Wemmers, professeure à l'École de criminologie de Montréal, a publié un ouvrage de référence (Wemmers JA. Introduction à la victimologie. Montréal, PUM, 2003).
Pendant longtemps, la recherche en criminologie s'est concentrée sur l'acte et l'auteur des infractions, ignorant par là même un pan important du phénomène criminel : la victime. Au cours des années 1980, les chercheurs ont donc commencé à se focaliser également sur la victime, par l'étude des conséquences du crime, mais également par l'étude des possibilités d'aide aux victimes. Une des avancées primordiales au niveau de la recherche a été l'apparition des sondages de victimisation. Ces derniers permettent en effet d'évaluer le phénomène criminel en prenant l'information chez la victime elle-même, donnant ainsi accès à tous les actes n'étant pas parvenus jusqu'aux autorités.
Au sens strict, la victimologie est l'étude des victimes de délits ou de crimes, leur statut psycho-social et leurs éventuelles relations avec les agresseurs ou leur simple qualité de cible dans une perspective de criminologie économique. Mais elle conduit également à explorer d'autres pistes comme, par exemple, à ce qui peut prédisposer certaines personnes à devenir des victimes, comme une singularité dans la physionomie, l'appartenance à une minorité culturelle, etc. (En opposition à la victimologie classique, qui ne considère la victime que comme un objet de droit passif). Mais on ne doit pas la réduire à ses aspects purement psychotraumatologiques. Pour d'autres, comme pour S. Schafer (in Victimology: The victim and his criminal) ce serait plutôt l'étude de la relation entre le criminel et la victime.
La victimologie présente 4 dimensions :
1. Juridique :
- droit civil,
- droit pénal,
- droit social...
2. Empirique (C'est l'étude du coupable et de la victime):
- étude sociologique (sondage, questionnaire...)
- étude éthnologique
- étude des facteurs victimologiques
3.Psychologique :
- Psychotraumatologie
4. Humanitaire.
- C'est un ensemble de mouvements associatifs fondamentaux.
Ouvrages de référence
Lopez G. Victimologie. Paris, Dalloz, 1997. Cario R. Victimologie. De l'effraction du lien intersubjectif à la restauration. Paris, L'Harmattan, 2006 Wemmers JA. Introduction à la victimologie. Montréal, PUM, 2003
- "Victimes", No spécial de l'évolution psychiatrique, 2002 ISBN 2842993829
Sites concernant la victimologie :
Réseau réseau de santé http://www.victimo.fr
L’Institut national d’aide aux victimes et de médiation http://www.inavem.org
L'Institut Belge de Victimologie http://www.victimology.be/
Le Journal International de Victimologie http://www.jidv.com/