Théologie du mormonisme
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La théologie du mormonisme est la doctrine de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Elle est issue des Saintes Écritures et de la révélation moderne.
[modifier] La révélation moderne
Le mormonisme se prétend fondé sur la révélation moderne. Il serait le résultat d'une série de manifestations de personnages célestes à Joseph Smith (1805-1844) : Dieu le Père et son Fils Jésus-Christ, Jean le Baptiste, les apôtres Pierre, Jacques et Jean, les prophètes Moïse, Élias et Élie, et d'autres. Joseph Smith, le premier président de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, ainsi que ses successeurs sont considérés comme des prophètes modernes ayant été choisis par Dieu pour transmettre avec autorité sa parole et sa volonté, comme dans les temps bibliques. En outre, les mormons partagent la croyance que chaque individu peut avoir la compagnie et la direction du Saint-Esprit pour le guider dans sa vie personnelle.
Quand en 1842 on demanda à Joseph Smith quelles étaient les croyances des saints des derniers jours, il écrivit ce que l'on connait maintenant sous le nom de Articles de Foi, qui sont un résumé des croyances des saints des derniers jours.
[modifier] Saintes Écritures
Un des aspects de la doctrine mormone qui distingue les saints des derniers jours des autres confessions chrétiennes est la croyance en des saintes Écritures supplémentaires à la Bible, comme le Livre de Mormon. À l'origine, Mormon est le nom d'un lieu, mentionné dans le Livre de Mormon, où se trouvait une source et un bosquet, dans l'Amérique antique. Plus tard dans le Livre de Mormon, c'est un prophète qui porte ce nom, celui qui rassembla les annales de ses prédécesseurs et en fit un résumé. C'est ce résumé qui est appelé le Livre de Mormon et qui relaterait la vie religieuse de deux civilisations de l'Amérique ancienne. C'est en référence à ce livre que sont tirés les termes mormons et mormonisme. Les Écritures Saintes autres que la Bible et le Livre de Mormon sont les Doctrine et Alliances et la Perle de Grand Prix, ce qui fait en tout quatre ouvrages canoniques. Doctrine et Alliances et quelques passages de la Perle de Grand Prix sont de composition moderne. Les autres écrits sont prétendument de composition ancienne.
[modifier] Apostasie et Rétablissement
Une autre caractéristique de la théologie mormone est la croyance en une apostasie totale entre le premier siècle après Jésus-Christ et 1820, date de la première vision de Joseph Smith. Cette apostasie, ou perte de la doctrine originelle et de l'autorité divine, aurait nécessité un rétablissement total à travers Joseph Smith.
[modifier] La prêtrise, le sacerdoce, les ordres religieux
L'autorité divine, ou prêtrise (le sacerdoce, les ordres), est considérée comme divinement rétablie et elle est accessible à tous les saints des derniers jours masculins qui en sont dignes. Ainsi, les mormons n'ont pas de clergé professionnel (à l'exception des dirigeants généraux du mouvement), mais un clergé laïc qui englobe potentiellement tous les membres masculins de l'Église. Ils peuvent être ordonnés diacres à partir de 12 ans, instructeurs à partir de 14 ans, prêtres à partir de 16 ans et anciens à partir de 18 ans. Tous les missionnaires à plein temps masculins ont reçu l'office d'ancien. Les autres offices de la prêtrise sont ceux de grand prêtre , d'évêque, de patriarche, de soixante-dix et d'apôtre. Le président de l'Église est le doyen des apôtres, c'est-à-dire celui qui est le plus ancien dans l'apostolat. Lui et ses conseillers forment le collège de la Première Présidence. Cette instance est la plus haute autorité de l'Église. L'instance suivante, la seconde en autorité, est le Collège des douze apôtres. La suivante est l'ensemble des collèges des soixante-dix. Les hommes qui forment les deux premiers collèges des soixante-dix, le collège des apôtre et la Première Présidence ont le titre d'Autorités générales de l'Église. Les membres des autres collèges des soixante-dix sont Autorités interrégionales. Le ministère des Autorités interrégionales, comme des Autorités générales du deuxième collège des soixante-dix, dure quelques années. Celui des Autorités générales du premier collège des soixante-dix se poursuit jusqu'aux alentours de leurs 70 ans. Le ministère d'Autorité générale des Douze et des membres de la Première Présidence dure jusqu'à leur mort. À la mort du président de l'Église, ses conseillers retrouvent leur place parmi les apôtres, selon l'ordre chronologique de leur appel au collège des Douze. Le doyen des apôtres est alors ordonné président de l'Église et il choisit ses conseillers parmi les autres apôtres. Pour compléter le collège des Douze, un nouvel apôtre est choisi, généralement parmi les soixante-dix. Les mormons prétendent que Pierre, Jacques et Jean formaient la Première Présidence de l'Église du temps des premiers apôtres, avec Pierre comme président. Il est arrivé que le président de l'Église s'entoure de plus de deux conseillers.
[modifier] La famille, un modèle céleste
Un autre aspect, et probablement le sommet de la doctrine mormone est que le salut final est une affaire de famille. Tous ceux et toutes celles qui atteindront la vie éternelle, qui consiste à vivre avec et comme Dieu dans le plus haut degré de la gloire céleste, ce qui est appelé aussi l'exaltation et qui est le salut le plus élevé, auront préalablement reçu le sacrement du mariage éternel. C'est ainsi que les couples saints des derniers jours sont mariés ou « scellés » pour l'éternité et que les enfants sont « scellés » à leurs parents. Certes, les divorces existent chez les mormons, car ceux qui ont l'autorité de sceller ou de lier ont aussi l'autorité de desceller ou délier (référence à l'autorité reçue par l'apôtre Pierre de la part de Jésus), mais le taux de divorces chez les mormons est significativement moins élevé que dans le reste de la société. De plus, le scellement des conjoints entre eux et des générations entre elles ne s'arrête pas aux vivants, mais chacun d'entre eux peut être scellé à ses parents décédés, représentés par des vivants. À leur tour, ces grands-parents peuvent être scellés de la même façon à leurs parents, et ainsi de suite. C'est ainsi que les sacrements sont accessibles aux morts comme aux vivants : les mormons considèrent que les morts sont vivants en esprit et qu'ils jouissent de la capacité d'accepter ou de refuser les sacrements célébrés en leur faveur. Parmi ces sacrements figure le baptême. Chaque mormon a la responsabilité d'identifier ses ancêtres en vue de faire célébrer pour eux l'ensemble des sacrements, dont le baptême et le mariage éternel, qu'ils n'ont pas reçus de leur vivant. Ces sacrements, appelés aussi ordonnances de la prêtrise, sont célébrés dans des hauts lieux appelés temples et qui sont davantage que de simples églises. Pour comparer : les temples mormons sont l'équivalent du temple de Jérusalem pour les Juifs. Ce n'est qu'à l'intérieur de ces édifices sacrés que sont célébrés les sacrements du scellement des conjoints vivants entre eux et à leurs enfants et du baptême et scellement de leurs ancêtres. Les baptêmes des vivants ne sont pas célébrés dans les temples. Pour indication : Il n'existe pas encore de temple en France. Les mormons français se rendent dans les temples de la périphérie : Bern, Londres, Madrid, Francfort ou La Haye. Fin 2006 il existait 124 temples sur l'ensemble du globe. Ainsi, les mormons croient que la vie familiale, qui est la plus grande source de bonheur ici-bas, peut se perpétuer dans l'éternité grâce aux ordonnances de la prêtrise célébrées dans les temples consacrés à cet usage par l'autorité restituée sur la tête du prophète Joseph Smith. De plus, plusieurs traditions mormones liées à la famille renforcent celle-ci. Parmi ces traditions : la Soirée familiale. La Soirée familiale, qui a lieu chaque lundi soir, est tenue au foyer par chaque famille et réunit les parents et les enfants pour chanter, prier, discuter et se divertir ensemble. Cette tradition se perpétue depuis qu'elle a été instaurée en 1915.
[modifier] L'existence préterrestre et le but de la vie
Un autre aspect de la théologie de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours est la croyance, non seulement en l'au-delà, mais également en l'en-deça ou vie prémortelle, en présence de Dieu. La partie immortelle de l'homme, son esprit, serait née de parents célestes avant de s'incarner ici-bas. Pour les saints des derniers jours, la création de chaque homme et de chaque femme a été spirituelle avant d'être physique. C'est ainsi que chaque être humain avait déjà une identité avant la création du monde. Selon cette théologie, après avoir vécu auprès de son Père céleste, l'homme est envoyé sur la terre pour faire l'expérience de la mortalité, expérience indispensable pour acquérir les attributs de la divinité. Ici-bas, il a l'occasion, en vivant par la foi et non plus par la vue, de devenir spirituellement adulte, si l'on considère sa vie prémortelle comme une enfance passée auprès de ses parents. La vie de l'homme devient alors une école où il est envoyé, où il reçoit un corps physique avec lequel il fait l'expérience de la vie et où il apprend à appliquer des lois célestes dans un environnement mortel, ce qui le prépare à retourner vivre en présence de Dieu, à hériter du royaume des cieux et à gouverner à son tour sur des sphères habitées, comme son Père céleste.
[modifier] Jésus-Christ
Le point central de la théologie mormone est Jésus-Christ : sa naissance, sa vie, son sacrifice expiatoire et sa résurrection. La Création a permis la Chute qui a nécessité l'Expiation. Le sacrifice expiatoire de Jésus-Christ est considéré comme l'événement le plus important de l'histoire de l'humanité. Parce qu'il a mené une vie parfaite, le Christ était qualifié pour offrir sa vie en rançon pour les péchés de l'humanité. Le sacrifice expiatoire permet la foi au Christ et en son salut. La foi, quant à elle, suscite la repentance. La repentance prépare au baptême par immersion pour la rémission des péchés. Le baptême d'eau, à son tour, prépare au « baptême de feu » ou don du Saint-Esprit par imposition des mains. La compagnie du Saint-Esprit, enfin, permet de persévérer jusqu'à la fin, qui est le jugement dernier. Sans le sacrifice expiatoire du Christ, point de salut. L'humanité resterait éternellement sous l'effet de la Chute. Seul le sacrifice expiatoire du Christ permet d'espérer et de recevoir le salut. Quant à la vie éternelle, le plus haut degré du salut dans la gloire céleste, elle est le plus grand de tous les dons de Dieu. La recevront ceux qui auront persévéré jusqu'à la fin en vivant selon l'Évangile de Jésus-Christ. C'est par les mérites du Christ qu'ils la recevront, mais seulement après tout ce qu'ils auront pu faire pour rester fidèles. Bien que la consécration de l'homme ne sera jamais suffisante, elle est cependant requise. Ce n'est qu'ensuite que, puisqu'elle n'est pas suffisante, la miséricorde du Christ (sa grâce, ses mérites) comble le manque. Certes, l'homme ne fait pas tout le temps de son mieux pour vivre selon l'Évangile, mais s'il se repent, la grâce du Christ agit. Par la grâce du Christ, l'espérance du salut peut accompagner la vie des fidèles, en attendant leur salut dans le royaume céleste. Cette espérance est un don de Dieu. Ce don est véhiculé par le Saint-Esprit, appelé aussi le Consolateur. Le Saint-Esprit est un agent à la fois sanctificateur et révélateur. Dans la théologie mormone, Jésus-Christ est à la fois le Créateur, le Rédempteur et le Juge. Il est le Yahweh/Jéhovah de l'Ancien Testament. Il est le Fils unique du Père dans la chair, c'est-à-dire le seul qui soit né d'un Père immortel et d'une mère mortelle. Dans les saintes Écritures, il est parfois invoqué, cependant il a enseigné à prier le Père en son nom. Les prières qu'il a lui-même adressées témoignent d'une réelle relation Père-Fils.
[modifier] L'au-delà et le salut
Dans la théologie mormone, la résurrection sera universelle. Elle est un don de Dieu à tous les hommes grâce au sacrifice et à la résurrection de Jésus-Christ. Les degrés de gloire autres que la gloire céleste, et inférieures à elle, sont la gloire terrestre et la gloire téleste, la téleste étant la moindre. Aucun sacrement n'est requis pour hériter de l'une ou de l'autre de ces deux gloires. En revanche, le baptême est requis pour hériter de la gloire céleste, et tous les sacrements célébrés dans le temple sont requis pour hériter du plus haut degré de gloire dans ce royaume (l'exaltation ou vie éternelle) et jouir à toute éternité de la vie familiale avec ses êtres chers. Entre la mort et la résurrection, l'esprit de l'homme attend dans un endroit appelé le monde des esprits. Cet endroit comporte deux parties distinctes ou états séparés. Le sacrement du baptême est requis pour être reçu dans la partie du monde des esprits appelée paradis. L'autre partie du monde des esprits, appelée prison ou ténèbres, est peuplée de gens dont beaucoup attendent d'entrer dans le paradis dès que le sacrement du baptême a été célébré en leur faveur dans les temples. L'Évangile de Jésus-Christ est prêché dans le monde des esprits depuis que le Christ en personne s'y est rendu entre sa mort et sa résurrection et y a organisé la prédication de l'Évangile, ouvrant ainsi une voie entre les deux parties du monde des esprits, la séparation étant infranchissable jusqu'alors. Depuis, des émissaires choisis, dont les anciens prophètes et apôtres, passent librement du paradis à la prison pour y prêcher l'Évangile de Jésus-Christ. Chaque âme a ainsi l'occasion, de son vivant ou dans l'au-delà, d'entendre et d'accepter le message du salut. On appelle « enfer » l'état des esprits les plus méchants, ceux qui seront les derniers à ressusciter. À propos du mariage éternel, il sera trop tard, à la résurrection, pour prendre femme ou mari. C'est avant la résurrection que les intéressés doivent être mariés pour l'éternité, soit de leur vivant, soit par procuration. Une période appelée « millenium » permettra à tous ceux qui le désirent de recevoir les sacrements qu'ils n'auront pas reçus de leur vivant. Selon la théologie mormone, le fait qu'Adam et Ève aient été bénis par Dieu (voir Genèse 1:22,28) représente un mariage éternel. En Dieu (dans le plus haut degré du salut en sa présence), l'homme n'est point sans la femme ni la femme sans l'homme (voir 1 Corinthiens 11:11).
[modifier] Sept dispensations
Selon la théologie mormone, il y a eu, depuis la création du monde, sept périodes appelées « dispensations », chacune étant inaugurée par le ministère d'un prophète. Ainsi, dans l'ordre chronologique, il y eut la dispensation d'Adam, celle d'Énoch, celle de Noé, celle d'Abraham, celle de Moïse, celle des douze apôtres et celle de Joseph Smith. Toutes se sont terminées par une apostasie, sauf la dernière qui durera jusqu'à la seconde venue du Christ qu'elle est censée préparer.
[modifier] Joseph Smith
La dispensation de Joseph Smith commença en 1820, quand il reçut, à 14 ans, sa première manifestation céleste dans laquelle Dieu le Père et son Fils Jésus-Christ lui apparurent. Une forte opposition se manifesta dès qu'il fit part de cette expérience et les persécutions le poursuivirent toute sa vie jusqu'à son martyre à 38 ans, lorsqu'il fut lynché par une foule d'émeutiers au visage grimé venus l'assassiner dans la prison où il était retenu suite à l'accusation d'avoir violé la liberté de la presse (en ordonnant la destruction de la presse du Nauvoo Expositor).
[modifier] Le Livre de Mormon
Selon la théologie de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, une preuve tangible de la divinité du ministère de Joseph Smith est le Livre de Mormon, qu'il prétendit avoir traduit par le pouvoir de Dieu. Ce recueil de saintes Écritures, issu de l'Amérique précolombienne, possèderait, comme la Bible, un pouvoir de conviction permettant au lecteur sincère de savoir que son message est d'origine divine. Une autre caractéristique du Livre de Mormon est de se terminer par la promesse faite au lecteur que s'il prie pour savoir si l'ouvrage est véridique, il en recevra la confirmation par le pouvoir du Saint-Esprit. L'Église prétend que des millions de personnes, qui ont mis cette promesse à l'épreuve, témoignent de la véracité du livre, de l'appel prophétique de Joseph Smith et de la divinité de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. C'est pour servir de témoin de la divinité du ministère de Joseph Smith que le Livre de Mormon aurait été révélé seulement à l'époque moderne. Il représente également, pour les saints des derniers jours, une nourriture spirituelle qui les aide à vivre fidèles à leurs engagements spirituels. L'Église affirme que les preuves intellectuelles de l'authenticité du Livre de Mormon ne manqueraient pas, mais qu'elle en fait abstraction en faveur du témoignage du Saint-Esprit. Les preuves serviraient à renforcer la foi, mais ne remplaceraient pas le témoignage spirituel. Les critiques considèrent cependant qu'il n'existe aucune preuve intellectuelle du Livre de Mormon et avancent des éléments pour soutenir la thèse d'une conception moderne.
[modifier] Définition de la doctrine mormone
Dans l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, la doctrine est fixée par le canon des Écritures et les déclarations de la Première Présidence, auxquelles est parfois associé le Collège des Douze. Tout ce qui n'émane pas de ces deux sources ne constitue pas ce qu'il convient d'appeler la position officielle de l’Église. D’autre part, l’Église, en tant qu'institution, ne prend pas nécessairement position sur tous les points de doctrine. Pour elle, il existe une nuance entre la connaissance qui, vécue, mène au salut, et celle qui, purement intellectuelle, ne change rien au statut spirituel ni au salut futur de celui qui la possède. Dans cette deuxième catégorie entrent de nombreuses questions de doctrine qui sont potentiellement l’objet de spéculations. Ces questions n'ayant pas de lien direct avec la mission de l'Église qui est d’amener des âmes au Christ par l'œuvre de prédication de l’Évangile, de perfectionnement des saints et de rachat des défunts, elles ne font pas nécessairement l'objet d'une prise de position de la part de l'Église.
[modifier] Sources
- Parley P. Pratt, Voix d'avertissement (1837)
- James E. Talmage, Articles de foi (Salt Lake City, 1890)
- James E. Talmage, Jésus le Christ (Salt Lake City, 1915)
- John A. Widsoe, Discours de Brigham Young (Salt Lake City, 1926)
- LeGrand Richards, Une oeuvre merveilleuse et un prodige (Salt Lake City, 1950)
- Joseph Fielding Smith, Enseignements du prophète Joseph Smith (Salt Lake City, 1976)
