Syndrome d'Ekbom
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Le syndrome d'Ekbom, également appelé délire dermatozoïque ou encore délire d'infestation cutanée, délire de parasitose, désigne, au sein du groupe des psychoses, une forme particulière de délire chronique, apparaissant à l'âge adulte (typiquement chez la femme âgée), et centré sur la conviction délirante d'être infesté de parasites corporels.
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[modifier] Description
Il s'agit d'un syndrome rare, touchant préférentiellement le sujet adulte ou âgé, les femmes plus souvent que les hommes.
Le diagnostic nécessite la collaboration du psychiatre et du dermatologue. Le patient est convaincu de l'infestation parasitaire, mais il n'y a aucun signe objectif constatable. Il décrit des picotements cutanés, des sensations de grouillement, etc. Il existe parfois des lésions de grattage. Il pense amener des "preuves" au médecin, mais ce sont en général de petits bouts de laine, ou bien des squames qu'il montre victorieusement comme une preuve de la réalité de ses allégations. Le patient n'est pas accessible au raisonnement, et s'il a le sentiment de ne pas être cru, il va avoir tendance à consulter un autre médecin. Typiquement, il n'y a pas d'autre élément délirant, le patient est cohérent en dehors de cette conviction délirante très précise.
Pour la nosologie psychiatrique, il s'agit donc d'un trouble délirant non schizophrénique. Rarement, on peut l'observer au cours de la schizophrénie ou d'un épisode dépressif, mais il est le plus souvent isolé.
[modifier] Historique
Karl-Axel Ekbom (1907-1977) neurologue suédois qui a décrit ce tableau clinique en 1938, n’est pas, en fait le premier à avoir isolé ce type de délire qu’Henri Ey intitulait “obsessions hallucinatoires zoopathiques”. C’est Thieberge qui a donné la description princeps la plus précise en 1894, en différenciant les parasitophobies secondaires à une réelle parasitose cutanée, mais guérie et les parasitophobie primitives. Les critères cliniques constamment retrouvés depuis lors sont: apparition chez une femme, après 60 ans (rôle de la xérose cutanée ménopausique?) de sensations de démangeaisons, de fourmillements superficielles; la conviction inébranlable d’un parasitisme exogène; la recherche constante de ces petites bêtes indésirables et des tentatives répétées pour les détruire. L’entourage peut participer à ces tentatives en adhérant ou pas au délire mais pour satisfaire affectueusement leur proche. De mulitples prestataires de service peuvent être sollicités pour désinfecter la maison et l’environnement domestique, avec parfois des abus de prestations et de facturations auprès de personnes âgées vulnérables.
[modifier] Traitement
Le traitement fait appel à une prise en charge conjointe dermatologue et psychiatre. Un traitement neuroleptique peut être entrepris (le pimozide est le plus souvent recommandé actuellement[1]), associé à un antidépresseur si besoin. Le traitement apporte généralement des rémissions suivies de rechutes. Il est également nécessaire de fournir à ces patients un appoint psychothérapique, et de favoriser les mesures sociales visant à réduire la solitude.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Documentation externe
Bibliographie :
- Aït-Ameur A, Bern P, Firoloni MP, Menecier P. "Le délire de parasitose ou syndrome d'Ekbom" La revue de médecine interne 2000;21(2):182-186.
- Ekbom K. Der Praesenile Dermatozoenwhan. Acta Psych. et Neur. 1938;13:227-259.
- Thibierge G. Les acarophobes. Revue Générale de clinique et de thérapeutique. 1894;32:373-376.
Liens externes :