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Siège de Vienne - Wikipédia

Siège de Vienne

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Toile de Pieter Snayers (1593-1662)
Toile de Pieter Snayers (1593-1662)

Le siège de Vienne de 1529, (à distinguer de la bataille de Vienne en 1683), représentait l’avance la plus à l’ouest de l’Empire ottoman, et de tous les affrontements entre les armées de la Chrétienté et celles de l’Islam. Il peut être signalé comme celui qui finalement bloqua les forces turques (encore qu’elles conquirent ensuite les parties de la Hongrie tenues par l’Autriche ).

Sommaire

[modifier] Les Ottomans

Le sultan Soliman I avait lancé une expansion de son empire : 1521 - prend Belgrade 1522 - s'empare de Rhodes, tenu par les chevaliers de saint-Jean de Jérusalem et de Rhodes 1526 - bataille de Mohács contre les autrichiens et magyars, prise de Buda et de la majeure partie de la Hongrie 1527: prise de la Bosnie, Croatie, Slavonie et Dalmatie (sur les vénitiens)

Considérant l’Autriche comme un ennemi puissant, il avait l’intention de lancer une attaque directement à son centre, la capitale. Là l’archiduc Ferdinand regardait l’avance y compris le reste de l’Europe occidentale (qui ne lui était pas toute favorable notamment François Ier).

Au printemps de 1529 Suleyman mobilisa une grande armée d’au moins 100 000 hommes et 500 pièces d’artillerie. Il y avait au moins 20 000 janissaires et quelques chevaliers hongrois se battant pour leur nouveau maître. Soliman était le commandant en chef et grand vizir tandis qu’un esclave grec connu seulement comme « Ibrahim » agissant comme seraskier avait la responsabilité de la coordination des troupes.

Les pluies de printemps furent particulièrement importante cette année rendant boueuse les routes et difficile aux centaines de chameaux. Deux cent canons durent rebrousser chemin. Les Turcs comptaient sur les mineurs des Balkans pour abattre les murs de la forteresse.

[modifier] Les Autrichiens

La population de la ville réagit avec terreur quand la nouvelle lui parvint des atrocités commises par les forces ottomanes mais se transforma en volonté farouche de résister. Ferdinand partit pour la relative sécurité de la Bohème suivant le refus par son frère Charles Quint de l’aider. Il désigna comme commandant le duc Frédéric qui donna le contrôle de la défense à un mercernaire allemand de 70 ans nommé Nicolas, comte von Salm.

Il vint avec 1000 piquiers et 700 mousquetaires espagnols. Prenant charge de la garnison de 23 000 soldats, 2 000 cavaliers et 75 canons il fit renforcer en hâte les murs de plus de 300 ans. Il ordonna le creusement de magasins à l’épreuve du feu et des barricades au cas où les murs tombent.

Afin de ménager les réserves de nourriture il ordonna à 4 000 femmes, enfants et vieillards de sortir de la ville dans une colonne escortée. Cependant la basse Autriche était sillonnée par les éclaireurs ottomans et la plus grande partie de ce groupe fut massacrée puis soumise au supplice du pal. Les enfants et les jeunes femmes furent réduits en esclavage.

[modifier] Début

L’armée turque arriva en septembre. Une partie était malade et parmi les valides un tiers étaient de la cavalerie légère donc peu utiles pour un siège. Les émissaires furent reçus par von Salm qui refusa de se rendre.
Le lendemain 300 canons ouvrirent le feu simultanément, les servants ayant fait de gros efforts pour garder la poudre sèche, mais le résultat fut négligeable. Des flèches enflammées eurent peu d’effet.

La réponse fut un raid surprise d’une centaine de cavaliers sous Eck von Reischach qui tua deux équipes de canonniers avant de retourner dans la sécurité des murs. Le bombardement continua avec toujours aussi peu de résultat et il n’y avait aucun indice d’assaut.

[modifier] Les taupes

Le premier octobre un mineur chrétien qui avait réussi à s’échapper dans la ville rapporta que la véritable raison pour la canonnade était de couvrir les bruits de creusement de tunnels vers la cité. La porte carinthienne, l’une des quatre portes, était la cible apparente. Salm, un expert en tunnel, prit rapidement des mesures ingénieuses contre ces efforts, incluant placer des seaux d’eau et des pois secs près des celliers proche de la porte. Quand ils bougèrent une alarme fut donnée et des contre-mineurs commencèrent à creuser, découvrant six tunnels. Certains avaient déjà des tonneaux de poudre et d’autres avec encore les mineurs pour les ottomans. Comme l’utilisation de pistolets étaient impossible ce fut un combat à l’arme blanche. Ceux qui revenaient étaient couvert de sang. Un moment un baril explosa tuant des dizaines d'hommes de chaque coté. On ne connaît pas les pertes, mais cela fera nommer ce siège "le siège des taupes".

La majorité des mines furent découvertes avant que le moindre dommage puisse être fait mais le creusement continuel épuisa les défenseurs et le 5 octobre deux explosèrent près de la porte du sel, laissant assez de place pour qu’une compagnie de soldats puissent pénétrer. Les Janissaires s’y engouffrèrent mais ils furent accueillis par les piquiers et durent faire retraite après de fortes pertes.

La nuit suivante les Autrichiens répliquèrent avec une nouvelle forme d’assaut. Des douzaines et peut-être des centaines de fanatiques portant des capes noires et des bombes artisanales sortirent en silence et se glissant jusqu’au camp ottoman les jetèrent sur les tentes avant de s’enfuir. 2 000 turcs périrent dans leur sommeil.

Le combat continua sans répit. Une autre explosion à la porte de Corinthe amena une attaque par les janissaires qui fut repoussée par les arquebusiers et les guerriers bohémiens avec des épées à deux mains.

[modifier] Fin

Cependant le 11 octobre la pluie continua et d’autres chameaux tombèrent malade. En plus les Viennois commençaient à monter des canons sur les toits y compris ceux « royaux » qui avaient de ce fait plus de portée que ceux des Turcs. La nourriture des assiégeants se faisait rare. Soliman tint un conseil de guerre et il fut décidé un assaut final.

Le 14 octobre l’attaque commence avec seraskier Ibrahim menant la charge personnellement vers la porte carinthienne et le bastion nommé le château (Berg) avec les Bachi-bouzouk une milice, suivi des janissaires qui pour la première fois avaient une promesse de butin alors qu’ordinairement la ferveur devait suffire. Soliman ordonna l’attaque trois fois sans tenir compte des pertes. Salm vint lui-même participer mais fut immédiatement blessé grièvement et mourut peu après.

Après ce nouveau revers, le sultan Soliman se concerta avec son commandant en chef Ibrahim Pacha. À l’issue de ce conseil de guerre, il donna l’ordre de battre en retraite vers Constantinople. Le sultan avait peut-être compris que ses soldats avaient besoin de repos, qu’ils étaient exténués et que le moral des troupes était au plus bas. Peut-être craignait-il également une arrivée précoce de l’hiver. Il se peut aussi qu’il ait eu vent de l’avancée vers Vienne de l’armée de secours placée sous le commandement de Frédéric, comte palatin du Rhin. Mais en réalité, cette armée était bien trop faible pour défier les Turcs sur un champ de bataille.

Dans la même nuit, les Turcs commencèrent à évacuer leurs postes avancés. Leur retraite fut émaillée d’atrocités : ils assassinèrent de nombreux prisonniers – il y eut plus de 2000 victimes, selon les dires – n’emmenant que les personnes jeunes et en bonne santé, condamnées alors à une vie d’esclavage, et massacrant les vieux et les indigents, dont les cris de détresse retentissaient par-dessus les murs d’enceinte de la ville. Pourtant, la gaieté régnait dès le lendemain matin, la rumeur de la retraite turque étant devenue une certitude. Une messe solennelle fut célébrée en la cathédrale Saint-Étienne (Stephansdom), les cloches des églises de la ville sonnaient à toute volée. Vienne était sauvée.

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