Siège de Mayence (1793)
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Ce siège vit la prise de la ville de Mayence par les Prussiens et les Autrichiens.
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[modifier] Déroulement
La ville fut encerclée le 14 avril 1793 par 32 000 soldats de la Première coalition (surtout des Prussiens) ; 23 000 Français défendaient la ville, ce qui suffisait pour tenir les fortifications, même lorsque les assiégeants reçurent 11 000 Autrichiens en renfort. D'abord les Prussiens tentèrent sans succès une série de manœuvres visant à s'emparer des forts. Puis dans la nuit du 17 juin 1793 ils entreprirent le bombardement de la ville. [1]
En ville, le siège et le bombardement suscitaient une tension croissante entre les citadins, la municipalité et l'état-major français qui, depuis le 2 avril, avait pratiquement pris le pouvoir. C'est ainsi que le 13 juillet la loi martiale fut instituée, irritant davantage la population restante. Les renforts ne parvenant pas, l'état-major dut se résigner le 17 juillet à des pourparlers avec l'assiégeant. Il capitula le 23 juillet, obtenant que les 18 000 soldats défendant encore la ville puissent repartir libres. En contrepartie, l'état-major promit de ne plus s'attaquer aux armées étrangères. L'armée défaite, menée par le général Kleber, arriva à Nantes le 6 septembre. La forteresse Mayence devint ainsi un avant-poste prussien.
[modifier] Conséquences
Le bombardement avait défiguré la ville : de vénérables hôtels particuliers, bourgeois ou nobles, la folie La Favorite, le prieuré, les églises de la Sainte-Vierge et des Jésuites avaient disparu à jamais.
À plus long terme, le siège et l'occupation avaient détourné les structures et les symboles aristocratiques de leur signification première. C'est ainsi que les événements de l'année 1793 marquèrent le déclin de l'aristocratique Mayence : la ville perdit son statut de siège de l'archevéché et par là-même son meilleur atout.
[modifier] Articles de la capitulation
Proposée par le général d’Oyré commandant en chef de Mayence, Cassel et les postes qui s'y rapportent, et signée par le général prussien Kalkreuth à Marienborn, le 23 juillet 1793. Le traité comporte quatorze articles, dont deux furent refusés ou acceptés sous certaines conditions.
L’armée française livrera à S.M. le Roi de Prusse la ville de Mayence et Cassel ainsi que leurs fortifications et tous les postes qui en dépendent dans leur état actuel avec les bouches à feu, les réserves de munition et vivres, hormis les objets réservés ci-après.
- Article I.
La garnison sortira avec tous les honneurs de la guerre, emportant ses armes, ses bagages et autres effets appartenant en propre aux individus de la garnison et des vivres pour sa route.
- Article II.
- (En marge, la précision : « Accordé, à condition que la garnison ne servira point durant un an contre les armées des puissances coalisées », et sous réserve de droit de visite des chariots couverts.)
Il sera accordé à la garnison d’emmener avec elle ses pièces de campagne et ses caissons
- Article III.
Suivent des articles fixant le sort des chevaux et voitures, ainsi que le délai pour quitter la place.
- (refusé).
L’échange de la monnaie de siège, l’ordre de marche pour la France, le transport des malades et blessés. Défense est faite aux habitants hors de Mayence d’y rentrer avant l’entière évacuation de l’armée française. Sont prévues l’occupation par « l’armée assiégeante » des forts, et la nomination d’un commissaire des guerres pour la remise des magasins. - admis.
- Article IV.
Les forces d'occupation demeurent dans la citadelle 48 heures après de la capitulation, et si ce délai ne suffit pas à l'évacuation des dernières divisions, une prolongation de 24 heures sera garantie. - admis.
- Article V.
Il est permis au commandant de la ville de dépêcher un ou plusieurs plénipotentiaires munis de laissez-passers visés de Sa Majesté Royale de Prusse, afin de ramener les sommes nécessaires au paiement des dettes de l'armée, et jusqu'au paiement de ces dettes, ou jusqu'à ce qu'une modification de cet accord intervienne, les forces d'occupation fournissent des otages, qui pourront compter sur la protection de Sa Majesté Royale. - admis.
- Article VI.
Les forces d'occupation de Mayence et les postes qui en dépendent, dès leur retrait, prennent immédiatement le chemin de la France en plusieurs colonnes séparées et en plusieurs fois. Chaque colonne bénéficiera pour sa sécurité d'une escorte prussienne jusqu'aux frontières. Le général d'Oyré a la permission de dépêcher officiers d'ordonnance et commissaires de guerre pour assurer l'approvisionnement et l'hébergement des troupes françaises. - admis.
- Article VII.
Au cas où les chevaux et les chariots de l'armée française concernés par les points précédents ne suffiraient pas au déménagement de leurs campements et au transport de leur matériel, on leur en procurera en quantité dans les pays qu'ils traverseront. - admis.
- Article VIII.
Dans la mesure où les malades, et singulièrement les blessés ne peuvent être transportés à travers le pays sans mettre leur vie en péril, les bateaux utiles à leur évacuation seront affrêtés au frais de la nation française, pour les faire amener à Thionville et Metz, et pour prodiguer à ces valeureuses victimes les soins nécessaires. - admis.
- Article IX.
Il est interdit à tout Mayençais, qui pour le moment se trouve à l'extérieur de la ville, d'y retourner avant le retrait complet des forces d'occupation françaises. - accepté.
- Article X.
- Article XI.
Dès la signature de la capitulation, les assiégeants peuvent prendre possessions avec leurs troupes des avant-postes suivants : le fort-Charles, le fort des Wallons, le fort-Élisabeth, le fort-Saint-Philippe, la double tenaille, le Linsenberg, l'Hauptstein, le fort de Mars, l'île Saint Pierre, et les deux portes de Kastel menant à Francfort et Wiesbaden. Elles pourront également, à coté des forces françaises,occuper le Neutor et l'extrémité du pont sur la rive droite du Rhin. - accepté.
- Article XII.
Le colonel Douay, commandant du train, son adjoint le lieutenant-colonel la Riboissure, et le lieutenant-colonel Varin, commandant le génie, remettront leurs plans, armes, munitions etc. sans délai au Chef de l'artillerie et du génie de l'armée prussienne, d'après les conditions de reddition qui les engagent. - accepté.
- Article XIII.
On nommera en outre un commissaire de guerre pour la restitution des magasins et des munitions qui s'y trouvent.
- Article additionnel: XIV
Les déserteurs des armées alliées seront remis sans faute.
- fait à Marienborn, le 22 juillet 1793
- signé comte von Kalckreuth
- signé d'Oyre [2]
[modifier] Personnalités de Siège de Mayence
- Friedrich Wilhelm Bülow von Dennewitz
- Louis Ferdinand de Prusse
- Carl von Clausewitz
- Heinrich von Kleist
- François-Étienne de Damas
- Antoine Merlin de Thionville
- Jean-Baptiste Kléber, engage dans l'armée du Rhin et s'illustre dans la défense de la ville de Mayence assiégée en 1793.
- François-Christophe Kellermann fut depuis employé sous Custine
- Louis Baraguey d'Hilliers
- Jean-Baptiste Annibal Aubert du Bayet (né 19 août 1757 - † 7 décembre 1797), homme politique et général français.
- Simon François Gay de Vernon, officier du génie militaire
- François Ignace Ervoil d'Oyré, général en chef de Mayence
- Armand Samuel de Montescot, général français, né à Tours en 1758, commandait en chef le génie à Mayence.
- Augustin Gabriel, comte d'Aboville, né le 20 mars 1773 à La Fère (Aisne), mort le 15 août 1821, chef de bataillon et la sous-direction d’artillerie de Mayence.
- Jean-Jacques Ambert, général de division. En 1783, il combattit les Prussiens comme chef du 2e bataillon du Lot. Nommé général de brigade, puis général de division le 28 novembre 1793 aux armées de Rhin-et-Moselle, de Mayence et d'Italie.
- Jean Ernest de Beurmann (le baron de), né le 25 octobre 1775, à Strasbourg. Soldat dès sa plus tendre jeunesse, il devint rapidement sous-lieutenant en 1790, lieutenant en 1791 et capitaine en 1792 ; il se trouva au siège de Mayence
- Le baron Roch Godart, né le 30 avril 1761 à Arras servit au blocus de Mayence.
- François de Chasseloup-Laubat né en 1754 à Saint-Sornin en Saintonge, d'une famille déjà illustrée dans les armes, mort le 6 octobre 1837 à Paris. il organisa la défense du Rhin entre Mayence
- Charles Mathieu Isidore Decaen, général français, né en 1769 à Caen, mort en 1832, était fils d'un huissier au bailliage. II s'enrôle en 1792, se signale l'année suivante à Mayence sous les yeux de Kléber.
- Pierre Claude Pajot, dit Pajol (né à Besançon le 3 février 1772 - mort à Paris le 20 mars 1844) fut une grande figure de la cavalerie légère de Napoléon.
- Jean-François Moulin, né à Caen en 1752 et mort en 1810, est un général de la Révolution française. Il est gouverneur de Mayence sous le Premier Empire.
- Jean Antoine Rossignol, (né le 7 novembre 1759 à Paris - mort le 27 avril 1802 à Anjouan, une île de l'archipel des Comores) était un général de la Révolution française est accusé d’impéritie.
- Alexandre François Marie de Beauharnais, il devenait général en chef de l'armée du Rhin. Le 13 juin 1793, il fut nommé ministre de la Guerre, mais il refusa. Après la perte de Mayence, il démissionna et rentra.
- 57e régiment d'infanterie de ligne
- 9e régiment d'infanterie de ligne
- 5e Régiment de Hussards
[modifier] Notes et références
- ↑ Cet épisode a été raconté en détail par le jeune Johann Wolfgang von Goethe dans son livre « Die Belagerung von Mainz ».
- ↑ Privilegierte Mainzer Zeitung, n° 1 du 29 juillet 1793
[modifier] Voir aussi
[modifier] Littérature
- Arthur Chuquet: Les Guerres de la Révolution : 7. Mayence (1792-1793); (1892)
- Schmittlein,Raymond: Un Recit de Guerre de Goethe le Siege de Mayence II. Editions Art et Science. Mayence. 1951.
- Smith, D. The Greenhill Napoleonic Wars Data Book. Greenhill Books, 1998.
- Goethe, Johann Wolfgang: Die Belagerung von Mainz. (de)
- Mainz - Die Geschichte der Stadt - Mayence - Histoire de la ville; Editeurs: Franz Dumont, Ferdinand Scherf, Friedrich Schütz; 1. Aufl.; Éditeur Philipp von Zabern, Mainz 1998