Septénaire (Théosophie)
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Le Septénaire est le nom d'une des doctrines de la base de la Théosophie moderne d'Helena Blavatsky, selon laquelle l'être humain posséderait « sept corps » – l'organisme physique, et six autres, invisibles.
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[modifier] La première version du septénaire
La Théosophie, comme beaucoup d'autres groupes ésotériques et de sociétés occultes, affirme que l'Univers est organisé par le chiffre 7. De fait, de même que l'Esprit (divin) se différencie sous forme de sept états de matière dans le cycle d'involution, de même l'homme en tant que « Monade » ou en tant qu'individualité, possèderait sept corps :
- Le premier corps appelé sthula-sarira (du sanskrit, sthula brut, grossier, non raffiné, lourd, épais, conditionné, et sarira, de la racine sri, modeler, former). L'idée sous-jacente est celle d'un corps grossier, impermanent du fait de son état composé. Il s'agirait du corps humain à proprement parler, ou corps physique, souvent considéré par les Théosophes comme le principe le plus bas de la Matière. La forme physique serait le résultat de l'action harmonieuse sur le plan physique des forces exercées par le corps astral, ou linga-sarira, modèle ou plan du corps physique.
- Le second corps est appelé linga-sarira (du sanskrit, de linga, la marque caractéristique, le modèle, le plan, et sarira de la racine sri, modeler, former). Il s'agit d'un plan ou modèle qui est également impermanent ; ce corps modèle ou corps astral serait plus éthéré que le corps physique. C'est ce modèle astral qui serait la référence selon laquelle le corps physique serait construit, et à partir duquel le corps physique se développe à mesure que la croissance s'accomplit.
- Le troisième corps est le prana (du sanskrit, de pra, avant, et de la racine verbale an, respirer, vivre). Selon la Théosophie, il s'agit du souffle de vie. La vie de prana s'exprimerait au-dehors, au-dedans et tout autour du corps humain et effectuerait des pulsations permanentes pendant le développement de l'existence physique. Prana est « la force irradiante de l'énergie d'Atma » -- c'est-à-dire la Vie Universelle et le Soi Unique -- mais dans sa dimension (et ses effets) davantage physiques car entrant en manifestation. Le Prana de Vie interpénétrerait l'ensemble de l'Univers et ne serait appelé « principe » ou « corps » de la Monade humaine que parce que ce serait un facteur indispensable et le deus ex machina de l'homme vivant.
- Le quatrième corps est kama (du sanskrit, de la racine verbale kam, le désir). Le principe du désir constitue une force fondamentale de la motivation humaine. Né de l'interaction de atman, buddhi et manas (voir ci-dessous), kama est une force qui peut être source de Bien ou de Mal dans la terminologie théosophique selon la manière dont l'intellect en fait usage. Il s'agit du siège des impulsions de vie, des désirs, des aspirations, considérées dans la doctrine de la Théosophie sous l'aspect énergétique.
- Le cinquième corps est manas (du sanskrit, de la racine verbale man, penser). Il s'agit du siège de l'intellect et de la conscience égoïque ; dans l'Humanité, manas est la personne humaine, l'égo se réincarnant, immortel en essence, endurant dans ses plus hauts aspects au travers les différentes réincarnations. Une fois incarné, manas devient cependant double, gravitant autour de buddhi dans ses aspects les plus élevés et autour de kama dans ses aspects les plus bas. La première dimension de manas est donc l'esprit intuitif, et la seconde est l'animal, la conscience rationnelle, la mentalité basse et les passions de la personnalité.
- Le sixième corps est appelé buddhi (du sanskrit, de la racine verbale budh, qui signifie se réveiller, être éclairé, savoir). Ce véhicule est supposé être celui de la pureté, de l'esprit universel, conçu comme une sorte d'inséparable fragment lié à atman, dont il serait l'ultime véhicule. Dans l'homme, buddhi est l'âme spirituelle, la faculté de discernement, le canal par lequel afflue l'inspiration divine d'atman vers l'égo, et par ailleurs la conscience spirituelle, ou faculté qui permettrait à l'homme de discerner entre le Bien et le Mal. Les qualités du principe dit buddhique, une fois éveillées, serait le jugement détaché, la compréhension instantanée, l'intuition de la vérité, l'amour sans limite et la capacité du pardon universel.
- Le septième corps ou principe est appelé atman (en sanskrit : le Soi). Il s'agirait de la pure conscience, le Soi cosmique qui serait le même en chaque entité de l'Univers. Il serait le sentiment et la connaissance du "Je suis", pure cognition, idée abstraite du Soi. Dans l'incarnation de l'homme, atman serait le lien ultime de la divinité de l'homme avec la Conscience universelle du Principe universel.
[modifier] Évolutions de la doctrine
Il convient toutefois de mentionner que la terminologie de ce septénaire a évolué au fil des décennies au sein de la doctrine de la Théosophie : Annie Besant et Charles Leadbeater, héritiers directs d'Helena Blavatsky et présidents successifs de la Société Théosophique à la mort de sa fondatrice, ont redéfini cette organisation différemment. Le terme de « corps astral » a notamment été attribué non plus au linga-sarira (renommé « corps éthérique » ou « double éthérique ») mais à kama, siège du désir. De plus, le prana a été écarté, de par son caractère interpénétrant l'ensemble de la personnalité humaine, du septénaire strictement humain. Enfin, le manas a été divisé en deux principes de par sa nature duelle : le premier, lié à la personnalité, appelé « corps mental » et le second, lié à l'individualité et gravitant autour de buddhi, « corps causal ».
Ainsi, un nouveau septénaire, détaché de la terminologie des termes en sanskrit, a vu le jour : 1) corps physique (sthula-sarira), 2) corps ou double éthérique (linga-sarira), 3) corps astral (kama), 4) corps mental (manas dit inférieur), 5) corps causal (manas dit supérieur), 6) corps buddhique (buddhi) et 7) corps atmique (atman). Ce septénaire a notamment été repris par de nombreux cercles New Age.