Sérum de vérité
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Le sérum de vérité est une substance utilisée afin d'obtenir des informations d'un sujet non consentant, en général par la police, les services spéciaux ou les militaires.
Les psychotropes employés à cette fin ont été successivement l'éthanol, des extraits végétaux comme la scopolamine, le cannabis, des hallucinogènes comme le LSD et la psilocybine, ou encore des opiacés. Le plus célèbre est le thiopental sodique (plus connu sous son nom commercial de Pentothal), un barbiturique à effet rapide. Ces substances interfèrent toutes avec la capacité de jugement et les fonctions cognitives supérieures. L'alcool, méthode populaire, serait également en usage chez les professionnels. Washington station, le récit[1] d'un ancien formateur du KGB basé à Washington révèle ainsi l'emploi d'alcool presque pur pour vérifier la fiabilité d'un agent de renseignement.
Si les œuvres de fiction font la part belle aux méthodes d'interrogation utilisant ces substances, créditant ces drogues d'une efficacité magique, la réalité est un peu différente. L'information obtenue au moyen des sérums de vérité est peu fiable, les sujets interrogés mélangent faits réels et imaginaires. La sensibilité individuelle est extrêmement variable, ce qui, combiné avec la difficulté à se concentrer et à élaborer un discours construit qu'induisent ces substances, rend à la fois le dosage délicat et hasardeuse l'interprétation des informations obtenues. Une grande partie de l'effet attendu s'appuie sur la croyance du sujet qu'il ne peut pas mentir sous l'influence de la drogue.
Dans les années 1990, les sérums de vérité étaient encore en usage au Canada dans le diagnostic de la schizophrénie, en particulier dans les cas de paranoïa, pour surmonter la difficulté d'établir un entretien verbal.
L'intérêt des services secrets pour ce genre de méthodes aurait beaucoup décliné, bien que les attentats terroristes du 11 septembre aient conduit à leur réévaluation. Bien qu'improbable selon les experts en anesthésiques (qui utilisent des molécules proches des sérums de vérité), il est possible que les services secrets disposent aujourd'hui de drogues plus efficaces, inconnues du grand public.
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[modifier] Dans la fiction
- Dans l'album Vol 714 pour Sydney des aventures de Tintin et Milou, Rastapopoulos injecte à Laszlo Carreidas un sérum de vérité pour lui extorquer ses coordonnées bancaires, mais le milliardaire se met à raconter les petits vols de sa vie à la place. Rastapopoulos se retrouve lui-même piqué et parle de son plan criminel.
- Dans le film Mon beau-père, mes parents et moi, Greg se fait injecter contre son gré un sérum de vérité par son beau-père car ce dernier veut vérifier s'il a bien un fils naturel. Greg, dans un état sonné, étale ses sentiments devant la foule, admettant qu'il a un enfant bâtard - ce qui se révèle être faux par la suite.
- Dans Les Thanatonautes, de nombreuses personnes viennent déclarer à Michael Pinson et ses amis ce qu'ils ont vu au-delà de la zone bleue lors de leur expérience proche de la mort. Pour vérifier leurs dires, ils leur passent du sérum de vérité, filtrant efficacement les menteurs.
- Dans Kill Bill, Bill injecte le même type de sérum à La Mariée pour être certain de ses sentiments lorsqu'elle l'a quitté.
- Dans The Matrix, L'un des personnages principaux, Morpheus, est interrogé à l'aide d'un sérum de vérité.
[modifier] Informations complémentaire
[modifier] Autres articles
[modifier] Références
- ↑ Yuri B. Shvets, Washington station: my life as a KGB spy in America, New York (ISBN 0-671-88397-6)