Sélection de parentèle
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La théorie de la sélection de parentèle (ou Kin selection, en anglais) a été une première fois avancée par Darwin comme une explication à l'existence des ouvrières stériles chez les insectes sociaux comme les fourmis. En effet, la présence de tels individus incapables de transmettre des copies de leurs propres gènes à leurs descendants était en contradiction avec la théorie de l'évolution. Darwin ébaucha une solution à ce paradoxe en proposant que la sélection s'applique aussi bien à la famille qu'à l'individu.
Cette solution a été formulée dans un cadre mathématique par le biologiste William Donald Hamilton. Cette théorie stipule que des individus peuvent transmettre des copies de leurs propres gènes non seulement en se reproduisant, mais aussi en favorisant la reproduction d'individus apparentés, par exemple des sœurs, des frères ou des cousins par un comportement altruiste. Elle part du principe que les fourmis ont un très grand nombre de gènes en commun. Que le frère d’une fourmi ou la fourmi elle-même se reproduise, revient donc au même et explique comment l’altruisme a pu se répandre.
La formalisation mathématique de cette idée est donnée par la règle de Hamilton, la transmission d'une caractéristique sera favorisé si :
où
- R = est le coefficient d'apparentement (coefficient of relatedeness)
- B = est augmentation de la valeur sélective de l'individu bénéficiant d'un acte altruiste.
- C = est le coût de la valeur sélective de l'individu qui produit l'acte altruiste.
R est la proportion des gènes d'un individu A qui sont communs par ascendance (donc identiques) aux gènes présents chez B. Dans une population non consanguine on vérifie aisément que le coefficient d'apparentement entre vrais jumeaux est de 1, entre frères et sœurs 1/2, entre deux demi-frères 1/4, entre cousins germains 1/8, etc.
L'une des faiblesses de ce modèle réside dans le fait que R est souvent très faible et que le rendement d'un acte altruiste doit alors être extrêmement élevé pour être rentable. Dans les conditions naturelles cette incertitude semble limiter grandement son application.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Références
- Hamilton, W.D. (1964). The genetical evolution of social behaviour I and II. — Journal of Theoretical Biology 7: 1-16 and 17-52. pubmed I pubmed II
- Lucas, J.R., Creel, S.R. & Waser, P.M. (1996) How to measure inclusive fitness, revisited, Animal Behaviour, 51, 225-228.