Roselière
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Une roselière ou phragmitaie est une zone en bordure de lacs, d'étangs, de marais ou de bras morts de rivière où poussent principalement des roseaux.
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[modifier] Description
Parmi les différentes ceintures végétales qui constituent la zone frontière entre la terre ferme et les eaux dormantes, la première région supralittorale se nomme la cariçaie, la roselière est la première ceinture littorale proprement dite, formée par des plantes aquatiques émergentes. Cette zone va de de l'eau peu profonde jusque 1,5 mètres. La zone suivante, celle des nénuphars et des potamots est constituée de plantes qui ne vivent que dans l'eau.
On trouve dans la roselière :
- le roseau commun (Phragmites communis) principalement ;
- la massette (genre Typha) ;
- le jonc (genre Juncus) ;
- le scirpe lacustre (Scirpus lacustris) ;
ainsi que
- la prêle (genre Equisetum) ;
- le rubanier (genre Sparganium) ;
- le plaintain d'eau (Alisma plantago) ;
- l'iris jaune (Iris pseudacorus).
[modifier] Rôles
[modifier] Protection animale
Elle permet aux animaux et en particulier aux oiseaux paludicoles (inféodés aux zones humides - phragmites des joncs, rousserolle effarvatte, gorgebleue à miroir, ...) qui la peuplent de se nourrir, de se protéger des prédateurs et également d'y nicher afin d'élever leur petit. Les grèbes huppés y nichent si des lagunes intérieures sont présentes et si la roselière est suffisamment grande et calme. Certains cyprinidés peuvent y frayer si des plans d'eau intérieurs sont maintenus.
[modifier] Épuration des eaux
Elle joue un rôle dans la propreté du lac ou de l'étang, à la façon d'une station d'épuration : elle filtre les matières et permet leur décantation. De plus, les plantes comme les roseaux assimilent dans leur tissus des polluants comme le phosphore, le nitrate, mais également le cyanure ou des hydrocarbures. Les scirpes métabolisent le phénol.
Ci-après un lien vers une vue de la roselière [1] installée pour le traitement des eaux usées d'un petit bourg (La Chapelle Aubareil, Périgord).
[modifier] Évolution naturelle de la roselière
Les végétaux de la roselière forment d'épais réseaux de rhizomes qui contribuent au comblement progressif du milieu. Notamment dans les milieux eutrophes ou pollués, qui accélèrent les développement végétatif. Petit à petit le niveau des eaux diminuent et le milieu est colonisé par les carex (les cypéracées). Les phragmithes vont, elles, se rapprocher du centre du plan d'eau.
L'évolution à long terme se poursuit ensuite vers la tourbière ou la forêt. Ce phénomène de comblement d'un plan d'eau se nomme « atterrissement ».
[modifier] Menaces écologiques
L'homme accélère les phénomènes d'eutrophisation par utilisation massive d'engrais et d'atterrissement par apport d'alluvions.
Pour pouvoir accéder à un plan d'eau, l'homme n'hésitait pas à détruire la roselière qui rend l'accès trop difficile. Sur les grands lacs, les roselières existantes sont très souvent protégées.
La régulation des niveaux des lacs ou des étangs semble également avoir affaibli les roselières. Autrefois, le marnage naturel permettait de dissiper l'energie des vagues sur une plus grande portion de littoral.
[modifier] Mesures techniques
Pour enrayer l'érosion des fronts de roselières lacustres, il existe de nombreuses techniques issues du génie biologique qui permettent, à moyen terme, de former une protection contre l'action négative des vagues. Exemple : pieux en bois dans lesquels sont insérés des fagots de branches de saules. Il est également possible de recréer artificiellement les conditions propices au développement du roseau là où il n'est pas ou plus présent. Pour ce faire, il faut jouer sur la pente, le substrat apporté, et tenir compte de l'exposition aux vagues, des vents dominants et de la bathymétrie.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Sources
- Gérard Lacroix, Lacs et rivières : milieux vivants, Bordas, 1991.
- Mauchamp A., Sinnassamy J. M., Roselières gestion fonctionnelle et patrimoniale, Ateliers Techniques des Espaces Naturels (ATEN), Réserves Naturelles de France et Station Ornithologique de la Tour du Valat, Cahiers Techniques N°63, 2001.