Prieuré d'Orsan
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Le prieuré d’Orsan est un prieuré situé à Maisonnais dans le Cher. Il fut fondé au début du XIIe siècle par Robert d'Arbrissel, dans une enclave bocagère verte et humide, le Berry.
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[modifier] Création
Lorsque Robert d’Arbrissel créa l’abbaye de Fontevraud et la règle fontevriste, approuvée par la pape Calixte II en 1119, Orsan est encore un lieu marécageux et inculte. La terre fut probablement donnée par le seigneur de Châteaumeillant dont la femme, Agnès, avait été répudiée pour cause de lien de parenté avec son époux.
Au cours des 10 années qui suivirent son arrivée en Berry, Robert d’Arbrissel fonda 18 prieurés, tous rattachés à Fontevraud, dont celui d’Orsan en 1107. Les religieuses et les religieux furent d’abord installés comme à Fontevraud dans des constructions en bois. Robert d’Arbrissel, infatiguable évangélisateur, reprit aussitôt la route, confiant Orsan à sa première prieure Agnès de Chateaumeillant, sous la protection de l’archevêque de Bourges Léger.
[modifier] Prospérité
Le prieuré prospère très vite et se construit. L’église est achevée en 1113. Les principaux seigneurs de la région prennent alors le prieuré sous leur protection. Jalousé par les autres monastères de la région, le Prieuré d'Orsan se retrouve rapidement en procès. Robert d’Arbrissel décide de rentrer à Orsan pour régler ces litiges en 1116 et c’est probablement à cette époque que le fondateur décède. Il légua son cœur à Orsan et le reste de son corps à Fontevraud. L’archevêque de Bourges Léger mourut quelques années plus tard, donnant sa maison de campagne au prieuré et demandant à être inhumé près du cœur de Robert d’Arbrissel.
Durant 5 siècles, le prieuré connaît une prospérité formidable. Devenu lieu de pèlerinage, car Robert d’Arbrissel était considéré comme un saint – on attribuait à sa relique de nombreux miracles – Notre-Dame d’Orsan reçoit de multiples donations, agrandissant ainsi son domaine remarquablement bien géré par ses différentes prieures.
[modifier] L’oubli
Le Prieuré d'Orsan échappe à la Guerre de Cent Ans mais ne se relève pas des Guerres de religion. En 1569, les bâtiments sont pillés et brûlés. Les religieuses s’enfuient au château du Châtelet et reviennent une année plus tard, constatant la disparition de nombreux documents. Fermiers et tenanciers refusent alors de payer fermages, rentes et redevances. Orsan acheva alors sa décadence dans de multiples procès. Malgré cela, les bâtiments furent reconstruits en 1596 grâce à Éléonore de Bourbon, abbesse de Fontevraud. La clôture et le grand portail furent achevés au XVIIIe siècle. À la Révolution, le prieuré et ses biens furent vendus et ses bâtiments furent utilisés comme exploitation agricole jusqu’en 1989.
[modifier] Renaissance
En 1990, il ne restait du Prieuré d'Orsan que 4 bâtiments massifs, enserrant une cour de ferme désaffectée où dans les années 1950, poulailler, porcherie et hangar métallique avaient été érigés. L’église, les cloîtres et le moulin avaient disparus, leurs pierres réutilisées pour des constructions agricoles. Cette année là, Patrice Taravella et Sonia Lesot, architectes en quête d’une bâtisse à rénover, découvrent Orsan. Les murs sont délabrés, les toitures fatiguées, les portes sans clés, de vieilles machines agricoles jonchent les granges et les cours. Ils achètent le prieuré et les quarante hectares de bois et prairies alentour, et commencent à le rénover en 1991.
Les bâtiments sont inscrits depuis 1926 à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques. Un architecte des Bâtiments de France intervient, subventions européennes et régionales se présentent. Les murs sont consolidés, les fenêtres remplacées et face à cela une cour nue. Tout naturellement, l’idée de créer des jardins apparaît. Il ne s’agissait pas de reconstituer des jardins à l’identique, puisqu’il ne restait aucun plan d’époque, mais plutôt d’évoquer des jardins monastiques médiévaux.
Les jardin du prieuré d'Orsan naissent en 1992 et ouvrent au public en 1994. Les bâtiments sont alors aménagés pour accueillir le public : tout d’abord une boutique-librairie, puis un restaurant-salon de thé en 1998, enfin en 2001, 7 chambres d’hôtel.
[modifier] Sources
- Sonia Lesot, Orsan Des jardins d'inspiration monsatique médiéval, Editions Gaud, 2003
- Fabrice Moireau, Notre-Dame d'Orsan, Gallimard, collection Carrés de jardin, 2005