Pierre noire (islam)
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La Pierre Noire est une météorite enchassée dans un cadre en argent à l'un des angles de la Ka'ba, angle dit « de la pierre », dans la mosquée de La Mecque, en Arabie saoudite (Hedjaz).
La « Pierre Noire » est placée à proximité de l’unique porte d’accès de la Ka'ba, à environ un mètre au-dessus du niveau du sol afin que les pèlerins puissent, en se penchant en signe de soumission, la toucher et l'embrasser.
La pierre noire n'est qu'une pierre comme le souligna Omar Ibn Al Khattab lorsqu'il dit à son sujet "« je sais que tu es une pierre et que tu ne peux ni apporter profit ni porter préjudice." En foi de quoi, la pierre noire n'est qu'un symbole en Islam pour laquelle le Musulman n'accorde aucune adoration ou soumission quelconque car ceci viendrait en complète contradiction avec le culte pur du monothéisme que tout Musulman doit pratiquer. Elle n'est ni un objet d'adoration, ni un fétiche quelconque, ni un porte bonheur mais elle reste simplement une pierre pour laquelle le Messager d'Allah a dit qu'elle est pour celui qui la touche rémission des péchés et qu'elle témoignera en faveur de ceux qui ont bien agi en la saluant ou au contraire témoignera au détriment de ceux qui auront mal agit en tentant de la saluer.
[modifier] Historique
La « Pierre Noire » était scellée au coin de la Ka'ba dans le temple de La Mecque bien avant l'Islam. C'était une idole particulière car « venue du ciel » (une météorite ou bétyle).
Le culte préislamique des pierres peut être rapproché des cultes lithiques des bétyles qui furent répandus dans tout le Proche Orient dès la plus haute antiquité. En effet ce culte rendu à une pierre n'est pas isolé dans l'Antiquité : on connait la pierre noire d'Émèse dont Héliogabale fut le grand-prêtre avant de devenir empereur romain, la pierre noire de Dusares à Petra, et c'est sous la forme d'un bétyle qu'en 204 avant J-C que Cybèle, la déesse-mère phrygienne de Pessinonte, fait son entrée à Rome. Dans de nombreuses cités orientales, des pierres sacrées sont l'objet de la vénération des fidèles, telles l'Artémis de Sardes ou l'Astarté de Paphos.
Quand Mahomet détruisit les 360 idoles contenues dans la Ka'ba, il conserva toutefois la « Pierre Noire », en déclarant qu'elle était un ancien cadeau d'Allah (c'est ainsi que cette pierre aurait le pouvoir surnaturel d'absorber les péchés de celui qui l'embrasse, d'où sa couleur noire, alors qu'à l'origine elle aurait été blanche).
Fendue en trois grands fragments et plusieurs petits à la suite d'un incendie dû à des troubles en 683[1], elle est depuis maintenue par un cerclage d'argent fixé par des clous du même métal. Selon d'autres sources, elle aurait été endommagée lors de son enlèvement en 930 par les Qarmates qui ne la restituèrent qu'en 951. Une légende prétend en outre qu'ils la fendirent délibérément en sept fragments pour signifier la fin de la religion.
Vers 1800, lorsque les wahhabites reprirent la Mecque aux forces ottomanes, ils saccagèrent la Ka’ba et foulèrent la « Pierre Noire » de leurs pieds. Ces mêmes wahhabites sont aujourd’hui les « protecteurs des lieux saints de l’Islam ».
La « Pierre Noire » de la Ka’ba n’a pas toujours été la « qibla » des musulmans. Dans les premiers temps de l’Islam, ils se tournaient, non pas vers la pierre, mais vers Jérusalem, ville que Mahomet nommait parfois « Bayt al-Maqdis » (« maison de la sainteté »). Jérusalem demeure d’ailleurs la troisième « grande ville sainte » de l’islam (avec La Mecque et Médine). Ce n'est qu'au mois de février 624 (peu après la bataille de Badr) qu'il exhorta ses disciples à prier en direction de La Mecque.