Pierre Virol
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Cet article est une ébauche concernant l'histoire de France.
Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant. (Comment ?).
|
Pierre Virol était un résistant français décédé au camp d'Ellrich le 23 janvier 1945.
[modifier] Un homme engagé et volontaire dès son adolescence
Pierre Virol est né le 14 juillet 1898 à Saint Céré dans le Lot. Il a passé sa jeunesse à Corbeil-Essonne où son Père était postier. Son frère François, de 7 ans son ainé, a été tué le 9 mai 1915 à la guerre. Pierre s'est engagé en janvier 1916 dans la cavalerie et a servi sous les armes jusqu'à l'armistice.
Après la guerre Il a travaillé à l'imprimeris CRETE (Corbeil-Essonne) où il a appris son métier d'imprimeur. Il s'est marié en 1922 avec sa voisine Yvonne COSTAR et ont eu en 1924 une fille Françoise. Il désirait avoir sa propre imprimerie, il achète une maison à COLOMBES et fait construire dans le jardin son imprimerie. Son affaire marchait très bien, il avait 2 compagnons et 2 apprentis, et, parmi ses clients il avait la mairie de BOIS-COLOMBES et celle de LA GARENNE COLOMBES. Il fait connaissance et lie amitié avec l'abbé JOULIN qui officiait à l'église des Vallées voisine de sa maison.
[modifier] Seconde guerre mondiale
Pierre Virol était imprimeur à Colombes (Hauts de Seine).
En 1939 Pierre est mobilisé à Vincennes où il s'occupe de l'habillement des soldats. Ayant vite l'impression d'être "planqué" il demande le front. Il est affecté comme agent de liaison à moto. Pendant la débacle il est très déçu de voir les soldats jeter leurs armes et garder leurs valises. Il récupère plusieurs fusils mais arrivé à Jargeau ( au sud de la Loire) il est désarmé avant même l'arrivée des allemands. Ne voulant pas être fait prisonnier, il tente de s'évader et rentre chez lui. Quelques temps après sa femme reçoit un courrier de son colonel qui lui annonce que Pierre Virol est prisonnier!
Ainsi commence la nouvelle activité de résistant: Avec l'aide monsieur SEZERAC secrétaire de mairie de BOIS-COLOMBES, qui lui montre un modèle, il imprime son propre avis de démobilisation. Puis c'est une fausse carte d'identité pour pour un officier blessé qui voulait rejoindre Londres. Ainsi, Pierre Virol a résisté à la présence ennemie en imprimant clandestinement des faux-papiers (carte d'identité, tickets d'alimentation, etc). Dès la défaite française et la captivité de millions de soldats français, il a tiré parti de l'accord d'armistice aux termes duquel les fonctionnaires et les conducteurs d'ambulances pouvaient être libérés ; Pierre Virol a donc imprimé des faux papiers d'ambulanciers qui ont permis à quelques prisonniers de rentrer en France. Par la suite, lorsque les bombardements alliés ont commencé et que des pilotes alliés (le plus souvent de la RAF, donc anglais ou canadiens) sont tombés dans la région (bombardement de Renault à Billancourt, de Citroën à Paris -quai de Javel, centrale électrique de Gennevilliers, gares de triage de Bécon-les-Bruyères et Achères, usine Hispano-Suiza de Bois-Colombes, etc), il a produit les papiers nécessaires à leur exfiltration. Le papier filigrané, les tampons, lui étaient remis par le secrétaire de la mairie de Bois-Colombes, monsieur SEZERAC Paul Bouchu (élu maire en 1947).
Très rapidement, Pierre Virol s'est retrouvé seul avec un rédacteur dans son imprimerie, Sa femme et sa fille Françoise ont apporté leur aide pour faire tourner les machines. Parmi les documents qui sont sortis de son imprimerie il a eu des journaux clandestins: "L'avenir" un journal imprimé dans le cadre de L'OCM ( Organisation Civile et Militaire ) "Défense de la France". Françoise et Robert ont participé à la distribution dont à Paris à Chemin Vert Suite aux bombardements des sites stratégiques cités plus hauts et qui causaient beaucoup de dégats matériels et humains aux alentours, y compris 7 bombes tombées autour de sa maison, Il a demandé à Londres de lui faire parvenir le nécessaire pour éffectuer dle travail de sape sur place. Comme réponse il lui a été parachuté : un chef de réseau appelé Paul accompagné d'un radio et son matériel. Paul a logé la plus part du temps chez Pierre Virol. Ainsi a commencé une activité de renseignements (indications des dépots d'essence et mouvements des chars) à laquelle sa fille Françoise et son fiancé Robert ont participé activement.
Les faux papiers et journaux clandestins ont été imprimés "sans relache" L'abbé JOULIN qui était revenu de l'offlag avec la complicité de Pierre Virol était curé de Vincennes. Des alsaciens et lorrains enrolés de force dans l'armée allemande ont pu déserter avec l'aide des faux papiers et rejoindre soit Londres ou le maquis. Pierre Virol a aussi imprimé des tracts intitulés "AUFRUFT" (APPEL) qui incitait les autres à la désertion. Un de ces tracts a été découvert dans l'imprimerie.... ce qui valu à Pierre Virol lors de son arrestation d'être condamné à mort.
Le 3 août 1944 Pierre Virol a été dénoncé et arrêté avec deux agents de renseignement: sa fille Françoise et son fiancé Robert. Tous trois ont été torturés dans les tristements célèbres sous-sol de la rue des Saussais (actuellement ministère de l'intérieur) ; sa fille l'ayant même été devant son père, pour le contraindre à parler et à dénoncer le réseau auquel il appartenait, mais ni l'un ni l'autre ne parlèrent.Après un cours séjour à la prison de Fresnes, le 15 août 1945 en compagnie de Robert il a été déporté Au camp de DORA puis le kommando d'Ellrich où il régnait dans ce camp une discipline particulièrement dure : le chef de camp était une véritable brute qui aimait à faire souffrir et à torturer les hommes. Ce même 15 août Françoise voyait son Père pour la dernière fois. elle a été déportée à Ravensbruck.
Comme le raconte sa fille les allemands n'ont pas eu le temps d'exécuter l'acte de condannation à mort de son Père. Il est mort en déportation le 23 janvier 1944. Robert a survécu moins longtemps, il est mort le 27 décembre 1944.
Madame Virol n'a pas été arrêtée. Elle était absente au moment de l'arrestation de son mari et de sa fille. Elle travaillait à la poste de Courbevoie. Elle a été recueillie par des amis les MARCEL (également résistants) qui habitaient provisoirement dans la maison de madame COMBES à l'autre bout de la rue du Souvenir. Paul avec son matériel n'était pas non plus dans la maison à ce moment.
Le délateur fut abattu peu de temps après par un des membres du réseau.
[modifier] Hommage
La rue ou il était imprimeur à Colombes : "la rue du Souvenir", a été changé de nom pour devenir "rue Pierre Virol" en souvenir de cet homme mort en déportation.