Pierre Comestor
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Pierre Comestor[1] naquit à Troyes au XIIe siècle. L'ouvrage de sa vie (L'Histoira Scholastica) était un recueil des histoires de la Bible destiné à accompagner les moines itinérants pour leur fournir les références dont il pourrait avoir besoin pour les prêches improvisés ou les disputes avec les hérétiques. C'est une forme de Que sais-je ? des histoires de la Bible si l'on nous pardonne cette comparaison anachronique. L'Historia fut traduite par Guyart des Moulins dès 1294.
[modifier] Biographie
Il fut doyen de l'église de cette ville, dirigea l'école de théologie de Paris pendant cinq ans, puis se retira à l'Abbaye de Saint-Victor de Marseille, où il mourut en 1178 ou 1185.
Comestor, qui naît aux alentours de 1147, était prêtre de l’église catholique de Troyes, en Champagne, et doyen du chapitre de la même église. Il a quitté cette charge pour venir à Paris où il est nommé professeur de théologie entre 1164 et 1169. Il paraît jouir de la dignité de chancelier de l’église métropolitaine, ancien nom de la charge de chancelier de l’université. Réputé de très haute culture et fort savant, saint Chrysogome le désigne au Pape Alexandre III pour être candidat à de hautes fonctions. Il devient chanoine régulier de saint Victor et achève son œuvre majeure, l’Historia Scholastica, avant 1176 . Il est aussi l’auteur de commentaires sur les Épîtres de Paul et sur les Évangiles mais il restera pour les siècles à venir « Magister historiarum » comme Pierre le Lombard est demeuré « Magister Sententiarum ». Son épitaphe, retrouvée dans Saint Victor rappelle les qualités de l’homme :
| Latin | Traduction |
|---|---|
| Petrus eram quem petra tegit, | Je suis Pierre que la pierre couvre |
| dictusque Comestor nunc comedor. | dit le mangeur et maintenant le mangé |
| Vivus docui nec cesso docere mortuus, | Vivant j'ai enseigné et je continue même mort |
| ut dicat qui me videt incineratum | je dis cela afin que l'on dise |
| Quod sumus iste fuit, | je suis ce qu'il fut |
| erimu quandoque quod hic est | je serai ce qu'il est |
On a de lui :
- Historia scholastica super Novum Testamentum, Utrecht, Nicolas Ketelaer, 1473, abrégé des Écritures, avec des gloses tirées des auteurs ecclésiastiques et profanes. L'édition de la Patrologie latine par Migne (Migne, PL, cxcviii, 1072) fait référence.
Cet ouvrage, longtemps classique, fut traduit en français en même temps que la Vulgate par Guyart des Moulins à Saint Pierre d'Aire sur la Lys en 1294.
[modifier] Note
- ↑ C'est-à-dire le Mangeur, ainsi appelé parce qu'il avait dévoré un grand nombre de livres.
