Pierre Bourbotte
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Pierre Bourbotte, né à Vault-de-Lugny le 5 juin 1763 et guillotiné à Paris le 13 juin 1795, était un député de l'Yonne à la Convention nationale.
Il était administrateur du département de l'Yonne quand il fut élu à la Convention nationale. Il y siégea sur les bancs Montagnards, et devint membre de la Commission des marchés militaires. Il se fit remarquer par son ardeur révolutionnaire en demandant, dès le 16 octobre 1792, une sentence de mort contre le roi Louis XVI et sa famille, demande qu'il renouvela le 6 décembre.
Lors du procès du roi, il vota pour la culpabilité, contre la ratification du jugement du peuple, pour la mort, et contre le sursis.
Envoyé par la Convention nationale à Orléans, le 18 mars 1793, afin d'y examiner la conduite des chefs de la légion germanique, accusés d'incivisme, il fut absent lors du scrutin sur la demande de mise en accusation de Marat, mais écrivit que s'il avait été présent à la séance, il aurait voté contre le décret d'accusation contre Marat. Envoyé en mission à l'armée des côtes de La Rochelle, il ne participa pas au scrutin demandant le rapport du décret qui avait cassé la Commission des Douze
En Vendée, il se signala par son courage. À la prise de Saumur par les Vendéens, son cheval avait été tué sous lui. Bourbotte, entouré d'ennemis, se défendit seul et tua plusieurs hommes; il allait succomber, lorsque Marceau, alors simple officier, arriva à temps avec quelques soldats, et parvint à le délivrer. La Convention mise au courant de cet épisode le 13 juin 1793, recommanda Marceau au Ministre de la guerre pour qu'il l'éleva à un rang supérieur.
Rappelé par le Comité de salut public, début 1794, et accusé de mesures oppressives avec la Commission Bignon, il fut acquitté et chargé d'une nouvelle mission à l'armée du Rhin et Moselle, où il montra la même intrépidité. Le 26 août 1794, il annonça à la Convention la prise de Rheinsfeld, de Bingen et de Trèves.
Les événements de thermidor rappelèrent Bourbotte à Paris. Resté fidèle à la Montagne, il combattit la faction dominante et fut au premier rang des insurgés de prairial.
Sur la dénonciation de Delahaye, ancien Girondin, Bourbotte fut arrêté et décrété d'accusation en même temps que Romme, Duroy et quelques autres. Traduit devant une commission spéciale militaire à l'Hôtel de Ville, il fut condamné à mort. Rentré dans la salle du rez-de-chaussée, servant de prison, il se frappa d'un coup de couteau, bientôt imité par ses cinq co-condamnés. Couvert de sang, mais vivant, il fut porté sur l'échafaud et guillotiné.