Pierre-François Réal
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Pierre-François, comte Réal né en 1757 à Chatou et mort en 1834, est un homme politique et juriste français.
Fils d'un garde-chasse, troisième d'une famille de douze enfants. Son père fut remarqué par Bertin, ancien contrôleur des Finances et lieutenant général de police. C'est lui qui aida Pierre-François Réal après ses études, à acquérir une charge de procureur au Châtelet. En 1788, avec une prescience assez remarquable de ce qui va se passer, il se dit que le mouvement des idées nouvelles risque fort d'aboutir un jour à la suppression des charges. Il décide alors de se débarrasser de sa charge de procureur. Son raisonnement est meilleur que celui de Louis-Nicolas Dubois qui se laissera surprendre par l'évènement. Pierre-François Réal devient avocat[réf. nécessaire].
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[modifier] Sous la Révolution française
Très vite il adhère à la Révolution. Électeur à la convocation des États généraux (1789), il se lie d'amitié avec l'abbé Sieyès pour lequel il fait campagne. Il joue un rôle aux côtés de Camille Desmoulins, le 12 juillet 1789. Il appartient à la nouvelle assemblée municipale mise en place le 5 août 1789. Il s'y spécialise dans les problèmes d'approvisionnement, mais, avec le retour à l'ordre, il est écarté de l'administration municipale. Songe-t-il à fonder une académie de l'histoire de France au moment précis où les académies sont mises en cause? A défaut, il se fait remarquer au Club des Jacobins où il s'oppose à Maximilien de Robespierre. En pointe désormais, il entre, après le 10 août 1792, dans la nouvelle Commune à la section police. Victime des intrigues de Maximilien de Robespierre, il est écarté de la Convention pour “brissotisme” (girondisme). Cette hostilité que lui vouait Robespierre l'a rapproché de Joseph Fouché. Le voilà à la Commune de Paris : il est second substitut du procureur général Pierre-Gaspard Chaumette, de la Commune de Paris de décembre 1792 à mars 1794. Ce sont ses débuts de policier. Dans la lutte qui s'engagera entre la Commune de Paris et la Convention nationale, Pierre-François Réal joue un rôle modéré. Il se spécialise au sein de la Commune de Paris dans l'approvisionnement, qui relève toujours de la police. La chute des Hébertistes (mars 1794) provoque son arrestation quelques heures avant celle de Georges Danton. Grâce à la chute des Robespierristes le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), il sauve sa tête.
[modifier] Sous le Directoire
En 1795, journaliste, il publie le Journal de l'opposition. Proche de Joseph Fouché, il participe avec lui à diverses spéculations. Est-ce Joseph Fouché qui l'incite à assurer la défense de Gracchus Babeuf ? En fait, c'est surtout avec Paul Barras que collabore Pierre-François Réal. Ministre de la Police, Sotin lui confie le dépouillement de la correspondance contre-révolutionnaire saisie dans les fourgons du général autrichien Klinglin par le général Moreau et que celui-ci s'est enfin décidé à envoyer à Paris. Les preuves de la collusion de Jean-Charles Pichegru et du prince de Condé y figurent comme dans le portefeuille de Louis-Alexandre de Launay, comte d'Antraigues, dont Napoléon Bonaparte s'est emparé en Italie. Le coup d'État du 18 fructidor, mené par Paul Barras, y trouve sa justification. En récompense des services rendus, Pierre-François Réal est nommé commissaire du Directoire près du département de la Seine. Il est en quelque sorte le préfet avant la lettre du département et a autorité sur le Bureau central chargé de la police, position clef à la veille du 18 brumaire. Lié à Joséphine de Beauharnais, Pierre-François Réal se met au service de Bonaparte. C'est lui qui rapproche le jeune général et Joseph Fouché. Pierre-François Réal et Joseph Fouché qui, à eux deux, concentrent toute la police dans leurs mains, ont été les principaux acteurs du Coup d'État du 18 brumaire an II (9 novembre 1799). Devenu conseiller d'État, Pierre-François Réal recommande Louis-Nicolas Dubois pour le poste de préfet de police nouvellement créé. Il soutient Joseph Fouché lors de l'attentat de la rue Saint-Nicaise : il insiste sur la possibilité d'un attentat jacobin.
[modifier] Sous le Consulat
Pourquoi n'a-t-on pas songé à lui pour remplacer Joseph Fouché en 1802 au ministère de la Police générale ?[réf. nécessaire] Son passé de jacobin l'a desservi, mais surtout Bonaparte a souhaité ménager la susceptibilité de son ministre en ne lui donnant pas de remplaçant. Pierre-François Réal ne demande rien et manque le coche. Il montre pourtant des qualités de policier en 1804 lors de la découverte de la conjuration de Georges Cadoudal. Simple chargé de l'instruction et de la suite de toutes les affaires relatives à la tranquillité et à la sûreté intérieure de la République, il se comporte en ministre de la Police générale. Il n'est pas inférieur à Fouché lors de la conduite de l'enquête où préfets et gendarmes sont à ses ordres. Hélas pour lui, la mort mystérieuse de Pichegru et les conditions dans lesquelles a été exécuté le duc d'Enghien ont terni sa réputation. Lorsque le ministre de la Police générale fut rétabli, Réal dut se contenter de la direction de l'un des arrondissements de police, sous l'autorité de Joseph Fouché. Si l'on en croit son biographe Louis Bigard, il avait pourtant préparé un plan pour la réorganisation du ministère que Fouché s'appropria sans scrupules. En raison de l'importance de son arrondissement, il fait toutefois figure de vice-ministre.
[modifier] Sous le Premier Empire
Conseiller d'État à vie, comte d'Empire, il reste en place sous Savary qui le supplante pour la succession de Fouché en 1814, il suit le gouvernement impérial à Blois et ne revient à Paris que le 12 avril. Il est écarté du Conseil d'État par la Première Restauration et se trouve sans ressources. Au retour de Napoléon Ier en mars 1815, il pourrait espérer -enfin- être ministre de la Police générale, Fouché est avant lui aux Tuileries et reçoit le porte-feuille convoité par Pierre-François Réal. Ce dernier sera préfet de police (1815), poste subalterne qui récompense mal sa fidélité. Il meurt à Paris. Son fils sera préfet de police de Louis-Philippe Ier.