Philippe Pot
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Philippe Pot (1428 - 1493), seigneur de La Roche et de Thorey-sur-Ouche, diplomate, chevalier de la Toison d’or, Grand sénéchal de Bourgogne.
[modifier] Biographie
Il est né en 1428 au château de la Rochepot, il est le petit-fils de Régnier Pot, chambellan du duc de Bourgogne Philippe le Hardi, croisé et chevalier de la toison d’Or. Son parrain est Philippe le Bon, héritier du duché. Cela lui vaut d’être élevé à la cour de Dijon, puis d’être élevé au rang de premier conseiller du duc. Il participa à presque toutes les affaires diplomatiques de son époque.
Le duc Philippe l’envoya comme ambassadeur à Londres, où il servit d’intermédiaire pour la libération de Charles d’Orléans, le cousin du roi Charles VII en 1440 (prisonnier depuis 1415) pour 200 000 écus d’or et la promesse d’épouser Marie de Clèves, la nièce de Philippe le Bon, en gage d’alliance avec la France. En 1446, il obtient la main de Catherine de France pour le duc de Charolais, futur Charles le Téméraire. Philippe Pot assiste son parrain et dans la gestion du duché pendant 20 ans. Lorsque Catherine de France meurt en 1450, il obtient un nouveau mariage avec une princesse de France, Isabelle de Bourbon, conformément au traité d’Arras. Le mariage a lieu en 1454. Le duc Philippe le récompense en lui faisant don de Chateauneuf-en-Auxois, en 1457, et le décore de l’ordre de la Toison d'or en 1461 à la session de Saint-Omer. En 1464, il lui donne le titre de grand chambellan, et le fait seigneur de Lille, Douay et Orchies. La mort de Philippe le Bon, en 1467, puis celle d’Isabelle de Bourbon l’année suivante, l’amène à négocier le troisième mariage de Charles le Téméraire avec Margaret d’York, contre les volonté du défunt duc. En 1468, le mariage scelle une alliance entre la Bourgogne et l’Angleterre.
À la mort de Charles, en 1477, la Bourgogne est divisée entre sa fille, Marie de Bourgogne, et l’héritier légitime, Louis XI, roi de France. Marie de Bourgogne se méfiait de Philippe Pot, auquel elle pris la ville de Lille. Le soutien des grands de Bourgogne, dont Philippe Pot, à celui-ci permet de limiter les possessions de Marie et son époux Maximilien d’Autriche aux Pays-Bas français (traité d'Arras). En récompense, Louis XI, toujours avide de s’attirer la fidélité des gens compétents, le nomme premier conseiller, chevalier de Saint-Michel, gouverneur du Dauphin Charles (futur Charles VIII), et grand sénéchal de Bourgogne. Cela facilite beaucoup l’acceptation de la nouvelle domination par les petits vassaux bourguignons.
À la mort de Louis XI en 1483, Charles VIII est mineur, et les grands du royaume, se soulèvent derrière Louis d’Orléans (futur Louis XII), et contestent les droits à la régence de la sœur aînée du roi, Anne de Beaujeu, pourtant nommée par son père. Elle réunit les États généraux à Tours l’année suivante. Philippe Pot y est député de la noblesse. Il se fit remarquer pour son éloquence et sa prestance. Cela lui valu le nom de bouche de Cicéron. Dans son discours le plus célèbre, le 9 février, il avance le principe de la souveraineté nationale en déniant le droit naturel des princes à gouverner. Les députés, au nom de la Nation, décident de s’en remettre à la sagesse du roi, c’est-à-dire à la Régente. Louis d’Orléans est mis en échec. Anne de Beaujeu se sentit néanmoins menacée par ce discours d’inspiration presque démocratique, selon lequel son pouvoir devrait être remplacé par celui de l’assemblée en attendant la majorité du roi. Les États généraux furent rapidement dissous. Philippe Pot fut néanmoins maintenu dans sa fonction de gouverneur de Bourgogne jusqu’à sa mort, en 1493.