Perversion narcissique

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La perversion narcissique est une forme de perversion empreinte de narcissisme, une tendance à utiliser l'autre pour se faire « exister plus ».

La première synthèse théorique de la perversion narcissique à été effectué par Paul-Claude Racamier^[1], qui l'expose ente autre dans "Entre agonie psychique, déni psychotique et perversion narcissique"^[2] en 1986. Il cherchait alors à « identifier le processus pervers dans les familles et dans les groupes ». Il est lui même particulièrement virulent quant il stigmatise le pervers narcissique.

Cette incarnation en la personnalité haïssable du pervers narcissique, beaucoup plus populaire que la notion en elle même, et deviens médiatique à travers l'ouvrage harcèlement moral de Marie-France Hirigoyen en 1990.

Ce trouble n'est pas reconnu comme une définition médicale, mais associé à d'autres pathologies, et il n'existe pas de définition clairement établie de sa signification dans le langage courant.

On peut simplement exposer les différentes façon d'aborder cette notion relativement nouvelle pour comprendre comment elle est intégrée par les différentes disciplines susceptibles d'utiliser cette expression.

Sommaire

1 En psychanalyse
2 En psychologie
3 En Droit
4 Voir aussi
- 4.1 Bibliographie
- 4.2 Lien externes

[modifier] En psychanalyse

On définit :

La perversion comme un mécanisme d'adaptation pouvant correspondre à certaines périodes de métamorphose psychologique et, quand elle devient pathologique, un mécanisme de défense qui utilise l'identification projective pour « exister à travers l'autre », quitte à le dévaloriser ou même le détruire. La perversion est le mode opératoire de la haine.
Le narcissisme comme mécanisme de pulsion du moi, autrement dit la tendance à la représentation psychique du soi. On peut parler du besoin d'exister. Poussé à la pathologie, le narcissisme désigne populairement la prétention, voire la mégalomanie.

On peut noter que la notion de narcissisme est en partie induite dans une approche psychanalytique de la notion de perversion.

[modifier] Origines

La perversion narcissique est vue en psychanalyse comme une lutte pour éviter la perte du moi, de la perception de sa propre existence, souvent décrite comme « l'ultime rempart contre la dépersonnalisation et la psychose ». ^[3]

Ce mécanisme s'opposerait au mécanisme classique de deuil originel (celui de la séparation de l'objet primaire), notion introduite par Sigmund Freud en décrivant le jeu du fort-da (ou Jeu de la bobine), puis théorisé par Mélanie Klein ou encore Donald Winnicott.

Cette branche de la psychanalyse explique la tendance au parasitage, « l'échange de sujet » par une recherche de retour à un « état de fusion avec la mère » où l'enfant se sent exister par son intermédiaire, autrement dit à une expérience de satisfaction selon les termes freudiens.

En clair, la perversion narcissique serait une tendance à compenser un manque de la sensation d'être, en tentant de reproduire le schéma le plus porteur de cette sensation d'exister.

[modifier] Le mécanisme destructeur

Cette expérience de satisfaction de l'envie est recherché à travers l'autre, dans un mécanisme d'identification projective. L'autre est utilisé comme objet (dans le but pour le pervers de vivre ses propres pulsions à travers lui). Ce mécanisme, nécessite donc d'utiliser la représentation sociale de l'autre, et de gérer à sa place cette image.

La satisfaction éprouvée reste superficielle et insuffisante puisqu'elle ne peut aboutir que dans l'image. Autrement dit, elle est limitée à la persona (si on utilise le vocable de Jung, et ne nourrit que le faux self (si on utilise celui de Winnicott).

Le mécanisme inconscient de la perversion narcissique consiste donc (dans cette compréhension des choses) à jouer de l'image de l'autre pour l'intégrer au moi. Ce qui est ressenti comme bon chez l'autre est endossé, et ce qui est refoulé de soi est placé dans l'image de l'autre.

La réalisation logique de cette manœuvre est largement consciente, mais justifiée par le pervers narcissique (y compris à ses propres yeux) par des raisons détournées.

[modifier] Les effets

Des points de vue récents permettent d'aborder ce mécanisme avec une plus grande considération de la victime. Donald Meltzer a défini la notion d'identification intrusive dans ce sens.

Le mécanisme pervers (porté par une personnalité perverse ou non) est considéré comme l'origine la plus courante des personnalités perverses. Autrement dit, le pervers est dépossédé de la possibilité psychique de pouvoir endosser son image (ou représentation du moi). Son narcissisme provient d'une opposition par la sur-représentation, en dépossédant à leur tour ses victimes de leur propre image d'elle mêmes.

On peut citer Jean Bégoin qui le traduit ainsi : « Le traumatisme par excellence réside dans le fait de subir le non respect du principe d'altérité ».

[modifier] En psychologie

Dans le contexte des définitions répertorié dans le DSM IV et en psychologie française et européenne ce trouble serrait préférentiellement classé comme une forme de narcissisme à tendance perverse. Les caractéristiques première sont alors le narcissisme : surestimation de soi et de ses capacités, sentiment d'être unique, besoin d’être reconnu comme exceptionnel et critique mal vécue.^[4]

Le comportement pervers est donc pris comme une conséquence : « Je vais me servir de l'autre pour obtenir ce que je veux, ce à quoi j’ai droit et je vais m'arranger pour que ma victime se sente coupable afin qu'elle ne m'en veuille pas et qu’elle n’ait aucun désir d’indépendance ». Une distinction est alors a faire avec des effets comparables ou ressentis comme issus de cet état d'esprit mais dont l'agresseur dirait : « Si pour sortir de cette situation, j’ai été amené à nier l'autre, l'écraser, etc., cela ne faisait néanmoins pas partie de mon objectif qui était ‘d’en sortir’ » ce que peut présenter une personnalité de type borderline.^[5]

[modifier] En Droit

Il n'y a pas de définition, mais des acceptations ou des consensus, dans la présentation d'un diagnostic de structure perverse. On peut lire par exemple que cela nécessite la certitude « que la perversion s'est structurée dans le passage a l'acte qui a été commis. » ^[6]