Parti communiste-ouvrier d'Iran - Hekmatiste
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
A la fin de l'année 2004, une scission a éclaté au sein du Parti communiste-ouvrier d'Iran, lorsque l'un de ses dirigeants, Koorosh Modaresi, a annoncé qu'il quittait cette organisation qu'il avait contribué à fonder. Ses partisans ont aussitôt annoncé la fondation du Parti communiste-ouvrier d'Iran - hekmatiste (PCOI-H), en référence au théoricien Mansoor Hekmat, décédé deux ans plus tôt. Environ deux-tiers de l'ancien parti ont rejoint le nouveau, y compris l'intégralité de l'organisation au Kurdistan.
En Irak, le Parti communiste-ouvrier d’Irak est associé au Parti communiste-ouvrier d'Iran - Hekmatiste. En 2006, il est rejoint par le Conseil révolutionnaire des jeunes socialistes d'Iran, qui prend le nom de Conseil révolutionnaire des socialistes d'Iran - Hekmatiste.
[modifier] Les Gardes de la liberté
Fin 2005, le Parti communiste-ouvrier d'Iran - Hekmatiste s'est doté d'une organisation armée en Iran, les Gardes de la liberté. L’expérience est à mettre en parallèle avec celle des Forces de sûreté du Congrès des libertés en Irak.
Il ne s'agit pas de fonder un nouveau mouvement de guérilla, comme l'était dans les années 1980 Komala - dont bon nombre de dirigeants historiques sont aujourd'hui membres du PCOI-H. Au contraire, c'est une organisation armée clandestine basée dans les quartiers et dans les usines, avec des structures largement décentralisées, visant à l'armement de masse en vue d'une insurrection contre le régime islamique en Iran, ou d’être en mesure d’agir en cas d’invasion américaine.
Tout membre des Gardes de la liberté est de fait membre du PCOI-H, sauf s'il en fait la demande expresse. Cela laisse la possibilité au membre d'autres organisations de gauche d'en faire partie, et un appel a été lancé dans ce sens.
Le commandeur militaire des Gardes de la liberté est proposé au bureau politique par le secrétaire général, et travaille sous le contrôle du comité militaire du parti.
Structures, cadres et taches des Gardes de la liberté, en anglais
Gardes de la liberté, décision du 3e plénum du Comité central, en anglais
[modifier] Divergences avec le Parti communiste-ouvrier d'Iran
Les divergences de vues portent, pour l'essentiel, sur la caractérisation de la scission iranienne actuelle. Le courant de Hamid Taqvaee, qui a conservé le nom d'origine du parti, considère que la société iranienne est très à gauche, que les idées socialistes y sont répandues et que le mouvement social qui émerge pourrait déboucher sur une révolution socialiste. Le courant de Koorosh Modaresi est moins optimiste. Il considère que, si la population iranienne souhaite la fin du régime, ça ne signifie pas pour autant qu'elle soit acquise aux idées socialistes. Il envisage donc, après la chute du régime, une période durant laquelle il faudra populariser ces idées en occupant une place importante dans la société. Il n'exclue pas, sous certaines conditions, la participation à un gouvernement de coalition avec d'autres courants - ce que le courant de Hamid Taqvaee considère comme un renoncement au communisme-ouvrier et un retour à la gauche traditionnelle. Koorosh Modaresi prend également très au sérieux la menace de guerre américaine et n'exclut pas un "scénario noir" à l'irakienne.
Le courant "hekmatiste" est donc plus pragmatique que principiel. Les idées qu'il développe se situent dans la ligne générale du communisme-ouvrier. En dehors de la situation iranienne, les deux courants défendent généralement les mêmes points de vue à l'échelle internationale.
