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Paradoxes et double contrainte - Wikipédia

Paradoxes et double contrainte

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Un paradoxe est une proposition qui semble contredire une idée reçue, le bon sens, voire la logique, ou se contredire elle-même : il est interdit d'interdire. Cependant le terme est employé par les philosophes et les scientifiques dans des acceptions plus complexes.

Sommaire

[modifier] Introduction

Au plus simple, le paradoxe naît de la superposition ou de l’entrelacement d'idées et de propositions réputées incompatibles ou contradictoires, dans l’unité de temps et de lieu, comme la poule qui est à la fois fin et commencement dans la circularité de l’œuf conduisant à la poule qui est aussi exact que la poule à l’œuf, comme l’identité des différents et l’unité des distincts.

Parmi les paradoxes, il y a les paradoxes mathématiques mais aussi pragmatiques, comme les injonctions d’un ordre assorti d’un contre-ordre du même type, sur un modèle « ne pas tenir compte de cet ordre ». Anthony Wilden a dégagé des paradoxes le paradoxe existentiel, dans l’organisation sociale, d’une importance vitale pour le sujet et qui se rapporte aux catégories du bien et mal, du vrai et du faux. Selon eux, la double contrainte consiste à émettre deux demandes contradictoires simultanément, l'une explicitée verbalement, l'autre implicitement suggérée par méta-communication, c’est-à-dire par sa gestuelle, son intonation, son attitude. Par exemple, une mère encourageant oralement son enfant à grandir et à devenir autonome, et distillant dans le même temps de par ses attitudes, ses intonations, son profond désir de le voir rester son bébé.

[modifier] Généralité

Dans le vocabulaire commun, ce qui est paradoxal est défini comme ce qui est contraire à l'opinion commune, ce qui est bizarre, inconcevable, incompréhensible, ce qui heurte la raison, le bon sens ou la logique. En d'autres termes, le paradoxe naît de la rencontre des mondes qu'on a l'habitude de dissocier, de la superposition ou de la confusion des différents et des distincts. dans une "identité des différents" et une "unité des distincts".

La façon simple d'aborder le paradoxe est la recherche de l'identité des différents où, selon l'expression populaire, "plus ça change, plus c'est pareil". Pour lever ce paradoxe de ce qui est à la fois changement et constance, il suffit de rapporter le changement à une variation quantitative du type "plus ou moins de la même chose" à l'intérieur d'un cadre ou d'une structure et la constance à une structure, une forme ou une configuration dans laquelle procède cette variation quantitative, comme les cercles concentriques s'agrandissant de l'onde de choc lorsqu'un caillou tombe sur une surface d'eau dormante. La collision, le télescopage et la confusion du type " à fa fois...et" des mondes séparés (la quantité et la forme dans ce cas) conduit à ce genre de paradoxe. L'identité se rapporte à la forme ou à la structure, tandis que les différences ou les égalités concernent la quantité.

Les gravures d'Escher sont de bonnes illustrations de ce type de paradoxe. Sur une, on peut voir tantôt une vieille femme pauvre et laide et tantôt une jeune femme riche et belle, dans l'oscillation cybernétique d'une "Gestalt" figure/fond. Des mêmes éléments picturaux servent à la fois à la figure et au fond. Sur une autre gravure, on peut voir tantôt un vol d'oiseaux blancs dans un sens et tantôt un vol d'oiseaux noirs dans l'autre sens. Sur un troisième on peut voir, du même tableau, deux paysages différents, dans une alternance figure/fond[1]

Ce genre de paradoxe de l' "identité des différents" qui veut que ce qui est différent soit pareil est la base d'aimables plaisanteries et de jeux de mots. Il est source de l'humour où le "mot de la fin" ou la chute" oblige de revoir toute la séquence qui prend une toute nouvelle signification et de la créativité, comme l'ampoule électrique d'Edison où l'absurdité est levée en faisant le vide autour du filament incandescent; de même que le paradoxe de l'identité des différents soit levé en introduisant les niveaux distincts de la quantité et de la forme. Dans cette lignée, on peut introduire le paradoxe de l'identité qui assure à la fois l'identique (idem ) et le différent (ipse ) dans l'association-dissociation avec un modèle. Ce paradoxe a été déjà en cours dans le désir chez Freud et levé par René Girard avec le "désir mimétique", à propos du "modèle-obstacle". L’identification est plutôt une différenciation pour former le "soi" ou "moi" (ipse) individuel différent des autres tout en étant semblable.

Les paradoxes dont il est question ici surgissent de la communication humaine.

[modifier] Communication, métacommunication et paradoxe

En se référant à la Théorie des contextes de Anthony Wilden qui introduit une hiérarchie de niveaux de type logique, de contrainte, étagés en texte et contexte où la métacommunication est le contexte de la communication qui est le texte. Le contexte donne sens au texte, dans le triple sens d’orientation (comme dans "sens unique"), de pertinence (comme dans "bon sens" et de signification.

La communication et la métacommunication sont à des niveaux distincts de type logique. La métacommunication est, au plus simple, la communication sur la communication en cours, c’est-à-dire le type d’orientation et de pertinence et de valeur de cette communication. La métacommunication indique et signifie la sorte de relation qu’entretiennent les protagonistes. Souvent, la métacommunication est un langage "analogique" de tonalité, de mimiques, gestes, postures et mouvements corporels. Ce langage est une représentation directe dite "analogique", comme une photographie, un dessin ou une peinture de la communication non verbale. Ces expressions illustrent cette distinction

La métacommunication n’est pas la communication. La con-fusion de fondre l’un dans l’autre et la confusion de prendre l’un pour l’autre entre métacommunication et communication entraînent une série de paradoxes jusqu’à la double contrainte. (en) http://www.rdillman.com/HFCL/TUTOR/Relation/relate1.html

Les paradoxes dont il est question ici surgissent de la communication humaine.

Les niveaux de type logique ou de contrainte sont distincts en saut quantique du type ou, bien l’un ou bien l’autre, en variation discontinue "digitale", comme les cinq "doigts" de la main, en contraste à la variation continue sur la paume de la main, à la racine des doigts avec qu’ils bifurquent et se disjoignent.

  • La "distinction" est "digitale" de la variation discontinue en saut quantique du type ou bien à un niveau, ou bien à l’autre, comme la progression sur les marches d’un escalier. La langue des mots de la parole est digitale, médiatisée par un code linguistique d’une convention mutuellement acceptée par des locuteurs de cette langue. De cette façon, les mots sont des représentations médiatisées, sans rapport continue avec ce qui est représenté. "Il n’y a rien de tabuliforme dans le mot ‘table’", disait Gregory Bateson, pour exprimer cette distinction
  • La "différence" est "analogique" de la variation continue, comme la progression sur un plan incliné. Le langage des icônes (images, sons, flagrances), gestes, mimiques, postures etc est analogique dans une progression continue entre la représentation et ce qui est représenté, comme une photographie, un dessin, une peinture et une sculpture.
  • "[…] le sens est le produit de l’information à prédominance iconique comme dans la communication corporelle et dans notre expérience des icônes de l’émotion ("états émotifs"). La signification est le produit de l’information à prédominance digitale, comme les définitions du dictionnaire. (Les traductions entre ces ordre de perception engendrent souvent des paradoxes, et les mauvaises traductions peuvent entraîner une pathologie)… ". (Anthony Wilden, p. 546, 1983).
  • - Au niveau biologique sont les processus perceptifs nécessaires et insuffisants de la réception des signaux physiques de son et lumière, au premier niveau physique de la communication.
  • - Au niveau social du sens sont les valeurs esthétiques et éthiques du deuxième niveau de la communication qui est la mise en commun des sens et des valeurs.
  • - Au niveau culturel des idées sont les croyances et les règles de conduite du troisième niveau de la communication qui est la communion autour de ces croyances et règles, formant une communauté sociale, de la nation au groupe familial.

Pour Ray Birdwhistell, la relation entre "communication" et "culture" est de l'ordre de celle entre "processus" et "structure".

  • "[…] La communication pourrait être considérée, au sens le plus large, comme l'aspect actif de la structure culturelle… Ce que j'essaie de dire est que la culture et la communication sont des termes qui représentent deux points de vue ou deux méthodes de présentation de l'interrelation humaine structurée et régulière. dans "culture", l'accent est mis sur la structure, dans "communication", sur le processus." (Ray Birdwhistell, 1970, p. 251, "Kinesics and Context. Essays on Body Motion Communication", University of Pennsylvania Press, Philadelphia.).

Un exemple de paradoxe est la recette de "savoir perdre pour gagner". Ce paradoxe se lève en distinguant le niveau psychique du gain en sagesse et en compétence de la perte physique dans le processus de vieillissement, comme dans le proverbe populaire "Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait". En "Management", il s'agit de la "perte" temporaire dans les investissements et du gain dans les aiffaires. Ce genre de paradoxe se lève par la distinction des niveaux et en brisant l'unité de temps et de lieu, tout comme le paradoxe de l'autoréférence "je mens". Sans l'unité de temps et de lieu, comme dans le théâtre classique de Molière, ce paradoxe peut se comprendre :

  • Je mens de temps en temps !
  • je mens par ci et par là !

Le paradoxe du serpent est dans le bien et le mal réunis, à la fois mortel et emblème de la médecine, tout comme l'Homme de Pascal, à la fois ange et bête réunis. Le paradoxe surgit de cette réunion d'éléments réputés antithétiques.

[modifier] Les types de paradoxe

Watzlawick, Beavin et Jackson (1972, pp. 189-232) ont dégagé trois types de paradoxes pour éclaircir le sujet de l’ésotérisme et de l'exotisme de la logique formelle et des jeux intellectuels à la lumière des interactions humaines qui se laissent prendre souvent dans le dédale des sentiers pervers. Il s'agit d'une progression du paradoxe logico-mathématique innocent pour le plaisir des jeux au paradoxe pragmatique déjà plus grave des dilemmes où il est nécessaire de choisir jusqu'au paradoxe existentiel dans le contexte humain, en passant par les injonctions paradoxales d'un ordre assorti à un contre-ordre dont on ne peut pas obéir à l'un sans désobéir à l'autre. Ce n'est pas encore la double contrainte. Dans les injonctions paradoxales, il y a toujours une possibilité de commenter sur l'absurdité, comme appuyer en même temps sur deux touches d'ordinateur, un pour commander la marche et l'autre l'arrêt. L'ordinateur peut afficher "erreur de syntaxe". Dans la double contrainte, il y a une troisième injonction qui interdit le non-choix et tout commentaire sur l'absurdité de la situation.

1 - Les paradoxes logico-mathématiques sont souvent des jeux d'esprit.

Un exemple de paradoxe pragmatique visuel : quand la signalisation routière pousse au questionnement existentiel... (environs de Hannut en Belgique)
Un exemple de paradoxe pragmatique visuel : quand la signalisation routière pousse au questionnement existentiel... (environs de Hannut en Belgique)

2 - Les paradoxes pragmatiques sont le genre de paradoxe qui exige un pouvoir, une autorité ou une contrainte où un ordre est donné auquel on ne peut obéir qu'en désobéissant à l'exemple de ces deux panneaux de signalisation routière mis ensemble sur un même poteau à un carrefour, certainement par inadvertance. Un panneau ordonne un "arrêt" et l'autre porte l'ordre "arrêt interdit". Ces deux panneaux, dans l'unité de lieu et de temps et au même niveau de la langue constituée de mots écrits, sont plutôt une contradiction ou antinomie qu'un véritable paradoxe. C'est bien plus un dilemme où le conducteur est pénalisé s'il s'arrête et pénalisé s'il ne s'arrête pas face à un policier zélé. Une contradiction est une paire de propositions, de termes ou de systèmes opposés ou de sens contraire et obligatoirement du même niveau de type logique, de contrainte ou de réalité. L'opposition ou la contradiction des forces newtoniennes active et réactive est correcte, puisque ces forces sont à un même niveau de type logique ou ordre de réalité physique de matière et d'énergie. L'opposition ou la contradiction des propositions contraires situées aux niveaux de message et de métamessage est inexacte; elle est plutôt une injonction paradoxale.

Un exemple de paradoxe pragmatique, du type "à la fois... et" dans l'unité de temps et de lieu, est le "paradoxe de Confucius" qui dit:

  • Un bon discours est comme une minijupe. Il doit à la fois être assez court pour capter l'attention et assez long pour couvrir l'essentiel!

3 - L'injonction paradoxale est mieux illustrée par l'ordre "sois spontané(e)", souvent utilisé par Paul Watzlawick comme exemple, où devenant spontané en obéissant à un ordre, l'individu ne peut pas être spontané. Dès qu'on étudie et manipule le paradoxe dans les contextes humains de l'interaction, ce paradoxe cesse de n'être qu'un jeu intellectuel et une fascination de l'esprit pour devenir un sujet d'une importance pragmatique considérable pour la santé mentale des actants, des individus, des familles, des sociétés ou des nations. Dans une situation d'indécidabilité, le dilemme est une nécessité de choisir, tandis que l'injonction paradoxale est une obligation de choisir.

Comme les trois mousquetaires sont quatre, à ces trois types de paradoxe Anthony Wilden ("Système et Structure. Essais sur la communication et l'échange" ., 1972, 1980 et la traduction française de 1983) a introduit un quatrième, dans les contextes humains, qui est le paradoxe existentiel. La double contrainte est de l'ordre de ces paradoxes existentiels. Pour Bateson, la schizophénie n'est qu'une illustration singulière de l'interaction humaine plurielle continue, d'une portée très grande, des individus aux nations.

[modifier] Les paradoxes existentiels

4 - Les paradoxes existentiels impliquent un contexte humain, une temporalité humaine - contrairement aux séquences pures et fictives de la logique formelle qui ne se préoccupent que de l'aspect intemporel des paradigmes - et des interactions humaines. Ils nécessitent une interaction d'actants dans laquelle le sens "subjectif" - l'orientation, la pertinence, la signification et la valeur - a plus d'importance que le sens "objectif". Le paradoxe existentiel est d'un genre essentiellement différent du paradoxe logico-mathématique. C'est un ordre auquel on ne peut ni obéir ni désobéir.

Dans la théorie de la schizophrénie de Bateson, les injonctions paradoxales constituent de tels ordres. Formulés par l'Autre (l'autorité, le pouvoir ou quelque principe intériorisé capable de mettre en jeu la survie, le développement, le confort et la sécurité) dans un milieu familial où règne une communication pathologique, ces injonctions paradoxales visent une "victime émissaire", le membre "schizophrénique" du système et le forcent éventuellement à s'enfermer dans une double contrainte typiquement "schizophrénique": tenter de ne pas communiquer. Ce qui est impossible, puisque le "charabia" du "schizophrénien", le retrait ou le silence verbal ou postural même est une communication.

De même que le déni de communication est encore une communication. Les injonctions paradoxales et les doubles contraintes sont des phénomènes assez courants et dépassent le cadre individuel du comportement humain pour entrer dans le comportement économique et social, des individus aux nations. Les totalitarismes secrètent quantité de doubles contraintes qui sont hors de notre propos. Il suffit d'évoquer, pour couvrir le sujet, que les dictatures imposent toujours des injonctions paradoxales du type de "sois spontané(e)" où il ne suffit pas assez de supporter ou de tolérer cette dictature, mais encore il faut la vouloir.

[modifier] La double contrainte

À partir de l'analyse des films qu'il a pris à Bali, Bateson raconte qu'une mère manifeste par des mots d'amour de la langue un rapprochement tout en adoptant en même temps une conduite d'éloignement ou d'évitement par les langages corporels proxémique (distance et durée) et kinésique (geste, mimique, mouvement et posture). L'enfant ne sait pas et ne peut savoir ce que sa mère exige de lui. Il est condamné à osciller entre ces deux exigences contraires auxquelles il ne peut répondre en même temps et ne peut commenter ou discuter. L'enfant est condamné à osciller entre deux réponses d'approche et d'évitement. Quelle que soit la réponse qu'il adopte, il est puni et reçoit l'ordre de changer de réponse et d'adopter l'autre.

Quand on doit affronter un paradoxe dont le sens général est qu'on ne peut ni obéir ni désobéir, quand on ne peut ni commenter, discuter ou métacommuniquer ni alterner les réponses en fractionnant les injonctions qui se disqualifient mutuellement, on est condamné à entrer dans une suite sans fin d'oscillations entre un choix et le choix contraire. Il arrive que, par mégarde, on donne une telle injonction paradoxale à un ordinateur qui ne peut ni exécuter cet ordre ni ne pas l'exécuter. Mais il peut toujours "métacommuniquer", c'est-à-dire commenter cet ordre en affichant à l'écran ceci: " erreur de syntaxe". Dans ce cas, l'injonction paradoxale n'est pas une double contrainte.

En suivant la conception de Bateson, la configuration de la double contrainte peut être ainsi schématisée:

1 - À la base se trouve une paire d’injonctions paradoxales. Ce qui signifie, entre autres, que le message reçu contient des éléments contradictoires et que ce message est un ordre. Dans l'interaction humaine, l'ordre est au niveau du métamessage où le message et le métamessage se disqualifient mutuellement. Le "double bind" correspond à une situation sociale ou interpersonnelle d'inégalité ou de domination/subordination. Quel que soit le mode de communication, le métamessage est le message sur le message et constitue son contexte qui lui donne sens, dans le triple sens d'orientation (comme dans "sens unique"), de pertinence (comme dans "ça a du bon sens") et de signification.

2 - En dépit de son caractère social ou interpersonnel, le "double bind" ne suppose pas nécessairement la présence physique de deux ou plusieurs personnes. La "victime" du "double bind" qui a intériorisé l'injonction paradoxale est un être socialisé acceptant, comme "allant de soi", de recevoir des ordres d'elle-même, étant entendu que "elle-même" désigne ce ce qu'il y a de socialisé en elle: son "surmoi", par exemple, ou bien la manière dont elle reçoit, interprète et comprend les messages de l'entourage ou des dispositifs sociaux "anonymes" (c'est-à-dire des dispositifs dont les acteurs sociaux ne sont pas identifiables). Le "double bind" s'installe par apprentissage dans la famille et le milieu social immédiat, au niveau de la manière de recevoir des signaux et il est intimement lié aux catégories de l'apprentissage et de la communication chez Bateson (1977, pp. 253-282).

- 3 - L'une des injonctions du "double bind" joue un rôle essentiel qui va le faire bifurquer dans la pathogenèse et se séparer des paradoxes pragmatiques et des injonctions paradoxales dans l'humour et la créativité. Thanh H. Vuong (1986-2004) a souvent utilisé ces types de paradoxe en politologie des guerres et paix et des stratégies technico-économiques asiatiques où il faut savoir perdre pour gagner et amener rivaux et adversaires au-delà de leurs limites d’efficacité. Dans le commerce, le "dumping" ou vente à perte pour pénétrer un marché ou eliminer les rivaux est un exemple illustratif d'une perte consentie en vue d'un gain supérieur.

La perte est physique et le gain est psychique dans le Devoir, Vouloir et Savoir de la Guerre psychologique et de la Première Guerre d’Indochine et les deux suivantes, lorsque la route tortueuse est le chemin le plus direct. Sun Tzu a recommandé d’attaquer au niveau supérieur psychique de commande qui organise la physique des quincailleries. Le paradoxe se lève avec le psychique et le physique sur deux niveaux distincts d’une hiérarchie de niveaux de type logique, de dépendance de la Théorie des contextes d’Anthony Wilden. En effet, le psychique de l’esprit disparaîtrait si le physique du corps disparaît. De la même façon, la route tortueuse se rapporte à la stratégie de l’action, tandis que le chemin direct est à la politique de l’intention qui sont à des niveaux distincts de cette hiérarchie. Le niveau politique est celui de la détermination et du choix des buts et objectifs, tandis que le niveau stratégique est celui des modes d’action. Les fins et les moyens sont à des ordres ou niveaux distincts et le paradoxe surgit dès qu’ils sont enchevêtrés. Le "triangle de Penrose" illustre ce type de paradoxe. http://www.fast-consulting.com/toys/penrose.gif

[modifier] Double Bind et double contrainte

À l’origine anglo-américaine, l'idée de "Double Bind" est tout de suite représentée par un enfant dont les parents divorcent et se séparent. Si la rupture se passe en douceur, alors ce serait épanouissant pour l'enfant avec deux foyers et deux milieux sociaux et culturels enrichissants et épanouissants.

Le drame arrive lorsque les parents, se battent et s'affrontent, alors l'enfant est écartelé entre deux loyautés et deux liens ("bind") qui divergent et s'affrontent. Les parents exigent de l'enfant de choisir entre l'un ou l'autre à partir de trois injonctions existentielles et primordiales pour la vie psychique et sociale de l'enfant.

  • Aimes -tu ton père?
  • Aimes-tu ta mère?

L'enfant répond: laissez moi tranquille avec vos affaires!

  • Tais-toi ingrat!

Le Double Bind se comprendrait mieux sur ses deux faces, celle épanouissante des injonctions paradoxales, source d'humour et de créativité et celle destructrice avec l'obligation de choisir dans l'unité de temps et de lieu et l'interdiction de commenter sur cette séparation houleuse.

Un exemple de double contrainte en sociologie et politologie est celui où la "majorité" (par le statut social et non la quantité) exige d'une minorité de s'assimiler à elle tout en la rejetant et interdisant tout commentaire (métacommunication). On trouve cet exemple banal en France avec ses "immigrés" dans des événements récents et depuis longtemps..

  • Sois comme nous!
  • Tu n'es pas "de souche"!

Qui suis-je répond l'immigré, de préférence "bougnoule" doublé d'un "métèque"?

  • Tais-toi ingrat, nous qui t'avons accueilli et nourri!

Pour la culture anglo-américaine qui n'est pas "cartésienne" du tiers exclu, les contrastes ne sont pas forcément dévoyés en contraires, et pervertis en contradictions et oppositions qui introduisent les paradoxes lorsqu'elles se présentent ensemble, enchevêtrées, dans l'unité de temps et de lieu. Le noir n'est pas le contraire du blanc, le chaud du froid et le haut du bas. C'est simplement une différence de longueurs d'onde de la lumière réfléchie, une différence de températures et une différence d'altitudes. Alors, la notion de paradoxe est familière. La Théorie des contextes dénonce cette pathologie de l’épistémologie occidentale, par rapport aux contrastes harmonisés de la "pensée chinoise" exposée par Marcel Granet.

L’antipsychiatrie de Ronald Laing et David Cooper a rendu le "Double Bind" en "knot " (nœud) pour évoquer l’idée d’un enfermement. La couverture du livre de Yves Barel ( "Le paradoxe et le système", PUG, Grenoble, 1979) présente l’image d’une personne montant un escalier entre deux murs, sans ouverture, pour cette même idée d’enfermement. La pièce de Jean-Paul Sartre "Huis clos" se dit en anglais "No Exit" pour représenter l’enfermement social dans la pièce de Sartre. La double contrainte, elle, peut être illustrée par l’enfermement dans un "cercle vicieux" où toute sortie est bloquée par la troisième injonction qui oblige à choisir dans une situation de choix impossible et qui interdit le non choix et tout commentaire.(en)http://www.healthyplace.com/communities/addictions/art/images/fig5.gif

Un exemple banal avec la règle de circulation routière sur la "priorité à droite" serait quelqu'un condamné à tourner autour de la place de l'étoile à Paris pour l'éternité, s'il n'y a pas un gentillet qui lui cède le passage! Pour éviter ceci, on peut aménager la circulation sur plusieurs niveaux. et ouvrir une échappatoire. Raymond Devos a déjà fait de cet exemple banal une histoire humoristique et la créativité est dans la création de l'échappatoire par une mise à différents niveaux. L'un des ténors de l'École de Palo Alto, Paul Watzlawick explique qu'on ne sort d'une boucle paradoxale (double contrainte) que par un recadrage, permettant une lecture de la situation à un niveau différent (métalangage). Philippe Boulanger et Alain Cohen en donnent un exemple dans Le Trésor des Paradoxes (Éd Belin, 2007) : « Pour la syntaxe et la sémantique, il est correct d’écrire « Paris est une ville très peuplée », mais incorrect d’écrire « Paris est bisyllabique. » Le mot Paris renvoie à une ville dans le premier énoncé, mais à un nom dans le second. Ces deux emplois du même terme appartiennent à des types logiques différents : le premier énoncé concerne la langue-objet, mais le second relève de la métalangue, et les guillemets permettent de distinguer le type logique : « Paris » (et non Paris) est bisyllabique (sous-entendu, un mot bisyllabique). Imaginons maintenant, avec Paul Watzlawick, le cas peu banal où quelqu’un condenserait ces deux énoncés sur Paris en un seul (Paris est une ville très peuplée et bisyllabique), énoncé qu’il dicterait à sa secrétaire, avec menace de licenciement si elle s’avère incapable de placer correctement les guillemets. Mission impossible, vu la coexistence ambiguë des deux types logiques ! »

[modifier] L'humour, la créativité et la pathogenèse

Dans son livre sur la double contrainte (Carlos E. Sluki & Donald C. nRansom (ed.), 1976, "Double Bind: The Foundation of the Communicational Approach to the Family", Grune & Stratton, N-Y. ) , Carlos Sluki affirme qu'il s'agit, en fait, d'une formulation générale de la pathologie des systèmes sociaux et non pas d'une théorie spécifique de la schizophrénie. Il estime qu'elle s'applique à un grand nombre de désordres, par exemple à divers types de conflits névrotiques ou interpersonnels. Elle s'applique également à divers types de créativité. Il continue de penser qu'elle est d'une application particulièrement étroite dans ce qui est nommé de "psychose". Il y a aussi la "névrose" qui est très différente. Elle est, sans doute, l'apprentissage d'une chose fausse et y croire très profondément. Comme la phobie, par exemple, la phobie des ponts (ou de n'importe quoi) est d'apprendre à avoir peur des ponts, et alors tous les ponts deviennent dangereux. La "psychose", elle, est la pathologie du système d'apprentissage lui-même. Ce n'est pas une pathologie de ce qu'on apprend, mais la pathologie du dispositif d'apprentissage, c'est-à-dire de la manière d'apprendre.

  • L'humour italien est fait d'autodérison dont voici est un exemple illustratif: "Courage, fuyons!" Ce paradoxe vient seulement des habitudes sociales d'associer le "courage" à l'attaque et la "fuite" à la lâcheté. Finalement, les paradoxes viennent des effets de la communication humaine, c'est-à-dire de la "pragmatique" de la communication et des habitudes sociales.
  • La créativité artistique picturale vient de la résolution du paradoxe de la représentation bidimensonnelle figée des scènes tridimensionnelles

[modifier] Références

  1. [1]

[modifier] Voir aussi


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