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Pérovskite - Wikipédia

Pérovskite

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La pérovskite, du nom du minéralogiste russe L. A. Perowski, est une structure cristalline commune à de nombreux oxydes. Ce nom a d'abord désigné le titanate de calcium de formule CaTiO3, avant d'être étendu à l'ensemble des oxydes de formule générale ABO3 présentant la même structure. Les pérovskites présentent un grand intérêt en raison de la très grande variété de propriétés que présentent ces matériaux selon le choix des éléments A et B : ferroélasticité (e.g. SrTiO3), ferroélectricité (e.g. BaTiO3), antiferroélectricité (e.g. PbZrO3), ferromagnétisme (e.g. YTiO3), antiferromagnétisme (LaTiO3) etc.


Sommaire

[modifier] La pérovskite historique : le minéral CaTiO3

Pérovskite
Catégorie III : oxydes et hydroxydes
Formule brute CaTiO3
Identification
Classe cristalline ou groupe d'espace orthorhombique dipyramidale, 2/m\ 2/m\ 2/m\
Système cristallin orthorhombique
Échelle de Mohs 5.5
Propriétés optiques
Autres propriétés
Densité 4.0
Caractères distinctifs
Principales variétés

La pérovskite désigne à l'origine le minéral CaTiO3 (titanate de calcium). Ce minéral fut découvert en 1839 par Gustav Rose dans l'Oural, et nommé pérovskite d'après le minéralogiste russe Lew Alexejewitsch Perowski (1792–1856).

La pérovskite présente un aspect métallique et une couleur noire ou brun-rouge. Elle peut parfois être légèrement transparente. Elle a une densité de 4,0 g/cm³.

Sa maille cristalline est de symétrie orthorhombique (groupe d'espace Pbnm si les paramètres de maille sont rangés par ordre croissant : a < b < c).

[modifier] La pérovskite comme structure cristalline

[modifier] La pérovskite idéale cubique

Exemple de structure pérovskite cubique : BaTiO3 à haute température.
Exemple de structure pérovskite cubique : BaTiO3 à haute température[1].

La structure pérovskite de plus haute symétrie est une structure de symétrie cubique. C'est par exemple la structure du titanate de baryum BaTiO3 à hautes températures (voir figure ci-contre).

Dans la structure pérovskite cubique, les anions (ici O2-) forment un réseau d'octaèdres liés par leurs sommets. Le centre de chaque octaèdre est appelé site B. Il est occupé par un cation, dans cet exemple Ti4+. Ce cation, de coordinence 6, est sur un site à environnement octaèdrique d'oxygène. Les espaces entre les octaèdres sont des cuboctaèdres dont le centre constitue le site A. La coordinence des ions A est 12 : ils sont sur un site à environnement cubique d'oxygène (le baryum dans la figure).

[modifier] Les pérovskites de plus basses symétries

Les pérovskites s'écartent souvent de cette structure cubique idéale. Cela est possible de plusieurs manières :

  • Distortion de l'ensemble de la maille, par exemple, un allongement dans une direction cristallographique particulière
  • Décalage de l'ion A du centre du cuboctaèdre, ou de l'ion B du centre de l'octaèdre
  • Rotation des octaèdres autour d'un axe
  • Déformation des octaèdres

De la sorte, les pérovskites peuvent présenter une grande variété de symétries différentes.

[modifier] Le facteur de tolérance de Goldschmidt

Le facteur de tolérance de Goldschmidt permet d'avoir une idée de la stabilité de la structure pérovskite en fonction des rayons des ions A, B et O. Il est donné par

 t = \frac{R_A+R_O}{\sqrt{2}(R_B+R_O)}

Pour un empilement parfait de sphères, ce facteur est égal à 1. Il s'écarte de 1 quand les ions sont trop gros ou trop petits pour réaliser un empilement parfait. L'empilement reste stable si ce facteur est compris entre 0,98 et 1,02 environ.

[modifier] La pérovskite silicatée, le minéral majeur du manteau inférieur[2]

[modifier] Cristallochimie de la pérovskite Al-(Mg,Fe)SiO3

La pérovskite magnésienne et alumineuse, Al-(Mg,Fe)SiO3, apparaît dans le manteau inférieur à des profondeurs supérieurs à 670 km. Ce minéral représente plus de 80% en poids du manteau inférieur, ce qui en fait la phase la plus abondante de notre planête.

Trois phases pérovskites de compositions chimiques disctinctes sont susceptibles d'apparaître dans le manteau inférieur; les composés (Mg,Fe)SiO3, Al-(Mg,Fe)SiO3 et CaSiO3. La diffusion atomique permettra aux deux premiers composés de réagir entre eux pour n'en former qu'un, aprés un certain délai de résidence dans le manteau.

La pérovskite (Mg,Fe)SiO3 adopte une symétrie orthorhombique dans une large gammme de pression, de température et de composition chimique. La phase CaSIO3 est, quant à elle, de symétrie cubique.

[modifier] Propriétés de la pérovskites Al-(Mg,FE)SiO3

Son équation d'état définit en particulier sa densité à toutes les conditions de pression et de températures régnant dans le manteau inférieur. Avec un module d'incompréssibilité, K0, d'environ 260 GPa, la pérovskite MgSiO3 est un des minéraux les plus incompressibles.

La présence de fer induit une faible augmentation du volume de maille de la pérovskite Al-(Mg,Fe)SiO3, une augmentation de la masse molaire, et donc de la densité, sans modifier significativement les paramètres élastiques de la structure. L'effet de l'aluminium est plus subtil et reste controversé.

L'oxygène semble être l'espèce atomique qui diffuse le plus rapidement dans la phase pérovskite, bien plus facilement que le silicium et l'aluminium.

[modifier] Stabilité de la pérovskite Al-(Mg,Fe)SiO3 à la base du manteau

Les études expérimentales de compressibilité montrent que la distortion de la phase Al-(Mg,Fe)SiO3 pérovskite augmente régulièrement avec la profondeur. Ceci est dû à une compression plus importante du site dodécaédrique (Mg,Fe)O12 par rapport au site octaédrique SiO6. Pour des pressions supérieures à 100GPa, un autre arrangement dit postpérovskite, de structure CaIrO3, apparaît.

Cette transformation se produit à proximité de la frontière entre le noyau et le manteau et certaines anomalies sismiques observées dans la couche D’’ à la base du manteau pourrainet être expliquées par cette transition et par les propriétés spécifiques de cette phase postpérovskite.

Voir l'article Modèle PREM

[modifier] Notes

  1. ICSD No. 43125 ; Gotor F.J., Real C., Dianez M.J. & Criado J.M. Journal of Solid State Chemistry (1996) 123, 301–305.
  2. (fr) Brunet et al, La terre interne, roches et matériaux en conditions extrêmes, pages 140-149, Vuibert, ISBN: 978-2-7117-5397-0

(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article en allemand intitulé « Perowskit ».

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Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur la pérovskite.


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