Ostéoporose
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L'ostéoporose est une maladie caractérisée par une fragilité excessive du squelette, due à une diminution de la masse osseuse et à l'altération de la microarchitecture osseuse.
C'est une maladie fréquente chez les femmes après la ménopause car la masse osseuse diminue avec l'âge et avec la carence en hormones féminines (oestrogènes). Elle touche moins souvent les hommes que les femmes et exceptionnellement les enfants.
Il s'agit d'un facteur de risque important de fractures osseuses (en particulier du col du fémur).
L'ostéoporose peut résulter soit de l'acquisition d'un capital osseux insuffisant à la fin de la croissance, soit d'une perte osseuse excessive lors de la vie adulte. Des facteurs génétique, nutritionnel et environnemental déterminent l'acquisition du capital osseux pendant la croissance, puis la perte osseuse.
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[modifier] Facteurs de risque
L'hérédité est le déterminant le plus important du capital osseux acquis en fin de croissance.
Les noirs ont par exemple en moyenne une densité osseuse plus élevée que les caucasiens ou les asiatiques; les filles de mère ostéoporotique ont une densité osseuse plus basse et font d'avantage de fractures que les filles de mère non ostéoporotique. On n'a cependant pas pu identifier un gène unique de l'ostéoporose; le déterminisme de l'ostéoporose est multigénique.[réf. nécessaire]
Des facteurs environnementaux tels qu'une alimentation pauvre en calcium ou une activité physique insuffisante chez les adolescents peuvent être responsables d'un déficit d'acquisition du capital osseux.
Les facteurs de risque de développer une ostéoporose sont :
- l'origine ethnique et particulièrement les sujets caucasoïdes. Ceci étant dû à un mode de vie (régime alimentaire particulièrement riche en calcium, protéine et pauvre en vitamine (dont les vitamines D, B12 et K)
- l'âge élevé,
- le sexe féminin,
- le faible indice de masse corporelle,
- les antécédents familiaux de fractures du col du fémur,
- les carences en calcium et en protéines,
- la consommations excessives de tabac, d'alcool, de café,
- la carence en vitamine D (déficit d'ensoleillement et de consommation de végétaux),
- la sédentarité, immobilisation prolongée,
- le déficit en hormones sexuelles,
- certaines maladies hormonales hyperthyroïdie, hyperparathyroidie, diabète insulinodépendant, hypercorticisme (maladie de Cushing, ...), hyperandrogénisme, syndrome de Klinefelter, syndrome de Turner,
- certaines maladies métaboliques hémochromatose génétique, hypercalciurie isolée, idiopathique ou familiale, ...
- les rhumatismes inflammatoires: polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante,
- d'autres maladies chroniques: insuffisance rénale chronique, insuffisance hépatocellulaire, cirrhose, mastocytose,
- certains traitements, en particulier corticothérapie prolongée, analogues du GnRH, anti-aromatases.
Au niveau génétique, plusieurs mutations sur les gènes LPR5 et LPR6 (low-density lipoprotein receptor) semblent corrélés avec un risque légèrement accru d'ostéoporose[1].
[modifier] Signes et symptômes
L'ostéoporose ne s'accompagne habituellement d'aucun signe. Sa présence majore très sensiblement le risque de fracture. Ce risque est inversement corrélé à la densité minérale osseuse.
[modifier] Diagnostic
Le diagnostic de l'ostéoporose repose sur la mesure de la densité minérale osseuse par ostéodensitométrie, méthode utilisant le plus souvent des rayons X DEXA. On parle d'ostéoporose si cette densité est en dessous de 2.5 déviations standards par rapport à la normale. Entre -2.5 et -1 déviations standards, on parle d'ostéopénie[2].
[modifier] Étiologie
Le tissu osseux se renouvelle tout au long de la vie grâce à un processus appelé "remodelage osseux" : ce remodelage ne s'effectue pas en même temps sur l'ensemble des surfaces osseuses mais sur de minuscules foyers. Dans ces foyers le remodelage commence par une phase de résorption osseuse aboutissant à la formation d'une cavité, suivie d'une phase de formation osseuse au cours de laquelle la cavité est remplie par de l'os nouveau. Ce processus de remodelage est déficitaire, c’est-à-dire qu'il est formé un peu moins d'os qu'il n'en a été résorbé. Ce bilan déficitaire explique la perte osseuse liée avec l'âge, qui va conduire à l'ostéoporose si le capital osseux en fin de croissance était insuffisant ou si l'activité de remodelage a un bilan très déficitaire. Ce bilan déficitaire est favorisé par une déficience ou une moins bonne absorption du calcium et de la vitamine D. Chez la femme, la baisse du taux d'hormones sexuelles féminines à la ménopause est un facteur déterminant. Cela explique qu'en moyenne, la perte de densité osseuse devienne sensible à partir de 50 ans pour les femmes, et 70 ans chez les hommes, avec de fortes variations individuelles selon les prédispositions génétiques de chacun, l'alimentation, l'activité physique. L'ostéoporose est fréquente après un alitement prolongé. C'est également un symptôme du mal de l'espace.
Souvent appelée « épidémie silencieuse », l'ostéoporose expose à un risque plus important de fractures, principal danger, notamment les fractures du col du fémur, du poignet et les fractures de la colonne vertébrale.
[modifier] Liste de maladies associées à l'ostéoporose
L'ostéoporose peut-être secondaire à une affection ce qui permet d'envisager la mise en place d'une prévention de cette perte osseuse :
- Insuffisance gonadotrope notamment dans les maladies suivantes : Syndrome de Turner, syndrome de Klinefelter, anorexie mentale, insuffisance hypothalamique, hyperprolactinémie.
- Affections endocrinienne que l'on retrouve dans : Syndrome de Cushing, hyperparathyroïdie, hyperthyroïdie, diabète insulino-dépendant, acromégalie,
- Troubles digestifs et nutritionels suivants : malnutrition, nutrition parentérale prolongée, syndromes de malabsorption, gastrectomie, hépatopathies sévéres (telle la cirrhose biliaire primitive), .
- Maladies rhumatismales Polyarthrite rhumatoïde, Spondylarthrite ankylosante
- Maladies hématologies notamment le Myélome multiple, lymphome et leucémie, mastocytose, hémophilie, thalassémie.
[modifier] Épidémiologie
C'est dans les pays où la consommation de lait et de produits laitiers est la plus importante (États-Unis, Finlande, Suède et Royaume-Uni) que l'ostéoporose est le plus répandue. Les esquimaux qui absorbent la plus grande quantité de calcium au monde (plus de 2000 mg/jour par les poissons), ont le taux d'ostéoporose le plus élevé du monde, ceci à cause du fait qu'ils ont une nourriture extrêmement riche en protéines animales (250 g à 400 g par jour). Les personnes vivant en Asie ou Afrique sont peu sujettes à cette maladie, alors que la consommation de calcium est bien en dessous (moins de 500mg/jour) des recommandations de l'OMS qui recommande de consommer 1 000mg de calcium par jour. Les japonaises qui consomment en moyenne 300mg de calcium / jour, ainsi que les femmes bantous qui en absorbent 200 à 300 mg, souffrent rarement d'ostéoporose ce qui n'est pas le cas des femmes aux États-Unis : qui ingèrent de 840 à 1340 mg par jour ! Il y a 3 fois plus de fracture du col du fémur chez les plus de 65 ans à Los Angeles qu'à Hong Kong. Les personnes d'origine asiatique s'occidentalisant, sont sujets à l'ostéoropose, montrant ainsi que cet maladie est plus due à un mode de vie.
L'ostéoporose et ses complications ont des répercussions économiques notables : le coût en a été estimé à 17 milliards de dollars en 2003 aux États-Unis[3].
[modifier] Traitement
Le but essentiel d'un traitement est la diminution du risque de fracture.
La prévention de l'ostéoporose fait appel à plusieurs types d'interventions :
- sur le mode vie : l'exercice physique tend à stimuler la densification des os sous réserve qu'il soumette l'os à des forces de torsion. Cela implique l'application de charges importantes ou de chocs : course à pied, musculation. À l'inverse, les activités en décharge (natation, cyclisme, etc.) n'ont pas d'effets significatifs.
- sur l'alimentation : un régime apportant quotidiennement les quantités nécessaires de calcium et de vitamine D est préconisé. Cela peut être complété par une supplémentation en calcium sous contrôle médical, notamment chez les femmes ménopausées. L'efficacité de cette supplémentation sur la prévention des fractures est faible, sans démonstration probante[4]. La prise de vitamine D aurait une certaine efficacité, plus nettement démontré en cec qui concerne ses analogues que pour la vitamine D native[5].
La consommation de produit favorisant un milieu alcalin est recommandée tel que les fruits et végétaux, en effet le calcium sert à diminuer l'acidité du corps produits par certains aliments tels que les protéines. Une alimentation riche en protéines, augmente l'acidité du corps qui va être rémédié par un relargage du calcium et donc une perte calcique !
- des traitements médicamenteux ont démontré leur efficacité dans la prévention des fractures[5]. On utilise le plus souvent les bisphosphonates, les SERMs (Selective Estrogen Receptor Modulator, classe représenté par le raloxifène) et le ranélate de strontium. Aucun de ces médicament n'a démontré une supériorité par rapport aux autres[6]. Dans les formes sévères d'ostéoporose avec plusieurs fractures vertébrales, on peut utiliser la parathormone injectable. L'intérêt de ces médicaments n'est toutefois pas établi en cas de faibles risques de fracture[5].
- le traitement hormonal de la ménopause, seul traitement efficace disponible avant 1995, est actuellement discuté car, selon les produits et protocoles utilisés (oestrogènes seuls ou associés au progestatifs, hormones humanisées ou d'origine équine, absorption per os ou par patch...), il peut parfois exposer à un risque augmenté de cancer du sein et d’accidents cardio-vasculaires (études WHI et One million women). L'efficacité sur la prévention des fractures reste discutée, toutes les études ne démontrant pas une diminution significative de ces dernières[7].
La prévention des fractures de la personne âgée repose également sur la prévention des chutes[8].
[modifier] Pronostic
La complication principale reste la survenue de fractures : plus de la moitié des femmes de plus de 50 ans auront une fracture secondaire à l'ostéoporose durant leur vie[9], cette dernière pouvant comporter un risque vital chez la personne âgée[10].
[modifier] Liens externes
- Groupe de recherche et d'information sur les ostéoporoses (GRIO, France)
- L'ostéoporose masculine sur le site de l'université d'Angers
- [pdf]Le traitement médicamenteux de l'ostéoporose post-ménopausique : document de l'AFSSAPS
- International Osteoporosis Foundation Website
[modifier] Notes et références
- ↑ van Meurs JB, Trikalinos TA, Ralston SH et Als. Large-scale analysis of association between LRP5 and LRP6 variants and ssteoporosis, JAMA, 2008;299:1277-1290
- ↑ Khosla S, Melton LJ, Osteopenia, N Eng J Med, 2007;356;2293-2300
- ↑ Keen RW, Burden of osteoporosis and fractures, Curr Osteoporos Rep, 2003;1:66-70
- ↑ Shea B, Wells G, Cranney A et als. Meta-analyses of therapies for postmenopausal osteoporosis. VII. Meta-analysis of calcium supplementation for the prevention of postmenopausal osteoporosis, Endocr Rev, 2002;23:552-9
- ↑ a b c MacLean C, Newberry S, Maglione M et Als. Comparative effectiveness of treatments to prevent fractures in men and women with low bone density or osteoporosis, Ann Int Med, 2008;148:197-213
- ↑ Cadarette SM, Katz JN, Brookhart MA et Als. Relative effectiveness of osteoporosis drugs for preventing nonvertebral fracture, Ann Int Med, 2008;148:637-646
- ↑ Wells G, Tugwell P, Shea B et als. Meta-analyses of therapies for postmenopausal osteoporosis. V. Meta-analysis of the efficacy of hormone replacement therapy in treating and preventing osteoporosis in postmenopausal women, Endocr Rev, 2002;23:529-39
- ↑ Gates S, Fisher JD, Cooke MW, Carter YE, Lamb SE, Multifactorial assessment and targeted intervention for preventing falls and injuries among older people in community and emergency care settings: systematic review and meta-analysis, BMJ, 2008;336:130-133
- ↑ Chrischilles EA, Butler CD, Davis CS, Wallace RB, A model of lifetime osteoporosis impact, Arch Intern Med, 1991;151:2026-32
- ↑ référence, citation ou lien