Ordre sénatorial
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L'ordre sénatorial, dans la Rome antique ne définit pas exactement la même chose suivant les régimes politique en place. L'élite financière et aristocratique de la société romaine a formé dès la fondation de Rome un Sénat et s'est attribué un certains nombre de privilège et de fonctions publiques afin de satisfaire aux besoins de l'état. La nature et le rôle de l'ordre va évoluer et, et, selon certains auteurs, aboutir à l'aristocratie nobiliaire du Moyen Âge.
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[modifier] Le collège sénatorial sous la République
Sous la République romaine, les sénateurs ne forment pas à proprement parler un ordre juridiquement constitué, comme cela sera le cas sous l'Empire, ni une classe sociale, car ils sont trop peu nombreux. Le Sénat est une assemblée, un collège, dont les membres sont les notables, c’est-à-dire patriciens de la société romaine, avec leur signe distinctif : Le sénateur se reconnaît à la large bande de pourpre cousue sur sa tunique (tunique dite laticlave). Comme notable, il dispose de privilèges lié à son rang, comme les places réservées aux premiers rangs lors des cérémonies, des spectacles et des jeux.
[modifier] Comment accéder au sénat
À partir de 313 av. J.-C., par la lex Ovinia, le Sénat est recensé tous les cinq ans par le censeur, qui inscrit le nom de chaque sénateur dans un registre appelé album. Lors de ce recensement, le censeur peut exclure un membre de l’ordre sénatorial, en général pour inconduite morale.
Les conditions d’accès au Sénat ne se formalisent que à la fin de la seconde guerre punique, soit vers -200, lorsque les vides provoqués par la guerre sont comblés par l’incorporation des anciens magistrats. L’appartenance au sénat romain dépend alors de trois conditions, il fallait :
- exercer ou avoir exercé une magistrature,
- pour avoir exercé cette magistrature, il fallait avoir été éligible, donc appartenir à la première classe des citoyens, en possédant des biens valant au moins 400 000 sesterces
- répondre à des critères d’honorabilité (ne pas avoir mauvaise réputation, ne pas exercer de métier infâmant…)
Les sénateurs s’appliquèrent à rester des notables liés à la propriété terrienne. Les sénateurs possédaient des biens fonciers pour l’essentiel ; la loi leur imposait de posséder des terres en Italie et une maison à Rome. La lex Claudia de 218 av. J.-C. limita les revenus qu’ils pouvaient tirer de l’artisanat, du commerce ou de la banque, ce que n’empêcha pas l’utilisation de prête-noms.
La famille avait pour eux une grande importance ; les alliances par mariage renforçaient ces liens.
[modifier] Carrière
Ce qui définit le plus sûrement cette couche sociale, c’est la carrière suivie par ses membres. Elle comprenait quatre types de charges.
1. Les charges préliminaires (avant les magistratures, qui seront vues au point suivant).
- tribun militaire, en province pour une durée en général légèrement supérieure à l'année;
- membre d’une des quatre commissions qui, au total, comptent vingt personnes, à Rome (c’est le vigintivirat). À la sortie du vigintivirat le service militaire se fait souvent en tant que tribun de la legion.
2. Les magistratures (le cursus honorum proprement dit) : elles sont annuelles, sans réitération possible, et collégiales. On distingue, dans l’ordre ascendant :
- questeur (finances) ;
- édile (police et bâtiments publics) ou tribun de la plèbe (titre vide de pouvoir) ;
- préteur (justice) ;
- consul (vide de pouvoir, mais très honorifique).
3. Les fonctions intermédiaires (entre les magistratures) : elles sont très nombreuses, aussi nous n’en mentionnerons que quelques-unes, et elles peuvent être exercées à Rome, en Italie ou dans les provinces.
- Fonctions prétoriennes (c’est-à-dire pour des anciens préteurs). Dans les provinces : légat (de légion, de province) ; proconsul. À Rome et en Italie : préfet (du trésor) ; curateur (des travaux publics, du Tibre, des égouts de Rome, de routes italiennes).
- Fonctions consulaires (pour des anciens consuls). Dans les provinces : légat d’une grande province à plusieurs légions, proconsul (d’Afrique, d’Asie). À Rome et en Italie : mêmes titres que ceux qui étaient portés par les anciens préteurs
4. Les sacerdoces sénatoriaux de la Ville de Rome : flamines, arvales, luperques, saliens, etc.
[modifier] L'ordre sénatorial sous l'Empire
Après les purges et les recrutements opérés lors des guerres civiles, Auguste procède à une formalisation de l'ordre sénatorial, et relève le cens nécessaire à un million de sesterces, entre -18 et 13[1]. L'obligation d'être propriétaire terrien en Italie est maintenue, ce qui provoqua un renchérissement du prix des terres agricoles.
L’ordre sénatorial est la classe la plus élevée de la société romaine sous l’Empire romain, un des deux "primi ordines"[2] avec l'ordre équestre. Parmi ses membres masculins sont choisit les sénateurs, anciens titulaires d’une magistrature du cursus honorum. L’appartenance à l’ordre sénatorial devient héréditaire, puisque les familles sénatoriales font partie de l'ordre. L'entrée dans l'ordre sénatorial peut être accordée par une autorité supérieure (empereur, etc.) par deux moyens : la collation de laticlave (don de la toge sénatoriale), fait entrer le citoyen dans l'ordre sénatorial, et l’adlectio qui fait du citoyen un sénateur de façon immédiate : l'empereur en use pour remodeler l'ordre à sa guise et contrôler le Sénat.
Les empereurs romains firent plusieurs fois usage de la fonction de censeur pour opérer des renouvellements ou des éliminations au sein du Sénat romain, et se créer ainsi une assemblée docile. En témoigne la présence de plus 48% de provinciaux au Sénat sous les Antonins.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes
- ↑ Marcel le Glay, Rome, Grandeur et Déclin de la République, 1990, Ed Perrin, réédité en 2005 ISBN 2262018979
- ↑ les ordres dominants à Rome
[modifier] Liens internes
- Aristocratie romaine avec nobilitas, patrice
- Les ordres de la société romaine avec Ordre équestre, Plèbe, ordre décurional
- Classes sociales dans la Rome antique