Nicolas Mikhaïlovitch de Russie
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Grand-duc Nicolas Mikhaïlovitch de Russie, (en russe : Великий князь Никола ́ й Миха ́ йлович), né le 26 avril 1859 à Tsarskoïe Selo, décédé le 28 janvier 1919 à Saint-Pétersbourg.
Il fut grand-duc de Russie, membre de la Maison de Holstein-Gotorp-Romanov, membre de l'Académie française, docteur honoris causa d'histoire et de philsophie à l'université de Berlin, docteur honoris causa d'histoire à l'université de Moscou, président de la Société historique impériale (1809), président de la Société de pomologie, président de la Société géographique russe (1892).
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[modifier] Famille
Fils de Michel Nicolaevitch de Russie et de Cécile de Bade.
[modifier] Biographie
Nicolas Mikhaïlovitch de Russie fut appelé par son entourage "Bimbo". Le grand-duc fut un éminent historien et un homme érudit. Il fut profondément libéral et réformiste.
[modifier] Enfance
En 1862, son père, le grand-duc Michel Nicolaïevitch de Russie fut nommé vice-roi du Caucase, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie s'installa avec ses parents, ses frères et sœurs à Tiflis. Le grand-duc passa son enfance et sa jeunesse en Georgie. Il reçut une éducation spartiate, sa mère fit observer au sein de la famille une stricte discipline, elle fut la figure dominante de la famille. Nicolas Mikhaïlovitch de Russie fut le fils préféré de sa mère, un lien étroit l'unissait à Cécile de Bade. Cette dernière fut une mère stricte et autoritaire, le grand-duc eut toujours le désir de lui être agréable. Ayant grandi dans le Caucase, les enfants du grand-duc Michel Nicolaïevitch de Russie reçurent une éducation très éloignée de celle de leurs cousins demeurés à Saint-Pétersbourg. Plus tard, ils seront considérés comme plus progressistes et plus libéraux d'esprit que les autres membres de la famille Romanov.
Les fils de Michel Nicolaïevitch de Russie furent éduqués par des tuteurs privés. Nicolas Mikhaïlovitch de Russie fut un élève doué. Jeune, le grand-duc porta beaucoup d'intérêts pour les arts, la littérature, l'architecture, il se passionna également pour les questions scientifiques. Comme tous les membres masculins de la famille impériale, Nicolas Mikhaîlovitch de Russie fut destiné à une carrière militaire. En 1877, à Tiflis, il commanda un bataillon d'archers caucasiens. Lors de la guerre russo-turque de 1877-1878, il combattit à leurs côtés. L'expérience de la guerre fut traumatisante pour le grand-duc, il devint un pacifiste pour le restant de ses jours. En 1882, son père fut nommé à la présidence du Conseil d'Empire, la famille revint s'installer à Saint-Petersbourg. Nicolas Mikhaïlovitch de Russie intégra le régiment de la Garde à cheval de Maria Feodorovna. Dans ce régiment, il fut connu sous le surnom de « Philippe Égalité », car il aimait s'adresser aux soldats en les appelant « Mes amis ».
[modifier] Mariages
En 1879, en visite à la Cour de son oncle maternel, le grand-duc Frédéric Ier de Bade (1826-1907), Nicolas Mikhaïlovitch de Russie s'éprit de sa cousine, la princesse Victoria de Bade. L'Église orthodoxe russe interdisait les mariages entre cousins germains, malgré cela, le grand-duc demanda à son oncle, Alexandre II de Russie la permission d'épouser la princesse de Bade, menaça le tsar dans le cas où il ne pourrait épouser Victoria de Bade, de rester célibataire. En 1881, la princesse de Bade épousa Gustave V de Suède. Dans les années 1880, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie tenta d'épouser une princesse royale. Il eut de l'intérêt pour la princesse Amélie d'Orléans, fille aînée de Philippe d'Orléans (1838-1894), comte de Paris et de Marie-Isabelle d'Orléans. Le grand-duc demanda la permission à ses parents d'épouser la princesse de Bourbon-Orléans, mais les Romanov méprisaient les Orléans. En outre, la princesse était catholique, le comte et la comtesse de Paris refusèrent la conversion de leur fille à la religion orthodoxe. Amélie d'Olrélans épousa en 1886 Charles Ier de Portugal. Trop pris par ses affaires, le grand-duc ne se soucia plus de mariage. Au sein de la famille impériale, ses membres furent convaincus de l'existence de plusieurs enfants illégitimes dont Nicolas Mikhaïlovitch de Russie serait le père. Dans une lettre de 1910, le grand-duc avoue être épris de la princesse Nelly Bariatynskaïa.
[modifier] Études scientifiques, recherches historiques, entomologie et pomologie
Nicolas Mikhaïlovitch de Russie eut peu d'attirance pour la vie militaire, ni de talent pour les armes. Il supplia son père de lui permettre d'entrer à l'université, mais le grand-duc Michel Nicolaïevitch de Russie s'opposa fermement à cette demande. Pour plaire à son père, le grand-duc entra à l'Académie militaire où il excella dans ses études. Mais à la vie de soldat, il préférait l'étude des papillons et la recherche historique. Après son entrée dans l'armée, il finit par la haïr, il fut le seul membre de la famille Romanov à démissionner de l'armée.
Dés sa prime jeunesse, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie porta un grand intérêt à la botanique. Il collectionna les papillons rares, le grand-duc en fit don à l'Académie des sciences, dans un même temps, le grand-duc publia dix volumes intitulés Les Discussions sur le Lepidopterea. Une autre matière scientifique attira son attention, la pomologie. Il fut nommé président de la Société russe de pomologie, le grand-duc développa une nouvelle variété de mandarine sans pépins. Au cours de la Première guerre mondiale, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie publia également un livre sur la chasse, cet ouvrage démontra son intérêt scientifique pour les oies et les canards.
Bientôt, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie se passionna pour la recherche historique. Son premier livre fut : Les collaborateurs de l'empereur Alexandre Ier, les princes Dolgorouki publié en 1890. Beaucoup d'autres ouvrages suivront, dont cinq volumes de portraits sur la Russie du XVIIIe siècle et du XIXe siècle. Ces livres consistèrent à dresser un portrait sur les personnalités du règne de Catherine II de Russie, Paul Ier de Russie et Alexandre Ier de Russie. Cette œuvre monumentale se composait de photographies originales de palais, de musées et de galeries d'art. De nos jours, cette œuvre est une source importante d'informations, car un grand nombre d'originaux furent détruits au cours de la Révolution russe et de la guerre.
En 1903, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie quitta l'armée pour se consacrer pleinement à ses recherches. De bon cœur Nicolas II de Russie accorda au grand-duc l'accès illimité aux archives de la famille Romanov et à la Bibliothèque. Nicolas Mikhaïlovitch de Russie fut bientôt en mesure de publier plusieurs volumes (plus d'une quinzaine au total), en russe et en français sur le règne d'Alexandre Ier de Russie. Cet important travail de recherches lui apporta la reconnaissance au niveau européen. Il enquêta sur la véritable identité du staretz Feodor Kouzmitch, il tenta de découvrir si Alexandre Ier de Russie ne se cacha pas derrière la personnalité du staretz. Dans ses œuvres, le grand-duc ne révéla jamais ses convictions personnelles, ses proches rapportèrent ses pensées sur Feodor Kouzmitch, pour le grand-duc l'idée pouvait être « plausible », mais également l'improbable que le staretz Feodor Kouzmitch fut Alexandre Ier de Russie. Parmi ses autres ouvrages, citons des documents historiques concernant Alexandre Ier de Russie et Napoléon Ier et de son épouse Louise de Bade.
Les travaux universitaires de Nicolas Mikhaïlovitch de Russie furent admirés par les historiens et les professionnels de la littérature, il ne trouva pas le même enthousiasme auprès des historiens russe de son époque, tel Vassili Klyuchevsky (1841-1911). Cependant les savants soviétiques évaluèrent ses œuvres, il fut le seul membre de la famille impériale de Russie a figurer dans la grande Encyclopédie soviétique. Pendant la Première guerre mondiale, le grand-duc termina sept volumes sur les Relations diplomatiques (études de 1808 à 1812). En 1915, une seconde publication sur Alexandre Ier de Russie parut en deux volumes. Nicolas Mikhaïlovitch de Russie posséda une passion presque enfantine pour ses recherches et ses nouvelles découvertes, son enthousiasme n'eut pas de limites. La Société impériale historique demanda au grand-duc d'écrire plusieurs articles pour leur dictionnaire, il développa alors une nouvelle passion : l'écriture.
Son rang dans la famille impériale de Russie lui permit l'accès à des documents d'archives inaccessibles au public, il eut le privilège d'emporter à son domicile différents éléments provenant d'archives, il put travailler sur ces documents dans le confort. Il accumula également une vaste bibliothèque dans son palais de Saint-Pétersbourg, mais également dans son domaine de Borjomi où il aima travailler en toute quiétude. Son immense fortune lui permit pour ses recherches de se doter d'un certain nombre d'assistants, à cette époque ce fut un luxe rarement accessible pour des historiens. Son aide de camp, Constantin Brummer fut l'un de ses plus précieux collaborateurs dans ses recherches historiques, dés ses premières années dans l'armée, son aide de camp resta jusqu'au bout son ami le plus fidèle.
En 1892, au moment où le poste de Président de la Société géographique devint vacant, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie fut investi de cette fonction. Jamais le grand-duc ne publia d'ouvrages scientifiques concernant cette discipline. En 1899, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie fut nommé président de la Société historique, mais depuis longtemps déjà le grand-duc était considéré comme un historien. Il prit ses fonctions avec beaucoup de sérieux, sa participation fut très importante, même pendant la première année de la guerre. En 1916, le grand-duc prit part à une planification concernant l'anniversaire de la naissance de Alexandre II de Russie, dont la célébration était prévue pour avril 1918. En mai 1914, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie créa une Commission d'archives afin de coordonner et de fournir une assistance aux archives historiques locales.
Nicolas Mikhaïlovitch de Russie rassembla une importante collection d'objets historiques, principalement des peintures et des miniatures représentant des personnalités. Il recueilli également des objets d'art français, comme par exemple le portrait de Napoléon Ier peint par Jacques Louis David. Ce portrait demeura avec lui dans son palais, lors de la Révolution russe, il le cacha dans le sous-sol du palais, puis, en contrebande, il fit sortir le tableau de Russie à destination de la Finlande. Le grand-duc avait également prévu des expositions artistiques, comme celle organisée en 1905 dans le célèbre palais Tauride.
[modifier] Physique et personnalité de Nicolas Mikhaïlovitch de Russie
Nicolas Mikhaïlovitch fut un homme de grande taille et de forte corpulence. Ses yeux étaient de couleur foncés, il portait une barbe triangulaire. Très tôt, il devint chauve. Bien qu'il ne fut jamais marié, il aima les enfants. Selon sa nièce, la princesse Nina Georguievna de Russie, le grand-duc fut le père de plusieurs enfants illégitimes. Lunatique et excentrique, il fut d'un caractère acerbe et cynique, Il posséda également un esprit vif, parfois puéril, un grand sens de l'humour. Ses facéties et ses blagues amusaient. Compte tenu de ses opinions politiques libérales, il se considéra comme un socialiste. Son caractère ouvert et facile le plaça sous l'étiquette de "libéral". Dans son régiment, le grand-duc considéra les hommes placés sous son commandement comme ses égaux, dans toute discussion il les appelait "mes amis". La prétention des classes le troubla, surtout il s'inquiéta à l'idée d'être "au-dessus des hommes". Ses soldats l'aimèrent profondément et firent son éloge. Le grand-duc reçut des intellectuels de tous horizons politiques et engagea de longues discussions avec eux.
Sa passion pour l'histoire russe et les papillons, son authentique érudition, son amour et son respect pour la France et ses idées politiques firent de lui un Romanov atypique. Son libéralisme ne l'empêcha pas d'écrire à Léon Tolstoï pour protester contre un pamphlet du célèbre écrivain, mettant en cause Nicolas Ier de Russie, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie considéra les écrits de Léon Tolstoï contre son grand-père, comme injustes et inexacts. Beaucoup le considérèrent comme un excentrique, il fut malgré tout très apprécié par beaucoup, y compris des membres de sa famille.
Nicolas Mikhaïlovitch de Russie voyagea beaucoup, il vint très souvent à Paris et dans le sud de la France où il retrouvait son frère, le grand-duc Michel Mikhaïlovitch de Russie et sa sœur, la grande-duchesse Anastasia Mikhaïlovna de Russie. Le grand-duc fut un passionné de jeux d'argent, il perdit de grosses sommes au casino de Monte-Carlo. Nicolas Mikhaïlovitch de Russie fut réputé pour son indiscrétion, dans ses conversations et ses retrouvailles, il révéla trop d'informations concernant la politique menée par la Russie. À maintes reprises, ses indiscrétions lui causèrent des ennuis. Ardent francophile, il offensa l'Allemagne lors d'une visite à Paris où il exprima ses opinions politiques anti-allemandes, s'ensuivit une protestation diplomatique de la part de l'Allemagne. A son retour en Russie, Alexandre III de Russie exila le grand-duc quelques mois à Borjomi.
Au décès de son père survenue le 18 décembre 1909, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie devint le chef de la quatrième branche de la Maison de Holstein-Gottorp-Romanov, il hérita de grandes richesses. Son père lui légua tous ses domaines : Borjomi, un domaine en Georgie où il aimait vivre et travailler, Mikhaïlovskoe à l'extérieur de Saint-Pétersbourg, l'énorme palais de la Neva à Saint-Pétersbourg, le gigantesque domaine de Grushevka au sud de l'Ukraine. Sa résidence principale fut le palais de la Neva, il était si grand que son frère Sergueï Mikhaïlovitch de Russie utilisait un vélo pour se rendre d'un point à un autre du palais.
Au début du règne de Nicolas II de Russie, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie fut en bon terme avec le nouveau tsar, comme tsarévitch et, plus tard comme empereur. Mais les idées de politique libérale du grand-duc créèrent des désaccords entre Alix de Hesse-Darmstadt et le grand-duc, l'impératrice le considéra comme son ennemi personnel.
Nicolas Mikhaïlovitch de Russie se laissa envahir par le pessimisme, il se préoccupa de plus en plus de la situation politique de la Russie, notamment après la défaite russe lors de la guerre russo-japonaise de 1904-1905 suite au bombardement par surprise de Port-Arthur le 26 janvier 1904 par l'Empire japonais, cette guerre vit la défaite de l'armée russe lors de la bataille Liao-Yang le 17 août 1904, la destruction de la flotte impériale russe dans la rade de Port-Arthur le 28 juillet 1904, pour finir la Russie capitula à Port-Arthur le 20 décembre 1904, des troubles de 1905 (le Dimanche rouge le 22 janvier 1905), dont le prêtre Georges Gapone fut l'agent provocateur.
[modifier] Première guerre mondiale
Lors de la déclaration de la Première guerre mondiale, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie adhéra à l'effort de guerre avec le grade officiel d'aide de camp général, ce fut une fonction honorifique. N'ayant effectué aucun service actif depuis une dizaine d'années, il n'obtint aucun commandement. Le grand-duc fut envoyé au front du sud-ouest, face aux armées austro-hongroises, il stationna à Kiev en août 1914. Plus tard, il fut envoyé à Rovno, il ne participa pas au conflit, il fut affecté à la visite des hôpitaux. Fin août 1914, en l'espace de quelques jours, 6 000 soldats russes blessés traversèrent Rovno. Nicolas Mikhaïlovitch de Russie fut horrifié à la vue du massacre : « J'ai vu tant de souffrances, tant d'abnégation » écrivait-il « que mon cœur s'est arrêté, étouffé par l'horrible spectacle de la souffrance humaine ». Sa fonction dans l'armée eut un profond impact. Quotidiennement il visita les hôpitaux et « les masses de blessés ». Il occupa ses fonctions de 1914 à 1915, à cette date, ses visites dans les hôpitaux devinrent moins nécessaires. Cependant, cette expérience l'a aigri. « Il y a toutes les raisons de devenir socialiste, après ces massacres » a-t-il dit. Après la terrible défaite de la bataille de Tannenberg du 17 août au 2 septembre 1914, dans un écrit, le grand-duc prophétisa « Dans toutes les catastrophes militaires russes vient un gigantesque soulèvement, qui voudraient mettre un terme à beaucoup de monarchies et le triomphe du socialisme international ».
Lors de la Première guerre mondiale, les opinions de Nicolas Mikhaïlovitch de Russie sur les questions militaires furent aux antipodes de celles de son cousin le grand-duc Nicolas Nicolaevitch de Russie (1856-1929) alors chef suprême des armées impériales de Russie. Depuis sa jeunesse, au temps ou tous deux firent leur carrière militaire, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie ressentit de l'antipathie pour son cousin. À l'époque où régnait en Russie un grand patriotisme, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie fut un pacifiste, en 1914, il se déclara contra la déclaration de guerre. Il critiqua son cousin, le grand-duc Nicolas Nicolaïevitch de Russie sur sa stratégie et sa tactique, en particulier le sacrifice de la Garde impériale et d'une grande partie de l'armée régulière dans la funeste attaque sur la Prusse-Orientale en février 1915 où 11 000 prisonniers furent abandonnés sur le champ de bataille par l'armée russe. Nicolas Mikhaïlovitch de Russie avait prédit que la Russie ne gagnerait pas la guerre avec seulement la moitié des réservistes et des appelés mobilisés.
Inquiet sur les différentes actions menées par le gouvernement russe, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie adressa une lettre au tsar dans laquelle il conseillait le tsar de priver son épouse l'impératrice Alix de Hesse-Darmstadt de tout pouvoir et un pamphlet composé de seize pages décrivant les différents méfaits du Premier ministre Boris Stürmer (1848-1917). Horrifié par les actions menées par le gouvernement de cette époque, le grand-duc dénonça publiquement leurs agissements. Après tant de critiques, Nicolas II de Russie finit par perdre patience avec le grand-duc, il l'exila dans ses domaines. Nicolas Mikhaïlovitch de Russie retourna à Saint-Pétersbourg rebaptisé Petrograd après le 2 mars 1917, date de l'abdication de Nicolas II de Russie. Le grand-duc espéra peu du gouvernement provisoire d'Alexandre Kerenski, il eut le sentiment que seul un miracle pouvait sauver la Russie.
[modifier] Révolution russe
Après la révolution d'Octobre 1917, les Bolcheviks ne causèrent aucun ennui à Nicolas Mikhaïlovitch de Russie. À cette époque, comme beaucoup de membres de sa famille, le grand-duc demeura à Petrograd, pensant que le pouvoir en place de durerait pas. Pendant un moment, le grand-duc eut quelques hésitations concernant sa fuite via la Finlande pour se rendre au Danemark, où sa nièce, Alexandrine de Mecklembourg-Schwerin était reine. Cette hésitation lui coûta la vie. En janvier 1918, les Bolcheviks occupèrent son palais. Tout d'abord il fut autorisé à continuer à vivre dans ses appartements, mais peu de temps après, il en fut expulsé.
[modifier] Captivité
En février 1918, tous les membres de la famille Romanov résidant à Petrograd reçurent l'ordre de s'inscrire dans les bureaux de la Tcheka. La police secrète soviétique décida d'envoyer les membres de la famille Romanov en exil à l'intérieur de la Russie. Nicolas Mikhaïlovitch de Russie fut envoyé à Vologda, ville de la Sibérie Orientale. Le 30 mars 1918, le grand-duc monta dans le train et partit vers son tragique destin accompagné de son cuisinier et de son ami proche et fidèle assistant Constantin Brummer. Nicolas Mikhaïlovitch de Russie et Constantin Brummer logèrent dans une maison avec un jeune couple.
Au début de son exil, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie put se déplacer librement dans les alentours de la ville. Son frère, le grand-duc Georges Mikhaïlovitch de Russie et son cousin le grand-duc Dimitri Constantinovitch de Russie furent également exilés à Vologda, ils se rencontrèrent fréquemment. Ils furent autorisés à faire selon leur bon plaisir à la seul condition : celle de rester aux environs de la ville. Le grand-duc occupa son temps à la lecture.
Le matin du 14 juillet 1918, deux jours avant l'assassinat de Nicolas II de Russie et de sa famille, une voiture transportant quatre hommes armés arriva, les quatre individus ordonnèrent aux grands-ducs de les suivre. Ils furent emmenés et emprisonnés dans un petit village pour où ils pourraient être plus aisément surveillés. Constantin Brummer ne fut pas autorisé à les accompagner .
La cellule de Nicolas Mikhaïlovitch de Russie était une grande chambre dont les fenêtres données sur la cour. Possédant un lit de camp, le grand-duc l'installa dans la pièce. Il fut bien traité par ses geôliers. Le gouvernement français tenta d'intercéder en faveur du grand-duc comme membre de l'Académie française. Constantin Brummer, son fidèle assistant, tenta également d'obtenir la libération de Nicolas Mikhaïlovitch de Russie. Il lui rendit visite en prison. Le 20 juillet 1918, Constantin Brummer informa les grand-ducs de l'assassinat de Nicolas II de Russie et de sa famille. Le lendemain matin, tous les prisonniers furent transférés de Vologda à Petrograd. Dans l'ancienne capitale impériale, ils furent immédiatement incarcérés avec d'autres détenus au siège de la Tcheka.
À leur arrivée, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie fut longuement interrogé par le Président de la Tcheka de Petrograd, Moïsseï Ouritsky (1873-1918). Les prisonniers furent photographiés puis incarcérés à la prison de Kresty. Peu après, ils furent transférés à la prison de Spalernaïa où ils restèrent pendant presque toute la durée de leur captivité. Dans cette prison, chacun disposait de sa cellule. Leur seul mobilier fut un lit de fer. Leurs gardiens, tous des soldats les traitèrent bien. Après plusieurs jours de captivité, les prisonniers furent autorisés à se rassembler dans la cour, ils obtinrent la permission de faire venir de l'extérieur du linge propre et des cigarettes. Leur journée commençait à sept heures, ils étaient réveillés par les pas de leurs geôliers résonant dans le hall et le cliquetis des clefs dans la serrure de la porte.
Le déjeuner était servi à midi, il se composait d'eau chaude avec un peu d'arêtes de poisson et de pain noir. Malgré l'approche de l'hiver, les feux étaient allumés dans les cellules à 19 heures, de la tombée de la nuit à l'allumage des feux, les prisonniers demeuraient dans l'obscurité. Le rassemblement des grands-ducs dans la cour permit d'échanger quelques mots, cette sortie avait une durée de trente à quarante minutes deux fois par jour.
Constantin Brummer suivit son grand ami Nicolas Mikhaïlovitch de Russie à Petrograd et lui rendit visite à la prison de Spalernaïa. Le secrétaire de l'ambassade de France se préoccupa beaucoup du bien-être du grand-duc. Certains parents des grand-ducs firent des efforts pour obtenir auprès de Lénine avec l'aide de Maxime Gorki la libération de Nicolas Mikhaïlovitch de Russie. Maxime Gorki obtint finalement la signature de Lénine pour la libération des grand-ducs. Il fut impatient de revenir à Petrograd afin de les faire libérer. Sur le quai, il ramassa un journal sur lequel il put lire « Les Romanov fusillés ». Constantin Brummer entendit les rumeurs parlant de la condamnation à mort de Nicolas Mikhaïlovitch de Russie. Il apprit l'assassinat du grand-duc quelques années plus tard.
[modifier] Décès
À 23 heures 20 dans la nuit du 27 janvier au 28 janvier 1919, les gardes réveillèrent Nicolas Mikhaïlovitch de Russie, son frère Georges Mikhaïlovitch de Russie et son cousin le grand-duc Dimitri Constantinovitch de Russie dans leurs cellules de la prison de Spalernaïa, ordre leur fut donné de rassembler leurs affaires pour un nouveau déplacement. Les grand-ducs crurent tout d'abord à un transfert à Moscou. Nicolas Mikhaïlovitch de Russie pensa même à une remise en liberté, mais son frère pensa qu'ils se dirigeaient vers un lieu d'exécution. Ils ne possédaient aucun indice sur leur devenir, quand au moment du départ, ils reçurent l'ordre de laisser leurs bagages.
Nicolas Mikhaïlovitch de Russie monta dans un camion où déjà quatre criminels de droit commun et six gardes rouges avaient pris place. À 1 heure 20, ils quittèrent la prison de Spalernaïa et roulèrent vers le fleuve par le Champ de Mars. Le camion cala, le conducteur tenta de remettre le moteur en marche. Pendant ce laps de temps, un condamné tenta de s'enfuir, il reçut une balle dans le dos. Finalement le camion repartit et se dirigea vers la forteresse Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Les prisonniers furent extirpés du véhicule et poussés vers le bastion de Troubetskoy. En ce lieu, les condamnés reçurent l'ordre de retirer leurs chemises et leurs manteaux, malgré une température avoisinant les moins dix degrés. Les grand-ducs n'eurent plus aucun doute sur leur sort, ils s'embrassèrent une dernière fois. Des militaires transportant une personne se présentèrent, Nicolas Mikhaïlovitch de Russie reconnut son cousin, le grand-duc Paul Alexandrovitch de Russie. Chaque grand-duc fut encadré par deux soldats le tenant chacun par un bras, ils les conduisirent vers une fosse creusée dans la cour. Ils passèrent près de la cathédrale dans laquelle reposés leurs ancêtres. Les prisonniers furent alignés devant la fosse dans laquelle gisaient déjà treize cadavres. Nicolas Mikhaïlovtich de Russie portait son chat dans ses bras, il le remit à un soldat en lui demandant de s'occuper de lui. Les grand-ducs regardèrent avec courage la mort en face, Georges Mikhaïlovitch de Russie et Dimitri Constantinovitch de Russie prièrent en silence. Le grand-duc Paul Alexandrovitch de Russie, très malade, fut fusillé sur sa civière. Les trois grand-ducs furent tués par le même tir.
[modifier] Inhumation
Nicolas Mikhaïlovitch de Russie fut inhumé en secret avec son frère et son cousin le grand-duc Paul Alexandrovitch de Russie sous une dalle de béton aux environs de la forteresse Saint-Pierre et Paul ce lieu reste à ce jour inconnu. Leurs dépouilles ne furent jamais retrouvées.
[modifier] Genéalogie
Nicolas Mikhaïlovitch de Russie appartient à la quatrième branche issue de la première branche de la Maison d'Oldenbourg-Russie (Maison Holstein-Gottorp-Romanov), elle-même issue de la première branche de la Maison de Holstein-Gottorp. Ces trois branches sont toutes issues de la première lignée de la Maison d'Oldenbourg.
[modifier] Œuvres
- Les Collaborateurs de l'empereur Alexandre Ier, les princes Dolgorouki (1890)
- Correpsondance de l'empereur Alexandre Ier avec sa sœur la grande-duchesse Catherine, princesse d'Oldenbourg puis de Wurtemberg (1910)
- L'Empereur Alexandre Ier (Essai d'études historiques (1912)
- Les Rapports diplomatiques de Letzelterm, ministre d'Autriche, à la Cour de Russie (1913)
- Quelques observations sur les lépidoptères de la partie du haut-plateau arménien, comprise entre Alexandropol, Kars et Erzerum (1879)
- Les Lépidoptères de la Transcaucasie (1re partie),
- Mémoires sur les lépidoptères (1884)
- Notes biographiques sur le prince Alexandre Mikhaïlovitch Belosselsky-Belozersky (1909), (volume appartenant aux Portraits sur la Russie du XVIIIe siècle et XIXe siècle)
- Notes biographiques sur le prince Ivan Tuflakine (1909), (volume appartenant aux Portraits sur la Russie du XVIIIe siècle et XIXe siècle)
[modifier] Liens internes
- Paul Ier de Russie (arrière-grand-père paternel)
- Sophie-Dorothée de Wurtemberg (arrière-grand-mère paternelle)
- Frédéric-Guillaume III de Prusse (arrière-grand-père paternel
- Charles Ier de Bade (arrière-grand-père maternel)
- Nicolas Ier de Russie (grand-père paternel)
- Charlotte de Prusse (grand-mère paternelle)
- Léopold Ier de Bade (grand-père paternel)
[modifier] Liens externes et sources
Traduit de : en.wikipedia.org