Moyenvic
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Moyenvic | |
Pays | France |
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Région | Lorraine |
Département | Moselle |
Arrondissement | Château-Salins |
Canton | Vic-sur-Seille |
Code Insee | 57490 |
Code postal | 57630 |
Maire Mandat en cours |
Daniel Villard 2001-2008 |
Intercommunalité | Communauté de communes du Saulnois |
Latitude Longitude |
|
Altitude | 198 m (mini) – 317 m (maxi) |
Superficie | 14,48 km² |
Population sans doubles comptes |
342 hab. (1999) |
Densité | 23 hab./km² |
Moyenvic est une commune française située dans le département de la Moselle en Lorraine. Ancienne place fortifiée, Moyenvic possédait d'importantes salines.
Sommaire |
[modifier] Géographie
La commune est située dans une plaine saline du sud de la Moselle, le Saulnois. Elle est contiguë avec les communes de Hampont, Haraucourt-sur-Seille, Marsal, Xanrey, Juvrecourt, Vic-sur-Seille et Morville-lès-Vic. Elle est située à 3km à l'est de Vic-sur-Seille, 8km au sud-est de Château-Salins, 32km au nord-est de Nancy et 53km au sud-est de Metz.
Elle fait partie du parc naturel régional de Lorraine. Elle est traversée par la rivière Seille, et à la limite de la commune, par un des affluents : le Nard. C'est un point de jonction entre les axes Metz-Sarrebourg (D955), Nancy-Dieuze (D38) et Lunéville (D914).
Les habitants sont nommés les Moyenvicois. Au cours des siècles la cité s'est successivement appelée Mediano Vico (836), Mediovici (968), Medio-Vico (982), Moyenvi (1183), Moienvi (1252), Moenvic (1258), Moyenvey (1324), Medius vicus salinarium oppidum (1525)[1]. Ce nom de Medianus Vicus viendrait de la position intermédiaire entre Marsal (Vicus Marosallum) et Vic-sur-Seille (Vicus Bodatius).
[modifier] Histoire
Moyenvic est un site du briquetage de la Seille, il était donc déjà habité pendant le premier millénaire avant Jésus-Christ. La région est occupée par les romains en -58, ils ne semblent pas y avoir exploité le sel de la région.
Ils construisent une voie militaire qui va de Divodurum (Metz) à Pons-Savari (Sarrebourg). Elle traversait le territoire de la commune en contrebas de la côte Saint-Jean, à proximité de la route Nancy-Dieuze. Ils bâtissent une citadelle à Moyenvic au IIIe siècle.
Selon la légende, la région a été christianisée par trois frères et sœur venus de Grèce au début du IVe siècle : Saint Agent, Saint Pient et Sainte Colombe qui vécurent en ermites à Moyenvic. Leur fête patronale est célébrée le 30 octobre.
[modifier] Moyen-Âge
En 836 première mention de la cité dans un contrat de fermage de l'évêque de Toul. Au IXe siècle Moyenvic devient une généralité et une coutume de l'évêché de Metz. Jusqu'à la révolution, elle dépendra du baillage de Vic-sur-Seille. Une motte castrale est construite sur la pente sud de la côte Saint-Jean pour défendre l'ancienne route romaine. L'existence des salines est attestée à cette époque par divers documents écrits.
En 1120 Etienne de Bar détruit Moyenvic dont les salines concurrencent ses propres établissements. En 1264 Thiébaut II de Bar s'empare des salines de Vic et Moyenvic, deux ans plus tard la ville est a nouveau brûlée. En 1296, l'évêque de Metz Gérard de Relanges parvient à acquérir toutes les salines de Marsal et Moyenvic, si l'on excepte un poêle appartenant à des chanoines toulois depuis 1065. Il se construit un petit château sur la butte du Châtry.
Entre 1360 et 1382 l'évêque messin Thierri V Bayer de Boppard fait fortifier la ville. En 1402 la gabelle est introduite dans la région, et les habitants sont contraints à acheter le sel à leur souverain. En 1418, puis en 1430, la ville est détruite par les Messins. Moyenvic possède un relais de la poste royale française crée en 1470 par Louis XI, en 1840 il était encore en correspondance avec les relais de Champenoux, Bourdonnay, Château-Salins et Lunéville[2]. En 1526, 1542 de nouvelle fortifications sont construites.
[modifier] Guerre de Trente Ans
En 1571 le cardinal Charles de Lorraine (1524-1574) a besoin d'argent pour combattre les protestants, il cède au duc Charles III de Lorraine les salines de Marsal et Moyenvic. En 1627, les fortification sont renforcées par Charles IV de Lorraine. La guerre empêchera toute production entre 1630 et 1644.
En 1631 Louis XIII souhaite lutter contre le soutien de Charles IV de Lorraine à Ferdinand II du Saint-Empire. Il envoie Abraham de Fabert d'Esternay, travesti en paysan, reconnaître les fortifications de Moyenvic. Lors de l'attaque le même Fabert, avec cinq comparses déguisés en voituriers, tentera de bloquer les deux ponts levis de la cité. Cette ruse ayant échouée, ce sera finalement Jacques Nompar de Caumont qui fera le siège de Moyenvic. Le roi se rendra en personne à Metz pour accélérer la reddition de la place, commandée par le baron Gaspard de Mercy, qui capitulera le 27 décembre après quinze jours de siège[3]. Cette occupation se fait au nom de l'évêque de Metz, Henri de Bourbon-Verneuil qui avait protesté contre la présence ducale dans son temporel, le roi ne souhaitant pas s'opposer officiellement à l'empereur Ferdinand.
Début janvier 1632, Louis XIII se rend à Moyenvic. Le 6 janvier le traité de Vic-sur-Seille impose l'établissement d'une garnison française dans la ville. Elle est gouvernée par le marquis de Manassès de Pas de Feuquières. Lui succéderont Philippe de Suze, puis en 1643 Charles de Cocherel de Bourdonné.
En 1635, les Suédois alors alliés aux armées françaises, se replient sur Moyenvic. Ils dévastent la région.
Moyenvic devient juridiquement une possession française lors du traités de Westphalie de 1648. Les salines sont cédées par Charles IV de Lorraine à la couronne de France en vertu du traité de Vincennes de 1661. En 1746 une canalisation en bois est construite pour amener l'eau, plus riche en sel, de Dieuze.
Un canal de flottage de 16 800 m, qui suivait le lit du Nard, venait de Donnelay et d'Ommeray. Il servait à alimenter en bois les salines de Moyenvic. Un autre canal permettait d'acheminer le bois de la forêt de Réchicourt-le-Château à Lagarde, les grumes étant transportées par chariot sur les 6 km séparant Lagarde d'Ommeray[4].
En 1759 le maréchal Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle fait creuser un nouveau lit qui éloigne la Seille du village.
[modifier] Révolution française
Le cahier de doléances de la commune nous apprend que les populations locales souffrent de la pression sur le prix du bois de chauffage causée par les besoins des salines. On lit également que les puits salés ont été abandonnés pour n'utiliser que l'eau de la conduite de Dieuze. La résurgence de l'eau de ces puits rend les terres stériles par accumulation du sel. Par ailleurs les habitants se plaignent que la Seille n'est plus curée et que certains champs sont régulièrement inondés, au point de devenir marécageux.
En 1791 la Révolution crée quatre départements en Lorraine. Moyenvic est rattaché à celui de la Meurthe. Face à la dévaluation de l'assignat, une monnaie locale est émise entre 1792 et 1797 par le conseil municipal[5].
En 1820, la commune faisait 959 hectares sur lesquels 618 étaient consacrés aux labours, 191 aux prairies, 44 aux vignes et 55 aux jardins vergers et chènevières. Elle comptait 1450 habitants, représentants 396 foyers. Le bourg comptait 184 maisons et deux moulins à grains. Une carrière de gypse était exploitée[6].
En 1831 la compagnie des salines de l’Est décide de concentrer sa fabrication sur Dieuze. Le comte de Yumeri rachète celle de Moyenvic et exploites quelques poêles.
[modifier] Annexion
En 1871 le village est intégré au Bezirke Lothringen par le traité de Francfort. Pendant cette annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Empire allemand, le village s'est nommé Medewich. Il retrouvera son nom actuel à la fin de la Première Guerre mondiale. La dernière saline a fermé en 1897.
[modifier] Première guerre mondiale
Durant la bataille des frontières d'août 1914, le 2e groupe cyclistes du 2e bataillon de chasseurs à pied parvient à Moyenvic. Après la bataille de Morhange, les français font sauter le pont sur la Seille pour ralentir l'avancée ennemie. Quand le front se stabilise, les lignes allemandes passent par le sud de la commune: au lieu-dit du Haut des Monts, près de la forêt de Bezange-la-Grande, c'est-à-dire tout près du tracé de la frontière franco-allemande de 1871.
Ce sera un secteur relativement calme du front occidental et ce n'est que quelques semaines avant l'armistice que les habitants seront évacués vers Oldenbourg en Basse-Saxe au nord-ouest de l'Allemagne.
La commune est intégrée au département de la Moselle quand elle redevient française après la Première Guerre mondiale.
[modifier] Seconde guerre mondiale
Après des bombardements durant les journées 14 et 15 juin 1940, à minuit le pont sur la Seille saute. Ce n'est que le 17 à 17h que les soldats de la Wehrmacht entrent dans Moyenvic. Durant cette bataille, le village reçut 500 obus et 10 bombes incendiaires, une civile et vingt deux soldats du 348e régiment d'infanterie décéderont. Un monument sculpté par Jean Poutriquet a été érigé en leur honneur, d'abord sur le lieu des combats (près du pont route de Dieuze) le 5 septembre 1950 puis déplacé près de l'église le 11 novembre 1969[7].
La Moselle est annexée à l'Allemagne. Le 18 novembre 1940, les habitants sont expulsés en Haute-Garonne, à Villefranche-de-Lauragais et dans les villages voisins de Cessales, Vallègue, Lux, Montgaillard-Lauragais, Gardouch, Vieillevigne et Renneville[8]. Des personnes expropriés du Pays de Bitche sont relogées par les autorités allemandes dans la commune. Quelques Siedlers (colons) allemands s'y installent également.
On peut voir sur la route de Strasbourg une ferme construite par les autorités allemandes. Il s'agissait d'un prototype pour un programme visant à confier aux anciens combattants des exploitations agricoles le long de la nouvelle frontière du Reich[5].
En 1944, la libération de la zone à fait l'objet d'âpres combats, et il a fallu trois mois pour parcourir la trentaine de kilomètres qui séparent Lunéville de Château-Salins.
Le 14 septembre le douzième corps de l'armée américaine contrôle la région. Débute alors la bataille de chars d'Arracourt dont l'objectif pour la Wehrmacht est la reprise de Moyenvic. Le 24 septembre Moyenvic est à nouveau occupé par la 11ème Panzerdivision[9].
Le village est définitivement libéré le 8 novembre 1944 par la 26ème division d'infanterie de l'US Army. D'intenses combats se poursuivront jusqu'au 11 pour conquérir la côte Saint-Jean, une position fortifiée qui permettait de verrouiller de plateau de Morhange[10].
Le village a été largement détruit lors des combats de 1944 et les habitants de retour d'exil devront trouver refuge dans des baraquements en bois. L'architecte Pierre Pagnon a été chargé de la conception du nouveau plan de la commune par le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme. L'église actuelle, conçue par l'architecte Gilles Bureau en 1965, est le bâtiment le plus emblématique de cette reconstruction.
[modifier] Administration
Sur le territoire de commune, il a existé deux villages qui ont disparu, vraisemblablement lors la guerre de Trente ans : Bourmont entre la D955 et le hameau de Salival ainsi que Saint-Martin sur la côte Saint-Jean. Le hameau de Salival a été incorporé en 1928. Il appartenait alors à Morville-lès-Vic.
Depuis 1975 le village fait partie du regroupement scolaire des bords de Seille avec les communes de Blanche-Église, Mulcey, Saint-Médard, Haraucourt-sur-Seille et Marsal. Ce regroupement comprend trois écoles, dont une à Moyenvic qui accueille les cours préparatoire et élémentaire.
Liste des maires successifs | ||||
Période | Identité | Parti | Qualité | |
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(avant 1919) | ||||
1919 | 1945 | Auguste Mathis | ||
1945 | 1953 | Jacques Marchal | ||
1953 | 1956 | Victor Lang | ||
1956 | 1959 | Jacques Marchal | ||
1959 | 1965 | Paul Miller | ||
1965 | 1977 | Charles Penin | Retraité de l'administration des contributions directes | |
1977 | 1989 | Jean Durain | ||
1989 | 1995 | Georges Munsch | ||
mars 2001 | 2008 | Daniel Villard | ||
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
[modifier] Démographie
1794 | 1806 | 1831 | 1851 | 1861 | 1881 | 1901 | 1926 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2004 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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1 301 | 1 631 | 1 433 | 1 210 | 966 | 809 | 613 | 465 | 315 | 289 | 318 | 307 | 288 | 324 | 342 | 360 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes |
[modifier] Lieux et monuments
- Abbaye de Salival, fondée en 1157.
- Porte des salines royales de 1627.
- Mont Saint-Jean ou Saint-Livier, un chevalier messin, fut décapité par les Huns le 25 novembre 451. Selon la légende, il ramassa alors sa tête pour la déposer un peu plus loin, là où se mit à couler une source. Une chapelle a été construite au XVIIe siècle à cet endroit qui devint un lieu de pèlerinage réputé.
- L'ancienne église Saint-Pient du XIVe siècle a été détruite en 1944, elle a été remplacée par une église moderne cubique construite en 1965 par Gilles Bureau.
- Le sentier des hauts de Saint-Jean, balisé par l'association Chemins Faisant, permet de faire un circuit de 8 km sur les sites de Salival et de la chapelle Saint-Livier. Il s'ouvre sur la gauche de la route menant vers Dieuze (D38), juste après le rond point.
- Le GR 5 traverse la commune près de la côte Saint Jean, reliant Vic-sur-Seille à Marsal.
[modifier] Personnalités liées à la commune
- Saint Livier
- Louis-Etienne de Thouvenin (1791-1882) : Officier et inventeur dans le domaine de l'armement.
[modifier] Références
- ↑ Henri Lepage, Dictionnaire topographique du département de la Meurthe, p 98, 1862.
- ↑ Livre de poste pour l'an 1841.
- ↑ Biographie de la Moselle, ou Histoire par ordre alphabétique de toutes les personnes nées dans ce département, Émile-Auguste Bégin, 1832.
- ↑ Dictionnaire hydrographique de la France, Antoine Louis Théodore Ravinet, 1824.
- ↑ a b Moyenvic, Charles Penin, 1988.
- ↑ Statistique administrative et historique du département de la Meurthe, 1822, Louis-Antoine Michel.
- ↑ La bataille du 16 juin 1940
- ↑ Moyenvic en Lauragais
- ↑ http://www.army.mil/cmh-pg/books/wwii/lorraine/lorraine-ch05.htm
- ↑ 8 - 11 novembre 1944, la bataille de Moyenvic
[modifier] Bibliographie
- [1] Vincent Hadot, Les Cités du Sel, éditions Alan Sutton, 2007.
[modifier] Liens externes
- Chemins Faisant, association pour la valorisation du patrimoine de Moyenvic
- Pêche,nature et histoire du Saulnois sur sitewebseille.fr
- Salines de Moyenvic
- DOCOMO France Église Saint-Pien-Saint-Agen-Sainte-Colombe
- Regroupement scolaire des bords de Seille
- Grain de sel, Site non officiel du village de Moyenvic
- Site de l'école de Moyenvic