Mor
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Le mor (ou humus brut) se rencontre sur des sols siliceux naturellement acides, en présence de formations végétales acidifiantes (landes à bruyères, forêts de conifères) dont la matière organique est récalcitrante et/ou en présence d'un climat froid ralentissant l'activité biologique (zones boréales, hautes montagnes).
La pédofaune y est rare et l'activité biologique beaucoup plus faible que dans les humus non acides. Les champignons saprophytes prédominent dans un horizon O épais (voir profil du sol) et lui donnent une odeur particulière.
La forte acidité défavorise l'activité de la pédofaune et l'activité microbienne et donc la décomposition de la matière organique et son humification. En l'absence de calcium nécessaire à la formation de ponts moléculaires entre les molécules humiques et/ou entre celles-ci et les argiles (complexes argilo-humiques), il se forme surtout des acides fulviques, facilement lessivables, responsables de la podzolisation.
Sous la litière OL, on observe un horizon OF/OH de couleur brun tabac formé de débris végétaux encore reconnaissables (non ou peu humifiés). L'horizon A est peu épais, voire totalement absent. Le plus souvent l'horizon O surmonte directement un horizon E lessivé.
Le pH peut descendre jusqu'à 3,5. La minéralisation est faible (rapport C/N > 20).
Le mor souvent peu perméable retient l'eau en été, mais il l'évapore rapidement. En fin d'hiver, il retient assez longtemps une réserve d'eau utilisable pour les jeunes semis.
La terre de bruyère en est un des variants, le plus riche en carbone. Ces sols, en raison de leur moindre capacité de rétention de l'eau sont sensibles aux incendies. En raison de leur moindre cohérence, ils sont également sensible à l'érosion sur les pentes.
[modifier] Écotoxicologie
Les toxiques, radionucléides et métaux lourds (polluants anthropiques, ou naturellement libérés par la décomposition de la roche-mère) circulent plus facilement dans ces sols qui les adsorbent moins. C'est une des raisons de leur faible productivité biologique, et de la présence plus fréquente d'espèces ayant développé des adaptations complexes (dont sphaignes à grande capacité de rétention de l'eau, et plantes carnivores capables de trouver ailleurs que dans le sol les nutriments qui leurs manquent). Des amendements calcaires augmentent leur productivité, mais font disparaître les cortèges d'espèces qui les caractérisent, parfois jugées patrimoniales et menacées et à ce titre protégées par la loi, qui ont pu localement justifier le classement de certains sites en réserves naturelles.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
Vidéos :
- (fr) Conférence (filmée) de Claude Bourguignon, 1re partie
- (fr) [http://video.google.fr/videoplay?docid=-4945822295053027019 Conférence (filmée) de Claude Bourguignon, 2e partie