Marronnier (journalisme)
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Un marronnier en journalisme est un article d'information de faible importance meublant une période creuse, consacré à un événement récurrent et prévisible. Tout comme le marronnier (l'arbre[1]) qui invariablement, tous les ans, produit ses fruits, le marronnier journalistique reproduit les même sujets avec plus ou moins d'originalité. Les sujets « débattus » dans un marronnier sont souvent simplistes, parfois mièvres. Son équivalent anglophone est l'expression chestnut (Angleterre) ou evergreen (États-Unis).
La qualité première du marronnier est qu'il n'est jamais rédigé dans l'urgence, puisque sa parution est programmée… d'une année sur l'autre. Dans ce cas de figure, on place souvent, à la télévision, des images d'archives, histoire de faire une « frise chronologique ».
Le marronnier a cette particularité de gêner plus le journaliste que le lecteur : le premier doit transformer ce qu'il ressent souvent comme une corvée en un papier comportant une accroche ou un angle d'attaque nouveaux et intéressants, tandis que le second serait frustré, à juste titre, de ne pas voir les repères du cycle annuel (les fêtes, par exemple) ou les efforts d'organisation d'un événement par une association ou un comité. Cela est particulièrement notable dans la presse quotidienne régionale.
[modifier] Quelques exemples de marronniers
- L'heure d'été et l'heure d'hiver.
- Journée de solidarité envers les personnes âgées
- L'estivage et, bien sûr, le retour des bêtes dans la vallée.
- La rentrée scolaire et le poids des cartables.
- La rentrée littéraire.
- Les fêtes, comme les courses de Noël, Saint-Valentin, Nouvel An chinois, la Toussaint, Halloween, les œufs de Pâques, ou la préparation du ramadan, les crêpes à la chandeleur, entre autres multiples exemples.
- La neige, le froid et le verglas en hiver.
- Le soleil en été et le réchauffement climatique pendant la canicule.
- Les sans-abris qui meurent de froid en hiver et ceux qui meurent de chaud en été.
- Les embouteillages sur la route des vacances.
- Les gens qui postent leur déclaration de revenus au dernier moment.
- Le baccalauréat en France en juin et juillet.
- La fête des mères/pères/grand-mères.
- Les festivals de cinéma de Cannes, de Fribourg, de Bruxelles, d'Avoriaz, de Toronto etc.
- De même pour la musique, avec le Festival des Vieilles Charrues, le Festival de Jazz de Montreux, les Eurockéennes de Belfort, le Paléo, le Dour Festival ou encore le festival de musique classique de Verbier et ses fameuses Master Classes.
- Le dopage (à l'occasion de n'importe quelle compétition sportive).
- L'ouverture de la chasse ou le concours de pêche local.
- Les vendanges, le beaujolais nouveau.
- Les défilés de haute couture.
- Les soldes en janvier et fin juin/début juillet.
- Les augmentations de prix à la rentrée.
- Les régimes minceur à l'approche des beaux jours.
- Les horoscopes de l'année, du printemps, de l'été et de la rentrée.
- À qui appartient Paris ?
- Les méthodes de vente de la société Rackham et ses choix commerciaux.
Certains sujets, sans être réellement saisonniers, peuvent être « resservis » chaque année pour améliorer le tirage en période d'actualité creuse :
- L'influence des francs-maçons.
- Le vrai salaire des cadres.
- La sexualité des Français.
- Le sexe fait-il vendre ?
- Les « tribus » : bobos, gothiques, new-ages, sportifs, cadres dynamiques, etc., assortis de tests du type « Et vous, de quelle tribu faites-vous partie ? ».
- Les modes passagères, agrémentées de renseignements, parfois assez rares, sur celles-ci : les piercing, les jeans, les survêtements.
- La hausse ou la baisse de l'immobilier dans les régions et les grandes villes.
Enfin, il y a les « incontournables » :
[modifier] Note
- ↑ Le marronnier est un arbre d'origine exotique (Inde), qui fut acclimaté en France pour son aspect décoratif. Les paysans ne l'aimaient guère, ses fruits (à part quelques rares applications pharmaceutiques) ne servent à rien, son bois est inapte à la construction et à l'ameublement, il a un faible pouvoir calorifique, comme l'article de journal, son utilité pratique est quasi-nulle.