Maria Montessori
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Maria Montessori, née à Chiaravalle près d'Ancône le 31 août 1870 et morte à Noordwijk aan Zee (Pays-Bas) le 6 mai 1952, est un médecin et une pédagogue italienne. Elle est internationalement connue pour la méthode pédagogique qui porte son nom, la pédagogie Montessori.
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[modifier] Biographie
Elle est issue d'une famille bourgeoise. Son père était un militaire. Bien qu'élevée avec des règles de discipline très strictes, sa mère, très proche d'elle, respectait sa liberté.
En 1882, ses parents déménagent à Rome pour lui donner une meilleure éducation. Ils souhaitent pour elle une carrière d'enseignante.
En 1884, Maria éprouve un très grand intérêt pour les mathématiques. Ceci entraîne les premières difficultés avec son père. Elle intègre alors une école technique pour garçons, y découvre la biologie et décide de devenir médecin. Elle réussit à s'inscrire à la faculté de médecine et à décrocher une bourse. La discorde avec son père s'amplifie, et il décide de se désintéresser de ce qu'elle fait. De nombreuses personnes de son entourage, tant familial qu'universitaire, la critiquent et se montrent hostiles envers elle.
En 1896, Maria Montessori devient la première femme médecin italienne. Elle travaillera pendant dix ans en psychiatrie. C'est là qu'elle découvre que les enfants dits « débiles » qui:
- n'ont aucun jeu à leur disposition, alors qu'ils ont besoin d'actions pour progresser ;
- ont besoin de leurs mains pour développer leur intelligence.
Parallèlement, elle découvre les recherches de deux médecins français : Édouard Seguin et Jean Itard, à savoir les travaux sur les sourds-muets et les écrits sur Victor, l'enfant sauvage de l'Aveyron.
Maria intervient au congrès de pédagogie de Turin en 1899 : le Ministre de l'Éducation lui demande de faire des conférences à Rome peu après. Elle dit alors, en parlant des enfants débiles (au sens médical) : « J'eus l'intuition que le problème de ces déficients était moins d'ordre médical que pédagogique... Je faisais un rapport d'éducation morale ». Peu de temps après, elle crée une école d'orthophonie. Elle y forme des enseignants et leur fait prendre conscience de l'importance de l'observation : « observer et non juger ». Elle participe à de nombreux congrès à Rome, puis à Paris, d'où elle ramène les œuvres d'Itard et de Seguin qu'elle traduit et recopie à la main. Elle en fait une étude approfondie la nuit ; le jour, elle travaille avec des enfants déficients auxquels elle apprend à lire, écrire et à qui elle fait subir des examens (avec succès) en même temps qu'aux enfants normaux.
En 1901, elle commence à s'intéresser aux enfants « normaux ». Elle entreprend des études de psychologie et de philosophie. En 1906, tournant dans sa vie, elle s'occupe d'enfants normaux d'âge préscolaire, pour lesquels elle va créer sa méthode pédagogique.
La création de la première Maison des enfants (Casa dei bambini) a lieu en 1907[1]dans le quartier populaire de San Lorenzo à Rome. En vue d'améliorer la vie du quartier, un organisme met en chantier la construction de deux immeubles pour regrouper la population des taudis. Son directeur demande alors à Maria Montessori d'organiser la vie des enfants habitant ces immeubles. Les objectifs sont :
- regrouper tous ces enfants et les empêcher d'errer, de semer le désordre.
- procurer une meilleure hygiène et instaurer une harmonie familiale.
On offre aux enfants une « petite maison » dans une « grande maison » pour y vivre la journée. Les parents ont libre accès de l'école. En contrepartie, ils doivent veiller à la propreté et à la bonne tenue (vestimentaire) des enfants. L'institutrice a l'obligation d'habiter dans l'immeuble pour mieux collaborer avec les parents, dans une optique commune d'éducation des enfants. La Casa dei bambini devient une base de recherche, un laboratoire d'expérimentation où Maria Montessori construit et éprouve sa méthode.
Elle organise des cours internationaux à partir de 1913. De nombreuses associations et organisations caritatives lui demandent de créer des maisons d'enfants. Elle multiplie les voyages pour effectuer des conférences et organiser des stages de formation pédagogique.
De 1914 à 1918, Maria part aux États-Unis d'Amérique. Elle y crée un collège pour enseignants et dirige une « semaine pédagogique ».
De 1921 à 1931 elle participe aux échanges de la ligue internationale pour l'éducation nouvelle et en particulier à ses congrès où elle présente ses travaux et rencontre les autres grands pédagogues de ce mouvement tels que Adolphe Ferrière, John Dewey et Roger Cousinet.
En 1929 elle fonde l'Association Montessori Internationale dont les objectifs sont de préserver, propager et promouvoir les principes pédagogiques et pratiques qu'elle a formulée pour le plein développement de l'être humain[2].
En 1936, le gouvernement italien fasciste condamne et proscrit les principes montessoriens : il s'en suit la fermeture de toutes les écoles Montessori. Maria quitte l'Italie et s'installe en Espagne. La venue de Franco détruit ses plans. Elle s'installe alors en Hollande
De 1939 à 1945, pour fuir la Seconde Guerre mondiale, elle part vivre en Inde, où elle est assignée à résidence en tant que ressortissante italienne jusqu'en 1946. Elle en profite pour créer de nombreuses écoles Montessori.
En 1952, elle retourne en Europe, tout d'abord en Italie qui la réhabilite, mais elle préfère s'installer aux Pays-Bas, où elle décède la même année à l'âge de 82 ans.
On retiendra de Maria Montessori qu'elle était une femme de caractère. Dans l'Italie catholique des années 1900, elle est devenue médecin contre l'avis de tous et a élevé un enfant conçu hors mariage. C'était aussi une femme de cœur qui a su rompre avec les préjugés adultes qui étouffaient l'enfant.
Le fils de Maria Montessori, Mario, continua l'œuvre de celle-ci jusqu'en 1982, année ou il décèda à l'âge de 84 ans.
Aujourd'hui il y a plus de 8 000 écoles Montessori sur 6 continents[2].
[modifier] Publications
- (en) Psycho-Geometrica, Association Montessori internationale, Amsterdam, sans date
- (en) Psycho-Grammar, Association Montessori internationale, Amsterdam, sans date
- (fr) L'Enfant, Desclée de Brouwer, Paris, 1935
- (fr) De l'enfant à l'adolescent, Desclée de Brouwer, Paris, 1958
- (fr) Pédagogie scientifique, Desclée de Brouwer, Paris, 1958
- (it) Psycho-Arithmetica, Garzanti, Milan, 1971
- (en) Education and Peace, Kalakshetra, Madras, 1972
- (en) The Secret of Chilhood, Orient Longman, Bombay, 1986
- (en) The Formation of Man, Kalakshetra, Madras, 1991
- (en) To Educate the Human Potential, Kalakshetra, Madras, 1991
- (fr) L'Éducation et la paix, Éditions Charles Léopold Mayer, 2002 (ISBN 2-22003-822-X)
[modifier] Article connexe
[modifier] Lien externe
- Notice biographique, tirée de Perspectives : revue trimestrielle d’éducation comparée, (Paris, UNESCO : Bureau international d’éducation), vol. XXIV, n° 1-2, 1994, p. 173-188.
[modifier] Notes et références
- ↑ Le site du Centenaire de la création de la première Maison des enfants (Casa dei bambini)
- ↑ a b Association Montessori Internationale
[modifier] Source
- Clermont Gauthier et Maurice Tardif (coord.), La Pédagogie. Théories et pratiques de l'Antiquité à nos jours, Gaëtan Morin Éditeur, Montréal, 2005.