Marc-Antoine Désaugiers
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Marc-Antoine-Madeleine Désaugiers (né à Fréjus en 1772, mort à Paris en 1827) est un chansonnier et vaudevilliste, frère de Auguste-Philippe Désaugiers.
Il est le fils d'un compositeur auquel ou doit les Jumeaux de Bergame, les Deux Sylphes, Florine, etc. Après avoir failli entrer dans les ordres, il se voua aux lettres et à la musique. Pendant la Révolution, il s'expatria d'abord à Saint-Domingue, où il manqua d'être fusillé par les noirs révoltés, puis à Philadelphie, où il donna des leçons de clavecin.
Revenu en France en 1797, il devint professeur de piano, chef d'orchestre, fournisseur attitré des petits théâtres à la mode, auxquels il donnait toute une série de vaudevilles d'une allure franche et rapide. Il se fit bientôt connaîtra par ses chansons et ses vaudevilles. Il fut longtemps l'âme du Caveau moderne et encouragea les débuts de Pierre-Jean de Béranger. Il devint en 1815, au retour des Bourbons, directeur du théâtre du Vaudeville. Il mourut en 1827.
Cet épicurien était plein d'obligeance et de générosité. On le disait gai ; d'une gaieté naturelle, intarissable et inoffensive. Les genres auxquels il s'adonna (vaudeville et chanson) sont aujourd'hui jugés médiocres (par Pierre Larousse notamment); mais il y déploya une verve et une bonne humeur incomparables. Ses chansons débordent d'une joie un peu épaisse, mais communicative ; une pointe de malice et de libertinage en relèvent la saveur.
On y trouve parfois même une piquante observation des mœurs du temps (Pan-pan, le Délire bachique, Quand on est mort, c'est pour longtemps, Monsieur et Madame Denis, Paris à cinq heures du matin, etc.). Ses parades (les Cadet-Buteux) valent moins. En somme, Désaugiers, avec moins d'art que Pierre-Jean de Béranger, moins de style, moins de prétentions littéraires et d'arrière-pensées politiques, moins d'esprit satirique, reste le meilleur type du chansonnier français, malicieux, inoffensif et gai.
On a de lui un recueil de chansons pleines d'esprit et de gaieté, parmi lesquelles :
- l'Épicurien
- Ma fortune est faite
- Cadet Buteux
- la parodie de la Vestale
- M. et Mme Denis.
Il a donné une foule de petites pièces, vaudevilles, comédies ou parodies, dont quelques-unes, comme les Petites Danaïdes, la Chatte merveilleuse, le Vautour, Je fais mes farces, ont eu une vogue prodigieuse.
Un recueil complet de ses Chansons a été publié en 1827, 3 v. in-18.
Il a déjà été cité comme franc-maçon. [1]
Il mourut à la suite de l'opération de la taille et s'était fait cette épitaphe:
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- Ci-gît, hélas! sous cette pierre,
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- Un bon vivant mort de la pierre.
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- Passant, que tu sois Paul ou Pierre,
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- Ne vas pas lui jeter la pierre.
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[modifier] Sources partielles
- « Marc-Antoine Désaugiers », dans Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 15 vol., 1863-1890 [détail édition].
- « Marc-Antoine Désaugiers », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)