Low (album)
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Cet article ou cette section ne cite pas suffisamment ses sources. (date inconnue)
Son contenu est donc sujet à caution. Wikipédia doit être fondée sur des sources fiables et indépendantes. Améliorez cet article en liant les informations à des sources, au moyen de notes de bas de page (voir les recommandations).
|
Low | |||||
Album par David Bowie | |||||
Sortie | 14 janvier 1977 | ||||
---|---|---|---|---|---|
Enregistrement | Château d'Hérouville, Pontoise Hansa Studio, Berlin-Ouest 1976 |
||||
Durée | 38:48 | ||||
Genre(s) | rock krautrock |
||||
Producteur(s) | David Bowie Tony Visconti |
||||
Label | RCA | ||||
Critique | All Music Guide lien Robert Christgau (B+) lien Rolling Stone lien |
||||
Albums de David Bowie | |||||
|
|
Low est le premier album de la « trilogie berlinoise » de David Bowie. Celui-ci quitte les États-Unis en 1976 pour s'installer à Berlin. Il y croise souvent Iggy Pop et Brian Eno. C'est dans cette ville encore meurtrie par les souvenirs de la Seconde Guerre mondiale qu'il va produire les albums les plus singuliers de sa carrière. Low en est la première pierre.
Sommaire |
[modifier] L'influence de l'album
Bien qu'à priori aucun titre « majeur » du rock ne se retrouve dans cet album, son influence dépassera largement les frontières des années 1980, avec certains effets repris par Nirvana ou Guns N' Roses plus de dix années plus tard. D'un point de vue purement commercial, il s'agit d'un demi-échec, puisque Low ne dépasse pas la deuxième place des ventes au Royaume-Uni et la sixième aux États-Unis (sans promotion cependant).
Mais l'intérêt est ailleurs. Véritablement reconnu par le milieu de la musique, certains dirent que Bowie a bâti là en deux albums ce que certains aurait fait en une carrière. Bien qu'exagérée, cette constatation exprime bien l'avant-gardisme de Low et "Heroes", qui seront plus ou moins rejetés à leur sortie avant d'être réguliérèment « pillés » dans la décennie 80.
[modifier] Les « stratégies obliques » de Brian Eno
Et pour cause : par son anti-conformisme et sa musique déformée, Low peut rebuter le public (même averti) dès les premières notes. L'atmosphère globale semble héritée de sa relation complexe avec Brian Eno (ex-Roxy Music) qui produit l'album avec Bowie. L'album exprime bien la tension entre Bowie, star impulsive qui apprend de nouveaux « langages musicaux » et Eno, minimaliste, inventif, volontaire et soucieux de créer ce qu'il appelle des « environnements ».
Eno mit en place sa fameuse technique des « stratégies obliques » : chaque musicien qui devait exécuter un segment de chanson recevait une carte au hasard sur laquelle il lui était dit comment il devait jouer (« joue comme si tu venais d'échapper à une catastrophe » par exemple)[1].
Bowie reprit quant à lui la technique des cut-ups de Burroughs (écrire des paroles, puis les segmenter pour les redistribuer de facon aléatoire). Ainsi, les paroles peuvent parfois etre assez aberrantes, le but étant le timbre sonore.
Enregistré au Chateau d'Hérouville, il ne ravit pas vraiment les délégués de RCA (sa maison de disques) de par son côté « anti-commercial ».
[modifier] Titres
Toutes les chansons sont de David Bowie, sauf Breaking Glass (Bowie, Davis, Murray), Warszawa et Art Decade (Bowie, Eno).
- Speed of Life – 2:46
- Breaking Glass – 1:51
- What in the World – 2:23
- Sound and Vision – 3:03
- Always Crashing in the Same Car – 3:29
- Be My Wife – 2:55
- A New Career in a New Town – 2:51
- Warszawa – 6:20
- Art Decade – 3:43
- Weeping Wall – 3:26
- Subterraneans – 5:39
[modifier] Analyse des titres
[modifier] Speed of Life
Elle ouvre l'album dans une atmosphère garage que l'on retrouvera dans les années 85-90, avec une batterie « sourde » reprise par tous les groupes de metal plus tard. Les paroles écrites pour cette chanson ont été supprimées, apparaissant sans intérêt.
[modifier] Breaking Glass
Étrange et trés fragmenté, ce titre fait penser au principe des « fulgurances » de Jean Genet. Basé sur une gageure, Carlos Alomar et Bowie voulurent la retoucher, mais Eno la trouvait interessante dans sa version brute.
[modifier] What in the World
Iggy Pop est aux chœurs , ce qui apporte un grain de folie. Les paroles sont une nouvelle fois très singulières...
[modifier] Sound and Vision
Seul titre plus ou moins conventionnel de l'album (avec tout de même deux minutes d'introduction), c'est son seul véritable « tube ». Ses paroles renvoient à la détresse traversée par Bowie deux ans plus tôt sur Station to Station (« les stores pâles baissés toute la journée, rien à faire, rien à dire, je vais m'asseoir par terre et attendre le don du son et de la lumière »). Composé au départ de huit couplets, Bowie n'en conserva que trois.
[modifier] Be my Wife
Bâti sur un rythme de piano prononcé, il est agrémenté d'un clip où Bowie apparaît sur fond blanc sans maquillage, avec une saturation de couleurs non réglés créant des sortes de taches confuses.
[modifier] Warszawa
Pour beaucoup le sommet de l'album, cette chanson est censée décrire la misère de Varsovie sous l'ère communiste, avec une fin ou Bowie invente un langage pour s'exprimer, ce qui rajoute au coté dramatique. Mais se cache bien derrière l'expression du déracinement psychologique que subit Bowie...
[modifier] Art Decade
Une introduction étonnante qui nous transporte ensuite dans les décadences de l'art berlinois selon Bowie. De nouveau on peut aussi l'interpréter comme les errements de ses propres expériences artistiques...
[modifier] Weeping Wall
Ce titre exprime le désarroi qu'a créé le mur de Berlin, les déchirements familiaux, les déracinements, la perte d'identité (les Berlinois de l'est lancent un appel à l'occident à la fin du titre).
[modifier] Subterraneans
Conçue pour le film L'Homme qui venait d'ailleurs, elle n'avait pas été retenue. L'élément de base proposé pour le film semblait bien faible et très mal ficelé, de l'aveu mème de Bowie. Cette version exprime la fin d'un monde ou la naissance d'un autre. L'interprétation est relativement libre...
[modifier] Sources
- ↑ David Bowie : une étrange fascination, David Buckley, Flammarion, 2004