Limerick (poème)
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Un limerick est un poème humoristique, à l'origine en anglais, de 5 vers rimés (rimes aabba), de caractère souvent grivois, irrévérencieux ou irreligieux.
Le rythme du limerick se fonde sur les accents toniques, et est totalement indépendant du nombre de syllabes :
- Les deux premiers vers ont trois accents, et riment entre eux;
- Les deux suivants ont deux accents, et riment entre eux (en typographie, les vers 3 et 4 sont parfois fondus en un seul, fait de deux hémistiches rimant);
- Le dernier a trois accents, et rime avec les deux premiers.
C'est généralement dans ce dernier vers que se trouve la "pique" irrévérencieuse ou paradoxale, à laquelle les premiers vers préparent le terrain.
Le nom viendrait, d'après l'Oxford Dictionary of English, du refrain « Viendras-tu à Limerick ? », chanté entre des vers improvisés lors d'une réunion.
Edward Lear, qui en a popularisé la forme, en a écrit un certain nombre devenus connus (voir un exemple dans l'article correspondant – noter cependant que lui-même ne les appelait pas « limericks » mais « nonsense verses »). On en trouve aussi dans le roman de John Irving L'Œuvre de Dieu, la Part du Diable.
[modifier] Exemples
Un des exemples canoniques du limerick (« gentil ») est attribué à William Cosmo Monkhouse (1840-1901) ; on a marqué ici l'accent tonique en gras pour faire ressortir le rythme :
- There was a young lady from Niger,
- Who smiled as she rode on a tiger.
- They came back from the ride
- With the lady inside,
- And the smile on the face of the tiger.
(Il y avait une jeune dame du Niger / Qui souriait en chevauchant un tigre / Lorsqu'ils revinrent de la promenade / La dame était à l'intérieur / Et le sourire aux lèvres du tigre).
On retrouve la forme du limerick dans le célèbre "nursery rhyme" (comptine) :
- Hickory Dickory Dock
- The mouse ran up the clock
- The clock struck one
- The mouse ran down
- Hickory Dickory Dock
[modifier] Anti-limericks
Il s'agit d'une forme particulière de limerick dans lequel la chute s'applique au limerick lui-même, d'une façon absurde assez typique de l'humour anglais.
Ainsi, les exemples qui suivent, d'origine anonyme, jouent sur la structure même du limerick.
- There was a young man from Japan
- Whose limericks never would scan.
- When asked why this was,
- He answered 'because
- I always try to fit as many syllables into the last line as ever possibly I can.
- There was a young man from Peru
- Whose limericks would end at line two.
et, bien sûr, le plus élégant et le plus tragique :
- There was a young man from Verdun.