Le Grand Paysage d'Alexis Droeven
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Le Grand Paysage d'Alexis Droeven est un film du réalisateur Jean-Jacques Andrien. Il a eu le génie de choisir comme acteur Jerzy Radziwilowicz (L'Homme de marbre) qui est un jeune fermier qui perd son père au moment où le film commence. Dès lors se pose pour lui la question de savoir s'il va ou non reprendre la ferme de son père, ce qui n'est pas évident en cette époque où les règlements de la Politique agricole commune donnent aux agriculteurs le sentiment d'être dépossédés de leur métier qui est aussi une vocation et une sorte d'état. Un film sur la difficulté de la transmission entre deux générations, celle d'Alexis, le père, et celle de Jean Pierre, son fils, dans une situation de crise sociale.
Sommaire |
[modifier] Le fils d'un fermier
Jean Pierre Droeven est le fils d'Alexis Droeven. Il assiste aussi au difficile conflit des Fourons, cette petite enclave de 4.000 âmes que le Parlement belge a réuni à la Flandre lors de la fixation de la frontière linguistique entre Flandre et Wallonie, et cela, contre le gré de ses habitants qui ressentent par là une deuxième dépossessions d'eux-mêmes.
[modifier] Les héros du film : le grand paysage, l'agriculture
Le film parcourt en quelque sorte les divers moments de l'agriculture, notamment celle où elle était profondément liée à la terre dans un monde un peu immobile, autarcique, ce que dit un peu cette image qui semble fantastique et qui en réalité est aussi une simple photo de repérage, de deux paysans damant de la pulpe de betteraves. Un autre héros du film, c'est le grand paysage justement, un paysage du Pays d'Aubel dans lequel au bruit des aboiements de chiens dans un matin sec, Jean Pierre découvrira le cadavre de son père Alexis Maurice Garrel, foudroyé par une crise cardiaque. Une mort qui est sans doute symbolique de l'impasse dans laquelle se retrouve cet agriculteur et, par-delà, l'agriculture.
[modifier] La force intérieure du cinéma
Andrien a filmé toutes ces réalités, calmement, en poète, estimant que le cinéma, au contraire de la télévision, ne donne pas à ses images le contour obligé qui fait que le spectateur est obligé dès le départ à dire le contraire de Ceci n'est pas une pipe de René Magritte.
Ce qui est très étonnant aussi sur un tel sujet, c'est de voir, discrètement, la campagne confrontée à la ville, lors de l'entrevue entre la très jeune sœur (Nicole Garcia) du père et son neveu à peine plus jeune qu'elle. La sœur du père de Jean Pierre Droeven a fait le choix de la ville (Liège) où elle est devenue avocate, en quelque mesure contre la campagne qu'elle ressent aussi comme un enfermement. Ils en discutent dans un intérieur luxueux à mille lieues (psychologiquement non spatialement), des étables et des vaches, ce qui fait mieux ressortir la force et le poids de la décision finale de Jean Pierre Droeven qui décide de reprendre la ferme.
[modifier] La mort de l'agriculture
On a pu recevoir la confidence de certains paysans qui, voyant ce film, ont pu y voir le récit de la mort de l'agriculture, et cela, sans doute, contre le vœu de l'auteur lui-même. Mais la remarque est intéressante car elle permet de dire que ce film est un grand film ouvrant non seulement à la beauté de ses images qui sidère, mais aussi à un débat à la fois psychologique et politique ou social très profond dans cette Wallonie qui a vu dans le film, selon l'expression du journal Le Monde, le premier grand film d'un cinéma wallon. Dans la mesure sans doute où les images, la poésie, la force créatrice du réalisateur impose à la fois un problème et un pays en laissant deviner que les choses y importent comme n'importe où.
[modifier] Le scandale de mêler art et politique
Il n'est pas étonnant à cet égard que Jean-Jacques Andrien soit devenu, à cause de cette œuvre magistrale une personnalité wallonne, car comme le dit cette source externe, Le Grand Paysage d'Alexis Droeven, à l'instar de Mémoires, participe du cinéma-réalité, et introduit (...) des discussions sur des sujets d'actualité comme les quotas laitiers de la Communauté européenne, ou encore les problèmes linguistiques(...) filme les événements (...) des Fourons et (...) des milices (...) d'extrême-droite qui s'en prennent aux biens et aux personnes sous l'œil vigilant mais impassible des forces de l'ordre. Cette dernière partie de la citation étant une allusion au film Mémoires où l'auteur ira encore plus loin dans le traitement de questions politiques, ce qui, en Belgique ou ailleurs), se révèle toujours extrêmement délicat.