Le Bonnet rouge
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Le Bonnet rouge "organe de la défense républicaine" (Paris, 1913-1922), hebdomadaire (1913), puis quotidien (1914) satirique républicain et anarchiste français dirigé par Maurice Fournié et ayant pour rédacteur en chef Miguel Almereyda (no 1, 22 nov. 1913 - 1922).
Ce journal d'extrême gauche reste attaché aux polémiques qu'il suscita durant la Première Guerre mondiale, notamment par Léon Daudet et l'Action française qui lui reprochaient d'avoir défendu un rapprochement avec les Allemands. En effet, Almereyda était un militant antimilitariste et internationaliste qui s'était longuement opposé au conflit armé. Toutefois, durant la Guerre, le Bonnet rouge avait adopté une position pacifiste.
Cette ligne éditoriale fut infléchie en faveur d'un antimilitarisme plus marqué après qu'Almereyda eut confié la direction du quotidien à un dénommé Emile-Joseph Duval qui recevait des fonds de l'étranger destinées à orienter les propos du journal en faveur de l'ennemi. Cette nouvelle prise de position entraîna l'intervention fréquente de la censure républicaine.
À cela s'ajoute, qu'en 1914, à la demande du ministre Joseph Caillaux, le Bonnet rouge avait publié des articles pour prendre la défense de sa femme, Henriette Caillaux, qui était accusée du meurtre de Gaston Calmette, le directeur du Figaro. Ce dernier avait mené une campagne contre Caillaux à qui il reprochait sa politique de rapprochement franco-allemand. Furieuse de voir sa vie privée étalée au grand jour, Mme Caillaux, prise d'un coup de folie, avait assassiné Calmette.
Le capitaine Bouchardon, magistrat détaché comme juge d'instruction auprès du 3e conseil de guerre fut chargé d'enquêter sur l'origine des fonds versés au journal. Il découvrit en même temps des correspondances entre Almereyda et Caillaux. Ce dernier sera contraint de s'expliquer sur les relations qu'il entretenait avec les dirigeants de ce journal. Il fut arrêté en 1917 pour intelligence avec l'ennemi.
L'affaire des fonds étrangers versés au Bonnet rouge conduisit également à l'arrestation de Miguel Almereyda et à son décès dans des circonstances mystérieuses. Durement éprouvé par cette crise, le journal cessa ses activités en 1922.