La Métamorphose
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La Métamorphose (Die Verwandlung) est une nouvelle allégorique écrite par Franz Kafka, publiée en 1915, et indubitablement la plus célèbre de ses œuvres avec Le Procès. Un vendeur, Gregor Samsa, se réveille pour se trouver transformé en un « monstrueux insecte ». Beaucoup l'interprètent comme un conte hautement symbolique, conduisant les critiques à l'associer fréquemment à l'existentialisme.
La Métamorphose est ouverte à une multitude d'interprétations. En fait, le livre de Stanley Corngold (The Commentator's Despair) en dénombre plus de cent trente. Les plus évidentes évoquent le traitement social d'individus différents. D'autres abordent la solitude et le désespoir qu'engendre une mise à l'écart.
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[modifier] L'histoire
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Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
Le personnage principal, Gregor, en se réveillant, découvre qu'il s'est transformé en un énorme insecte.
L'histoire n'est pas totalement dénuée d'humour : par exemple, la préoccupation première de Gregor, en dépit des événements, est d'aller travailler. Curieusement, sa famille n'est pas très étonnée de sa condition.
L'intrigue tourne autour des interactions du nouvel insecte parasite avec sa famille, et de leur déni progressif. Gregor ne peut plus parler sous cet aspect, néanmoins il garde ses facultés mentales. Horrifiée par son apparence, sa famille l'enferme dans sa chambre. Sa sœur, chérissant son souvenir, prend soin de lui en le nourrissant mais évite le contact et ne supporte plus de le voir.
Un jour le père se méprenant sur l'intention de Gregor, le croit en train d'attaquer sa fille et furieux il manque de le tuer, la sœur sauvant Gregor de justesse.
Blessé et confiné dans sa chambre, ses seules activités se résument à regarder par la fenêtre, grimper au mur, cogiter son passé et écouter les conversations.
Par manque d'argent - que Gregor ne ramène plus puisqu'il ne travaille plus - la famille héberge trois hommes inconnus sous son toit. Mais la bête surgit un soir au milieu de ce monde, attiré par la douce musique de sa sœur au violon, espérant la contraindre, par la force si nécessaire, à jouer pour lui seul dans sa chambre... mais c'est un échec et son rejet est impitoyable lorsqu'elle déclare ouvertement à la famille :
- […] nous devons tenter de nous en débarrasser. Nous avons tenté tout ce qui était humainement possible pour prendre soin de lui et le supporter avec patience ; je crois que personne ne peut nous faire le moindre reproche.
Gregor est ainsi définitivement exclu de la famille.
Finalement Gregor meurt dans sa chambre. Le corps est discrètement jeté par la bonne, la famille est soulagée, et envisage un nouvel avenir. L'oubli de Gregor est facile.
[modifier] Analyse
Ce texte est l'aboutissement d'une réflexion initiée dans la Lettre au père, réquisitoire adressé à son géniteur à propos de leur relation paradoxale, qui mêlait méprise et admiration, bons et mauvais sentiments, répulsion et attirance. En hypothèse l'auteur s'apparenterait donc à Gregor, en conflit permanent avec son père du fait de leurs différences.
La métamorphose principale décrite dans ce récit n'est pas tant celle de Gregor. Sa transformation en insecte est réalisée dès les premières lignes de l'histoire, sans être explicitée. A l'inverse, elle entraine la métamorphose du reste de la famille Samsa, au fur et à mesure de la dégradation de la condition de Gregor. Ainsi, le père, à l'origine faible et somnolent, devient vigoureux, tandis que la sœur, affectueuse et casanière, se prend ensuite en main et précipite finalement le rejet de Gregor.
