Léonel de Moustier
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Léonel de Moustier | |
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Parlementaire français | |
Naissance | 5 avril 1882 |
Décès | 10 mai 1945 |
Mandat | Député (1928-1941) |
Début du mandat | 1928 |
Fin du mandat | {{{fin du mandat}}} |
Circonscription | Doubs |
Groupe parlementaire | {{{groupe parlementaire}}} |
IIIe République |
Le marquis Léonel Marie Ghislain Alfred de Moustier est un homme d'affaires et un homme politique français né le 5 avril 1882 à Paris et mort le 10 mai 1945 à Neuengamme.
[modifier] Biographie
Petit-fils d'un diplomate du Second Empire, fils de René de Moustier député du Doubs, issu d'une famille noble, Léonel de Moustier devient directeur des charbonnages et vice-président de la Chambre d'agriculture départementale. Il devient conseiller général en 1910, et président du conseil général en 1935, succédant à son père. Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, il est plusieurs fois décoré (voir ci-dessous).
Léonel de Moustier est élu député en 1928, avec l'étiquette de l'Union républicaine démocrate, nom électoral de la Fédération républicaine. Il est constamment réélu jusqu'en 1940. Homme de droite, Léonel de Moustier est aussi profondément républicain, soucieux de modération et de justice sociale. C'est ainsi qu'il intervient pour étendre aux travailleurs agricoles la législation sociale protégeant les ouvriers d'usines. En politique extérieure, il se déclare, dans sa profession de foi, favorable à des initiatives diplomatiques, « sans arrières-pensées » aussi bien qu'à « une préparation militaire suffisante ».
Il appartient à la commission de l'Agriculture, du Suffrage universel, ainsi qu'à la commission d'Assurance et de prévoyance sociale.
À la fin des années 1930, il défend une politique de fermeté face à Hitler. En 1939, il s'engage, bien qu'âgé de cinquante-sept ans, et obtient de servir dans une unité combattante. Après la mort de l'un de ses fils, en octobre 1939, il exige d'y rester tout de même.
De retour en France après l'armistice, Léonel de Moustier fait partie des quatre-vingts parlementaires qui votent contre les pleins pouvoirs à Philippe Pétain le 10 juillet 1940. Pour lui, l'armistice est une « trahison », et Pétain, un « traître ».
Léonel de Moustier s'engage ensuite dans la Résistance. Il met son domaine de Bournel à disposition des résistants évadés, des aviateurs britanniques et américains abattus, puis des réfractaires au Service du travail obligatoire. Il monte lui-même un réseau de renseignements avec des amis, affilié à l'Intelligence Service. En 1943, il entre en contact avec l'Organisation de résistance de l'armée, et devient chef militaire de l'ORA pour l'arrondissement de Baume-les-Dames.
Le 23 août 1943, Léonel de Moustier est arrêté par la Gestapo. Incarcéré à la prison de Besançon, puis à celle de Compiègne, il est déporté au camp de Neuengamme au début de l'été 1944. Étant parlementaire, il peut bénéficier d'un traitement de faveur, mais le refuse. Il meurt des suites de ses conditions de détention, peu avant la libération du camp.
Son fils, Roland de Moustier, lui succédera dans ses mandats électoraux.
[modifier] Décorations
- Officier de la Légion d'honneur à titre militaire.
- Croix de guerre 1914-1918 (cinq citations).
- Croix de guerre 1939-1945
- Compagnon de la Libération à titre posthume (décret du 2 octobre 1945)
[modifier] Sources
- Jean Jolly (dir.), Dictionnaire des parlementaires français, Presses universitaires de France
- Biographie en ligne sur le site de l'Ordre de la Libération