Jean Richer
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Astronome et navigateur, Jean Richer (1630-1696) est nommé à l'Académie des sciences en 1666.
Envoyé en mission à Cayenne en 1672, il y étudie la planète Mars en conjonction avec le travail de Jean-Dominique Cassini à Paris, ce qui permet de déterminer la parallaxe de cet astre.
Pendant une opposition de Mars (c’est-à-dire lorsque Mars, la Terre, et le Soleil sont alignés, dans cet ordre), des mesures simultanées à Paris, à Cayenne, et en Angleterre ont lieu en 1672[1] : la distance Terre-Soleil, déduite de la mesure de la parallaxe, ressort à quelques 140 millions de km. Il s'agit d'un moment « historique » méconnu : la taille du système solaire, telle qu'on l'imaginait jusqu'alors, se dilate brusquement d'un facteur 20. En effet, depuis Ptolémée, on croyait que le Soleil se trouvait à 7 millions de km de la Terre. Johannes Kepler avait bien pressenti que cette distance, que l'on appelle de nos jours l'unité astronomique (ua), était au moins trois fois plus grande.
En Guyane, Richer observe aussi qu'un pendule à Paris bat plus vite qu'à Cayenne. Huygens et Newton en déduiront que la Terre est une sphère aplatie par la force centrifuge avec 20 km de renflement à l'équateur. Comme cela contredit les mesures de Cassini, il s'ensuit une polémique que les voyages de Maupertuis en Laponie ainsi que ceux de Bouguer en Équateur permettent de résoudre en 1736.
De nos jours, la forme de la Terre est connue à quelques centimètres près et est toujours en évolution à cette échelle par l'effet de la tectonique des plaques.
Les études de Richer sur le pendule seront poursuivies par celles de Halley à Sainte-Hélène.