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Jean Le Moyne - Wikipédia

Jean Le Moyne

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Jean Le Moyne ( 17 février 1913 à Montréal - 1er avril 1996) était un écrivain, sénateur, journaliste, fonctionnaire, commentateur et conseiller politique québécois.

Il a été siégé au Sénat du Canada pour le Parti libéral du Canada de 1982 à 1988. Il fut l'un des membres fondateurs du mouvement laïque de langue française.

Sommaire

[modifier] Ouvrages publiés

  • Les Juifs au Canada, 1947
  • L'Ecole laïque, 1961
  • Convergences, 1961
  • Textes inédits de MM. Jean LeMoyne et Jacques Godbout sur le long métrage canadien Trouble-Fête, 1964

[modifier] Revues et journaux

[modifier] Honneurs

[modifier] Convergence chez Jean LeMoyne

Dans son recueil Convergences (Convergences, Montréal, Éditions HMH, 1964, 324 p. Toute prochaine référence à cette oeuvre aura comme abréviation (C: xx)), Le Moyne présente son travail à l’aide d’un avertissement. D’emblée, il parle de convergence, en admettant la disparité première de ses essais, qu’il n’a pu mettre en commun qu’avec l’aide de ses amis. Inspiré par sa « considération théologale » (C : 7), il aurait trouvé le titre grâce à sa foi, source de déchirement et de joie, prémisse de la convergence, notion qui teinte tout le recueil. Le Moyne a commencé, à écrire ses essais vers la fin des années 40, pour ne les publier qu’en 1961, et chacun d’entre eux possède une clé de lecture, capable de révéler le sens de ses écrits. Cette clé est faite des mécanismes avec lesquels s’opèrent les convergences de ses thèmes, et c’est justement avec ces mécanismes que chacun des essais du recueil y prend sa place.

Tout d’abord, le premier mécanisme de convergence est celui des enseignements hétérogènes. Qu’il s’agisse de parler de son apprentissage de la littérature, de la poésie ou de la vie en général, la nature prend place comme l’un des plus importants professeurs de son enfance. Dans « Éléments et influences » (C : 16-22), alors qu’il traite de sa relation avec la littérature, il aborde la nature comme une « formation humaine », qui aurait le dessus sur la « formation littéraire » (C : 17). L’idée est pour lui si influente, qu’il la pousse jusqu’à considérer la fréquentation des fourmis, des poissons et de la basse-cour comme des séances d'enseignement. Ce sont des conversations où le partage du savoir s’exerce, et où Le Moyne apprend ce que la littérature ne pourrait lui enseigner par la lecture. En ce sens, les fourmis ont été pour le jeune Le Moyne un exemple de persévérance, les poissons, un mode de compréhension de la nature humaine, et les oiseaux, un calque de la société. C'est sur quoi il s'est basé pour saisir les rouages du monde ; toutes ses manifestations animales de la nature ont créé chez lui un sentiment de vitalisme. C’est avec une force bestiale qu’il a développé son goût pour la vie, pour la passion, car vivre — et survivre — est tout ce qu’il lui faut. Ainsi, en rapprochant les idées plus primitives avec des notions proprement humaines, en faisant converger le sauvage et le civilisé, à l’intérieur de ces enseignements, Le Moyne a compris une part de ce qu’est la vie.

Un autre de ces mécanismes d’apprentissage convergent est celui des figures exemplaires. Cette fois, la convergence ne réunit pas des notions opposées, mais démontre les influences humaines éparses dans le discours de Le Moyne. Ces influences sont multiples, mais sont en majeure partie démontrées à travers la figure des hommes. La première de ses figures serait celle de la race. Idée débilitante d’une séparation collective, la race serait en fait une conséquence de l’orgueil et Le Moyne la représente comme étant un obstacle à la « fraternité universelle » (C : 35). Concept très important pour lui, cette fraternité est synonyme d’accomplissement. S’il n’aurait pu faire son recueil sans l’aide et la présence de ses amis, il croit aussi que l’homme ne pourra jamais totalement s’accomplir sans l’abolition de cette notion pervertie des races. Donc, « l’humanité s’ignore et ne se connaîtra pas de la vraie connaissance du sang tant que […] se dresseront les barrières de nos hypocrites et subtils refus à la vérité du Christ » (C : 37), dit-il, dans un élan de foi envers les hommes qu’il veut voir respecter l’harmonie qu’ils doivent vivre tous ensemble.

Une deuxième figure humaine de convergence est celle du père. Personnage très influent pour Le Moyne, son père a contribué largement à son apprentissage de la littérature, de la société et de la vie. Même son père était en fait, selon lui, un Karamazov. Foyer de convergences en lui-même, le Karamazov est « capable de réunir tous les contrastes et de contempler à la fois deux abîmes, celui d’en haut, l’abîme des sublimes idéals, et celui d’en bas, l’abîme de la plus ignoble dégradation » (Fédor Dostoïevski, Les Frères Karamazov, Paris, Gallimard, 1952, p. 864). Or, dans « Dialogue avec mon père » (C : 11-16), il qualifie ce dernier d’« homme de solitude et de contrastes violents, homme à peine possible pour lui-même et pour ici » (C : 14). C’est son père qui lui a présenté la Bible, qui lui a donné le génie des Russes, mais aussi Homère et Cervantès, le lançant dans une épopée littéraire dispersée dans le monde, sans fin. Ainsi, la figure du père de Le Moyne active la convergence de son identité double, de ses façons de vivre la littérature, en prodiguant des enseignements hétérogènes ramenés en un seul.

Puis, une troisième figure humaine de convergence est celle d'auteurs, de compositeurs et de personnages qui ont marqué Le Moyne. Dans plusieurs de ses essais, il met en scène des dizaines d’auteurs qui l’ont instruit. Dans « Éléments et influences », il rapproche Dickens et Cervantès, qui l’auraient préparé à lire Rabelais. Il va prendre un verre avec Johnson et Boswell pour éviter des Français comme Montaigne ou Blaise Pascal. Il a appris « le sens du temps » (C : 21) avec Marcel Proust et Henry James. La convergence constitue un enseignement lorsque l'on observe la portée de chacun des couples mentionnés. En rapprochant Teilhard de Chardin et la Bible, il énonce presque une théorie sur cet apprentissage, car Chardin « est conscient des dimensions et des convergences de nos nouveautés » (C : 193). Teilhard de Chardin, en lui montrant une nouvelle manière de concevoir les enseignements de la Bible, lui aurait désigné ce protocole de rapprochement d'éléments éloignés. Il utilisera cette méthode avec tous les écrivains, qu’ils soient d’origines différentes, qu’ils abordent des sujets opposés, qu’ils suscitent son attention ou pas.

En somme, tous ces enseignements sont assimilés par Le Moyne grâce à ces convergences. Il n’aurait pas la même écriture, ni le même style ou le même genre, s’il n’avait pas goûté à la fusion des opposés, à l’effet que ces enseignements produisent lorsqu’ils sont mis en commun. Le dualisme est contrecarré par sa perspective d'enseignement par les réunions.

Aussi, cet anti-dualisme n’est pas sans conséquences. Il représente un troisième mécanisme de convergence, utilisé de plusieurs manières dans beaucoup d’essais. Le Moyne refuse de dissocier les circonstances temporelles de l’écriture d’un texte et la portée que celui-ci à dans le temps. Il n’oppose pas actuel et absolu, mais les place au même niveau. Il prend exemple sur Bernanos et Léon Bloy, qu’il qualifie de « terribles pamphlétaires » (C : 196) en disant qu’ils ont réussi à saisir cette notion d’anti-dualisme à travers la vérité de l’Évangile. Selon lui, les hypocrites sont incapables de saisir cette vérité. En ce sens, il croit fermement que la force de ces écrivains réside dans le fait qu’ils aient justement réussi à parler de la vérité, de l’absolu, à travers un message actuel et imprimé dans leur époque. Ils appliquent donc une vérité intemporelle à un contexte social et littéraire très temporel.

Un autre exemple de cet anti-dualisme constant chez Le Moyne est son désir d’incarner l’esprit. Dans « Teilhard ou la réconciliation » (C : 187-194), il traite avec force de ce désir, s’entêtant à nommer « les affinités spirituelles de la matière » (C : 187), « la chair et le sang, matières absorbantes du monde en ses fructifications humaines, qui gardent les esprits pour la vie éternelle » (C : 189-109). Cela rappelle son point de vue dans « Éléments et influences » qui traitait de la « poésie [de la théologie] qui est le corps de la pensée » (C : 19). Il admet son mépris de la dissociation du corps et l’esprit, en ramenant Teilhard, avec la réconciliation qu’il lui a permis d’achever. Celle-ci est symbole de convergence, car c’est lui qui, le premier pour Le Moyne, a dit que passé et avenir, que corps et esprit « se rejoignent, […] s’inscrivent dans un monde adorablement convergent » (C : 189).

De ce fait, la convergence provoquée par son refus du dualisme est enracinée dans l’indissociation qu’il fait de la vie et de la mort. Tracé évident de son vitalisme, il met en œuvre des éléments de sens qui créent, dans ses valeurs et sa morale, une réunion de ces concepts trop souvent opposés. Ainsi, croire que la vie et la mort sont antithétiques, c’est croire que l’un n’influence pas l’autre. Dans la mort, Le Moyne a appris la vie, le prêt dont elle nous gratifie et la dette qu’elle nous impose. Il ne voit pas plus le bien qu’apporte le malaise augustinien qui nous dicte que l’on est mis « au monde pour désirer le quitter de toutes manières, que pour le nier » (C : 191). Même son dialogue avec son père reste « ininterrompu […] et [est] devenu un évènement permanent » (C : 11) dans l’existence de Le Moyne, défiant le passage de la vie à la mort. Cette convergence de la vie, de tous les éléments qui la composent, et l’irrémédiable incapacité d’y poser une fin, constituent l’anti-dualisme humain par excellence, car c’est celui qui lie la matière et l’esprit, qui détache les peurs et qui élève la foi à son apogée.

En somme, les techniques employées par Le Moyne et qui font la convergence de ses thèmes, se résument en peu de chose. Son vitalisme inextricable, sa vision englobante de toutes littératures et sa conception unifiée de la spiritualité sont les résultats de ce mouvement. Le fait d’apprendre à partir d’éléments hétérogènes, éloignés et même contraires, et de voir ses modèles littéraires, sociétaires et spirituels dans des figures humaines réunissant les principes les plus contradictoires, active ce phénomène. Enfin, le fait d’être dans l’incapacité de voir le monde comme une source de contraires, et son obstination à le voir comme un tout, démontre avec conviction toutes la convergence de son œuvre essayistique.

[modifier] Lien externe

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