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Jean Chanorier - Wikipédia

Jean Chanorier

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Jean Chanorier était un agronome et politicien français, né le 15 novembre 1746 à Lyon et mort à Croissy-sur-Seine le 29 mai 1806.

Plaque commémorative dans le cimetière de Croissy-sur-Seine
Plaque commémorative dans le cimetière de Croissy-sur-Seine

Sommaire

[modifier] Le seigneur de Croissy

Jean Chanorier est le fils unique de Hugues Eustache Chanorier, écuyer, secrétaire du roi, receveur général des finances de la généralité d’Auch, et de Jeanne Marie Philippe Pollet, son épouse[1]. Il est sans doute le petit-fils de Eustache Chanorier, qui avait renoncé au droit de bourgeoisie à Lyon en 1702[2] et procureur pour l'abbé à l'Hôtel-dieu de Tournus en 1704[3]. Il appartient donc à une riche famille de la robe, en voie d'anoblissement.

En 1771, il succède à son père dans cette charge de receveur général des finances. Puis en 1779, il acquiert (pour la somme de 198 160 livres), la seigneurie de Croissy-sur-Seine (aujourd'hui dans le département des Yvelines), relevant du prince de Condé[4]. Son domaine occupait sur le seul territoire de Croissy, près de 40 hectares, soit 20,54% de la superficie de la commune[5]. Il incluait un château, construit en 1754 pour Gautier de Beauvais. Cette gentilhommière de style classique porte toujours aujourd'hui le nom de « château Chanorier ».

Afin de mieux connaître et valoriser son domaine, il en fait dresser par l'arpenteur Phelipeau (probablement René Phelipeau), un plan terrier en 1781. Il réside sans doute encore à Paris à ce moment là, grande rue neuve de Luxembourg, s'il est bien l'auteur de deux courtes lettres envoyées à Benjamin Franklin et à son fils, au sujet de bals et mondanités[6]. Ces billets révèlent également qu'il connaissait l'ancien contrôleur général des Finances Bertin, qui partageait les idées des agronomes et possédait la seigneurie voisine de Chatou. Il fréquentait également les nièces de l'avocat général Séguier et le médecin Louis-Guillaume Le Veillard, un ami proche de Franklin.

[modifier] L'agronome

Riche propriétaire terrien, correspondant de Daubenton, il contribua à l'amélioration de l’élevage du mouton en France, en comptant parmi les introducteurs du mérinos en 1786. Il est alors l'un des trois propriétaires de ces moutons espagnols, avec Louis Silvy, à Champgueffier, et le roi dans sa bergerie de Rambouillet[7]. C'est de cette dernière qu'il tient ses bêtes, dont il aurait été le premier acheteur. Il semble avoir accordé une certaine importance au choix des femelles, contrairement à l'usage courant de l'époque. Son troupeau était d'une grande notoriété parmi les agronomes, qui s'intéressaient alors aux possibilités d'acclimatation du mérinos d'Espagne en France. C'est en raison de cette importance que lorsque l'aristocrate Chanorier émigra en Suisse en 1795, ses moutons furent protégés par le vétérinaire François-Hilaire Gilbert[8], qui les fit transférer à la bergerie nationale de Rambouillet, sous la garde de son directeur, Tessier[9]. C'est en rentrant qu'il eu la surprise de découvrir qu'il s'était enrichi en absence.

mérinos de Rambouillet
mérinos de Rambouillet

Son travail d'expérimentation agronomique ne s'arrête pas à l'élevage : il met en place un système de puisage à manivelle pour l'irrigation des cultures maraîchères ; fait clôturer son domaine pour le protéger des déprédations animales, notamment des lapins qui abondent sur les terres voisines du Comte d'Artois ; fait planter des mûriers pour l'élevage des vers à soie ; installe un métier à tisser Vaucanson ; développe les plantations de pommes de terres, dont une variété portera son nom, la « chanorière » ; enfin, en 1788, il fait ouvrir une école dans la grande rue du village.

[modifier] L'homme politique

En 1788, il est l'un des représentants du tiers-état à l’assemblée provinciale de Saint-Germain. Il fut, par 51 voix sur 52 votants, le premier maire de la commune de Croissy, du 22 janvier au 14 novembre 1790[10]. Puis il fut élu commissaire de l’Assemblée primaire de la première section du canton extra-muros de Saint-Germain-en-Laye.

Lorsque Joséphine de Beauharnais vint habiter à Croissy, en 1793, elle plaça sa fille Hortense, âgée de dix ans, en apprentissage auprès de Julie Blezeau, couturière du château de Chanorier[11]. Le château devient alors le lieu de rendez-vous d'aristocrates qui ont fui Paris, tels madame Campan, l'une des dames de compagnie de Marie-Antoinette, le prêtre réfractaire Mayneaud de Pancemont, ou encore Jean-Charles Gravier, baron de Vergennes, fils de l'ancien ministre[12] et surtout son épouse, la comtesse de Rémusat. D'après ses souvenirs, cette dernière aurait même vécu plusieurs mois dans le château de Chanorier[13].

Chanorier émigre quelques temps en Suisse, avant de revenir après Thermidor. Il ne semble pas avoir été particulièrement inquiété. L'école qu'il avait créée à Croissy ayant été mise en vente comme bien national, il la rachète et la donne à la commune[14]. Il est également nommé répartiteur de l’impôt foncier pour la commune de Croissy en l'an IV (1796).

La future impératrice Joséphine de Beauharnais fait appel à lui pour évaluer le domaine de Malmaison et négocier pour elle l'achat. Toujours passionné par les questions d'élevage, il lui suggère d'augmenter le revenu du domaine en faisant passer le troupeau de 150 à 300 moutons. Joséphine suivit probablement ce conseil, puisqu'elle lui demanda de céder son maître berger[15].

Grâce à cette amitié, sous le Consulat, il est nommé l'un des trois directeurs de la caisse d'amortissement, avec Mollien, futur ministre finances de Napoléon, et Jean-Baptiste Decrétot par un arrêt du 8 frimaire an VIII (29 novembre 1799)[16]. Il bénéficie alors de la faveur du premier consul, Napoléon Bonaparte, qui a épousé son amie Joséphine de Beauharnais. Sa carrière agronomique se poursuit parallèlement, puisqu'il est nommé en l'an VI (1798) président de la Société libre d’agriculture de Seine-et-Oise. L'année suivante, il est élu député au Conseil des Cinq-Cents, où son activité législative ne semble pas avoir été débordante ; puis en l'an VIII (1800), membre du conseil général de la Seine-et-Oise.

[modifier] Le membre de l'Institut

Chanorier fut nommé membre associé de l'Institut de France pour la Classe des Sciences (section d’Économie rurale et Art vétérinaire)[17]. Le 26 floréal an VII, il y lu un mémoire portant sur les draps tissés à partir des laines de son élevage. Ce texte fut imprimé. Il y démontrait qu'il était possible, contrairement à ce que l'on pensait jusqu'alors, de teindre les laines de moutons espagnols. Il en fit l'expérience avec l'aide de Leroy et Rouy, de la manufacture de Sedan. Avec l'aide des opticiens Zougan et Richer, il conçoit un micromètre destiné à analyser les laines, qu'il compare avec des échantillons espagnols que lui rapporte le négociant Delon. Daubenton, Fourcroy et Desmarets firent un rapport élogieux sur les résultats de l'élevage de Chanorier, et demandèrent la publication de son court mémoire. Le 15 messidor an VIII (3 juillet 1799), il aurait dû y lire un autre texte, si la séance n'avait pas été levée par le président en raison de la prestation pitoyable que venait d'y présenter Sébastien Mercier[18].

A partir de 1802, Chanorier abandonne toute fonction politique. Sa santé mentale semble décliner dès 1804, jusque sa mort deux ans plus tard. Par testament, Jean Chanorier créa une rente de 300 F. destinée à fournir l'alimentation à des personnes âgées pauvres de la commune de Croissy-sur-Seine. Cette rente fut validée par décret impérial du 6 juin 1807[19]. Le château qu'il a possédé à Croissy existe toujours : c'est aujourd'hui un centre culturel. Dans la même commune, une école porte son nom.

[modifier] Écrits de Jean Chanorier

  • Troupeaux de bêtes à laine de pure race d’Espagne, Vve Huzard, Paris, An VII.
  • « Mémoire sur un drap bleu teint en laine et fabriqué avec les toisons du troupeau de race pure d'Espagne établi à Croissy-sur-Seine, département de Seine-et-Oise », en 1786, par le citoyen Chanorier, in Mémoires de l'Institut national des sciences et arts... Sciences mathématiques et physiques, An VII [1798-1799] (T. 2), pp. 484-488. (télécharger le livre).

[modifier] Références bibliographiques

  • Charles Bonnet, Chanorier, dernier seigneur de Croissy. La fédération, l'émigration et brumaire, Saint-Germain-en-Laye, 1889.
  • Charles Bonnet, Le village de Croissy sous l'Ancien Régime et pendant la Révolution, Angers, 1894.
  • M. Prevost, « Chanorier, Jean », dans Dictionnaire de biographie française, Paris, 1959, t. 8, col. 382.

[modifier] Notes et références

  1. L. LEX, Les fiefs du Mâconnais, 1897.
  2. Inventaire de la série BB des Archives muncipales de Lyon (lire en ligne).
  3. Base de donnée héraldique (lire en ligne).
  4. Jean Chanorier (lire en ligne).
  5. Croissy, Territoire et Propriétaires de 1781 à 1820 (lire en ligne).
  6. Lettre à Benjamin Franklin (18 septembre 1778) (lire la lettre) et Lettre à William Temple Franklin (14 février 1783) (lire la lettre).
  7. Lagarde, "La vaccine appliquée aux moutons", Mémoires de la société d'agriculture, sciences et arts d'Angers, 2e série, 5e volume, 1834, pp. 100-103 (télécharger le livre).
  8. Georges Cuvier, "Eloge historique d'Hilaire-François Gilbert, lu le 7 octobre 1801", in Éloges historiques des membres de l'Académie royale des sciences, t. I, 1819 (télécharger le livre).
  9. E. Pariset, "Eloge de Tessier", in Bulletin de l'Académie royale de médecine, t. 6, 1840-41, pp. 300-327 (télécharger le livre).
  10. Les maires de Croissy-sur-Seine (lire en ligne).
  11. Jospéhine Tascher de la Pagerie (lire en ligne).
  12. Caroline d'Arjuzon, Hortense de Beauharnais (télécharger le livre).
  13. Rémusat, Claire-Elisabeth-Jeanne Gravier de Vergennes, Mémoires de madame de Rémusat, t. I, 1802-1808 (télécharger le livre).
  14. Guide de visite de Croissy-sur-Seine (lire en ligne).
  15. Gérard Hubert, Malmaison, Paris, Réunion des musées nationaux, 1983, p. 14-16. On y trouve le texte d'une lettre de Chanorier à Joséphine sur ce sujet.
  16. Arrêté des consuls de la République (lire en ligne).
  17. Les académiciens au fil de l'histoire (lire en ligne).
  18. Gustave Desnoireterres, "Etude sur la vie et les ouvrages de Mercier", p. xliii (télécharger le livre).
  19. Bulletin des lois de l'Empire français, 4e série, Tome VI, 1807.


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