Jean Bardin

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Jean Bardin est un peintre français né en 1732 et mort en 1809.

Il a eu pour élève Jacques-Louis David et Jean-Baptiste Regnault. Son fils Étienne Alix Bardin est un militaire français.

[modifier] Biographie

Jean Bardin est né à Monbar, dans le département de la Côte-d'Or, le 31 octobre 1732. À l'âge de seize ans, il rejoint Paris. À dix-neuf ans, il entre à l'atelier de M. Lagrénée l'aîné, puis à celui de M. Pierre, premier peintre du roi.

En 1765, il remporte le grand prix de peinture, grâce au tableau Tullie faisant passer son char sur le corps de son père.

Il commence sa carrière comme peintre, et se crée une réputation grâce à ses tableaux du Massacre des Innocents, de l'Enlèvement des Sabines, celui des Sabines séparant les Romains et les Sabins. Pendant les quatre années qu'il reste, suivant l'usage, à la pension à Paris, avant de rejoindre Rome, il compose différents tableaux. Celui de Saint-Charles-Borromée donnant la communion aux pestiférés, attire l'attention des connaisseurs.

Il s'installe à Rome en 1768, emmenant avec lui son jeune élève Regnault. Il y passe quatre années à perfectionner ses talents et à étudier les grands maîtres de l'Ecole d'Italie. Revenu à Paris en 1772, Madame Louise le charge de la réalisation du tableau de l'Immaculée Conception, placé dans sa chapelle de Saint-Denis. Il expose au Colisée un très grand tableau représentant le Martyre de Saint-André, et plusieurs grands dessins et esquisses que les Mémoires de Bachaumont détaillent, à la date du 31 juillet 1777. Il réalise ensuite l'Exaltation de Sainte-Thérèse, et "Sainte-Catherine disputant avec les Docteurs. Ce dernier tableau lui permet d'obtenir l'agrégation à l'Académie royale de peinture et sculpture de Paris.

Il réalise pour le roi un tableau représentant l'Adoration des Mages, placé dans la chapelle de Fontainebleau, et pour différents amateurs, un Saint-Bernard, un Saint-Nicolas, une Résurrection, une Vierge, uneAndromaque pleurant sur les cendres d'Hector, une Léda, et un très grand nombre de dessins et autres tableaux. Son dernier grand ouvrage est la collection des Sept Sacrements", pour la chartreuse de Valbone, près le pont Saint-Esprit. Les trois premiers, faits à Paris, ont été exposés au salon. Il en avait fini six avant la Révolution,qui sont aujourd'hui conservés à Nismes.

Depuis la Révolution, l'incertitude du placement du tableau qui lui restait à faire, l'impossibilité de se procurer un atelier assez vaste et dont le jour fût assez beau pour pouvoir achever ce dernier ouvrage pour lequel il avait beaucoup de prédilection, avaient ralenti l'ardeur qui le portait à le terminer. Il s'en occupait lorsque la maladie l'obligea à abandonner.

En 1785, une réunion d'amateurs distingués désirait un artiste pour diriger une Ecole de dessin qu'ils avaient l'intention d'établir à Orléans, sous la protection des premiers magistrats de la ville et de la province. On s'adressa à M. Cochin, alors secrétaire de l'Académie royale de peinture. Il crut voir dans cette demande le progrès des arts, un traitement fixe pour son confrère, et les moyens d'exercer ses talents dans une ville riche. Il sollicita vivement M. Bardin, qui se détermina à venir occuper à Orléans la place de directeur de cette nouvelle Ecole. Arrivé au mois d'avril 1786, il fut honorablement accueilli par les magistrats et les citoyens les plus recommandables de cette ville. Il oublia les sacrifices qu'il faisait en quittant la capitale, et il conçut l'espoir bien flatteur pour lui de voir fleurir les arts dans une ville où on les aimait sans les cultiver. La Révolution dispersa les fondateurs et les protecteurs de cette Ecole.La nullité et ensuite la modicité du traitement ne découragèrent point M. Bardin, et il a eu la satisfaction de voir enfin son Ecole placée dans un édifice construit aux dépens de la ville, et sous la surveillance immédiate de son premier magistrat. M. Bardin fut nommé membre correspondant de l'Institut impérial de France le 29 pluviôse an 4, membre associé de l'Athénée de Nismes le 25 thermidor an 9, pensionnaire de Sa Majesté l'Empereur et Roi par décret du 8 juillet 1806.

Il joignait la modestie qui accompagne toujours les grands talens, à des qualités précieuses. Bon mari, excellent père, parent généreux, il jouissait du premier des biens, celui de la paix intérieure, auprès d'une fille dont les talens répondent à l'éducation soignée qu'elle a reçue. Son coeur s'épanchant dans le sein de l'amitié dont il connaissait tout le prix, il n'a pas eu dans ses derniers moments la consolation d'embrasser son fils, recommandable par ses talens militaires et par ses qualités personnelles, membre de la Légion d'honneur, major du 2ème régiment de la garde de Paris, et commandant la cohorte du département d'Eure-et-Loir. Il était à Saint-Omer où son devoir le retenait, lorsque son respectable père a terminé sa carrière le 6 octobre 1809.

Sa famille, ses amis et ses confrères donneront longtemps de justes regrets à sa mémoire.

M. Bardin, dont nous n'avons fait connaître qu'une partie des ouvrages qui le recommandent à l'estime particulière des hommes de l'art, a eu et conservera la réputation d'un dessinateur élégant et correct, qui a reproduit fidèlement dans ses compositions l'heureuse simplicité et la pureté de l'antique, vrai type du beau, qu'avaient méconnu les Coypel, les Boucher, les Vanloo, etc. mais on lui a reproché avec fondement de manquer de coloris, défaut qui lui est commun avec Vien, le restaurateur de l'Ecole française, avec Le Brun, le Poussin et presque tous les peintres de cette école.

M. Bardin doit être compté parmi le petit nombre d'hommes qui rendent également recommandables leurs talens et leur caractère, les qualités de leur coeur et celles de leur esprit. Doué de toutes les vertus sociales, il était tel qu'on se peint un bon père, un bon époux, et tel qu'on désire un ami, mais souvent sans espoir de le trouver. Il laisse deux héritiers dignes de lui, une fille qu'il compta au nombre de ses meilleurs élèves et qui professe aussi avec distinction l'art du dessin à Orléans, et un fils, officier supérieur et membre de la Légion d'honneur, qui a écrit avec succès sur l'art militaire. (M. le major BARDIN est auteur d'un Manuel d'infanterie, publié en un volume in-12, à Paris, chez Magimel, 1808.)

[modifier] Œuvres

• Tullie faisant passer son char sur le corps de son père
• Massacre des Innocents
• l'Enlèvement des Sabines
• Sabines séparant les Romains et les Sabins
• Saint-Charles-Borromée donnant la communion aux pestiférés
• l'Adoration des Mages
• l'Immaculée Conception

[modifier] Source

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"Annales périodiques de la ville d'Orléans", 6ème année, n°607, mercredi 25 octobre 1809, p.295,296.