Jean-Sifrein Maury
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Jean-Sifrein (ou Siffrein) Maury, né à Valréas (Comtat Venaissin) le 26 juin 1746 et mort à Rome (Italie) le 10 mai 1817, est un cardinal et écrivain français, archevêque de Paris.
[modifier] Biographie
Fils d'un pauvre cordonnier, Jean-Siffrein Maury montra très jeune de grandes dispositions intellectuelles et fut admis au séminaire Saint-Charles à Avignon. Âgé de vingt ans, il vint chercher fortune à Paris et publia un Éloge funèbre de Monseigneur le Dauphin (1766), en hommage à Louis de France (1729-1765), et un Éloge du roi Stanislas le Bienfaisant (1766), en hommage au beau-père de Louis XV, Stanislas Leszczyński, qui venait de mourir. L'année suivante, il fut nommé sous-diacre à Meaux et concourut aux prix de l'Académie française avec un Éloge de Charles V, roi de France (1767) et un Discours sur les avantages de la paix, mais il n'obtint que les félicitations. En 1771, son Éloge de Fénelon eut un accessit.
Il fut ordonné prêtre en 1769 et nommé, en 1772, chanoine et official de l'évêque de Lombez. La même année, il prononça devant l'Académie un Panégyrique de Saint Louis et en 1775, un Panégyrique de Saint Augustin devant l'assemblée du clergé de France. Ces discours établirent sa réputation et il fut appelé à prêcher à Versailles devant le Roi. En 1777, il publia son Essai sur l'éloquence de la chaire, ouvrage devenu un classique sur le sujet. En 1781, il fut nommé prieur de Lihons au diocèse de Noyon. Il entra à l'Académie française le 27 janvier 1785. La même année, il prononça son discours religieux tenu pour le plus remarquable, le Panégyrique de Saint Vincent de Paul.
Il fut député aux États généraux de 1789 pour la circonscription de Péronne, dans le ressort de laquelle se situait son prieuré de Lihons. Il défendit les intérêts du clergé et de la noblesse et s'opposa à Mirabeau. Il protesta notamment contre la Constitution civile du clergé et défendit l'autorité pontificale. Quand l'Assemblée constituante fut dissoute, il émigra et fut accueilli à bras ouverts à Coblence, puis à Rome. Le 1er mai 1792, il y fut sacré archevêque in partibus de Nicée et nommé ambassadeur de la Cour de Rome à Francfort. En 1794, il reçut le chapeau de cardinal et fut nommé évêque titulaire des diocèses réunis de Montefiascone et de Corneto, qui comptaient parmi les plus riches d'Italie.
Il se rallia à l'Empire, et fut nommé sénateur (1806), aumônier du roi Jérôme, membre de l'Académie française (1807), comte de l'Empire (1810) avant d'accepter en 1810 l'archevêché de Paris, malgré l'opposition de Pie VII, alors prisonnier à Savone (Italie), qui lui avait défendu d'accepter ce siège. Il soutint activement Napoléon Ier dans ses mandements et ses sermons.
À la Restauration, on lui fit payer durement son ralliement à l'Empire. Repoussé par le roi, la noblesse et le clergé, il fut déposé par le chapitre de Paris, exclu de l'Académie et exilé. Il retourna en 1814 à Rome, où le Pape le fit mettre six mois en prison au château Saint-Ange, puis chez les Lazaristes, pour punir sa désobéissance. Rentré en grâce, il mourut en 1817 dans un monastère.
[modifier] Œuvres
- Éloge du roi Stanislas le Bienfaisant, 1766
- Éloge funèbre de Monseigneur le Dauphin, 1766
- Éloge de Charles V, roi de France, 1767
- Discours sur les avantages de la paix, 1767
- Éloge de Fénelon, 1771
- Panégyrique de Saint Louis, 1772
- Panégyrique de Saint Augustin, 1775
- Essai sur l'éloquence de la chaire, 1777
- Panégyrique de Saint Vincent de Paul, 1785
Précédé par | Jean-Sifrein Maury | Suivi par | |
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Jean Baptiste du Belloy-Morangle |
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Alexandre Angélique de Talleyrand-Périgord |
Précédé par Guy-Jean-Baptiste Target |
Fauteuil 15 de l’Académie française 1807-1815 |
Suivi par François-Xavier-Marc-Antoine de Montesquiou-Fézensac |
Précédé par Jean-Jacques Lefranc de Pompignan |
Fauteuil 8 de l’Académie française 1784-1803 |
Suivi par Michel Regnaud de Saint-Jean d'Angély |