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James Ellroy - Wikipédia

James Ellroy

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James Ellroy
Naissance 4 mars 1948
Activité romancier
Nationalité américain
Genre roman policier
Œuvres principales L.A. Confidential
Le Dahlia noir
American Death Trip
Séries "Quatuor de Los Angeles"
"Underworld USA"
Éditeurs Rivages/Noir
Récompenses Trophées 813

James Ellroy, de son vrai nom Lee Earle Ellroy, (né le 4 mars 1948 à Los Angeles en Californie) est un écrivain de polars américain.

Sommaire

[modifier] Biographie

James Ellroy est né à l'hôpital du Bon Samaritain de Los Angeles le 4 mars 1948 d'un père comptable (Armand Ellroy) de 50 ans et d'une mère infirmière d'origine allemande. Ses parents divorcent six ans plus tard. Sa mère obtient la garde du petit. Celui-ci a dix ans, lorsque sa famille emménage dans un quartier populaire de Los Angeles, El Monte. James est déjà un lecteur fervent de littérature policière. A ce propos, il dira: "J'étais un lecteur vorace"[1].

Geneva Hilliker Ellroy (1915-1958), sa mère, est assassinée le 22 juin 1958 et retrouvée par une bande de jeunes près du lycée Arroyos. L'assassin ne sera jamais arrêté. James est confié à un père bienveillant, mais il est livré à lui-même. Il sombrera peu à peu dans la délinquance. C'est à cette époque que commencent ses premières intrusions. Il fait la connaissance de Randy Rice en 1961, à qui est d'ailleurs dédié Brown's Requiem. Ils sont deux petits voyous qui feront les quatre cents coups, partageant leur goût pour les filles et les romans noirs [2].

James Ellroy se fait renvoyer du collège à 17 ans, sans diplôme. Alors que la santé de son père se dégrade, Ellroy s'engage dans l'armée en 1965 et fait ses armes en Louisiane. Le père succombera rapidement d'une crise cardiaque. Sa mort marque cependant le début d'une lente descente aux enfers. Ellroy se fait réformer de l'armée, il retrouve son ami Randy et sombre avec lui dans la consommation d'alcool et de drogue.

Ellroy vit plus de dix ans sans domicile, parfois dans de petites chambres d'hôtel miteuses, de boulots sporadiques, de larcins, dormant dans les parcs, s'introduisant chez les gens, moins pour cambrioler (il vole des sous-vêtements, de l'alcool, de l'herbe, des cartes de crédit), que pour ressentir le grand frisson, déclarera-t-il plus tard[3].

En 1975, un abcès au poumon ainsi qu'une double pneumonie le font renoncer aux abus d'alcool[4]. Il prendra des amphétamines jusqu'en 1977, avant d'arrêter définitivement toutes substances toxiques. Il brise le cercle infernal dans lequel il s'est enfermé. Il devient caddie de golf à Los Angeles et commence une vie plus rangée. En 1978, il s'inspire de son expérience de caddie, de son amour pour la musique classique, pour poser la trame de fond d'un premier roman : Brown's Requiem, publié en 1981, et écrit selon son auteur "debout, dans une chambre d'hôtel miteuse". Il poursuit avec Clandestin (1982), tente de donner corps à une autre de ses obsessions, le gangstérisme juif des années trente et quarante, dans Confessions of Bugsy Siegel, mais le livre ne verra jamais le jour[5]. Ses agents de l'époque, Otto Penzler de Mysterious Press et Nat Sobel, le convaincront de réécrire American Death Trap, livre complètement fou, qui donnera finalement Lune Sanglante. C'est à partir de ce moment que débute la série des Lloyd Hopkins (1984 - 1986), et au-delà, le commencement de sa carrière littéraire. Cette série ne sera pas menée à terme (cinq opus étaient initialement prévus), James Ellroy ayant décidé d'abandonner le personnage de Llyod Hopkins, trop encombrant à ses yeux. En réalité, les motivations de l'écrivain sont ailleurs, écrire un livre sur le Dahlia Noir, avant que quelqu'un d'autre ne s'en empare.

Il publie ensuite Un tueur sur la route qui est le récit à la première personne du parcours d'un "serial killer". Cet ouvrage est devenu une des références majeures des écoles de formation de policiers tant il décrit avec précision la psychologie de la majeure partie des tueurs en série.

Il se lance après dans l'écriture du livre qui lui fera connaître la célébrité : Le Dahlia Noir, qui est une œuvre de fiction basée sur une histoire vraie légendaire du Los Angeles des années quarante, à savoir le meurtre le plus sanglant et le plus sadique qu'ait connu la ville ; meurtre d'une jeune starlette, Elizabeth Short, qui a été surnommée le Le Dahlia noir par un journaliste, en référence au Dahlia Bleu, film de série B de l'époque avec Veronica Lake notamment, qui a marqué les esprits. L'affaire du Dahlia Noir n'a à proprement parlé jamais été résolue. James Ellroy semble avoir utilisé ce fait-divers, pour commencer à exorciser le souvenir du meurtre de sa propre mère qui a eu lieu environ 11 ans et 5 mois après celui du dahlia, Elizabeth Short ayant été assassinée en janvier 1947. En réalité, James Ellroy a découvert cette histoire dans un livre que son père lui avait offert pour ses dix ans, quelques mois avant le meurtre de sa mère, d'où la "providence", le livre s'intitulant "The Badge" de Jack Webb, lequel a été quarante ans plus tard, préfacé par Ellroy lui-même. Dans L.A. Confidential, Jack Vincennes est inspiré de Jack Webb, flic vertueux et de droite du LAPD.

Il écrira à la suite trois autres romans ayant pour cadre la ville de Los Angeles dans les années 1940-1950 et pour thème le crime et la corruption. Il s'agit de : Le Grand Nulle Part, L.A. Confidential et White Jazz (certains des personnages du Quatuor apparaissent déjà dans Clandestin, voir Dudley L. Smith).

Toujours obsédé par l'histoire de sa mère il va tenter de résoudre, près de 40 ans après les faits, le meurtre de sa mère avec l'aide d'un policier de L.A. à la retraite (Bill Stoner). Ce sera l'occasion pour lui de retracer le parcours de sa mère depuis son enfance à elle et de se réconcilier avec elle et donc avec une part de lui même. Il en écrira le récit dans un livre autobiographique : Ma part d'ombre.

Il se présente comme un ermite vivant en vase clos pour éviter que l'univers de ses romans, qui se passent dans les années 1940 à 1970, soit perturbé par le monde contemporain [6].

Après avoir fui son Los Angeles natal et vécu à New York, Kansas City, il revient vivre à Los Angeles à partir de 2006. Il se sépare à cette époque d'Helen Knode, journaliste et écrivain, à qui est d'ailleurs dédié White Jazz.

James Ellroy est à présent l'un des auteurs de roman noir américains les plus populaires, bien que peu apprécié et peu lu dans son pays. Il a publié plus de quinze romans en trente ans. Il parle sans concession de ses années difficiles dans Destination morgue.

En attendant le troisième et dernier volume de la trilogie Underworld U.S.A. (été 2009 aux États-Unis), les Editions Payot & Rivages publient en octobre 2007 deux ouvrages : un essai réactualisé sur Ellroy, Revue Polar Spécial James Ellroy (déjà publiée en 1992) et Tijuana mon amour, qui contient la nouvelle Tijuana mon amour, deux nouvelles publiées dans la version américaine de Destination:morgue! ainsi que des articles publiés par le magazine américain GQ entre septembre 1998 et juillet 2002.

En 2008, James Ellroy est au scénario de Street King, film sorti aux États-Unis en avril 2008, avec notamment Keanu Reeves dans le rôle principal. Il avait déjà, en 2002, écrit le scénario de Dark Blue (de Ron Shelton, avec Kurt Russell).

[modifier] Œuvre

Le style d'Ellroy s'affirme par une inventivité verbale crue et acide, dépeignant avec rudesse les recoins sombres de la société américaine. La littérature noire est un espace critique mis à profit par les auteurs pour développer des mondes ambivalents, des personnages complexes aux moralités floues, des récits politiques et des vues sociologiques. Ellroy ne déroge pas à la règle.

Certains de ses romans sont délicats à lire notamment à cause du style télégraphique volontairement employé par l'auteur, afin de donner une vue obsessionnelle à souhait. Voir ici, White Jazz, American Tabloïd et American Death Trip.

A l'instar d'un Melville retranscrivant le vocabulaire des marins de son époque et l'utilisant dans son Moby Dick, Ellroy reprend avec une précision étonnante les expressions communes des policiers et de la pègre des années 1950 et 1960. Il s'agit là d'un travail titanesque enrichi de références scrupuleuses. Il s'intéresse particulièrement aux structures et au fonctionnement de l'État ainsi qu'à ses pratiques policières. Ses romans revêtent une dimension historique, notamment dans American Tabloïd et sa suite, American Death Trip [7]. Le troisième roman de cette trilogie Underworld U.S.A. ne s'appellera finalement plus Police Gazette mais Blood's a Rover, l'édition française se nommera American Madness.

James Ellroy, au cours de sa carrière, s'est inspiré des pionniers du roman noir tel Raymond Chandler, auteur du Big Sleep, auquel fait écho son Big Nowhere.

[modifier] Personnages

Galérie non exhautive des personnages les plus représentatifs de l'œuvre de James Ellroy :

  • Daniel Thomas Upshaw, ou Danny Upshaw, (1922-1950) : Inspecteur adjoint à la brigade criminelle d'Hollywood Ouest. Un des personnages sans doute les plus attachants que n'aie jamais créé Ellroy. Flic désabusé du Grand Nulle Part, il découvre son homosexualité à travers une enquête sur une série de meurtres avec mutilations.
  • Dudley Liam Smith : Flic d'une carrure imposante, rougeaud de figure, irlandais et à l'accent chantant. Figure emblématique du LAPD. Seul personnage récurrent, à la fois dans trois des livres du Quatuor de Los Angeles (Le Grand Nulle Part, L.A. Confidential et White Jazz)ainsi que dans Clandestin. L'as de la "contention" du crime à Los Angeles.
  • Lloyd Hopkins : Sergent du LAPD à l'intelligence élevée. Sens de la droiture. Il dit vouloir sauver les "innocences". Héros de Lune Sanglante, A cause de la Nuit et de La colline aux suicidés.

[modifier] Propos de James Ellroy

Avertissement : certaines citations peuvent choquer.

  • Seigneur, Lloyd ! Pauvre baiseur, avec ton angoisse, ta façon de courir les femmes, lâche-moi un peu, pauvre connard ![8].
  • Si le paradis existe, je souhaite y trouver deux choses : a) le sexe dans l'au-delà ; b) pouvoir retourner à l'endroit qui vous a inspiré la curiosité la plus vive, la plus pertinente, la plus nostalgique, et y vivre caché comme une mouche sur le mur. Pour moi, ce serait le Los Angeles des années 1940 à 60. J'aimerais tourner sur une boucle perpétuelle à travers cette époque... regarder les gens baiser et sucer... observer les flics dans leur environnement naturel et les voir enquêter sur les crimes. J'aimerais être avec le Dahlia Noir quand elle est morte, avec ma mère quand elle s'est fait buter, et, j'aimerais passer mes journées assis, là, à parler au chien.[9].
  • Je ne suis pas quelqu'un qui surveille la moralité ambiante. Ce que j'essaie de faire, c'est de recréer avec autant de véracité et de précision que possible cette corruption ambiante mais je ne sais pas si les faits sont historiquement exacts. Par nature, la fiction c'est la réalité surélevée et comprimée à la fois. White Jazz c'est la vie poussée à ses extrémités. Ce n'est pas fait pour représenter L.A. ou sa police.[10].
  • Beaucoup d'expressions me sont restées en mémoire, mais je me soupçonne d'avoir inventer mon propre argot par moments.[11].
  • J'écris des livres sur des conspirations et l'impact qu'elles ont sur les hommes.[12].
  • J'écris des livres obsessionnels et je veux qu'ils vous obsèdent.
  • L.A., vous y venez en vacances, vous y repartez en liberté conditionnelle.[13]
  • La morale en écriture n'est que l'esquisse de nos propres actes immoraux.[14].
  • Ce que je veux, c'est recréer l'Amérique du XXème siècle.
  • Ce que j'ai découvert avec la mort de ma mère, c'est qu'il y avait un deuxième Los Angeles, rempli de voyeurs, rôdeurs, pédérastes, michetons, renifleurs de petites culottes, tafioles et macros et j'ai acquis un savoir quasi divin pour un gamin de dix ans. En deux mots, le monde dont les adultes vous parlent, n'est pas le vrai. Il y en a un second, beaucoup plus sombre et plus riche, aux motivations plus profondes, qui existe simultanément au monde extérieur.[15].
  • Qui est homosexuel, qui est communiste, qui est nymphomane, qui baise avec des noirs, qui a la plus grosse queue, qui a la plus petite, qui est un brouteur de gazon, qui est un avaleur de sabre... toute cette merde! Ce que l'on voulait c'était que notre grande industrie cinématographique et nos idoles soient démystiphiés.[16].
  • Je vivais dans un p'tit quatre pièces merdique, avec notre chien très mal élevé et mon paternel avec sa queue immense qui pendait par la jambe gauche de son pantalon.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Romans

  • 1981 : Brown's Requiem
  • 1982 : Clandestin (Clandestine)
  • 1986 : Un tueur sur la route (Killer on the Road ou Silent Terror)
  • 1994 : Dick Contino's Blues (Hollywood Nocturnes) [nouvelles]

[modifier] Trilogie Llyod Hopkins

  • 1984 : Lune sanglante (Blood on the Moon) (I)
  • 1984 : À cause de la nuit (Because the Night) (II)
  • 1986 : La Colline aux suicidés (Suicide Hill) (III)

[modifier] Quatuor de Los Angeles

[modifier] Trilogie Underworld USA

[modifier] Autobiographie

[modifier] Articles & Nouvelles

  • 1999 : Crimes en série (Crime Wave)
  • 2004 : Destination morgue (Destination: Morgue!)
  • 2007 : Tijuana mon amour (issus d'œuvres non publiées dans les versions françaises de Hollywood Nocturnes, Crime Wave et Destination: Morgue!)

[modifier] Préfaces

  • 2008 : Stark (Edward Bunker)
  • 2006 :Coup pour coup (F.X. Toole)
  • 2005 : L'affaire du Dahlia noir (Steve Hodel)
  • 2003 : Moisson noire : Les meilleures nouvelles policières américaines (Collectif)

[modifier] Étude sur l'auteur et son œuvre

  • Polar hors série spécial Ellroy, essai collectif, Rivages, 1992. Ré-édité en octobre 2007 : Polar Spécial Ellroy révisé.
  • Petite Mécanique de James Ellroy, essai collectif, éditions L'Œil d'Or, Paris, 1999.
  • James Ellroy, illustration littéraire de l'emprise, Essai sur les fantasmes organisateurs d'une œuvre (thèse de Psychiatrie par Jalil Lahlou, présentée à l'Université Claude Bernard- Lyon I).
  • James Ellroy, la corruption du roman noir, Essai sur le Quatuor de Los Angeles, Natacha Lallemand, éditions l'Harmattan, Paris, 2007.

[modifier] Adaptations cinématographiques

[modifier] Anecdotes

  • James Ellroy est un inconditionnel de Beethoven.
  • Le Pacific Dining Car à Los Angeles est l'un des ses restaurants préférés.[17]
  • James Ellroy est souvent surnommé "American Dog" ou le "Dog".
  • Il a eu plusieurs chiens, des bull terrier principalement. L'un s'appelant Barko, l'autre Margaret.[18]

[modifier] Notes et références

  1. Revue Polar spécial James Ellroy, éditions Rivages/Noir
  2. Ma part d'ombre, éditions Rivages/Noir
  3. Plusieurs entretiens notamment dans la Revue Polar spécial James Ellroy, éditions Rivages/Noir, (2007)
  4. Entretien Revue Polar spécial James Ellroy, éditions Rivages/Noir, (2007)
  5. Entretien Revue Polar spécial James Ellroy, éditions Rivages/Noir, (2007)
  6. (fr) Entretien avec Deborah Solomon du The New York Times, paru en français dans le Courrier International
  7. Ce titre, dans l'édition française, est proche du premier, mais le titre original est The Cold Six Thousand, titre qui aurait d'ailleurs dû être celui du prochain Lloyd Hopkins, s'il avait vu le jour.
  8. Entretien Revue Polar spécial James Ellroy, éditions Rivages/Noir, (2007)
  9. Documentaire American Dog, de Clara et Robert Kuperberg (France, 2005, 52 mn) diffusé sur ARTE
  10. Entretien Revue Polar spécial James Ellroy, éditions Rivages/Noir, (2007)
  11. Entretien Revue Polar spécial James Ellroy, éditions Rivages/Noir, (2007)
  12. Entretien Revue Polar spécial James Ellroy, éditions Rivages/Noir, (2007)
  13. Crimes en série, Rivages/Noir
  14. Documentaire American Dog, de Clara et Robert Kuperberg (France, 2005, 52 mn) diffusé sur ARTE
  15. Documentaire American Dog, de Clara et Robert Kuperberg (France, 2005, 52 mn) diffusé sur ARTE
  16. Documentaire American Dog, de Clara et Robert Kuperberg (France, 2005, 52 mn) diffusé sur ARTE
  17. Voir Crimes en série, éditions Rivages/Noir
  18. Voir Revue Polar hors série Spécial James Ellroy, éditions Rivages/Noir (1992, 2007)

[modifier] Liens externes


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