Jac Berrocal
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Jac Berrocal, né Jacques Berrocal le 22 octobre 1946 à Saint-Jean d'Angély, est un trompettiste, chanteur et compositeur français.
Figure inclassable de la scéne alternative française, ce personnage excentrique a travaillé aux côtés de nombreux musiciens issus univers musicaux très variés, avec un style indéfinissable et provocateur[1] oscillant entre rock indépendant et free jazz[2].
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[modifier] Biographie
Il s'intéresse très tôt à la musique: dès l'âge de dix ans il chantait des motet de la Renaissance dans une chorale locale[3]. Plus tard il penche vers le rock et chante à l'âge de quinze ans dans un groupe amateur[3]. Il découvre ensuite le free jazz à travers Ornette Coleman et sa chanson Lonely Woman, sur l'album The Shape of Jazz to Come, 1959. Il entame alors l'étude de la trompette[3], qui restera son instrument de prédilection.
En 1970, accompagné du peintre Michel Potage, il fonde son premier groupe, baptisé le Musik Ensemble[2], qui crée un spectacle théâtral mettant en scène des expérimentations sonores farfelues[3]. L'année suivante il participe à son premier long-métrage[3]. Il sort son premier disque, Musiq Musiq, en 1973 sur le label Futura, spécialisé dans le free jazz[2]. Il participe au seul disque de Pierre Nicolas (le contrebassiste de Georges Brassens) puis enregistre Rock And Roll Station avec Vince Taylor en 1976[2], une expérience dont il garde un souvenir impérissable[4]. La même année il fonde son label discographique dAvantage[3]. Il prend ensuite la direction du festival de musique Sens Music Meeting, qui se tiendra en 1978, 1980 et 1983[3].
En 1979 il fonde le groupe de rock expérimental Catalogue avec Jean-François Pauvros et Gilbert Artman[3]. Le joueur d'harmonium Patrick Prado et le batteur Jean-Pierre Arnoux ont également fait partie de la formation à ses débuts[2]. Ils effectuent des tournées en Europe[3] et sortent plusieurs albums, dont Pénétration, enregistré live à Bâle en 1982, est considéré par certains comme le meilleur et le plus représentatif de la créativité du Berrocal de l'époque[2].
En 1980 il participe à l'album Ostranenie 1913 du groupe expérimental Nurse With Wound[2]. Le nom de Berrocal était d'ailleurs apparu sur la célèbre Nurse with Wound list l'année précédente. Il rejouera à l'occasion avec le groupe de Steven Stapleton, notamment en 2008 à Gand, où on a pu le voir "jouer du vélo" sur scène.
En 1986 il sort Hôtel Hôtel sur Nato, considéré par certains comme son album le plus abouti, mêlant musiques électroniques, orientales et free jazz[2].
En 1990 il joue avec Jacques Thollot et Francis Marmande, à l'occasion rejoints par Hubertus Biermann et Didier Petit[3].
Outre les artistes déjà mentionnés, il a notamment collaboré avec Pascal Comelade, MKB, James Chance, Alan Shorter, Bernard Vitet, Lol Coxhill, Michel Portal, Lizzy Mercier Descloux, André Éric Létourneau, Marie-France, Daunik Lazro, Didier Levallet, Dennis Charles, Ulan Bator et Mesa of the lost women (Yves Botz, Christophe Sorro) etc.
[modifier] Discographie
(incomplète)
- 2008, Marie-Antoinette is not dead, de Jac Berrocal, Marie-France et Jack Belsen (ex-MKB), un 17cm 45RPM vinyle, paraîtra en février/mars 2008 sur le label Rotorelief
- 2002, Prières, 33RPM 10", Alga Marghen, Italy
- 1999, Flash, 33RPM 10", Alga Marghen, Italy
- 1997, Oblique Sessions, CD, DSA, DSA54054 (avec Pierre Bastien, Pascal Comelade et Jaki Liebezeit)
- 1996, Freezing Sessions (avec James Chance)
- 1996, ROCK'n ROLL STATION , VINCE TAYLOR & JAC BERROCAL, 45rpm Pink Single Megaphone 1996, USA
- 1996, Hotel Hotel, LP NATO 1986, reed 1996 (NATO)
- 1992, CD, La nuit est au courant, In Situ, 590040 (avec Hubertus Biermann, Francis Marmande, Jacques Thollot)
- 1993, Fatal Encounters, CD, Megaphone Records,DSA
- 1990, La nuit est au courant
- 1987, Catalogue : Insomnie, LP, Blue Silver 8247. CD, Spalax Music, 14920, 1995, Jac Berrocal, Gilbert Artman, Jean-François Pauvros
- 1987, Catalogue : Pas touch’, 45 tours, Blue Silver, 8243, 1987, Jac Berrocal, Gilbert Artman, Jean-François Pauvros
- 1982, Catalogue : Pénétration, LP+Maxi, Hat Hut Records, ART 1997/981982. CD, Hat ART, CD 6167, 1996, Jac Berrocal, Jean-François Pauvros, Gilbert Artman
- 1980, Police in my bed
- 1979, VIDEO-AVENTURES: CAMERA IN FOCUS, CAMERA AL RIPARO, Dominique Grimaud, Monique Alba, Jac berrocal, Gilbert Artman, Guigou Chenevier
- 1979, Catalogue : Antwerpen Live, LP, Pot Record, POT 79011979. CD, Spalax Music 14966, 1996, Jac Berrocal, Michel Potage, Jean-François Pauvros, Patrick Prado, Jean-Pierre Arnoux
- 1979, Catalogue, LP, dAvantage, DAV 03
- 1978, Tango, (avec C. Parle)
- 1976, Parallèles, LP, dAvantage, DAV 01. CD, Alga Marghen, B 5TES.037, 2001
- 1976, Rock 'n' Roll Station (avec V. Taylor)
- 1973 Dispo, Dispo, LP Futura Son 1973, réed Fractal 2001
[modifier] Filmographie
- Les Chants de Bataille - Jac Berrocal, un film de Guy Girard, 47’, Production : ATOPIC, Candela, Absynthe production, Avidia, TV10 Angers, FCM, Sacem, Procirep, Ministère des Affaires Étrangères, 2004?
Acteur dans les long-métrages
- 1992, Les confessions d'un barjo, de Jérôme Boivin
- 1987, Irina et les ombres, de Alain Robak
- 1987, Agent Trouble, de Jean-Pierre Mocky
- 1987, Le miraculé, de Jean-Pierre Mocky
- 1985, Rouge baiser, de Véra Belmont
[modifier] Bibliographie
- Article Jac Berrocal, pp.179-1981, dans Robert (Philippe) : Musiques expérimentales - une anthologie transversale d'enregistrements emblématiques, Formes, Éditions Le mot et le reste / Grim, Marseille, septembre 2007, (ISBN 978-2-915378-46-7)
- Article dans Un certain rock (?) français, de Dominique Grimaud, Volume 2, 9h17 productions, 1978, distribution Musea
[modifier] Liens externes
- Page Myspace JacBerrocal
- Présentation et interview dans Jazz Magazine, "Berrocal ou l'art de la tangente", par Philippe Robert, mars 2002
- Sur le site du label Nato, une présentation
[modifier] Notes et références
- ↑ Outre la trompette il utilise des instruments variés comme le cornet, la mandoline, le trombone, l'ophicléide, mais aussi le mégaphone et d'autres ustensiles plus incongrus comme la bicyclette; il a également enregistré au milieu d'une porcherie (Robert, 2007, p.180)
- ↑ a b c d e f g h Michka Assayas, Dictionnaire du rock, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 2000, (ISBN 2-221-09224-4), pp.137-138
- ↑ a b c d e f g h i j Philippe Carles, André Clergeat et Jean-Louis Comolli, Dictionnaire du jazz, Ed. Robert Laffont, Coll. Bouquins, Paris, 1994, (ISBN 2-221-07822-5), pp.104-105
- ↑ Robert, 2007, p.180.