If (poème)
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If— est un poème célèbre de Rudyard Kipling écrit en 1895.
[modifier] Version originale
- IF you can keep your head when all about you
- Are losing theirs and blaming it on you,
- If you can trust yourself when all men doubt you,
- But make allowance for their doubting too;
- If you can wait and not be tired by waiting,
- Or being lied about, don't deal in lies,
- Or being hated, don't give way to hating,
- And yet don't look too good, nor talk too wise:
-
- If you can dream - and not make dreams your master;
- If you can think - and not make thoughts your aim;
- If you can meet with Triumph and Disaster
- And treat those two impostors just the same;
- If you can bear to hear the truth you've spoken
- Twisted by knaves to make a trap for fools,
- Or watch the things you gave your life to, broken,
- And stoop and build 'em up with worn-out tools:
- If you can make one heap of all your winnings
- And risk it on one turn of pitch-and-toss,
- And lose, and start again at your beginnings
- And never breathe a word about your loss;
- If you can force your heart and nerve and sinew
- To serve your turn long after they are gone,
- And so hold on when there is nothing in you
- Except the Will which says to them: 'Hold on!'
-
- If you can talk with crowds and keep your virtue,
- Or walk with Kings - nor lose the common touch,
- If neither foes nor loving friends can hurt you,
- If all men count with you, but none too much;
- If you can fill the unforgiving minute
- With sixty seconds' worth of distance run,
- Yours is the Earth and everything that's in it,
- And - which is more - you'll be a Man, my son!
[modifier] Version française
Il y a au moins cinq traductions différentes de ce texte. La plus notable est celle de Jules Castier (1949) mais la plus connue reste celle d'André Maurois (1918) :
- Traduction d'André Maurois
- Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
- Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
- Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
- Sans un geste et sans un soupir ;
- Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
- Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
- Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
- Pourtant lutter et te défendre ;
-
- Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
- Travesties par des gueux pour exciter des sots,
- Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
- Sans mentir toi-même d'un mot ;
- Si tu peux rester digne en étant populaire,
- Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
- Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
- Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;
- Si tu sais méditer, observer et connaître,
- Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
- Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
- Penser sans n'être que penseur ;
- Si tu sais être dur, sans jamais être en rage,
- Si tu sais être brave et jamais imprudent,
- Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
- Sans être moral et pédant ;
-
- Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
- Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
- Si tu peux conserver ton courage et ta tête
- Quand tous les autres les perdront,
- Alors les Rois les Dieux la Chance et la Victoire
- Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
- Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
- Tu seras un homme mon fils !
- Traduction de Jules Castier
- Si tu peux rester calme alors que, sur ta route,
- Un chacun perd la tête, et met le blâme en toi;
- Si tu gardes confiance alors que chacun doute,
- Mais sans leur en vouloir de leur manque de foi;
- Si l'attente, pour toi, ne cause trop grand-peine:
- Si, entendant mentir, toi-même tu ne mens,
- Ou si, étant haï, tu ignores la haine,
- Sans avoir l'air trop bon, ni parler trop sagement;
-
- Si tu rêves, - sans faire des rêves ton pilastre;
- Si tu penses, - sans faire de penser toute leçon;
- Si tu sais rencontrer Triomphe ou bien Désastre,
- Et traiter ces trompeurs de la même façon;
- Si tu peux supporter tes vérités bien nettes
- Tordues par les coquins pour mieux duper les sots,
- Ou voir tout ce qui fut ton but brisé en miettes,
- Et te baisser, pour prendre et trier les morceaux;
- Si tu peux faire un tas de tous tes gains suprêmes
- Et le risquer à pile ou face, - en un seul coup -
- Et perdre - et repartir comme à tes débuts mêmes,
- Sans murmurer un mot de ta perte au va-tout;
- Si tu forces ton coeur, tes nerfs, et ton jarret
- A servir à tes fins malgré leur abandon,
- Et que tu tiennes bon quand tout vient à l'arrêt,
- Hormis la Volonté qui ordonne :"Tiens bon !"
-
- Si tu vas dans la foule sans orgueil à tout rompre,
- Ou frayes avec les rois sans te croire un héros;
- Si l'ami ni l'ennemi ne peuvent te corrompre;
- Si tout homme, pour toi, compte, mais nul par trop;
- Si tu sais bien remplir chaque minute implacable
- De soixante secondes de chemins accomplis,
- A toi sera la Terre et son bien délectable,
- Et, - bien mieux - tu seras un Homme, mon fils