Gué
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Un gué est un endroit ou l'on peut traverser un cours d'eau à pied, à dos d'animal ou en véhicule sans s'embourber ni être emporté par le courant.
Dans les temps passés (Ancien Régime, Moyen Âge, Antiquité...), alors que les ponts étaient rares, les gués ont joué des rôles économiques et militaires stratégiquement important. Au 17e siècle, l'académie française reconnaissait un verbe français « Guéer » parfois prononcé « Guayer » signifiant Passer à gué. On disait d'une rivière qu'elle était « guéable ». Guéer un cheval était « le faire entrer dans la riviere jusqu'au ventre, & l'y promener, pour le laver & le rafraischir » ; Guéer du linge était « Le laver, & le remuer quelque temps dans l'eau avant que de le tordre ». [1]
Les gués jouent également un rôle important pour la migration saisonnière et les déplacements de certains des animaux, bien que certains mammifères tels que les orignaux ou les gnous puissent traverser des fleuves larges ou à courant relativement violent.
C'est pourquoi dans le domaine de l'Écologie du paysage, on parle aussi métaphoriquement de « gué » pour décrire les éléments de corridor biologique qui sont déconnectés les uns des autres, mais qui permettent à des espèces de traverser un paysage ou une matrice paysagère, en passant d'une tâche de paysage à l'autre. Un réseau de mare, de clairières forestières ou de bosquets peuvent ainsi être qualifié d'une structure-gué respectivement pour une population de rainettes, de lièvres ou d'écureuils.
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[modifier] Anecdote
En 1812, l'armée napoléonienne devait traverser la rivière Bérézina pour retourner en France (voir Bataille de la Bérézina), l'emplacement d'un gué fut choisi pour construire un pont temporaire. La traversée de cette rivière fut une hécatombe pour les soldats de Napoléon.
Voir aussi Bataille de Stamford Bridge.
[modifier] Le mot "gué" dans l'étymologie de villes
L'étymologie de certaines villes révèle qu'elles ont été fondées initialement sur l'emplacement d'un gué. Le mot celtique ritum ou voritum ayant été conservé en germanique sous la forme ford, furt, voorde, voet etc...
Le mot anglais ford signifie gué et a donné Oxford, Stratford ...etc. De même, furt (mot allemand pour gué) a donné Frankfurt en allemand, en français Francfort (Francfort-sur-le-Main, Francfort-sur-l'Oder) ou Dietfurt. Le mot néerlandais voorde ou son doublet voet (pour gué) se retrouve avec des variantes dans le nom de certaines villes, par exemple Steenvoorde, Vilvoorde (en français: Vilvorde), en Belgique, Dievoort ou Amersfoort.
L'ancien nom de Limoges était Augustoritum. Ce nom est dérivé de rito (gué en langue gauloise), et Augusto (en hommage de l'empereur Auguste, grâce à qui la ville a vu le jour). Augustoritum était donc « le gué d'Auguste ». L'origine du nom de la ville de Niort proviendrait du latin Nova Ritum qui signifie Nouveau gué (sur la Sèvre).
Le nom latin pour gué est vadum, mais en bas latin l'on usait du mot trajectum (traversée), qui évolua en néerlandais vers tricht, trecht o drecht. Cet élément se retrouve dans plusieurs noms de villes: Maastricht soit gué sur la Meuse, Utrecht et Dordrecht.
Le nom gaélique contemporain de Dublin est Baile Átha Cliath (« La ville du gué des haies de roseaux »).
[modifier] La hauteur en mètre du gué d'un char d'assaut
Parmi les paramètres caractérisant un char d'assaut, il y a la profondeur du gué qu'un char est capable de franchir :
- Le Char T-64 a la capacité de guéer à 1,8 m sans préparation et à 5 m avec ses Schnorchels (une sorte du tuba).
- 1 mètre 90 pour le Char Panther
- 1,4 mètre pour le Char Stridsvagn 122
- 1,2 mètre pour le Panzer IV
[modifier] Expression
« Sonder le gué » était une expression métaphorique, signifiant, que l'on cherche discrètement à savoir quels sont les sentiments ou objectifs de tiers impliqués dans une affaire que l'on traite.[2]
[modifier] Articles connexes
- Voir Toponymie française
- Le Gué, rivière du sud de la France
- Le ruisseau Gué Gorand
- Saint-Étienne-du-Gué-de-l'Isle
- Le Gué-d'Alleré
- Communauté de communes des Gués de l'Yerres
[modifier] Homonyme du mot Gué
Le mot gué était aussi utilisé dans de vieilles chansons française pour marquer la gaieté, mais il s'agit d'un mot différent, ayant une autre étymologie.