Genre épistolaire
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Le genre épistolaire est un genre formel qui a pour particularité que l'œuvre est composée par une correspondance ou un échange de correspondance. Dans le cas du roman épistolaire cette correspondance est fictive, ou présentée comme fictive. Le terme s'applique aux œuvres qui ont une unité thématique, à l'exclusion des publications de correspondances sélectives ou exhaustives dont la seule unité est celle des auteurs des missives.
On utilise aussi l'expression en un sens différent qui ne sera pas traité ici, l'art épistolaire, la technique de composition d'une missive.
[modifier] Un genre très ancien
Les plus anciens ouvrages épistolaires datent de l'Antiquité gréco-latine et forment dès cette époque un genre propre se déclinant sous deux formes: le recueil de missives réel ou fictif et l'adresse à un correspondant réel ou fictif. «Réel» et «fictif» s'entendant ici pour ce qui concerne la réalité de la correspondance ou du correspondant, et non le caractère réel ou fictif du récit.
Pour exemple, le poème épique et didactique De rerum natura (ou De natura rerum) de Lucrèce est assimilable au genre épistolaire, et les Lettres à Lucilius de Sénèque le Jeune sont présentées comme une série de lettres, sans que dans les deux cas on puisse penser qu'une correspondance réelle ait eu lieu. Horace, Cicéron et Ovide sont aussi connus pour leur œuvre épistolaire.
Les Épîtres du Nouveau Testament chrétien, et principalement ceux attribués à Paul de Tarse (les Épîtres pauliniennes) sont un cas connu d'ensemble antique ressortant du genre épistolaire, où la réunion de ces écrits a une unité thématique forte et constitue la base du corps de doctrine chrétien originel.
[modifier] Diverses pratiques et divers buts
On ne discutera pas ici du roman épistolaire, qui a ses propres codes.
Les ouvrages du genre épistolaire sont composés de diverses manières: tantôt les correspondants supposés ou, le plus souvent, l'un d'eux seulement, composent l'ouvrage, tantôt il s'agit d'un recueil fait par des tiers, le plus souvent post mortem (dans ces cas la correspondance est supposée réelle); tantôt il s'agit d'un échange de lettres entre deux personnes ou plus, tantôt on ne retient que les missives d'un des correspondants. L'unité thématique est elle aussi variée: il peut s'agir d'une unité de fond (le sujet), de thème proprement dit (le domaine concerné), chronologique, de ton... Le plus souvent plusieurs de ces cas d'unité se retrouvent.
Comme dit, on peut diviser ce genre en deux groupes, les correspondances réelles et fictives; pour les époques les plus anciennes, le partage n'est pas toujours évident; pour la littérature moderne et contemporaine il est en revanche plus clair en général, les cas de correspondance fictive formant un genre en soi: quand Scarron compose son Épître chagrine, il ne fait pas mystère du caractère fictif de l'ouvrage; à l'époque, ce genre d'épîtres se différencie peu du genre de la satire (sous-titre de l'ouvrage de Scarron). En contraste, la correspondance de la marquise de Sévigné à sa fille rend compte d'un échange épistolaire réel, même s'il y eut un retravail de cette correspondance.
Un cas limite est Les Lettres persanes de Montesquieu, qui est fondamentalement un roman épistolaire (correspondance fictive entre personnages fictifs) comparable aux Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, mais à but moral, comme l'épître satirique en vogue à l'époque de Scarron et Boileau, ou les divers épîtres des philosophes du siècle des lumières, au premier chef Voltaire et Diderot.