Francis Galton
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Sir Francis Galton (16 février 1822 à Sparkbrook, près de Birmingham - 17 janvier 1911 à Haslemere, dans le Surrey) était un homme de science britannique. L'un des fondateurs de la psychologie différentielle ou comparée, il est lauréat de la Royal Medal en 1886, de la médaille Darwin en 1902, de la médaille d’argent Darwin-Wallace en 1908 et de la médaille Copley en 1910.
[modifier] Biographie
Cousin de Charles Darwin et élevé dans une famille d'intellectuels fortunés (son grand-père est membre de la Royal Society), Francis Galton ne fit cependant pas d'études brillantes à l'université et s'il a attaché son nom à la statistique et à la psychologie, il a été avant tout un touche-à-tout de génie. Explorateur passionné, il obtient une première consécration en tant que géographe, s'intéresse assez à la météorologie pour nous léguer le mot « anticyclone » et invente le sac de couchage. À partir de 1865, il se consacre à la statistique avec l'objectif de quantifier les caractéristiques physiques, psychiques et comportementales de l'homme, ainsi que leur évolution.
Si Darwin a énoncé ses lois de l'évolution dans un contexte indépendant de toute réflexion sur le calcul des probabilités, ses théories ont assuré le triomphe d'une description probabiliste du monde, parallèlement à la physique statistique de Maxwell et Boltzmann. C'est Francis Galton qui a fait le lien entre la théorie de la sélection naturelle et la recherche mathématique, consacrant une large partie de son activité à la défense de la théorie de l'évolution, en se proposant de montrer qu'elle permet des prévisions susceptibles d'être vérifiées.
Ses études portent sur la transmission de caractères héréditaires, comme la taille, et sa plus importante contribution est d'expliciter correctement le concept de corrélation, autrement dit la façon dont la loi de probabilité d'une variable aléatoire dépend de la valeur supposée fixée d'une autre variable aléatoire. Ses travaux sur la psychologie différentielle sont inclus dans cette perspective.
À ses brillantes contributions mathématiques, Galton joint de grands talents d'organisateur et de vulgarisateur, animé là aussi par la même obsession : la recherche systématique d'une sélection scientifique de l'élite de l'humanité (ou plutôt du Royaume-Uni). À ce titre, il est considéré, avec son disciple Karl Pearson, avec qui il fonde un journal consacré à cette étude (Biometrika), comme le fondateur d'une école biométrique et eugénique britannique aux motivations souvent inquiétantes.
[modifier] Tests et quantification
La quantification des observations biologiques est considérée par Galton comme une condition nécessaire à leur étude. Il applique ce principe général à l'étude des capacités humaines et utilise avec J. McKeen Cattell, les premiers tests.
Ces tests sont des épreuves portant sur des processus élémentaires, sensoriels et moteurs. Leur validité à l'égard de critères complexes tels que la réussite universitaire se révèlera très faible. Galton postulait que toutes les mesures biologiques devaient se distribuer selon la loi normale, un postulat que le caractère conventionnel des mesures psychologiques prive, au moins dans ce domaine, de signification précise.
Il a été l'inventeur de nombreuses méthodes statistiques couramment employées depuis et de notions en psychologie comme l'étalonnage, la régression, la corrélation. Il a esquissé les principes de l'analyse factorielle qui sera développé en psychologie dans les directions qu'il avait indiquées par des psychologues britanniques tels que C. Spearman et C. Bort. Ils montreront que son intuition relative à la préminence d'un facteur général d'intelligence sur des facteurs spécifiques peut constituer une manière heuristique de décrire les différences individuelles dans ce domaine.
Il était persuadé que les facteurs héréditaires jouaient un rôle dominant dans la détermination des différences individuelles et a ébauché dans ce domaine des méthodes d'étude du problème hérédité-milieu qui ont été perfectionnées depuis : méthode des jumeaux, études des pédigrés ; mais il a sous-estimé dans ses travaux l'importance des facteurs de milieu.
Cette orientation l'a conduit à défendre des principes eugéniques qui ne sont pas compatibles avec les valeurs attachées aux droits de l'homme dans les démocraties modernes. Les nazis se sont notamment inspirés de ses théories pour appuyer leur politique de stérilisation massive d'individus considérés comme déviants (alcooliques, schizophrènes, handicapés...), ces déviances leur étant apparues comme héréditaires, donc "nocives pour l'intégrité et la pureté de la race aryenne".
Il a fondé en 1904 et financé un laboratoire qui devait se consacrer à l'eugénique mais qui, devenu le « Galton Laboratory » de l'Université de Londres, a été ultérieurement dirigé par Karl Pearson et Ronald Fisher dont les contributions aux méthodes statistiques sont indépendantes des orientations générales de Galton.
[modifier] Liens externes
- (en) Biographie et référence bibliographiques aux sources numériques dans le projet VLP de l’Institut Max Planck d'histoire des sciences