Fougères
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Fougères / Felger | |
Pays | France |
---|---|
Région | Bretagne |
Département | Ille-et-Vilaine |
Arrondissement | Arrondissement de Fougères |
Canton | chef-lieu de 2 cantons |
Code Insee | 35115 |
Code postal | 35300 |
Maire Mandat en cours |
Louis Feuvrier 2008-2014 |
Intercommunalité | Fougères communauté |
Latitude Longitude |
|
Altitude | 62 m (mini) – 171 m (maxi) |
Superficie | 10,47 km² |
Population sans doubles comptes |
20 900 hab. (2005) |
Densité | 1996 hab./km² |
Fougères est une commune française, située dans le département d'Ille-et-Vilaine et la région Bretagne. Ses habitants sont appelés les Fougerais.
Fougères (Felger en breton et Foujerr en gallo) est une sous-préfecture située à la limite de la Bretagne, du Maine et de la Normandie et tire son nom de la plante, ou de fous qui signifie fossé (en Bretagne et en Normandie, un fossé est une terrasse de terre formée des excavations faites de chaque côté de la banquette, et servant de séparation entre deux propriétés).
La ville de Fougères est citée dans le refrain de la chanson de Gilles Servat "La Blanche Hermine". L'auteur l'utilise comme un symbole de la résistance bretonne. Elle est accolée à la ville de Clisson en Loire Atlantique.
Sommaire |
[modifier] Histoire
La présence de nombreux monuments mégalithiques en particulier en forêt de Fougères laisse à penser que la région était déjà habitée au Néolithique (2 000 à 5 000 ans av. J.-C.). La création de Fougères remonte au Moyen Âge. On retrouve la première mention du château de Fougères vers la fin du Xe siècle. C'était à l'époque une simple fortification en bois située sur une crête rocheuse, dont la position dominait avantageusement la vallée du Nançon et les marais environnants. À partir du XIIe siècle, la population s'éloigne de la rive du Nançon et la ville se développe plus en hauteur, partagée en deux paroisses : Saint-Sulpice pour la ville basse et Saint-Léonard pour la ville haute. Dès le Moyen Âge, l'activité artisanale se développe autour de la tannerie, des tisserands et des drapiers dans la ville basse.
Bâtie au XIe siècle par les seigneurs de Fougères, la première fortification, défendue par Raoul II (1130-1194), est prise par Henri II Plantagenêt en 1166 et détruite. Raoul II, obstiné, la fera reconstruire en plus imposante, et elle deviendra une place forte défendant les frontières de la Bretagne. Cependant, la position géographique et les intérêts des seigneurs de Fougères les font souvent pencher en faveur du royaume de France. Quand Raoul III offre sa possession à saint Louis, le prince breton Pierre Mauclerc s'empare de la ville en 1231, qui sera ensuite reprise par le roi. La fille de Raoul III, Jeanne de Fougères, mariée à Hugues XII de Lusignan, entreprendra de nouveaux travaux de fortification et embellira la ville. La fin du XIIIe siècle sera une période de paix et de prospérité pour Fougères.
En 1307, Philippe le Bel rachète le domaine mais le royaume de France ne s'y intéresse guère et ne l'entretient pas. Après divers combats et retournements d'alliances, Bertrand du Guesclin y pénètre en 1373, mais la situation ne s'améliore pas. Livrée à elle-même et victime du pillage, la population de Fougères demande assistance au duché de Bretagne. Elle rentrera dans son giron en 1428, vendue par Jean II d'Alençon. Mais en 1449, un dénommé François de Surienne, un mercenaire aragonais au service des Anglais, s'en empare et la met à sac, et ce, dans le but de forcer la Bretagne à s'allier à l'Angleterre. Il y aura de nombreux massacres, ce qui provoque la réaction de François Ier de Bretagne, bien décidé à se débarrasser des Anglais. Le duc de Bretagne s'allie à Charles VII de France, attaque le sud de la Normandie et met le siège devant Fougères. Surienne et ses hommes parviennent toutefois à résister et se rendent sous condition de pouvoir repartir libres. Cet épisode annonce la bataille de Formigny. Finalement La Trémoille, général français, s'empare de Fougères en 1488, lors de la guerre folle.
Au XVIe siècle, la ville perd son rôle défensif. L'artisanat continue à se développer, notamment le travail de l'étain (rue de la Pinterie). Pendant les guerres de religion, la ville reste catholique alors que Vitré est touchée par les affrontements avec les huguenots.
Jusqu'en 1775, Fougères ne fera plus guère parler d'elle. Le marquis de La Rouërie, un jeune homme exalté, part alors aux États-Unis pour lutter auprès des insurgés américains. De retour en France, après avoir été emprisonné pendant un mois pour avoir trop défendue la cause bretonne, il est accueilli en héros au pays natal. Lors de la Révolution, la fin des droits de la province de Bretagne, l'assermentation des prêtres, la Levée en masse furent les éléments déclencheurs d'une rébellion, la Chouannerie, dont la Conjuration bretonne de La Rouërie fut précurseur. En 1793, pendant la Virée de Galerne, les chouans et les Vendéens s'emparent de la ville qui est reprise quelques semaines plus tard par les républicains. Pendant huit ans, la ville et sa région passent de main en main, avec au passage de nombreux massacres et pillages. Le chef des chouans des environs de Fougères était le jeune général Aimé du Boisguy.
L'industrie remplace peu à peu l'artisanat et Fougères voit l'implantation de manufactures de chaussures. À l'hiver 1906-1907 éclate une grande grève d'ouvriers dans les usines de chaussures fougeraises. En réaction, les patrons organisent un lock-out. La solidarité est très forte dans la ville (soupes « communistes » pour nourrir les familles de grévistes sans revenus) mais aussi au-delà : des enfants sont accueillis dans des familles rennaises et parisiennes le temps du conflit. Jean Jaurès vient à Fougères pour soutenir le mouvement.
La verrerie existe aussi dans la région fougeraise depuis l’arrivée de maîtres verriers italiens aux XVIe et XVIIe siècles. L’installation de cette industrie dans le Pays de Fougères s’explique par la présence de facteurs indispensables : un terrain sablonneux (le sable étant le composant principal du verre), une forêt (puisque la fusion du sable s’obtenait à haute température) et enfin de la fougère (plante riche en soude). Ainsi, il existait déjà une verrerie aux portes de la ville (à Laignelet) qui prospérait au XIXe siècle. Mais, suite aux revendications sociales de 1921, le syndicalisme religieux se mobilise, l’abbé Bridel très social, fonde une nouvelle verrerie à Fougères : la Cristallerie fougeraise ainsi qu'une cité ouvrière pour loger le personnel, construites par l'architecte Hyacinthe Perrin, dès 1922.
Le XXe siècle est marqué par le terrible bombardement américano-britannique du 9 juin 1944, qui tue 300 personnes, en blesse deux fois plus, et détruit la plupart des équipements publics et industriels. Depuis, la ville s'est largement ouverte au tourisme, grâce à son château médiéval et à ses quartiers historiques. À partir des années 1970, l'industrie s'est diversifiée : agro-alimentaire, ameublement, mécanique, verre, électronique, informatique et robotique. Fougères organise également un important marché au bétail.
[modifier] Monuments
Fougères est classée ville d'art et d'histoire.
[modifier] Le château
Le château de Fougères est l'un des plus imposants châteaux forts français, occupant une superficie de deux hectares. Constitués de trois enceintes, les remparts sont magnifiquement conservés. Si le logis seigneurial est en ruine, les tours s'élèvent encore avec majesté. Certaines sont visitables (tour du Hallay et tour de la Haye Saint-Hilaire (XIIe siècle), tour Raoul (XVe siècle), tour Mélusine). À l'entrée, on trouve un triple moulin à eau dont une roue fonctionne encore. L'accès à la courtine ouest permet d'observer la ville haute. ( )
Un timbre postal représentant le château a été émis le 18 janvier 1960.
[modifier] Le beffroi
C'est le premier à être construit en Bretagne, en 1397. Il symbolise le dynamisme d'une société artisanale civile en quête d'indépendance. Son architecture s'inspire des modèles flamands que les drapiers de Fougères ont découverts lors de leurs voyages en Flandres. Sur la cloche est gravée l'inscription : « En 1397 les bourges de Fougères me firent et m'appellent Roland Chapelle ».
[modifier] La porte Notre-Dame
Cette porte du XVe siècle (?) avec un double pont-levis présente de nombreuses défenses dont des douves, des meurtrières, des mâchicoulis, etc., et une vierge protectrice tournée vers l'extérieur. C'est la seule porte fortifiée de la ville qui subsiste encore.
[modifier] L'église Saint-Sulpice (XVe siècle)
On trouve représentés sur les contreforts extérieurs les sept péchés capitaux (orgueil, avarice, luxure, gourmandise, envie, paresse et colère) et la fée Mélusine.
[modifier] L'église Saint-Léonard (XIIe siècle-XIXe siècle)
Située sur la colline en face de celle du château, la première pierre a été posée au XIIe siècle. Elle fut agrandie au XIXe siècle. Style apparent gothique flamboyant.
[modifier] Autre
- Abbaye Saint-Pierre de Rillé
- Parc floral de Haute Bretagne au Nord-Est de la ville
- Couvent des Urbanistes, transformé en centre culturel.
- Nombreux monuments mégalithiques dans le secteur de la forêt de Fougères.
- La cristallerie construite en 1922, par l'architecte Hyacinthe Perrin, actuellement en cours de restauration
[modifier] Administration
Liste des maires successifs | ||||
Période | Identité | Parti | Qualité | |
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mars 1971 | Michel Cointat | RPR | Maire | |
mars 1983 | Jacques Faucheux | PS | Maire | |
juin 2007 | Louis Feuvrier | PS | Maire | |
mars 2008-2014 | Louis Feuvrier | PS | Maire | |
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
[modifier] Jumelages
- Ashford (Royaume-Uni) depuis 1984
- Bad Münstereifel (Allemagne) depuis 1967 (article en allemand sur Bad Münstereifel)
Ces deux villes sont également jumelées entre elles depuis 1964.
[modifier] Démographie et économie
Fougères est une ville industrielle et son évolution démographique typique le montre très bien. Dans les années 1850, la ville bretonne "s'oriente dans la fabrication de chaussures en cuir pour résoudre une crise dans l'industrie du chausson". Le succès est au rendez-vous (usine Cordier par exemple) et Fougères voit sa population augmenter de 124 % et passe de 9 344 habitants en 1856 à 20 952 en 1901, soit un gain de population en moins de 50 ans de 11 608 personnes (soit plus que la population de Vitré). Au début du XXe siècle, Fougères devient la capitale de la chaussure féminine : "plus de 12.000 ouvriers y sont répartis dans 40 usines. En 1946, on y fabrique 10,7 % de la production française pour les usages de ville et fantaisie et 7 % des chaussures de travail" (J. Cucarull). Le déclin, inexorable, vient avec la grande crise de 1929 et le développement de la concurrence; il se poursuit après la guerre ce qui suscite une fermeture des usines et une diminution d es emplois (6000 en 1946, 3350 en 1973).
Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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24 279 | 26 045 | 26 610 | 24 362 | 22 239 | 21 779 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes |
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Trente Glorieuses ont dynamisé Fougères et la ville a augmenté sa population jusqu’au recensement de 1975, arrivant à presque 27 000 habitants.
En 1975, la ville a profondément souffert de la crise pétrolière de 1973 et en a subi les contrecoups. La ville est sinistrée par des fermetures successives d’usines de chaussures, secteur en crise, et refuse l'implantation de l'entreprise Citroën sur son territoire. La ville a du de mal à s’en remettre et voit sa population baisser. Elle passe de 26 610 en 1975 à 21 779 en 1999 soit une baisse de 18 % en 24 ans, même si la périurbanisation compense cette diminution. Aujourd'hui, la chaussure, réorientée vers des articles de qualité n'offre plus que quelques centaines d'emplois dans la ville (par exemple l'entreprise J.B Martin reste à Fougères même si elle a délocalisé une large part de sa production). La ville est de plus en plus en relation avec Rennes (inauguration de l'autoroute des estuaires) et connaît un développement satisfaisant basé sur l'essor d'activités économiques plus diversifiées.
[modifier] Économie
Fougères est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie du pays de Fougères.
[modifier] Personnalités liées à la commune
- Hardouin de Chartres, intellectuel et professeur breton, y dirigea une école au XIe siècle.
- François-René de Chateaubriand : il vient souvent à Fougères où habite une de ses sœurs. Il n'en garde pas un très bon souvenir :
- « Chez mes sœurs, la province se retrouvait au milieu des champs. On allait dansant de voisins en voisins, jouant la comédie dont j’étais parfois un mauvais acteur. L’hiver, il fallait subir à Fougères la société d’une petite ville, les bals, les assemblées, les dîners. »
- Balzac : après avoir découvert Fougères en 1829, il écrira le roman Les Chouans. (Lire le roman sur Wikisource)
- Victor Hugo : après son séjour en 1836, il écrira le roman Quatre-vingt-treize.
- Juliette Drouet : comédienne, maîtresse de Victor Hugo, née à Fougères en 1806.
- Jean Guéhenno (1890-1978) : journaliste, écrivain.
- Jean Baston de la Riboisière (1759-1812) : général et baron d'empire, inspecteur général de l'artillerie.
- Le marquis de La Rouërie (1751-1793).
- Aimé du Boisguy, (1776-1839), général chouan.
- Jean-Marie Bachelot de La Pylaie, explorateur et botaniste.
- Georges Le Rumeur, poète de langue bretonne né à Fougères en 1882.
- Georges Franju, réalisateur français.
- Laurent Huard , ancien footballeur professionnel au Stade rennais, AS Saint-Étienne et CS Sedan-Ardennes. Désormais, il est entraîneur au centre de formation du Stade rennais.
[modifier] Galerie de photographies de la ville
Rue de Lusignan |
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[modifier] Bibliographie
Badault (D.), Chevrinais (J.-C.). Mémoire en images : Fougères, A. Sutton, Rennes, 2 vol., 1994.
Cucarull (J.). L'enquête orale, source de l'histoire industrielle et technique. L'exemple des ouvriers de la chaussure de Fougères, in Geslin (C.) (dir.). La vie industrielle en Bretagne, une mémoire à conserver, Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2001, p. 131-146.
Heudré (B.). Fougères : le pays et les hommes, Coutances, 1980, 216 p.
Le Bouteiller (C.). Notes dur l'histoire de la ville et du pays de Fougères, Rennes, 4 vol., 1912.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes et références
[modifier] Liens externes
- Site de la commune
- Office du tourisme de Fougères
- Un site sur l'actualité locale lié au journal Ouest-France
- Fougères / Felger sur le site geobreizh, géographie de Bretagne
- Fougères sur le site de l'Institut géographique national
- Les Anciens combattants d'Ille-et-Vilaine - Le réseau Gallais de Fougères
- Le château de Fougères sur casteland.com
- La ville de Fougères sur retore.fr