ESMA
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L'ESMA, Escuela Superior de Mecánica de la Armada (école supérieure de mécanique de la Marine), était une école de la Marine argentine (armada en espagnol, en souvenir de l'Invincible Armada, flotte armée par Philippe II d'Espagne pour conquérir l'Angleterre au XVIe siècle). Le bâtiment, tout comme le Club Atlético et Automotores Orletti, a servi à la dictature militaire entre 1976-1983, comme centre de détention secret. Dans ces lieux étaient pratiqués tortures et assassinats, sur des personnes ayant perdu tout statut légal.
Près de 5000 opposants à la junte militaire ont « disparu » dans l'enceinte de l'ESMA, l'un des 340 centres de détention clandestins de la dictature.
L'ESMA abrita l'état-major de la répression, avec des chambres de torture et des pouponnières pour les bébés enlevés dès leur naissance aux détenues. Des tortionnaires aussi brutaux que Alfredo Astiz (« L'ange blond ») y œuvrèrent.
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[modifier] Musée de la mémoire
Selon les vœux du président argentin Nestor Kirchner, cet ancien centre de détention clandestin doit être délogé et les locaux doivent accueillir un musée de la Mémoire dédié aux 30 000 « disparus » de la dictature. Les différentes écoles de la Marine qui fonctionnent dans cette enclave militaire de 17 hectares seront transférées.
Nestor Kirchner a décroché lui-même d'une des salles du collège militaire les portraits de Jorge Rafael Videla, ex-chef d'état-major des armées argentines et instigateur du coup d'Etat du 24 mars 1976, et du général Reynaldo Bignone, dernier « président » de la dictature, assigné en résidence surveillée et accusé d'« enlèvements d'enfants ».
[modifier] Références
- L'Argentine transforme sa pire chambre des tortures en musée, Libération, 26 mars 2004
[modifier] Citations
- Capitaine Francisco Scilingo: « En 1977, j'étais lieutenant de vaisseau affecté à l'ESMA. J'ai participé à deux transferts aériens de subversifs. On leur annonçait qu'ils allaient être transportés dans une prison du sud du pays et que, pour éviter les maladies contagieuses, ils devaient être vaccinés. En fait, on leur injectait un anesthésique à l'ESMA puis une deuxième dose dans l'avion, d'où ils étaient jetés à la mer en plein vol. Il y avait des transferts chaque mercredi. » In 'El Vuelo' d'Horacio Verbitsky, créateur du Centre d'études légales et sociales (CELS), une des organisations de défense des droits de l'homme argentines. (A noter que cette technique de disparition est inspirée des 'crevettes Bigeard' et fut utilisée pendant la guerre d'Algérie)