Emballage
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L'emballage est l'action d'emballer ou ce qui sert à emballer. Étymologiquement, c'est mettre en balle, opération effectuée par des emballeurs chargés de grouper les marchandises, les bagages, les biens dans des balles. Aujourd'hui, il n'y a que les fibres qui soient livrées en balles, par exemple la paille du champ à l'étable, le coton déchargé des cargos ou encore les tissus : la soie, le lin…
D'après le décret français 98-638 (transposition de la directive européenne 94/62/CE), "on entend par « emballage » tout objet, quelle que soit la nature des matériaux dont il est constitué, destiné à contenir et à protéger des marchandises, à permettre leur manutention et leur acheminement du producteur au consommateur ou à l’utilisateur, et à assurer leur présentation. Tous les articles « à jeter » utilisés aux mêmes fins doivent être considérés comme des emballages."
L’emballage est constitué uniquement de :
a) L’emballage de vente ou emballage primaire, c’est-à-dire l’emballage conçu de manière à constituer, au point de vente, un article destiné à l’utilisateur final ou au consommateur ;
b) L’emballage groupé ou emballage secondaire, c’est-à-dire l’emballage conçu de manière à réunir, au point de vente, un groupe d’un certain nombre d’articles, qu’il soit vendu à l’utilisateur final ou au consommateur(par exemple trois sachets de purée dans une boîte), ou qu’il serve seulement à garnir les présentoirs aux points de vente (par exemple, douze bouteilles d'huile dans un colis). Il peut être séparé des marchandises qu’il contient ou protège sans en modifier les caractéristiques de conservation ;
c) L’emballage de transport ou emballage tertiaire, c’est-à-dire l’emballage conçu de manière à faciliter la manutention et le transport d’un certain nombre d’articles ou d’emballages secondaires, en vue d’éviter leur manipulation physique et les dommages liés au transport. Le plus souvent, c'est une palette avec une housse plastique qui regroupe plusieurs colis. L’emballage de transport ne comprend pas les conteneurs de transport routier, ferroviaire, fluvial, maritime ou aérien.
L'emballage est donc surtout ce qui sert à emballer : la matière ou le dispositif qui permet d'isoler un produit de son environnement pour le protéger, le conserver, le transporter ou pour le mettre en valeur à des fins commerciales ou esthétiques.
Histoire
L'histoire de l'emballage est indissociable des échanges et déplacements entre les hommes. Dès qu'il faut s'éloigner de la tribu et emporter des vivres, il faut inventer des emballages, pour regrouper, transporter, protéger et conserver. Les premiers emballages datent de la Préhistoire. C'étaient alors des peaux d'animaux (la gibecière du chasseur, la gourde), certains coquillages ou des feuilles, des calebasses (courge séchée, évidée). Sont venus ensuite vers 6000 av. J.-C. les céramiques et les paniers (l'amphore où vieillit le vin, où se conserve l'huile ; les vanneries qui transportent les légumes ou enferment les volailles).
Vers 1500 av. J.-C., les Égyptiens fabriquaient des récipients en verre.
Le tonneau serait une invention gauloise, à l'époque où les romains utilisaient des amphores en argile. Pourtant, si l'on se réfère à un bas relief romain datant de 68 avant J.C, il y figure une barque navigant sur un fleuve, chargée de deux énormes futailles cerclées de bois. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, cet ancêtre du fût, aux dimensions extrêmement variables, est surtout un instrument de transport des marchandises : vins, alcools et bières, mais aussi du saindoux, des anchois, des olives, de la poudre…
Parmi des vestiges romains, une jarre contenant un onguent avec un couvercle en plomb indiquant le nom du fabricant, a été découverte.
Pas étonnant que les plus vieux meubles connus soient des coffres et malles robustes, avec leurs poignées ils étaient prestement chargés pour fuir ou conquérir et leurs solides ferronneries protègent du vol les fourrures, les bijoux et la soie ; à leur façon, ils sont les précurseurs des conteneurs.
C'est en Angleterre, en 1746, qu'est apparu le premier produit emballé sous une marque : une boîte de poudre contre la fièvre. Ce pays se distingua encore avec l'emballage de savons, d'huile et de moutarde de marque. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, les hommes utilisaient au mieux, pour l'emballage, les matériaux que la nature mettait à leur disposition :
- Soit directement : le bois, le liège, le cuir, l'argile, les fibres (chanvre, jute, raphia, osier...)
- Soit après transformation : le verre, les métaux, le papier.
Sous Napoléon Ier, Nicolas Appert invente vers 1800 l'appertisation, procédé de stérilisation à chaud dans des récipients hermétiquement clos : c'est le début des boîtes de conserve.
C‘est l'invention en 1850 par le français Lefranc du tube de peinture souple qui permit aux artistes peintres de parcourir la campagne, de ne plus être obligés de peindre en atelier ou par la fenêtre d'une demeure. On peut dire que cet emballage permit l'avènement de l'impressionnisme.
Après les grandes explorations et les conflits qui ont contribué à d'innombrables découvertes pour protéger les aliments, c'est l'exode rural qui va créer de nouveaux besoins. Les ruraux et leurs familles ne consomment plus les produits de leurs champs ou des marchés voisins, il faut mettre en place une logistique pour les ravitailler. Ainsi Paris dès la fin du XIXe siècle, par exemple, s'entoura d'une ceinture de fermes laitières qui l'approvisionnaient quotidiennement. Plus tard, l'achèvement de la ligne Paris-Lyon-Méditerranée et l'usage du cageot contribuèrent à condamner les vergers des mêmes banlieues.
Le XXe siècle est le siècle des emballages plastiques. Léger, résistant, inerte, multiforme, le plastique s'impose dans tous les domaines : sacs et bouteilles en polyéthylène, barquettes et pots de yaourt en polystyrène, bidons, films plastiques…
Le secteur de l'emballage
La production d'emballage est une activité économique de premier plan. Elle consomme principalement du plastique, du carton et leurs dérivés.
En France, l'emballage est le 8e secteur industriel (SESSI 2004), autant que l'aéronautique. Chiffre d'affaires : 19 milliards d'euros ; avec 2 000 établissements et 122 000 salariés, la France couvre 30 % du secteur emballage en Europe. La France est aussi le troisième exportateur mondial d'emballages, derrière l'Allemagne et les États-Unis, le plastique représentant à lui seul 40% des exportations.
Le secteur français des emballages en verre est concentré sur quelques industries lourdes, bien qu'il soit mieux réparti géographiquement ; celui du plastique est atomisé sur tout l'hexagone, celui du bois reste très artisanal et bien sûr proche des grandes forêts.
L'emballage : les matériaux
Les matériaux, répartis en chiffre d'affaires France (SESSI 2004), sont :
- Plastique 34%
- Papier et carton 29%
- Métal 15%
- Verre 14%
- Bois 9%
La répartition en tonnes diffère évidemment, en raison par exemple de la différence entre verre et plastique, ne serait-ce que le poids d'une bouteille. Pour un gisement annuel d'emballages de 12,3 millions de tonnes (Adème 2002) pour la France :
- Papier et carton 4,2 millions de tonnes
- Verre 3,4 millions de tonnes
- Bois 2,1 millions de tonnes
- Plastique 1,9 million de tonnes
- Métaux 0,73 million de tonnes
L'emballage carton : les chiffres
L'emballage est presque systématiquement utilisateur de cartonnage. Des procédés d' imperméabilisation ont été mis au point pour améliorer la protection des produits. La production de cartonnage a doublé au cours de ces dix dernières années. En 2000, la France a produit plus de 3 millions de tonnes de carton ondulé.
En France, le chiffre d'affaires annuel de cette industrie est estimé à 2,8 milliards d'euros répartis en environ 450 entreprises. Ces entreprises dites "cartonnières" sont en majorité des PME, les plus importantes ne dépassant pas 500 salariés.
Les différents types d'emballage carton se répartissent en :
- 41% pour le carton pliant imprimé (boîtage courant de tout type de produits)
- 24% pour le carton ondulé destiné surtout aux emballages de protection (transport, stockage)
- 10% pour le carton dit recouvert (avec aluminium et/ou plastique pour emballages alimentaires)
- 7% pour les tubes, fûts et barils (en carton dit spiralé) et le reste en produits divers.
L'emballage plastique : les chiffres
Partout dans le monde, l'emballage est le premier débouché des matières plastiques. En France cela représentait, en 2002, 39% de la consommation de plastique, devant le bâtiment et l'automobile. En Europe, le taux est de 40%.
Le plastique est au premier rang de l'emballage en France, avec 34% du marché, devant le papier carton. Il est aussi le premier matériau d'emballage en nombre d'UVC conditionnées.
- L'agroalimentaire absorbe 65% des emballages plastiques (réciproquement, 50% des aliments sont emballés dans du plastique).
Viennent ensuite :
- Les produits d'entretien 13%
- Hygiène santé beauté 12%
- L'industrie et le transport 10%
Différents emballages
La directive européenne précitée établit une distinction très précise de l'emballage. Par exemple, le boîtier pour CD, réutilisable et indispensable à la bonne préservation du disque, n'est pas un emballage. Par contre, le film qui l'entoure pour la vente est un emballage. Le film étirable vendu en rouleau pour usage domestique n'est pas un emballage mais celui qui emballe la viande choisie au rayon boucherie est un emballage. La peau des saucisses, les cartouches d'encre, les bâtonnets pour touiller le café, les sachets de thé ne sont pas des emballages. Il est vrai que ce texte détermine le cadre pour le paiement de la contribution au recyclage, il importe qu'il soit précis. Les statisticiens ont pour habitude de fractionner chaque branche d'activité en secteurs. Pour l'emballage plastique, voici les catégories retenues par le Sessi (chiffre d'affaires 2003) :
- Sacs et sachets (25,2%)
- Bouchage et surbouchage (21,8%)
- Bouteilles, flacons et fûts (21,6%)
- Divers : étiquettes, opercules, films et flocons de calage… (17,1%)
- Boîtes, pots, gobelets et caisses (14,3%)
Voir aussi
Quelques exemples (liste non limitative !) : liste d'emballages
Les fonctions de l'emballage
L'emballage est connu pour assurer trois fonctions traditionnelles : protéger, transporter et informer. Il est aujourd'hui conçu pour en remplir d'autres :
- Protéger le produit contre les agressions externes auxquelles il sera sensible selon sa nature, afin d'assurer la conservation de ce produit en parfait état.
- dangers physiques : les chocs, la chaleur, le froid, les rayons solaires, les poussières…
- dangers chimiques : l'humidité, la corrosion, les projections de détergent, de carburant ou de tout polluant
- dangers microbiologiques : levures, moisissures, germes pathogènes pour des aliments…
- Transporter et permettre :
- des stockages simplifiés pour le grossiste. L'emballage, souvent conçu comme un élément du circuit de distribution, s'adapte par une forme appropriée à l'espace disponible sur une palette ou dans un conteneur,
- une mise en rayon rapide pour le détaillant ; par exemple des chaussettes auront un support muni d'un crochet pour permettre immédiatement leur suspente, parfois elles seront livrées dans un support carton, à ouverture rapide, de 20 paires assorties, faciles à suspendre ou à glisser en rayon pour le manutentionnaire,
- une manipulation facile pour le client. Les petits objets seront groupés : par exemple, une boîte de 100 vis est plus facile à emporter que 100 vis en vrac. À l'inverse, les produits qu'utilisent les professionnels en vrac (farine, sel…) seront avantageusement vendus en petits paquets pour un usage domestique.
- Informer le client est devenu très important. L'emballage véhicule des éléments réglementaires et d'information sur son emploi. Comment transporter, utiliser ou jeter le produit peut être détaillé sur l'emballage, sur une notice qu'il contient ou sur l'étiquette. L'emballage supporte la traçabilité qui permet de vérifier la fraîcheur d'une denrée (date limite de consommation (DLC), date limite d'utilisation optimale (DLUO)). Les informations légales sont nombreuses et parfois illustrées par des pictogrammes. Certaines informations sont obligatoires en braille pour les malvoyants (médicaments pour la santé humaine)
- Promouvoir le produit par son emballage pour inciter les clients à acheter. Le design doit servir à définir l'univers du produit pour qu'il n'y ait pas de confusion possible sur la nature du contenu ; impossible par exemple de confondre une bouteille de vin de Bordeaux avec celle de Bourgogne. Voir le paragraphe ci-après "Marketing et packaging"
- Faciliter l'usage du produit, car l'emballage doit rendre service. La boîte a un bec verseur, le bouchon devient doseur, le bidon offre une poignée, la barquette passe au four micro-ondes et devient une assiette… C'est l'emballage évolutif.
- Défendre d'une part le consommateur : l'emballage doit garantir l'inviolabilité avant achat (« tamper evidence » en anglais), pour éviter les fraudes, afin d'interdire à quiconque d'introduire une substance étrangère dans le produit, ou pour empêcher le consommateur de le goûter ou de le sentir. Les moyens de déceler une altération quelconque sont les pattes de fermeture, les scellés des conteneurs, le « plop » à l'ouverture des bocaux qui signale la rupture de vide ou la bague qui se brise en dévissant le bouchon des bouteilles d'eau. L'emballage permet d'éviter que les enfants accèdent aux produits dangereux, chimiques ou pharmaceutiques, tout en restant facilement utilisable par les personnes âgées ou handicapées. On parle d'ergo-conception des emballages. D'autre part, il doit protéger le fournisseur : certains emballages sont volontairement agrandis pour ne pas disparaître dans les poches des voleurs. Par exemple, un logiciel qui tient sur un disque est vendu dans une boîte qui pourrait en contenir des dizaines. Enfin, par des astuces de façonnage (marquage invisible, hologramme, puce électronique…), il peut permettre d'éviter la contrefaçon (parfums, médicaments).
- Préserver l'environnement : le déchet d'emballage, après utilisation, doit être valorisable pour minimiser son impact sur l'environnement. On parle d'eco-conception des emballages.
Marketing et packaging
En marketing, le choix de l'emballage est primordial dans la grande distribution. L'emballage nous est familier car il partage notre quotidien, mais il est loin le temps où les ménagères rentraient du marché avec des produits alimentaires dans de vieux journaux, où le vendeur ambulant servait ses frites dans un cornet de papier plié ! La notion de vente en vrac, à l'unité, à la pesée est désormais marginale et ne concerne plus qu'un état transitoire du produit entre deux types d'emballage : de la simple protection durant les transports, à l'emballage final qui devient pour le vendeur un objet de séduction auprès du consommateur final. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder la publicité télévisée d'un produit, elle présente toujours son emballage durant un court instant voire toute la durée de la séquence. L'emballage est toujours la première vision que l'on a d'un produit...
Bien rares sont les produits aujourd'hui livrés sans emballage. Il le sont souvent plusieurs fois, avec une technologie accrue, afin de satisfaire aux exigences croissantes de la logistique, de la sûreté. Au delà, l'emballage est porteur de rêve, en stimulant l'attraction pour le produit, il devient moteur de la vente. L'emballage accède même au statut d'œuvre d'art grâce à Christo qui, en emballant le Pont Neuf à Paris en septembre 1985, a donné ses lettres de noblesse à cette industrie. Avant cela, c'est au Japon une tradition séculaire, le Furoshiki, de faire de jolis paquets quand on offre un présent.
L'emballage devient un outil de séduction car quelques efforts de design peuvent dynamiser les ventes. Désormais, lorsque les innovations sont difficiles sur le produit, son fabricant le différencie par le packaging. En effet, comment se faire remarquer par exemple parmi tous les choix de lait UHT demi-écrémé ? Et bien par exemple en choisissant une brique aux couleurs voyantes, en offrant une poignée, un bouchon, une bouteille octogonale, etc. Tous les matériaux ont leurs atouts et leur marché.
L'emballage est la première expression de la marque sur le lieu de vente, c'est le « vendeur muet ». Quand le consommateur saisit un emballage dans un linéaire, en une fraction de seconde il choisit une marque, grâce au logo, à la reconnaissance visuelle du produit. Seul un lien fort entre le produit et la marque peut déclencher l'envie et permet de se différencier des concurrents, voire des copies.
Même dans l'emballage de produits usuels, en particulier alimentaires, on distingue de grandes tendances dans le design :
- La tendance cosmétique : Le design joue de plus en plus avec les couleurs jusqu'à créer la confusion avec le haut de gamme et le luxe, il s'inspire des idées des parfumeurs. À noter que certains d'entre eux, à l'inverse, s'inspirent parfois de l'emballage usuel (ex : le couturier Jean-Paul Gaultier avec une boîte de conserve !) pour leurs parfums.
- La tendance câline : Tandis qu'Internet ouvre des marchés potentiellement planétaires, le local et la notion d'appartenance deviennent des valeurs qui rassurent le consommateur. On met des cœurs là où on s'y attend le moins (eau minérale, glace), des fleurs sur le papier hygiénique, on fait appel à des designs anciens pour rappeler l'emballage de notre enfance. La douceur est un rempart et un repère culturel fort dans un monde où l'avenir est parfois incertain,
- La tendance autrefois : non au gigantisme, à la mondialisation. Les marques s'humanisent en prônant l'artisanal, le terroir. Cette notion, qui rassure et éveille la mémoire, est utilisée pour remettre en avant des produits présents depuis longtemps voire lancer de nouveaux produits évoquant un temps plus ancien pour rappeler les étiquettes de notre enfance. Dans l'emballage, cela se traduira par l'emploi du papier, du bois, du grès (ou imitations).
- La tendance pratique : se distinguer en offrant à l'utilisateur le plus qui rend l'emballage pratique, par exemple la boîte à fromage qui fait cloche de présentation, l'assouplissant en flacon avec poignée et bouchon doseur… L'individualisation des conditionnements fait partie de cette adaptation,
- La tendance événementielle : les encres thermochromiques qui signalent la température du produit, les images (bouteilles de cocktail) qui n'apparaissent que dans la lumière noire des discothèques, l'impression holographique qui changent la vision selon l'angle d'observation…
Parfois les entreprises joignent, avec le produit, des cadeaux ou des bons de réduction pour que cela tente plus les clients. Cette pratique s'intitule co-packing.
Emballages et innovation
Le secteur de l'emballage est un secteur très réactif, attentif à la diversité de ses utilisateurs : agroalimentaire, parfumerie, droguerie ou pharmacie dont les attentes sont variées et évolutives.
L'intégration de nouvelles technologies lui permet d'accompagner, voire de devancer certaines évolutions de consommation comme de distribution des marchandises. Chaque année depuis 1955 sont attribués les Oscars de l'Emballage qui récompensent les meilleures solutions d'emballage et de conditionnement. On retiendra en 1955 le berlingot Tetra Pak pour du lait pasteurisé, en 1958 la dose de Javel en PVC souple de Solitaire, en 1960 l'avènement de l'apéricube des fromageries Bel, en 1962 la première bouteille plastique pour l'emballage de l'huile par Lesieur, en 1966 Cébal est primé pour sa boîte alu avec un couvercle à languette qui permet de déchirer une languette en spirale, en 1972 les flocons de calage Flo-Pak en forme de 8, en 1975 les fameux colis en carton de La Poste, en 1982 le conteneur souple en polypropylène tissé de Saint Frères, en 1985 le mini-fût en forme de tonneau Obernai par CarnaudMetalBox, encore la bière à l'honneur en 1994 avec la bouteille BSN au relief 1664, le Roquefort Société voit son « système cave » récompensée en 1996, tandis qu'en 1999 c'est un procédé « Actis » de Sidel qui reçoit un Oscar. Ce fut une belle introduction dans le Troisième millénaire de l'emballage puisqu'il apportait, par une forme de vitrification interne, des caractéristiques étonnantes de conservation à une bouteille plastique.
Recyclage
Les emballages représentent 50% en volume et 30% en poids des déchets ménagés. Même si le poids des déchets d'emballages reste stable, le nombre d'unités d'emballages continue d'augmenter.
Le recyclage des emballages est possible avec le tri sélectif.
La collecte d'emballages vides progresse, comme par exemple les Emballages Vides de Produits Phytosanitaires (EVPP)
Les entreprises qui conditionnent des emballages remis au consommateur final (en France car ailleurs en Europe cela peut concerner également les utilisateurs professionnels) doivent contribuer au dispositif « Point Vert » pour chaque emballage commercialisé.
Le Point Vert sur les emballages signifie que l'entreprise a payé une contribution à Éco-emballages (en moyenne 0,7 centimes d'euros par emballage, selon le matériau et son poids). Le paiement de la contribution autorise les entreprises à utiliser ce logo représentant deux flèches vertes enroulées. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le point vert ne veut pas dire que l'emballage est recyclable ou recyclé.
Tous les emballages ne sont pas pour autant obligatoirement destinés à être jetés. La définition tirée de la directive 2004/12/CE (voir en introduction) n'en tient pas compte mais l'emballage peut être détourné de son usage, distinctement ou non de son contenu. La précision est importante dans la mesure où elle reconnaît à l'emballage une fonction supplémentaire, bien que non généralisable. Ainsi, parmi de nombreux exemples : du blister contenant des vis, dont une partie constitue un tiroir intégrable à un petit meuble fourni à part ; ou du récipient utilisable pour la consommation de son contenu alimentaire et susceptible d'être conservé, éventuellement avec d'autres emballages semblables, en vue d'usages ultérieurs ; du coffret plus ou moins richement décoré contenant un produit destructible, utilisable ensuite pour la décoration ou le rangement, sans compter les innombrables bricolages d'enfant pour transformer une bouteille en mangeoire ou un carton en masque.
Cependant la réglementation exige que, malgré ces utilisations temporaires, chaque emballage soit valorisable en fin de vie.
Le suremballage et autres définitions
- Le suremballage consiste à ajouter un emballage à un objet qui est déjà emballé. Le but est souvent marketing ; il peut aussi améliorer la protection (calage antichoc) ou apporter des informations : par exemple un sachet de denrées surgelées est difficile à imprimer ; en le glissant dans un étui, on lit facilement la recette et la composition. De plus, le carton joue un rôle d'isolant, le consommateur n'a pas les doigts gelés, le produit est mieux préservé des remontées de température, le carton vernis évite aux boîtes de coller entre elles dans les vitrines réfrigérées… Le suremballage peut aussi faciliter la manutention : étui entourant 12 pots de yaourt ou film groupant 6 bouteilles d'eau. Il peut être facilement éliminé sans gêner l'utilisation finale du produit.
Le sac de caisse peut être considéré comme un suremballage. Le réutiliser pour faire d'autres courses, le même jour ou plus tard, l'employer ensuite comme sac poubelle est un geste pour l'environnement.
- Emballage jetable : emballage à usage unique, uniquement destiné à protéger le contenu jusqu'à sa complète utilisation, puis il est éliminé. On privilégiera toujours le tri sélectif des emballages usagés afin de valoriser ces déchets.
- Emballage réutilisable : cet emballage peut être utilisé plusieurs fois pour le même usage, après nettoyage éventuel. Le plus souvent, ce type d'emballage est consigné : le consommateur paie une somme d'argent pour l'emporter et récupère cette somme en restituant l'emballage vide. La lourdeur du dispositif, la contrainte écologique du transport d'emballages vides et de leur nettoyage ont considérablement réduit la réutilisation. Désormais, elle se limite essentiellement aux emballages industriels : fûts, caisses spéciales, palettes…
- Emballage souple : par opposition à l'emballage rigide, autrefois le sac de jute et maintenant le sachet plastique.
- L'Unité de Vente Consommateur (UVC) : c'est l'emballage à l'unité du produit, tel que commercialisé. Il s'agit parfois d'un emballage primaire (ex : un bidon d'huile) mais parfois d'un lot d'articles déjà emballés (ex : un sachet de bonbons en papillote, un lot de 3 balles de tennis…)
- L'emballage sous vide : l'oxygène de l'air est un important facteur d'altération des aliments. En faisant le vide, on l'élimine et on favorise la conservation. Pour gagner de la place, des couettes, des parkas peuvent être livrés emballés sous vide. Cette pratique s'est répandue avec le café, les cacahuètes salées… Cependant la viande a tendance à grisailler en l'absence d'oxygène.
- L'emballage sous atmosphère modifiée ou atmosphère protectrice : on fait le vide dans l'emballage puis on réinjecte un dosage très précis de gaz très purs, le plus souvent oxygène + gaz carbonique + azote. Ainsi l'oxygène entretient la coloration agréable de la viande. Ce mode de conditionnement gagne du terrain et concerne désormais les sandwichs comme les plats cuisinés ou les fruits secs. Des articles industriels peuvent également être protégés de l'humidité ou de l'altération grâce à une atmosphère protectrice (électrodes de soudure, composants électroniques…)
- L'emballage actif modifie l'environnement de l'aliment dans son emballage pour étendre sa durée de vie. Par exemple, les Absorbeurs (d'oxygène, d'humidité, d'éthylène) les Relargueurs d'additifs : anti-microbiens, arôme, etc. les Préparateurs (actions sur l'aliment pour améliorer sa conservation)
- L'emballage intelligent est actif avec la particularité de donner de l'information sur la qualité du contenu. Tout d'abord, les indicateurs chromatiques : leur couleur change irréversiblement si la température d'un surgelé est excessive ou mieux si on atteint le couple "temps/température" (dépassement de la DLUO ou de la température de stockage) ; ou encore si la composition gazeuse est modifiée (introduction d'oxygène dans un emballage étanche). Ensuite, les détecteurs actifs, par exemple des emballages transparents qui vont s'obscurcir si la lumière menace la longévité du contenu, comme certains verres de lunettes. L'électronique miniaturisée est déjà présente avec des étiquettes à identification radio (voir RFID) pour la traçabilité ou le passage en caisse sans vider le chariot. L'avenir nous promet des étuis à médicaments qui parleront « vous avez déjà prélevé un comprimé tel jour à telle heure… ». Vers les années 2020, certains emballages dotés d'une telle puce électronique transmettront des infos sur la quantité, l'urgence à consommer le contenu... directement au micro ordinateur incorporé dans le réfrigérateur. Grâce à ces dispositifs, le consommateur pourra éditer sur l'écran de sa cuisine une recette qui tiendra compte de ce dont il dispose, tout son stock étant connu sans aucune saisie au clavier ! Les limites actuelles à l'usage des emballages intelligents sont leur coût, les législations en vigueur et les réticences du consommateur (la puce RFID permettrait de le suivre à la trace…).
Collectionneurs d’emballage ou d’étiquettes
Cette liste est extraite des pages Liste des collections par nom de collection et Liste des collections par thème. Elle démontre que la gratuité de l’emballage perdu fait sa valeur, que son design crée des passions et que son évolution perpétuelle ajoute un goût d’autrefois à la découverte de vieux emballages ou des étiquettes qui les ont illustrés. Ainsi l’emballage est jugé digne de figurer dans des vitrines, des albums et fait vivre de bons moments à des passionnés.
Nom de collection | Objet de collection |
---|---|
Aqualabélophilie | Étiquettes de bouteilles d'eau |
Boxoferrophilie | Boîtes en fer |
Buticulamicrophilie | Mignonnettes de boissons |
Buticulamicrophilie microphiliste | Bouteilles miniatures (alcool) |
Canettophilie | Canettes |
Capsulophilie | Capsules de bouteilles |
Cervalabélophilie | Étiquettes de bouteilles de bière |
Cucurbitacie | Étiquettes de melons |
Ethylabélophilie | Étiquettes de bouteilles d'alcool |
Fructolabelophile | Étiquettes de fruits |
Glacophilie | Emballages de glace ou de yaourt |
Glycophilie | Emballages de sucre (plein) |
Lécythiophilie | Flacons de parfum |
Lécythiophilie ou Cuthomiurophilie | Bouteilles miniatures (parfum) |
Légufrulabélophilie | Étiquettes de fruits et légumes |
Microtyrosémiophilie | Étiquettes de crèmes de gruyère |
Mustarvasophilie | Pots à moutarde |
Nicophilie | Paquets de cigarettes |
Odolabélophilie | Étiquettes de parfums |
Œnographilie ou œnosémiophilie | Étiquettes de bouteilles de vin |
Œnophilie | Bouteilles d’alcool |
Opercuphilie | Couvercles de petits pots de crème |
Périglycophilie | Emballages de sucre (vide) |
Périsaccharophilie | Emballages de sucre publicitaires |
Philuménie | Boîtes d'allumettes |
Placomusophilie ou Capsulorotophilie | Plaques de muselet de champagne |
Saccuplastikophilie | Sacs en plastique |
Salcicophilie | Étiquettes de saucisson |
Tappabotuphilie | Bouchons de bouteilles |
Tégestophilie | Bouteilles de bière |
Tyrosémiophilie | Étiquettes de fromage |
Vitolphilie | Bagues de cigares |
Vitolphiluménie | Boîtes de cigares |
Les emballages en comptabilité française
Les emballages sont des biens contenant des marchandises (emballages commerciaux) mais aussi des biens utilisés pour le stockage de matières au sein de l'entreprise (matériel d'emballage). Le traitement comptable dépend de leur nature.
Le matériel d'emballage
Ces emballages sont utilisés exclusivement par l'entreprise et ne sont ni prêtés ni consignés. Ils constituent des immobilisations amortissables comptabilisées dans les compte 2151 (Installations complexes spécialisées) ou 2154 (Matériel industriel) du PCG. On y trouve les silos, les installations de stockage des raffineries de pétrole, et de manière plus générale tout contenant destiné au stockage des matières nécessaires à la production de l'entreprise.
Les emballages commerciaux
Parmi les emballages commerciaux, il est possible de distinguer :
- Les emballages perdus :
Ce sont les contenants des produits livrés à la clientèle sans consignation (tels que les boîtes de conserve, bouteilles en plastique, pots de yaourt, etc.). Leur valeur est une composante du prix de vente des marchandises concernées. Ils ont la nature d'approvisionnements comptabilisés dans le compte 60261 du PCG (Achats stockés - Emballages perdus) et à l'inventaire dans le compte de stock 3261 (Emballages perdus).
- Les emballages récupérables :
Ces emballages sont réutilisables et font l'objet de livraisons successives par le biais de consignation. Une écriture spécifique est nécessaire à la facturation chez le vendeur et chez le client qui reçoit les emballages (utilisant les comptes 4196 et 4096). On distingue 2 types d'emballages récupérables (à l'achat des emballages chez le vendeur) :- Les emballages identifiables :
Ces emballages peuvent être individualisés, soit au moyen d'un numéro de série, soit au moyen de leur date de fabrication. On y regroupe par exemple les citernes, les conteneurs, les fûts ou les caisses numérotées. On les comptabilise dans le compte d'immobilisation 2186 (Emballages récupérables) du PCG à l'achat chez l'entreprise qui vend ses marchandises emballées. - Les emballages non identifiables :
Ces emballages ne peuvent être individualisés. On y retrouve les bouteilles en verre, les casiers, les palettes, etc. Selon leur nature, ils peuvent être non récupérables, récupérables ou à usage mixte (c'est-à-dire indifféremment vendus, consignés ou prêtés). Ces emballages récupérables sont comptabilisés à l'achat dans les comptes 60265 (Achats stockés - Emballages récupérables non identifiables) ou 60267 (Achats stockés - Emballages à usage mixte) du PCG. À l'inventaire, ils sont comptabilisés dans les comptes de stocks 3265 (Emballages récupérables non identifiables) ou 3267 (Emballages à usage mixte).
- Les emballages identifiables :
La consignation des emballages
La consignation est un prêt à usage en affectant une somme d'argent en garantie à un créancier. Qu'il s'agisse d'emballages correspondant à des immobilisations ou à des approvisionnements, la comptabilisation des emballages est identique. La facturation de la consignation se fait généralement hors taxes. Lors du retour des emballages, la consignation est annulée par une facture d'avoir ou par une reprise d'emballages dans une facture de livraison ultérieure. Cette reprise peut s'effectuer au prix où l'emballage a été consigné mais aussi à un prix inférieur (moyen pour l'entreprise de répercuter le coût d'usure des emballages consignés).
Les formations francophones en emballage
Les liens externes permettent de rejoindre les sites des formations énumérées. Niveau Master et Ingénieur ou Niveau I :
- École Supérieure d'Ingénieurs en Emballage et Conditionnement – ESIEC (Université de Reims Champagne-Ardenne), diplôme d'Ingénieur reconnu par la Commission des titres d'ingénieur [1]
- École Nationale Supérieure d'Agronomie et des Industries Alimentaires - ENSAIA (Nancy), diplôme d'ingénieur reconnu par la commission des titres d'ingénieur [2]
- École Supérieure de PACkaging – ESEPAC, niveau Master (Le Puy-en-Velay) [3]
- Marketing Stratégie Design Packaging - CEPE (Angoulême) [4]
- Ecole Française de Papeterie et des Industries Graphiques - EFPG (Grenoble) [5]
- Institut Supérieur Industriel en Emballage et Conditionnement - ISIEC (Liège) [6]
Niveau Licence ou Niveau II :
- Licence professionnelle Emballage et conditionnement des produits du vivant – ALIPACK (auparavant BIOPACK) (Montpellier) [7]
- Licence professionnelle Production industrielle, Option Adaptation des Emballages et Design Industriel (IUT d'Evreux)[8]
- Licence professionnelle Production industrielle, Option Conception des Emballages et Design Industriel (Reims)
- Licence professionnelle Technico-commercial en emballage et conditionnement – FORMAPACK (Morlaix) [9]
- Diplôme Européen d'Études Supérieurs en Packaging - École des Etablières (La Roche Sur Yon) [10]
- Formation Supérieure Packaging - (Bron) [11]
- Formation Technicien Supérieur Emballage et Conditionnement - (Dijon) [12]
- Formation Marketing Design Packaging - (Cognac)
- Formation Génie Industriel du Packaging - (Cognac) [13]
Niveau Diplôme universitaire de technologie ou Niveau III :
- DUT Génie du Conditionnement et de l'Emballage (IUT d'Evreux [14], de Reims [15], de Castres, d'Avignon [16]) et de Chambery [17]
Niveau Bac Professionnel ou ou Niveau IV :
- BT Emballage et Conditionnement - GRETA (Marseille)
Bibliographie en français
- Jean-Paul POTHET, « Emballage et conditionnement - Marketing - Techniques - Mise en oeuvre - Qualité – Réglementation » Collection Les Référentiels Dunod - 4200 pages - 2003
- Thierry KAZAZIAN, « Le cycle de l'emballage : le conditionnement de qualité environnementale » Ed. Masson - 1995
- Marie-Agnès BERNARDIS, « Emballage emballages » Ed Cité des sciences et de l'industrie - 2000
- Yvette DARDENNE, « Au bonheur des boîtes » Ed. OUEST France - 2004
- Gérard BERTOLINI, « La double vie de l'emballage » Ed. Economica - 1995
- « Les matériaux d'emballage. Réglementation, technique et environnement » Ed. Emballage Digest - 1995
- Maurice REYNÉ, « Les plastiques dans l'emballage: polymères, technologie de mise en forme, recyclage » Ed. Hermès Science Publications - 1991
- Eric ROCHER, « De bons emballages pour de bons produits » Ed. Editions d'Organisation - 1997
- Jacques BOTREL, « L'Emballage. Environnement socio-économique et juridique » Ed. Tech.& Doc./Lavoisier - 1999
- Emballages magazine, « Le guide de l'emballage » Ed. GISI - 2007
- « Emballages en papier, carton, bois, matières plastiques » Ed. Association Française de Normalisation (AFNOR) - 1986
- « Emballages métalliques, embouteillage, générateurs d'aérosols » Ed. Association Française de Normalisation (AFNOR) - 1986
- Graphis Emballages, « Emballages. Un répertoire international des formes » Ed. Graphis Press - 1959
- « Le marché de l'emballage au Canada » Ed. Centre Français du Commerce Extérieur. Direction des Industries et Services
- Eric SINGLER, « Le Packaging des produits de grande consommation : comprendre les comportements d'achat et optimiser sa stratégie packaging » - 2006
- Marina CAVASSILAS, « Clés et codes du packaging: sémiotique appliquée » Ed. HERMES SCIENCE PUBLICATIONS - 2006