Edward Steichen
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Edward Steichen était un photographe et peintre américain d'origine luxembourgeoise, né le 27 mars 1879 à Bivange au Luxembourg et mort le 25 mars 1973 à West Redding dans le Connecticut).
Il fut aussi éditeur de magazine, galériste et conservateur du MOMA (1947-1962), et fut un trait d'union culturel entre les États-Unis et l'Europe.
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[modifier] Enfance et formation
Sa famille a émigré aux États-Unis en 1881 et s'installe dans le Michigan. Il a été naturalisé américain en 1900. Il commence dès 1895 à photographier son entourage et la campagne environnante, se distinguant déjà par ses compositions d'ambiance, son utilisation poétique de la lumière, son goût pour le clair-obscur romantique.
[modifier] Son œuvre
Il se fait connaître comme peintre au tournant du XXe siècle. En 1902, il s'installe à Paris où il va rencontrer Auguste Rodin dont il avait découvert l'œuvre à la bibliothèque de Milwaukee. Le sculpteur ouvre les portes de son atelier à Edward Steichen qui fera plusieurs séries de photographies de 1902 à 1908. À l'aise dans le milieu culturel de l'époque, il photographie de nombreuses personnalités, tels Anatole France, Richard Strauss, George Bernard Shaw et Henri Matisse. Steichen adhère au mouvement pictorialiste, en devient un des maîtres ; il photographie les élégantes du bois de Boulogne et autres scènes aussi charmantes que surannées.
En 1905, il participe à la création de Photo-Secession avec Alfred Stieglitz. Ensemble, ils éditent la revue Camera Work dans laquelle les photos sont mises en valeur. Ils font découvrir aux Américains, les artistes d'avant-garde de la photographie française.
Pendant la Première Guerre mondiale, il commande la division photographique des forces expéditionnaires américaines. Au niveau artistique, à partir de 1915, il réalise des compositions radicalement différentes et prône une photographie « pure », et en tant que botaniste passionné il cultive des fleurs hybrides.
Après la première guerre mondiale, au cours de laquelle , il revient à la "straight photography", il évolue ensuite progressivement vers la photo de mode. Au début des années 1920, l'éditeur américain Condé Nast le choisit pour devenir le photographe en chef des publications du groupe. Il travaille particulièrement pour Vanity Fair et pour Vogue pour lesquels il réalise de nombreuses photos people dans lesquelles il montre sa grande capacité à mettre en valeur ses sujets. La photo de l'actrice Greta Garbo de 1938 parue en couverture de Life le 10 janvier 1955 est considéré comme un des portraits inoubliables de l'actrice.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut directeur de l'Institut Photographique Naval (Naval Photographic Institute). Son film documentaire, The Fighting Lady, remporta en 1945 l'Academy Award du meilleur documentaire. À partir de 1947 et jusqu'en 1962, Steichen fut le directeur de la photographie du Musée d'Art Moderne de New-York, alors référence en la matière.
[modifier] Œuvres
Steichen est connu, parmi d'autres réalisations, pour avoir créé The Family of Man en 1953, une grande exposition au Musée d'Art Moderne de New-York, présentant plus de 500 photos de 273 photographes, illustrant la vie, l'amour et la mort dans 68 pays. L'exposition a attiré plus de neuf millions de visiteurs, et, comme le souhait Steichen, a été donnée au Grand-Duché du Luxembourg pour être l'objet d'une exposition permanente à Clervaux [1]. Cette exposition est aujourd'hui inscrite à l'Unesco dans la section « mémoire ».
Outre l'exposition The Family of Man, une autre œuvre de Steichen est particulièrement célèbre pour avoir été, un temps, la photographie la plus chère du monde: The Pond-Moonlight. En février 2006, cette œuvre des débuts pictorialistes de Steichen (datée de 1904) a été vendue 2 928 000 dollars chez Sotheby’s à New-York, un record à l'époque battu depuis par "99 cent II" d'Andreas Gursky, un diptyque qui a atteint 3 340 456 dollars à une enchère de Sotheby’s à Londres en février 2007.[2]
Steichen a pris la photo à Mamaroneck près de la maison d'un de ses amis, le critique d'art, Charles Caffin. La photo représente une zone boisée et un étang : la lumière de la lune apparaît entre les arbres et se reflète dans l'étang. Bien que le premier procédé couleur, l'autochrome, n'apparaisse qu'en 1907, Steichen réussit à créer une impression colorée en utilisant des couches de gommes sensibles à la lumière qu'il applique à la main. En 1904, bien peu de photographes utilisent cette technique expérimentale. Seuls trois exemplaires de cette photo sont connus (deux sont dans des musées) et comme l'usage des gommes est manuel, chaque exemplaire est unique. [3]
[modifier] Références
[modifier] Pour approfondir
- (en) Edward Steichen (1955). The family of man: the greatest photographic exhibition of all time. New York: Published for the Museum of Modern Art by Maco Pub. Co.
- (en) Anne Cohen DePietro and Mary Anne Goley (2003). Eduard Steichen: Four Paintings in Context. New York: Hollis Taggart Galleries.
- (en) Joel Smith (1999). Edward Steichen: The Early Years. Princeton, NJ: Princeton University Press.