Donna Summer
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Donna Summer | |
Alias | Donna Summer |
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Nom | LaDonna Adrian Gaines |
Naissance | 31 décembre 1948 Boston, Massachusetts États-Unis |
Profession(s) | Chanteuse Actrice |
Genre(s) | Disco Dance Funk Soul Gospel R&B |
Instrument(s) | Piano |
Années actives | 1971- Aujourd'hui |
Label(s) | Geffen Records Atlantic Records Epic Mercury Casablanca Records |
Site internet | http://www.donnasummer.com/splash/ |
Donna Summer, de son vrai nom LaDonna Andrea Gaines (née le 31 décembre 1948 à Dorchester, un quartier de Boston) est une chanteuse de pop américaine. Elle est aussi et surtout un mythe de la musique disco des années 70 et 80.
Ses plus grands tubes sont : "Love To Love You Baby", "I Feel Love" (reprise par Beyoncé Jimmy Somerville, John Frusciante des Red Hot Chili Peppers, Kylie Minogue, Madonna durant son Confessions Tour et David Vendetta en 2007), "Hot Stuff" (célébrée par le film "The Full Monty"), "Could It Be Magic" (reprise en français avec : "Le temps qui court" par Alain Chamfort puis par les Enfoirés en 2006; inspiré du prélude nr 20 de Chopin), "On The Radio", "Last Dance" et "She Works Hard For The Money" .Elle a vendu plus de 150 millions de disques.
[modifier] Les débuts
Née dans une famille de sept enfants, elle chante dès l'âge de dix ans en tant que soliste dans le chœur de son église. En 1967, elle abandonne l'école pour devenir chanteuse professionnelle et fait ses débuts avec Crow, un groupe de rock blanc qui joue dans les clubs de Boston et parfois de New York. C'est dans cette dernière ville qu'elle restera, dans l'espoir de remplacer Melba Moore qui avait abandonné son rôle dans Hair. Ce qu'on lui proposera sera un rôle dans la version allemande : à 19 ans, elle part donc pour l'Europe où elle jouera de nombreuses comédies musicales. En 1968 elle a chanté en allemand dans Haare, version allemande de Hair, puis en 1970 dans Ich bin Ich et en 1971 dans Godspell. Elle a aussi participé à cette époque à Showboat et à Porgy & Bess. Elle joue sous le nom de Donna Gaines et même de Gayn Pierre pour Ich bin Ich et Godspell. Parallèlement elle enregistre des chansons avec un groupe intitulé The Veith Marvos Red Point Orchestra, dont fait aussi partie Liz Mitchell, future chanteuse de Boney M. Ils ont enregistré un disque composé de neuf chansons où Summer n'est parfois que l'élément d'un chœur (1973). Ce disque dera amplement réédité par la suite sous de nombreux titres, sans l'autorisation de la chanteuse (sous 32 versions différentes, avant des remixes en 1992 puis en 1999 !).
[modifier] Les premiers disques
Son premier simple date de 1971 et est sorti chez MCA/Decca. Il s’agit de «Sally go 'round the roses» avec en face 2 «So said the man», deux titres co-écrits et réalisés par Vincent Malouney. Suit en 1973 «If you walkin' alone» et sa face B «Can't understand», deux chansons blues-rock. Elle y apparaît sous le nom de Donna Gains. Le disque est sorti chez Philips. Puis elle participe aux chœurs de l'album Hard labor de Three Dog Night (mais son nom n'apparaît pas sur le disque sorti chez Dunhill en 1974). Depuis Mannheim, où elle se marie au peintre autrichien Dieter Sommers, elle répond en 1974 à une annonce demandant une choriste. Ceci conduit à sa rencontre avec Pete Bellotte et Giorgio Moroder. Son premier 45 tours, sorti aux Pays-Bas chez Lark, est «Denver dream» écrit par Bellotte, avec en face 2 «Something's in the wind» écrit par Moroder et Bellotte (1974). Les chansons sont dans la lignée des «story songs» à la Cher, genre de petits mélodrames de 3 minutes. Ce genre est idéal pour Summer qui, venue de la comédie musicale, se définit comme une actrice qui chante. Avec Pete Bellotte et Giorgio Moroder elle enregistre un album, Lady of the night (contenant «Lady of the night», «Born to die», «Friends», «Full of emptiness», «Domino», «The hostage», «Wounded», «Little miss fit», «Let's work together now» et «Sing along (sad song)»). Ce album est aussi sorti aux Pays-Bas, chez Groovy en 1974. Le simple «The hostage» a un certain succès en France (n°2), en Belgique et aux Pays-Bas (n°1), malgré son mauvais goût sinistre ; en effet ce disque parle d'une femme dont le mari a été enlevé et la chanson se termine par un abrupt "The funeral is tomorrow". Lancé ensuite en Allemagne, il est interdit de passages radio mais il devient ensuite n°1 au milieu d’un fait divers (un enlèvement politique). L'album est lui un échec. Écrit par Moroder/Bellotte et réalisé par Pete Bellotte, il est tout aussi noir que le simple, particulièrement la chanson-titre. Summer y chante avec sa voix naturelle des chansons de variétés aux infuences flamenco («Lady of the night»), folk («Born to die»), pop («Friends»), country («Domino»)… Par la suite, l'album a été réédité à titre de curiosité en 1976 au Pays-Bas chez Prominent tandis qu’en 1977 «Lady of the night» et «The hostage» apparaissent sur la compilation Star gold allemande de Summer. Un chanson a été récupérée pour l’album suivant, «Full of emptiness», la seule où Summer chante avec la voix de tête qu’on lui connaîtra par la suite ; c’est incidemment la meilleure chanson de l’album. L'album est suivi du simple «Virgin Mary» avec «Pandora's Box» en face 2, paru chez Groovy en 1975 aux Pays-Bas.
[modifier] Love to love you baby
Un titre supplémentaire connaît par la suite une bonne fortune, «Love to love you». C'est à l"origine un simple uniquement sorti en Europe (chez Groovy aux Pays-Bas avec «Need-a-man blues» en face 2). Ce titre court devient «Love to love you baby» et dépasse le quart d'heure après que lors d'une fête privée le patron de Casablanca, Neil Bogart, avait été obligé de le passer et de le repasser à la demande de ses invités. Les réalisateurs artistiques de Summer lui concoctent alors une nouvelle formule qui aboutit à l'album Love to love baby (1975) où la chanson-titre est remixée. Le succès, testé d'abord dans les discothèques françaises, est immense et cette chanson fait date de par l'audace du concept : pendant plus de 16 minutes, Summer soupire des paroles clairement érotiques alternant avec de longs moments dévolus aux choristes et aux musiciens (basse, synthétiseur, violons) sur fond de grosse caisse envahissante, lente et sourde. C'est le triomphe d'une petite production incluant à peine une quinzaine de personnes, qui a enregistré le disque en deux mois (mai-juin 1975). Mais c'est surtout le triomphe d'un concept né sous la houlette de deux réalisateurs artistiques -Pete Bellotte et Giorgio Moroder- et l'apparition d'un son immédiatement identifiable par son utilisation du synthétiseur -le son de Munich (Parallèlement Levay et Kunze lançaient les Silver Convention qui avec leur n°1 «Fly Robin fly» procèdent de la même école qui a inventé l'Eurodisco). «Love to love you baby» devient un énorme hit dans les boîtes gays et marque l'avènement du disco tandis que de nombreuses radios refusent de la passer vu son caractère trop sexuel. Néanmoins c'est le début du raz-de-marée Donna Summer. «Love to love you baby» rentre dans les listes états-uniennes en décembre 1975 et devient la meilleure vente pendant quatre mois. Classée n°2 en février 1976, elle dépasse rapidement le million de ventes. Au Royaume-Uni, elle est classée le 17 janvier 1976 et monte jusqu'à la cinquième place. Le 19 février le simple est disque d'or aux États-Unis tout comme le lp du même nom (n°6 R&B et n°11 pop). «Love to love you baby» est aussi le cinquième simple le plus vendu de Summer tout au long de sa carrière. Il existe trois versions sensiblement différentes du lp : la version parue chez Oasis et distribuée par Atlantic, une autre édition, chez Casablanca (qui remplace la reprise de «Full of emptiness» et «The hostage» par «Virgin Mary») et enfin une troisième avec «The hostage» et «Lady of the night». «Full of emptiness» est un titre repris de Lady of the night. Le 45 tours est lui sorti avec «Need-a-man blues» en face 2 ou avec une deuxième partie de 3:27 du hit –la première faisant 4:57.
[modifier] L'installation dans le succès
Les albums suivants, "A Love Trilogy" et "Four Seasons Of Love", parus tous deux en 1976, montrent une grande fidélité à l’égard de "Love To Love You Baby". Ces deux LP sont aussi disques d'or. Le premier single tiré de "A Love Trilogy" est une reprise de Barry Manilow, "Could It Be Magic", qui sur l'album est précédée d'une sulfureuse intro, "Prelude To Love". Cette version très réussie est cependant beaucoup plus commerciale que la version originale. Suit "Try Me, I Know We Can Make It", morceau de près de 18 minutes, condensé en un peu plus de 4 minutes pour le single. (On la retrouvera par la suite, avec "Could It Be Magic" sur la bande originale du film Looking for Mr Goodbar). La réalisation artistique était jusqu'alors surtout le fait de Pete Bellotte, mais à partir de maintenant, Giorgio Moroder prend plus d'importance déclarée. Le single suivant, "Spring Affair", est tiré de l'album "Four Seasons Of Love" : il reprend la pochette de l'album où on la voit alanguie sur un croissant de lune. Il existe plusieurs pressages différents du simple : avec «Come with me» ou «Winter melody» en face 2, ou alors la chanson avec une partie sur chaque face au Mexique. Four seasons of love est un album bien ficelé et plaisant mais on ne peut s'empêcher de trouver ces chansons préfabriquées, comme «Winter melody», le simple suivant. La chanson la plus réussie de l'album est le succès de discothèque «Summer fever» (face 2 du 45 tours «Winter melody» au Mexique). Un argument de vente supplémentaire : un calendrier de 1977 avec des photos de la belle est inclus dans le lp.
Elle est surnommée par ses détracteurs «le sexe chantant» tandis que pour d'autres, c'est «la plus belle voix noire depuis Aretha Franklin» et, pour la promotion de ses disques, «the first lady of love», ironiquement transformé par certains en «the first lady of lust». À la fin de l'année, elle sort un album (appelé lui aussi Love to love you baby) avec en face 1 «Love to love you baby» et en face 2 «Try me I know we can make it», toutes deux en versions intégrales. Dorénavant, elle prend une part de plus en plus active à l'écriture des chansons : «Love to love you baby», «Try me I know we can make it», «Prelude to love» et tout l'album Four seasons of love sont co-écrits par elle et ses réalisateurs artistiques. Four seasons of love est d’ailleurs le plus solide de tous les «concept albums» de Summer, une formule à laquelle elle tient au moment de faire un lp mais qui s’avère souvent bancale pour une chanteuse devant son succès aux discothèques et aux radios. Celle-ci est d’autant plus bancale que les concepts ne sont guère qu'un vague fil directeur. Et encore ; Four seasons of love n’a que peu à voir avec les Quatre Saisons de Vivaldi ou l’oratorio Les Saisons de Haydn. Néanmoins, lors de l’élaboration de l’album les références sont là, non pas dans la musique, mais dans l’image qui va avec. Sur le calendrier, on a quatre photos de Summer (dont deux sont déjà connues puisqu’il s’agit de la pochette de l’album). Pour représenter l’hiver, on la voit encapuchonnée de fourrure avec de la fausse neige dans le style des films hollywoodiens de Noël. Deux larmes coulant sur ses joues complètent le tableau ; il va sans dire que Summer est très maquillée et que le maquilleur n’a lésiné ni l’ombre à paupières dorée ni sur le rouge à lèvres brillant. Pour le printemps, elle porte une robe qui se veut XVIIIe siècle et elle fait de la balançoire, en référence à la fois à Vivaldi et à Fragonard. Les photos de l’été et de l’automne sont moins liées à la saison en soi puisque l’on a la couverture du disque pour l’été (Summer sur son croissant de lune, dans la grande tradition des Pierrots kitschs) et l’arrière de la pochette pour l’automne (Summer avec la robe blanche de Monroe dans Sept ans de réflexion).Ceux qui ont eu l’idée du calendrier n’ont pas tellement joué sur l’image sexuelle de Summer, sur son corps ou sur des poses provocantes ; de ce point de vue, on peut comparer les photos de Summer avec celles de Four new seasons une obscure adaptation disco de Vivaldi faite en France en 1978 par The Philarmonics : sur la pochette de l’album, quatre photos montrent un mannequin en maillot de bain –même en hiver !- ouvrant la bouche et dansant devant des tableaux de facture classique mais inconnus des musées.
Au début de 1977, Summer enregistre trois simples sans Moroder-Bellotte : une apparition dans «Shut out», un gentil 45 tours en duo avec Paul Jabara, un ancien de Hair (sur Shut out de Jabara), une autre dans «Old fashioned girl», titre des Brooklyn Dreams (sur leur album Brooklyn Dreams), et «Down, deep inside», qu'elle co-écrit avec John Barry pour le film The deep, la première incursion de Casablanca dans le cinéma. «Shout out» est suivi sur l'album de Paul Jabara du même titre de «Heaven is a disco» où elle chante aussi. «Old fashioned girl» est anecdotique. «Down, deep inside» enfin, s’est classé n°3 disco et n°5 en Angleterre malgré sa relative insignifiance. Donna Summer ne s’est pas vraiment intéressée à ce titre surtout que le compositeur John Barry n’y connaissait rien au disco et que Casablanca voulait un autre «Love to love you baby», attitude dont Summer commençait à se lasser. Cette chanson existe en version lp, en une version ralentie assez peu heureuse («A love song») et en version rallongée. Le 45 tours allemand existe en vinyl bleu. Le film, une sorte de sous-Dents de la mer, n'est pas resté dans les mémoires.
[modifier] Le tournant d' I Feel Love
Elle co-écrit toutes les chansons de l'album suivant (sauf une reprise) qui est "I Remember Yesterday", album où son style évolue. Ici chaque chanson représente une époque de la musique populaire américaine, des années 20 au «futur». De cet album disque d'or, elle tire trois singles, "I Remember Yesterday", "Love's Unkind" et "I Feel Love" (la chanson symbolisant avec adéquation le son du futur). À l'origine face 2 du single "Can't We Just Sit Down (And talk it over)", n°20 soul, "I Feel Love" mènera une carrière indépendante à partir d'un n°1 disco (trois semaines en juillet) et d'un n°1 en Angleterre. En novembre il est n°6 pop et n°9 r'n'b. Il se vend aux Etats-Unis à plus d'un million d'exemplaires. Comme d'habitude, un titre -ici, le remarquable «I feel love»- occulte quelque peu le reste de l'album, disparate même s’il n’est pas désagréable. "I Feel Love" existe aussi en une version rallongée de deux minutes supplémentaires, sans grand interêt vu qu'elle en répète simplement la dernière partie (système inauguré avec "Down, Deep Inside", chanson avec laquelle elle partage d'ailleurs le 12" single). "I Feel Love" sera néanmoins un classique du disco, surtout gay, et Patrick Cowley la remixe pour Disconet (le maxi sortira même officiellement en 1982) tandis que Jimmy Somerville et Marc Almond la reprennent en 1984, en attendant de nombreuses reprises et des remixes en 1995.
La méthode choisie par Moroder et Bellotte laisse perplexe et l’idée de concept, qui a apparemment présidé à l’élaboration du disque, est bien mince. Le premier titre est "I Remember Yesterday", rappelant les années 40 des big bands et Glenn Miller. Suit "Love's Unkind", assez difficile à placer chronologiquement mais qui représenterait plutôt les années 50. "Back In Love Again" rend hommage aux Supremes et à la Motown des années 60. La face se termine par "I Remember Yesterday (reprise)", procédé de répétition irritant qui n’apporte rien. La face 2 contient "Black Lady" (les années 20), "Take Me" (le disco des années 70), "Can't We Just Sit Down (And talk it over)" (la ballade apparemment intemporelle) et "I Feel Love" (le futur). Comme on le voit, le fil chronologique n’est pas des plus convaincants surtout que l’uniformité de l’orchestration n’aide pas à bien faire les différences entre les styles. Les deux seules chansons à échapper au moule sont les deux dernières, qui ont d’ailleurs partagé le même 45 tours. "Can't We Just Sit Down (And talk it over)" est une carte de visite honorable pour prouver que Donna sait chanter au-delà des soupirs et de la petite voix de ses trois premiers albums. De plus, cette chanson, qui est une reprise de David Soul (le blond de la série télévisée Starsky & Hutch l’avait sortie peu avant sur son album de 1977) est assez jolie. L’autre chanson qui marque est bien sûr "I Feel Love". Mais n’est-il pas ironique de voir que cette chanson qui a eu en effet un rôle fondamental dans les styles à venir de la musique pour danser se trouve sur un album dévolu à des genres musicaux passés ? D’ailleurs on peut se demander si Donna Summer se souvient bien d’hier, de son propre passé, puisque ce disque s’inscrit sous une double rupture : elle montre qu’elle sait chanter (ce qui n’allait pas de soi auparavant) et elle inaugure le disco sans instruments autres que des synthétiseurs.
En Angleterre un 12" est édité avec "Back In Love Again", "Try Me, I Know We Can Make It" et "Wasted". Un 45 tours de cette chanson sort en Allemagne chez Atlantic avec l’inédit "A Man Like You" en face 2. Le 45 tours allemand connaît un nouveau pressage en 1978 avec "I Remember Yesterday" en face 2. "Can't We Just Sit Down (And talk it over)" est aussi sorti en 45 tours promotionnel chez Casablanca aux États-Unis avec deux versions sensiblement différentes sur chaque face : une version de 3:42 et une autre de 3:56. Parallèlement Casablanca sort au Mexique un 45 tours avec quatre titres, système qui sera repris par la suite. On y trouve "Love To Love You Baby", "I Feel Love", "Try Me, I Know We Can Make It" et "Take Me".
[modifier] La fin de l'année 1977 et Thank God it's Friday
En juillet 1977, au moment où «I feel love» sort en simple, Donna Summer enregistre «Last dance». Cette chanson est prévue pour être incluse dans la B.O. du film Thank God it’s Friday. Casablanca prépare en effet ce film en partenariat avec les films Columbia. Le thème, une nuit dans une boîte, permettra à Donna Summer d’apparaître dans le film pour chanter «Last dance». Cette chanson est écrite par Paul Jabara et les arrangements musicaux sont de Bob Esty. Ce dernier en est le réalisateur artistique de fait car Moroder était très réticent. Esty a en effet le projet de faire chanter Summer avec sa vraie voix et son registre naturel, aux antipodes de la voix aiguë et haletante qu’on lui connaissait jusqu’alors. il s’oppose ainsi à Moroder qui, ne voulant pas tuer la poule aux œufs d’or, avait l’impression qu’il était encore trop tôt pour montrer que Summer pouvait chanter autre chose que des clones de «Love to love you baby». Esty s’occupera alors de la réalisation artistique mais il n’est pas convié le jour où Summer enregistre sous la houlette de Moroder. Finalement quand le disque sortira un an après, avec le film, on lira sur la pochette que la réalisation artistique est de Moroder et d’Esty ; mais le nom de ce dernier sera remplacé par celui de Bellotte sur les compilations ultérieures.
Donna Summer continue sur sa lancée avec le sans âme Once upon a time, album claustrophobique vite réalisé qui se veut être un conte de fées moderne. Après la parution de ce lp en 1977, devenu disque d'or, elle classe un simple en janvier 1978, «I love you» (n°37). Auparavant, «Rumour has it», le seul titre à surnager de l’ensemble, avait été n°1 disco (pendant 5 semaines à partir du 17 décembre) mais seulement n°21 r'n'b et n°53 pop. Une chanson est assez réussie, «Now I need you», avec des choristes en contrepoint. Par ce disque double, le premier d'une longue liste, elle avait voulu prouver qu'elle pouvait écrire autre chose que des albums contenant une poignée de chansons rallongées. Elle était aussi plus ou moins contrainte de faire des disques doubles par son contrat signé en septembre 1977. En effet elle avait signé un contrat stipulant qu’elle devait sortir neuf albums sur une période deux ans, tous devant être réalisés par Moroder et Bellotte. Ce chiffre délirant pouvait être réduit à quatre albums doubles et un simple, ce qu’elle fit en gros.
Summer continue son incursion dans les BO de films avec trois titres de Thank God it's Friday (1978, n°6 R&B, n°10 pop et un million de ventes), film où elle joue le personnage de la chanteuse Nicole Sims : «Last dance» (n°3 pop, n°1 disco le 3 juin pendant 7 semaines et n°5 R'n'B, vendu à plus d'un million d'exemplaires), «With your love» (face 2 du précédent) et le quart d'heure de reprise mollement convaincante de «Je t'aime (moi non plus)». Ce dernier titre a été enregistré en 1977 et il est même sorti en maxi promotionnel pour les discothèques. Ces dernières étant peu enthousiastes, la chanson finira comme titre supplémentaire sur l'album du film (au double album on rajoute simplement le maxi à une face de «Je t'aime (moi non plus)» dans la pochette). Le film Thank God it's friday (mai 1978) est un projet commun aux labels Motown et Casablanca, sur la lancée de Saturday night fever. Ce film disco qui devait être à l'origine un moyen de promouvoir les Commodores qui y jouent, en devient finalement un pour Donna Summer, dont c'est le premier rôle, et lui permet surtout de généraliser son succès hors des discothèques gays. Avec «Last dance» elle obtient un hit et un oscar et aide l'album à se classer n°10 ; resté 27 semaines dans les charts, il est aussi devenu disque de platine. Ce morceau est écrit par P. Jabara. Il existe de plus un remix long de «With your love», mais destiné uniquement aux discothèques. Le 45 tours de «Last dance» est édité par Casablanca en trois versions différentes : en version promotionnelle sans face 2, avec «With your love» ou «I love you» en face 2. Au Mexique «Last dance» est couplée à d’autres chansons du film sur un 45 tours : «After dark» (Pattie Brooks), «Thank God it’s Friday» (Love & Kisses) et «Disco queen» (Paul Jabara). Toujours au Mexique «Je t'aime (moi non plus)» est édité en 45 tours avec une partie de la première moitié de la chanson sur chaque face. Grâce à «Last dance», Summer obtient deux «Grammies» en 1978, celui de la meilleure chanteuse R&B et celui de la meilleure chanson R&B.
[modifier] 1978
Cette même année 1978, elle lance son double Live & more où elle reprend ses principaux succès et des classiques de la comédie musicale en plus de «Mimi's song», une chanson sur sa fille. Cette dernière se trouve sur le lp de l'Unicef pour commémorer l'année de l'enfant. En plus des morceaux en public, il y a sur l'album un titre en studio : «MacArthur park suite» qui contient la reprise de «MacArthur park» que Richard Harris avait chanté une dizaine d'années plus tôt, et «Heaven knows» en duo avec Brooklyn Dreams, le groupe de son époux Bruce Sudano. Ces deux bons titres se vendent à plus d'un million chacun (disques d'or). Le premier sera classé n°1 pop pendant trois semaines en septembre, n°1 disco le 21 octobre pendant cinq semaines et n°8 R'n'B. Le second sera n°4 pop et n°10 R'n'B début 1979. L'album lui-même sera aussi n°1 et restera classé pendant 65 semaines ! Il sera disque de platine. «MacArthur park» est le troisième simple le plus vendu de sa carrière et «Heaven knows» le septième. «Heavens knows» connaîtra une version différente sur l'album des Brooklyn Dreams Sleepless nights sorti début 1979 : Donna Summer n'y est que voix secondaire alors que c'étaient eux sur sa version à elle. Il manque à «Heaven knows» une version longue ; bien que plusieurs versions soient sorties, elles sont toutes inférieures à 4 minutes. Il existe bien un remix de Hot tracks de 6:40 mélangeant la version de Summer avec celle des Brooklyn Dreams et de multiples versions non-officielles qui sont en fait de simples collages répétitifs (dont une version mexicaine sortie en 1979). Il existe plusieurs pressages du 45 tours de «McArthur park» dont un promotionnel avec une version de 6:24 (États-Unis), un autre avec «Last dance» en face 2 (Brésil) et un mexicain avec «Full of emptiness», «Once upon a time» et «Fairy tale high». En 1978, après Live and more, elle réalise «Watchin' daddy dance» avec Bruce Sudano et d'autres chansons avec Jürgen Köppers pour l'album Watchin' daddy dance de Sunshine, album finalement non commercialisé. On y trouve aussi sa composition «It's over» qu'elle réenregistrera en 1984 sous le nom «Maybe it's over».
Donna Summer est à son apogée et de mai 1978 à janvier 1980 : elle aura huit Top ten et une avalanche de prix. L'année 1979 est l'année des grandes récompenses : artiste disco de l'année pour le Billboard et artiste disco féminin de l'année pour Dick Clark (avec «Last dance» meilleur simple disco de l'année et Live and more meilleur album disco de l'année). «Last dance» recevra aussi le Golden Globe Award de la meilleure chanson de film en plus des «Grammies» en tant que meilleure performance vocale féminine R'n'B et meilleure chanson R'n'B. La National Association of Recording Merchandisers lui donne les récompenses du meilleur album chanté par une femme (Live and more, qu'elle partage avec le Greatest Hits de Barbra Steisand) et du meilleur album chanté par une noire. «Last dance» recevra aussi un Oscar en tant que meilleure chanson de film. Au sixième Disco Forum du Billboard, elle est la meilleure interprète disco, la meilleure chanteuse disco et elle partage le prix du meilleur album disco (Live and more) avec Chic (C'est Chic). Ces recompenses s'étalent du 23 décembre 1978 au 15 juillet 1979 et elle en aura autant avec son album suivant. Après une apparition sur un album de Gene Simmons en 1978 («Burning up with fever» disponible sur l'album Gene Simmons) et une participation au disque de l'UNICEF A gift of song, où elle chante «Mimi's song» (janvier 1979), l'année 1979 marque cependant la fin de la première période de celle qui est appelée la reine du disco. Tous ses albums sont agréables mais manquent foncièrement d'originalité à la longue, originalité que ne cherche peut-être pas son public. On note un certain manque de renouvellement lors de cette période d'un peu plus de trois ans, occultée par deux hits majeurs, «Love to love you baby» et le synthétique «I feel love». Ce n'est en fait qu'à partir de ce hit qu'elle explose réellement car avant, son public ne dépassait guère les discos gays. On ne peut cependant nier la puissance de sa voix et la beauté de son timbre.
[modifier] Bad girls
Consciente de son aspect très marqueté, elle tentera de le faire voler en éclats en 1979 avec le double album Bad girls qui élimine enfin le «syndrome-Love to love you». Cet album marque un intéressant renouveau musical tout en gardant la même réalisation artistique. Bad girls est surtout le premier album de Summer réalisé avec soin ; ses prédécesseurs avaient en effet été réalisés plus hâtievemnt. Elle classe deux très bons simples n°1 coup sur coup, «Hot stuff» et «Bad girls», qui se vendront chacun à plus de deux millions d'exemplaires aux États-Unis. «Hot stuff», sera n°1 pop pendant trois semaines et n°3 R'n'B tandis que «Bad girls», lancée avant que «Hot stuff» n'atteigne le n°1 pop, sera n°1 pop pendant cinq semaines et n°1 R'n'B une semaine. Les deux chansons, mixées en continu pour les discothèques, seront ensemble n°1 disco pendant sept semaines le 26 mai. «Hot stuff» est d'ailleurs le simple le plus vendu de Summer, suivi de près par «Bad girls». Neil Bogart, patron de Casablanca, lui avait cependant déconseillé de lancer «Hot stuff», trop rock, et avait proposé à Summer de le laisser à Cher, chanteuse du même label, qui sortait d'un n°2 disco (n°8 pop) , «Take me home» (Donna Summer garda «Hot stuff» mais Cher en enregistra un clone réalisé par Moroder pour le film Foxes, «Bad love»). Puis suivra l'excellent «Dim all the lights», n°2 vendu à un million d'exemplaires. L'album Bad girls est de tous le moins monolithique et comme le reconnaît Giorgio Moroder, son travail de réalisateur artistique le plus intéressant. On est toujours dans le «concept album» mais il faut avouer que l’idée directrice, les prostituées, n’est guère suivie de manière conttante tout au long de l’album. Ce sera un album de platine. À côté des gros tubes disco superbement efficaces (avec une pointe de rock pour «Hot stuff»), on trouve des slows joliment agencés (ceux de la troisième face dont «There will always be a you» qui servira à de nombreuses faces 2 de simples), et des titres synthétiques au rythme hypnotique, héritiers d'«I feel love» sans en être des clones (ceux de la quatrième face dont «Sunset people», simple suivant et sa face B «Our love»). L,album contient aussi «My baby understands» où Donna Summer fait ses premières armes en production sur un de ses albums avec J. Köppers, sous la houlette de Moroder/Bellotte. Une curiosité : le slow «All through the night» co-écrit par Summer et Bruce Roberts se retrouvera sur deux des trois albums du chanteur (Cool fool en 1980 et Intimacy en 1995) Il existe aussi un simple édité au Mexique avec la version longue de «Dim all the lights (A media luz)» en face 1 et celle de «Heaven knows (El cielo sabe)» en face 2. Leurs durées sont repectivement de 7:10 et 8:20. Au Brésil le 45 tours de «Hot stuff» a «Heaven knows en face 2. Au Japon la face 2 est «Bad girls». Aux Pays-Bas «McArthur park» est réédité en 45 tours avec «Hot stuff» en face 2. «Bad girls» est éditée avec «On my honor» en face 2 mais en Angleterre les deux faces sont inversées –un autre simple anglais, promotionnel celui-ci est «On my honor» avec en face 2 «With your love». Au Canada la face 2 de «Bad girls» est «Hot stuff». En Espagne «Our love» est édité en 45 tours avec «Sunset people» en face 2. En 2003 l’album est réédité en double cd avec la maquette de «Bad girls» et neuf versions longues de «I feel love» à «On the radio».
[modifier] La fin de l'année 1979
Summer enregistre ensuite «Too much for the lady» avec Brooklyn Dreams (sur l'album Joy ride) puis le simple vraiment mauvais «Never lose your sense of humor» avec Paul Jabara (moteur promotionnel du lp Third album de Jabara, paru chez Casablanca). Suit «No more tears (enough is enough)», duo avec Barbra Steisand co-écrit par Paul Jabara. Il sera classé n°1 aux Etats-Unis avec plus d'un million de ventes et n°3 en Angleterre. La face 2 du 45 tours anglais de «No more tears» est sur certains pressages «My baby understands». L’enregistrement de «No more tears» a été assez houleux, non pas à cause de Summer toujours très détachée quand il s’agit d’enregistrer un disque, mais plus à cause de Streisand qui se sentait menacée par celle qu’elle considérait comme une nouvelle venue sans grand talent mais qui était sur son propre terrain, le disco. Par la suite, Streisand n’inclura pas «No more tears», ni dans ses concerts, ni dans son concert d’adieu alors que «No more tears» a été son duo le mieux vendu (et accessoirement la seule chanson que le fils de Streisand avoue aimer dans le vaste catalogue de son auguste mère !). «No more tears» deviendra alors une chanson de plus pour Donna Summer, qu’ele chantera par la suite avec de multiples partenaires.
Après ces escapades, elle fait le point sur sa carrière disco en publiant une compilation, On the radio (fin 1979), dont la chanson titre, tirée du film Foxes, est classée n°5 avec encore une fois plus d'un million de ventes et un troisième album de platine consécutif. Quelques surprises sur cet album : des enchaînements originaux entre les chansons et un solo de saxophone pour «Heaven knows» (le simple et pas la version de la suite disponible sur Live and more), en plus de «On the radio» en versions 4:00 et 5:50 (la version 7:30 est réservée à la B.O. du film), et de «No more tears» en version intégrale, deux chansons jusque là uniquement éditées en simple. Chaque disque est disponible séparément (volume I et volume II) ou en double album. Il est aussi édité avec une affiche.
[modifier] Une nouvelle maison de disques et un nouvel album
En 1980 Summer quitte Casablanca à qui elle fait un procès et signe chez Geffen records dont elle est la première artiste. Ce nouveau label distribué par la Warner est celui de David Geffen. Son premier album chez Geffen, The wanderer, est l'adieu au disco –il louche vers le rock- mais c’est aussi la dernière réalisation de Moroder/Bellotte pour Summer. La chanson-titre, dansante et bien ficelée, sera classée n°3 aux Etats-Unis, avec plus d'un million de ventes, mais pas en Angleterre. Parallèlement Casablanca sort une autre compilation disco, couvrant la période 1977-1979, Walk away (n°54 R&B et n°50 pop). La chanson-titre, extraite de Bad girls, n'est classée que n°36 malgré son excellence et le renfort d'un remix long pour les discothèques –cette chanson avait déjà profité du n°1 disco commun à tous les titres de l’album en 1979. Une version longue de 8:30 refera surface en 1992, un peu plus longue que celle du maxi commercialisé qui fait 7:15. Les deux ont en commun des paroles supplémentaires que l’on ne trouve pas sur la version d’origine de l’album. Le 45 tours quant à lui propose en face 2 «Could it be magic» de 1976. Au Mexique «Walk away» est couplé avec «Spring affair», «The way we were» (du disque en public de 1978) et «Rumour has it».
Déjà en 1980 Donna Summer est assimilée à son âge d'or, même si elle a mutiplié les déclarations et les actes pour le rejeter. C'est la fin d'une époque et les autres simples de The wanderer seront assez mal classés en 1981 : «Cold love» sera n°33 et «Who do you think you're fooling» n°40. Il faut dire que The wanderer est fait de mélodies louchant vers le rock et réinterprétant «Hot stuff», si l'on excepte le synthétique «Grand illusion». Elle change d'ailleurs fondamentalement (comme le montre le gospel «I believe in Jesus») et commence à mettre en avant ses récentes convictions religieuses de «born-again Christian», ce qui est mal accepté de son public traditionnel. «The wanderer» se vend cependant bien (onzième simple le plus vendu de sa carrière) et «Cold love» se maintient honorablement (à la dix-septième place, juste avant «Walk away» dix-huitième). L'album est disque d'or.
En 1980 elle enregistre deux titres avec Brooklyn Dreams : «A lover in the night» et «I won't go» (sur l'album du même nom du groupe). En 1981 elle participe aux chœurs de l'album de son mari Bruce Sudano Fugitive kind.
[modifier] L'album refusé par Geffen : I'm a rainbow
À la fin de l'année, aurait dû sortir sa véritable dernière production Moroder/Bellotte, le double album I'm a rainbow, finalement publié en 1996. Elle confirme son virage vers le rock-FM («Leave me alone» et «Highway runner»), la variété impersonnelle («End of the week» et «Walk on (keep on movin)»), et le mid-tempo synthétique («You to me», «Sweet emotion», «I need time» et «Brooklyn»). Sur cet album on trouve même l'expérimental «To turn the stone» (avec des cornemuses synthétiques !) et «I believe in you», dernier duo avec Joe Esposito des Brooklyn Dreams. Quelques titres auraient mérité d'être sauvés : une reprise de «Don't cry for me Argentina», deux titres rythmés («True love survives» et «Back where you belong») et quatre bons titres de hi-nrg à la Moroder («Melanie», «A runner with the pack», «People talk» et «Romeo»). La chanson-titre est l'adieu à Moroder-Bellotte avec des réminiscences synthétiques de Once upon a time et Bad girls. Certaines chansons ont été chantées par d'autres (une par Frida en 1982 et aussi par Joe Esposito en 1983 -«To turn the stone»- et deux par Amii Stewart en 1983 -«You to me» et «Sweet emotion») et d'autres éditées par Summer sur des B.O. de films («Highway runner» pour Fast times at Ridgemont High en 1982 et «Romeo» pour Flashdance en 1983). Mais il faut dire qu’elles ne sont guères mises en valeur dans ces films et on a peu l’occasion d’y faire attention. «Highway runner» a cependant connu un remix Disconet distribué dans les boîtes en 1982 (remix de Frank Schmidt). «I'm a rainbow» et «Don't cry for me Argentina» ont été remixées en 1993 par Moroder pour une compilation de Summer.
Dans un certain sens on comprend pourquoi cet album disco-new wave, ambitieux mais hybride, a été refusé par sa maison de disques. Mais les suivants qui ont eu le blanc-seing de Geffen étaient-ils vraiment meilleurs ? Les années 80 n'étaient pas la meilleure période pour faire de la musique et tout jugement sur I’m a rainbow au moment de sa sortie en 1996 n'a plus grande valeur. En fait le refus de cet album est plus révélateur de l'attitude de Geffen. Face aux résultats commerciaux mitigés de The wanderer il estime que l'association Moroder/Bellotte/Summer a vécu et c'est lui qui décidera des futurs réalisateurs artistiques de Summer. Pour celle-ci, il s'agit d'une réduction de sa liberté artistique, ce à quoi elle n'avait pas été habituée chez Casablanca.
[modifier] Les années 80
Au début des années 80, elle conserve cependant encore quelques années son rang de star. À la place de l'album I’m a rainbow, Geffen lui fait enregistrer un album avec Quincy Jones, qui la (sur)produit. L'album sorti en 1982 est l'ambitieux Donna Summer, un autre disque d'or. C'est la première fois que Donna Summer enregistre un album avec un réalisateur artistique confirmé. En effet jusqu'à maintenant elle avait fait partie d'une équipe qui avait graduellement monté les échelons du succès et de la renommée avec elle. Et si en 1982 Moroder ou Bogart, le patron de Casablanca, comptent, c'est grâce à Summer qu’ils le doivent. Quincy Jones, lui, a par contre un quart de siècle de production musicale derrière lui et il considère Summer comme une goutte d'eau dans l'océan. D'ailleurs Summer ne co-écrit que deux chansons sur les neuf de l'album, proportion bien faible pour une chanteuse qui a jusqu'alors écrit une importante proportion de ses chansons (elle a aussi co-écrit une troisième chanson mais elle n'est que sur la face 2 d'un 45 tours). Summer n'a pas bénéficié de la marge de manœuvre qu'a eue par contraste Michael Jackson sur les productions de Jones. On peut même penser que Donna Summer est une sorte de brouillon de Thriller. Cette vision quelque peu misogyne de la chanteuse contraste avec les années Casablanca où Summer était la reine dans son palais. Le premier simple, «Love is in control» est n°10 aux Etats-Unis et est disponible dans un remix long. La face 2 du 45 tours est l’inédit «Sometimes like butterflies», une composition de Summer et de Bruce Roberts qui, bizarrement, sera reprise par Dusty Springfield en 1985 (n°82 anglais). Le simple suivant, la reprise de Jon et Vangelis «State of independence», passe relativement inaperçu, malgré le concours de nombreuses personnalités aux chœurs, le «All Star Choir», avec entre autres Dionne Warwick, Lionel Richie, Stevie Wonder ou Michael Jackson (le début d'un concept qui aboutira trois ans après à la chorale de USA for Africa). Il sera suivi de «The woman in me», n°33 en 1983. Cet album enterre définitivement le disco mais ne le remplace que par variété truffée de tics propres à la production de Q. Jones et de son équipe. Seul surnage le bon «Love is in control» légèrement allongé sur l'album par rapport au 7" tandis que le reste déçoit les fans. On y touve «Mystery of love», duo avec James Ingram et «Protection» écrit par Bruce Springsteen, le quatrième simple. Parallèlement cette année-là est commercialisé le remix d'«I feel love» de Patrick Cowley pour Disconet, pratique encore rare à l'époque mais promise à un bel avenir. Ce simple 12" contient une version dépassant le quart d'heure sur la face 1 et une version raccourcie sur la face 2. «Love is in control» est rallongé pour le 12" avec en face 2 un instrumental tandis que l'album est aussi édité en série limitée «picture disc» en Angleterre.
Les deux albums suivants seront un pas de plus vers le gouffre, bien que cela ne soit pas encore trop visible commercialement (celui de 1983 sera son dernier disque d'or avant longtemps). She works hard for the money (1983) donne trois simples : la chanson titre (n°3 aux Etats-Unis et n°20 en Angleterre), «Unconditional love» et «Stop, look and listen». Les deux premières chansons connaissent des versions longues. «She works hard for the money» est comme «Bad girls» n°1 R'n'B et est tout comme «Bad girls» une chanson féministe qui lui a été inspirée par un événement réel. She works hard for the money est un album qui est sorti chez Mercury, maison de disques dépendant de Polygram, le label ayant racheté Casablanca et à qui Summer devait encore un album (le divorce Casablanca/Summer s'était fait selon un procès). David Geffen, propriétaire de Geffen records dira ne pas regretter que She works hard for the money ne se fasse pas chez lui car il avait peur que l'association des deux «born-again Christians» Summer et son réalisateur artistique Omartian ne donne un album de gospel. Puis, elle rend la politesse à Musical youth qui avait chanté sur «Unconditional love» en participant à leur album Different style (sur «Incomunicando»). Un 12" anglais est édité avec «Love has a mind of its own», «She works hard for the money» en version longue et «People people». «People people» est édité en 45 tours en Hollande et «He’s a rebel» en Espagne.
Toujours en 1983 sort «Romeo», un extrait de Flashdance disponible en 45 tours promotionnel à une face en Argentine. Parallèlement «Love to love you baby» est réédité en Angleterre.
Cats without claws (1984) aura lui un succès bien moindre que son prédécesseur : la reprise de «There goes my baby» se classera n°21 et «Supernatural love» et «Eyes» ne devront leur salut qu'à des remixes longs (signés respectivement Jürgen Koppers et Jellybean). «Supernatural love» est accompagné en face 2 d'une version longue de «I'm free» et d'un inédit, «Face the music» (face 2 de «There goes my baby» en Europe). Ces deux lp réalisés par Michael Omartian (qui avait partiellement arrangé Donna Summer) ne sont pas foncièrement mauvais, mais manquent de relief et de personnalité. «De bien petites griffes» comme titre un journaliste en parlant de Cats without claws.
Après cette date, la religion prend le pas sur la musique et avec elle le début d'une rumeur qui plombera la suite de sa carrière. Elle aurait fait des remarques désagréables sur le sida et les gays en 1983, à une époque où les gays des États-Unis étaient en pleine négation de l'épidémie ; Summer n'arrêtera pas par la suite de répéter qu'il s'agissait d'une calomnie et elle fera un grand nombre de concerts gratuits en faveur des gays. Mais le mal est fait et ses conséquences seront profondes et durables.
Elle sort en 1985 chez PolyGram une compilation sans grand interêt, The Summer collection, contenant des titres de 1977 («I feel love»), 1978 («Heaven knows»), 1979 («Bad girls», «No more tears») et 1983 («She works hard for the money»).
Retirée dans son ranch californien, elle peint et va à l'église. Après des chœurs sur «The girl's back in town», chanson extraite de l'album De la noche : the true story de Paul Jabara (1986), il faut attendre fin 1987 pour son retour avec All systems go dont le premier simple est le très bon «Dinner with Gershwin» (pourtant la dernière chanson à avoir été ajoutée à l’album), suivi de «All systems go». L'album est peu marquant si l'on excepte «Fascination». Dans «Thinking 'bout my baby», co-réalisé par elle-même, elle va jusqu'à chanter comme Rickie Lee Jones. Un autre 45 tours est «Only the fool survives». Un titre n'est pas inclus sur l'album : «Tearin' down the walls», co-écrit par Siedah Garrett et réalisé par Michael Omartian (face 2 du 12" britannique de «Dinner with Gershwin»). Pour la venue du Pape aux États-Unis, elle chante aussi «Planet is alive». Avec All systems go, se termine la période Geffen de Summer (quatre albums en plus de celui de 1981).
[modifier] Une certaine renaissance
Cet album est suivi en 1989 de Another place and time, réalisé par Stock, Aitken et Waterman alors au faîte de leur succès. C'est une opération commerciale couronnée de succès mais qui transforme Summer en un simple produit de l'usine à hits des trois Anglais. Les simples qui en sont tirés sont nombreux : «Love's about to change my heart» (remixes de Phil Harding en face 1 et de Cole & Clivillés en face 2), «When love takes over you» (remixes de Dave Ford), «Breakaway» (remixes de Harding-Curnow sur un simple avec «Love is in control» en face 2, et de Tony Humphries sur un autre avec «I don't wanna get hurt» remixé par Phil Harding en face 2) et «This time I know it's for real» (remixes de Pete Hammond). «This time I know it's for real» est classé n°7 aux Etats-Unis et est même son quatorzième simple le plus vendu au mois de juin. Parallèlement Stephen Freeman et John Sollas remixent «Whatever your heart desires» pour le volume 8 de la compilation Hot tracks. L'album est paru chez Atlantic aux États-Unis et Summer n'a pas eu un grand rôle visible dans son élaboration -elle n'a co-écrit que trois chansons sur les dix de l'album. Mais contrairement à ce qui s'est passé avec Quincy Jones (le seul autre réalisateur artistique avec un pedigree avec qui elle ait fait un album dans toute sa carrière), elle n'est pas qu'un simple instrument aux mains des trois Anglais. Loin de là ; ces derniers ont en effet une véritable vénération pour l'ex-reine du disco et rien ne s'est fait sans son accord. De plus elle est la seule chanteuse confirmée pour qui ils ont fait un disque, ce qui est important pour leur image à eux. Elle est aussi une des rares à avoir une carrière après eux (ce qui n'est ni le cas d'autres productions SAW comme Rick Astley ou Mel & Kim par exemple).
[modifier] Les années 90
En septembre 1989 Alan Coulthard sort aussi un pot-pourri de remixes de la période disco («I feel love», «Love to love you baby», «Bad girls» et «Down deep inside») sous le titre «Summer heat».
La descente aux enfers continue en 1991 avec Mistaken identity réalisé par Keith Diamond. S'essayant à des formes plus modernes de variété, elle lance en simple «When love cries» qui étonnamment est loin d'être le meilleur titre de l'album. Il est suivi de «Work that magic». Ce faux pas en rappelle un autre : Workin’ overtime de Diana Ross.
En 1992, elle retrouve Moroder avec «Carry on» (sur l'album Forever dancing), simple agréable rappelant ses productions de 1989.
En 1993 elle chante «La vie en rose» dans une version plutôt convaincante et dansante sur l'album Tribute to Edith Piaf, où elle est entourée de chanteurs de rock FM. Cette chanson existe en plusieurs 12" singles : le premier propose la version lp sur les deux faces et le second quatre remixes. La même année elle participe aux chœurs de trois chansons sur l'album Celebrate de Three Dog Night.
En 1994 elle sort une compilation de 45 tours, Endless Summer avec deux inédits : «Melody of love (Wanna be loved)» -co-écrit par Cole & Clivillés, réalisé par Summer & Welcome Productions, soutenu par une dizaine de remixes- et «Anyway at all» - réalisé par Michael Omartian. «Melody of love» aura du succès en discothèque, grâce aux remixes entre autres de Dave Morales et sera même chanson de discothèque de l'année aux États-Unis. Polygram sort un 12" promotionnel de «Melody of love» accompagné d'autres 12" promotionnels, des rééditions de succès de la période disco. Tous ont des fac-similés des pochettes aveugles que Casablanca utilisait pour ses maxis dans les années 70. «Melody of love» est disponible dans deux versions : AJ & Humpty's anthem mix (8:46) et David Morales stomp mix (7:03). «MacArthur Park Suite» (17:33) est couplée avec «Last Dance» (8:11), «Hot Stuff» (6:46) avec «Bad Girls» (4:56) et «Dim All The Lights» (7:10), «No More Tears» (11:43) avec «On The Radio» (7:33). En 1994 sa version de «She works hard for the money» est éditée sur la compilation Grammy's greatest moments volume 1 et elle fait partie du chœur qui chante «Spirit of the forest» sur l'album Earthrise : the rainforest album.
Suivra Christmas Spirit, un album de chants de Noël réalisés par Omartian.
En 1995 elle sort des remixes d'«I feel love» suivis en 1996 de remixes de «State of independence». «I feel love» est remixé par Rollo & Sister Bliss puis par Masters at Work. Le meilleur est le Rollo & Sister Bliss monster mix (en version courte sur le simple, version disponible sur la réédition française de la compilation Endless summer). Le 12" disponible dans le commerce propose le «Rollo &Sister Bliss monster mix» en version 6:30, le remix de Masters at Work en version 6:00, la version originale 5:50 dite «Summer '77 re-eq '95» (!?) et un remix de «Melody of love» signé Junior Vasquez (ce dernier n'étant pas disponible sur le maxi-cd où il est remplacé par le mix de Rollo & Sister Bliss en version 3:50). Le 12" vinyl promotionnel contient six remixes dont celui de Rollo & Sister Bliss en version 9:50, son instrumental, trois remixes de Masters at Work et la version originale 5:50. «I feel love» est classée dans le Top 10 dance aux États-Unis. En Angleterre, elle est n°1 dance pendant cinq semaines durant l'été et est déclarée à la fin de l'année chanson de discothèque de l'année, quand peu après les remixes de «State of independence» se classent dans les charts. Summer retrouve enfin son public avec ces remixes de qualité.
En 1996 elle participe à l'album Gently de Liza Minelli avec «Does he love you». Suit «From a distance» avec Nanci Griffith et Raul Malo sur One voice, album réalisé par Michael Omartian. Toujours en 1996 elle chante «Ordinary miracle» pour le générique de fin du film Let it be me (réalisation de Narada Michael Walden).
À l'automne elle chante «Someday» pour Disney sur l'album Mouse house et à la fin de l'année 1996 elle sort un petit slow inoffensif, «Whenever there is love». C'est un duo avec Bruce Roberts, disponible sur la B.O. du film Daylight. Le simple étatsunien contient la version vocale et la version instrumentale, augmentées en Allemagne d'un remix long de Junior Vasquez. Le 11 décembre elle chante à Broadway avec Chaka Khan et Gloria Estefan, lors d'un spectacle intitulé «3 divas on Broadway».
En 1997 elle sort des remixes hi-nrg de «Carry on» et... gagne un Grammy !
Le 4 février 1999 elle fait un retour réussi avec un concert au Manhattan Center de New York. Elle y reprend ses principaux hits et des chansons de sa future comédie musicale Ordinary girl qui est une sorte de version broadwayienne de Once upon a time. Cet événement filmé pour VH-1 sort en cassette vidéo et en cd sous le titre peu original de Live and more, encore !, seule matérialisation d'un contrat chez Epic. Sur la cassette vidéo il y a cinq titres supplémentaires en public et sur le cd deux titres en studio. L'interprétation des chansons est dynamique face à un public très réceptif et le disque est une réussite alors qu'en fait elle est assez statique sur scène. Les chansons en studio ont un grand succès en discothèque. La première est une reprise dance de «Con te partirò (I will go with you)» d'Andrea Boccelli. La seconde, «Love is the healer» mélange des chants pseudo-religieux sur fonds de fracas de boîtes à rythme. Cela ne les empêche pas de se classer n°1 dance. «Con te partirò (I will go with you)» est disponible en de nombreux remixes (d'Hex Hector, Peter Rauhofer et Ralphi Rosario entre autres) et propose un inédit «Love on and on» remixé par Hex Hector. Cette chanson avait d'abord été prévue pour le film disco Studio 54.
En 1999 elle a co-écrit deux chansons pour Sing me to sleep, mommy, «My prayer for you» et «Star against the night». Le réalisateur artistique en est Nathan DiGesare, que l'on retrouve aussi sur Live and more, encore !.
[modifier] Les années 2000
En 2000, elle participe à la B.O. de "Naturally Native" avec "Dreamcatcher" puis à un disque de gospel de Darwin Hobbs, "Vertical", avec le titre "When I Look Up". Ensuite, elle continue avec la chanson "The Power Of One", extraite du film "Pokemon 2", et amplement remixée. Grâce aux remixes, en particulier ceux de Jonathan Peters, ce titre se classe n°2 dance. D'autres titres en 2000 : "Elizabeth Recitative", "When The Dream Never Dies" (avec Crystal Lewis), "Mary And Elizabeth Recitative", "I Cannot Be Silent" (extraits de la B.O. de "The Child Of The Promise réalisée par Michael Omartian), "Rosie Christmas" (co-écrit par Summer et réalisé par Ric Wake pour Another Rosie Christmas) et «Take heart» (pour The mercy project). Cette même année elle participe au concert Divas 2000 en l'honneur de Diana Ross.
Toujours dans les chansons isolées qu'elle a chantées ici et là, elle sort en 2001 «Someone to watch over me» de Gershwin sur l'album Keeping the dream alive.
En 2003 sort une autre compilation : The journey –the best of Donna Summer avec deux inédits réalisés par Moroder : «That’s the way» et «I will live for love». Sur certaines éditions un cd supplémentaire (non-crédité sur la pochette) propose un remix de «I will live for love» et un autre inédit, «You’re so beautiful».
En 2005 elle sort le maxi «I got your love» qui se classe bien dans les charts de musique pour danser : n°4 «Club play» et n°2 en ventes de maxis. À la fin de l'année elle chante «Power of love» sur So amazing, an all-star tribute to Luther Vandross.
[modifier] Discographie Albums
- 1974 : LADY OF THE NIGHT (Lady of the night / Born to die / Friends / Full of emptiness / Domino / The hostage / Wounded / Little miss fit / Let's work together now / Sing along (sad song))
- 1975 : LOVE TO LOVE YOU BABY (Love to love you baby / Full of emptiness / Need-a-man blues / Whispering waves / Pandora's box / Full of emptiness (reprise))
- 1976 : A LOVE TRILOGY (Try me / I know / We can make it / Try me, I know we can make it / Prelude to love / Could it be magic / Wasted / Come with me)
- 1976 : FOUR SEASONS OF LOVE (Spring affair / Summer fever / Autumn changes / Winter melody / Spring reprise)
- 1977 : I REMEMBER YESTERDAY (I remember yesterday / Love's unkind / Back in love again / I remember yesterday (reprise) / Black lady / Take me / Can't we just sit down (and talk it over) / I feel love)
- 1977 : ONCE UPON A TIME... (Once upon a time / Faster and faster to nowhere / Fairy tale high / Say something nice / Now I need you / Working the midnight shift / Queen for a day / If you got it, flaunt it / A man like you / Sweet romance / (theme) Once upon a time / Dance into my life / Rumour has it / I love you / Happily ever after / (theme) Once upon a time)
- 1978 : B.O. THANK GOD IT'S FRIDAY (With your love / Last dance / Je t'aime (moi non plus))
- 1978 : LIVE AND MORE (Once upon a time / Fairy tale high / Faster and faster to nowhere / Spring affair / Rumour has it / I love you / Only one man / I remember yesterday / Love's unkind / The man I love / I got it bad and that ain't good / Some of these days / The way we were / Mimi's song / Try me, I know we can make it / Love to love you baby / I feel love / Last dance / MacArthur park / One of a kind / Heaven knows / MacArthur park (reprise))
- 1979 : BAD GIRLS (Hot stuff / Bad girls / Love will always find you / Walk away / Dim all the lights / Journey to the centre of your heart / One night in a lifetime / Can't get to sleep at night / On my honor / There will always be a you / All through the night / My baby understands / Our love / Lucky / Sunset people)
- 1979 : ON THE RADIO . GREATEST HITS VOLUMES I & II (On the radio / Love to love you baby / try me, I know we can make it / I feel love / Our love / I remember yesterday / I love you / Heaven knows / Last dance / MacArthur park / Hot stuff / Bad girls / Dim all the lights / Sunset people / No more tears (enough is enough) / On the radio (long version))
- 1980 : THE WANDERER (The wanderer / Looking up / Breakdown / Grand illusion / Running for cover / Cold love / Who do you think you're foolin' / Nightlife / Stop me / I believe in Jesus)
- 1982 : DONNA SUMMER (Love is in control (finger on the trigger) / Mystery of love / The woman in me / State of independence / Livin' in America / Protection / (if it) Hurts just a little / Love is just a breath away / Lush life)
- 1983 : SHE WORKS HARD FOR THE MONEY (She works hard for the money / Stop, look and listen / He's a rebel / Woman / Unconditional love / Love has a mind of its own / Tokyo / People, people / I do believe (I fell in love))
- 1984 : CATS WITHOUT CLAWS (Supernatural love / It's not the way / There goes my baby / Suzanna / Cats without claws / Oh Billy please / Eyes / Maybe it's over / I'm free / Forgive me)
- 1987 : ALL SYSTEMS GO (All systems go / Bad reputation / Love shock / Jeremy / Only the fool survives / Dinner with Gershwin / Fascination / Voices cryin' out / Thinkin' bout my baby)
- 1989 : ANOTHER PLACE AND TIME (I don't wanna get hurt / When love takes over you / This time I know it's for real / The only one / In another place and time / Sentimental / Whatever your heart desires / Breakaway / If it makes you feel good / Love's abut to change my heart)
- 1991 : MISTAKEN IDENTITY (Get ethnic / Body talk / Work that magic / When love cries / Heaven's just a whisper away / Cry of a waking heart / Friends unknown / Fred Astaire / Say a little prayer / Mistaken identity / What is it you want / Let there be peace)
- 1994 : CHRISTMAS SPIRIT (White christmas / The christmas song / O come all ye faithfull / Christmas is here / Christmas medley / I'll be home for christmas / Christmas spirit / Breath of heaven / O holy night / Lamb of God)
- 1996 : I'M A RAINBOW (originalement prévu pour 1981) (I believe (in you) / True love survives / You to me / Sweet emotion / Leave me alone / Melanie / Back where you belong / People talk / To turn the stone / Brooklyn / I'm a rainbow / Walk on (keep on movin') / Don't cry for me Argentina / A runner with the pack / Highway runner / Romeo / End of the week / I need time)
- 1999 : LIVE & MORE ENCORE ! (MacArthur park / This time I know it's for real / I feel love / On the radio / No more tears (enough is enough) / Dim all the lights / She works hard for the money / Bad girls / Hot stuff / My life / Last dance / Love is the healer / I will go with you (conte partiro))
- 2008 : CRAYONS (Stamp your feet / Mr. music / Crayons / The queen is back / Fame (the game) / Sand on my feet / Drivin' down Brazil / I'm a fire / Slide over backwards / Science of love / Be myself again / Bring down the reign / It's only love